
fïphon de verre à deux branches 19, 10, 21 > 22
& 23, folideraent maftiqué en 19 & en 23. L’extrémité
19 de ce fiphon communique librement
avec l’eau de la cuve ou vafe extérieur. L’extrémité
23 , au contraire, communique avec le quatrième
tuyau dont je me fuis réfervé il n’y a qu’un
moment d’expliquer i’ ufage, & par conféquent
avec l’air de l’intérieur de la cloche, par le tuyau
ƒ tjfig. 16. Enfin M. Meufnier a maftiqué en 16,
fig. 23 , un autre tube droit de verre 16, 17, 18,
qui communique, par Ton extrémité 16, avec l’eau
du vafe extérieur > il eft ouvert à l’air libre par fori
extrémité fupérieure 18.
Il eft clair, d’après ces difpofitîons, que l’eau
doit fe tenir, dans le tube 16, 17 & 18, conf-
tamment au niveau de celle de la cuve ou vafe
extérieur; que l’eau, au contraire, dans la branche
19, 20 & 2 1 , doit fe tenir plus haut ou plus
bas* fuivant que l’air de l'intérieur de la cloche
eft plus ou moins preffé que l’air extérieur, & que
la différence de hauteur entre ces deux colonnes,
©bfervée dans le tube 16, 17 & 18, & dans celui
19, 20 & 2 1 , doit donner exactement la mefure
de la différence de preflion. On a fait placer en
conféquence, entre ces deux tubes, une règle
de cuivre graduée & divifée en pouces & lignes,
pour mefurer ces différences.
On conçoit que l’air, & en général tous les
fluides élaftiques aériformes, étant d’autant plus
lourds qu’ils font plus comprimés , il étoit nécef-
làire, pour en évaluer les quantités & pour convertir
les volumes en poids, d’en connoître l’état
de compreffion : c’ eft l’objet qu’on s’eft propofé
de remplir par le mécanifme qu’on vient d’expo
fer.
Mais ce n’eft pas .encore affez pour connoître
la pefauteur fpécifique de l’air ou des gaz, & pour
déterminer leur poids fous un volume connu, que
de favoir quel eft le degré de compreffion qu’ils
éprouvent ; il faut encore en connoître la température
, & c’eft à quoi nous femmes parvenus à
l’aide d’un petit thermomètre dont taboulé plonge
dans la cloche A , & dont la graduation s’élève en
dehors : jI eft folidement maftiqué dans une virole
dé cuivre qui fe viffe à la calotte fupérieure de la
cloche A. ( Voye\ 24 & 2 ƒ , fig. 23 & fig. 26; )
Ge même thermomètre eft repréfente fépapément,
L’ufage du gaçorhèere auroit encore préftnté de
grands embarras & de grandes difficultés fi nous
nous fuffîons bornés à ces feules précautions. La
cloche, en s’enfonçant dans l ’ e a u du vafe extérieur
L M N O , perd de fon poids, 8c cette perte
de poids eft égale à celui de l’eau q u e l l e déplace.
Il en refaire que la preflio» qu’éprouve l’air ou le
gaz contenu dans la cloche, diminue continuellement
à mefure qu’eile s’enfonce} que le gaz-qu’elle
a foerni dans le premier in fian tU ’eft pas de^ la
îvême derfité que celui qu’ elle fournit à la fin ; 1
que fa-pefenteur fpécifique va continutilement en
décroiffant ; & quoiqu’ à la rigueur cés différences
puiffent être déterminées par le calcul,
on auroit été obligé à des recherches mathématiques,
qui auroient rendu l’ufage de cet appareil
embarraflant 8c difficile. Pour remédier à cet inconvénient,
M. Meufnier a imaginé d’élever perpendiculairement,
au milieu du fléau , une tige
carrée de fer, 26 & iy3fig. 25, qui traverfe une
lentille creufe de cuivre 28, qu'on ouvre 8c qu’on
peut remplir de plomb. Cette lentille gliffe le long
de la tige 26 & 27} elle fe meut par le moyen d’un
pignon denté qui engraine dans une crémaillère ,
& elle fe fixe à l’endroit qu’on jugé à propos.
lf,éft clair que , quand le levier D E eft horizontal
, la lentille 28 ne pèfe ni d’un côté ni d’un
autre} elle n’augmente donc ni ne diminue la pref-
fion.^ Il n’en eft plus de même quand la cloche A
s’enfonce davantage 8c que le levier s’incline
d’un côté, comme on le voit fig. 23. Alors le
poids 28, qui n’eft plus dahs la ligné verticale qui
paffe par le centre de fufpehfion, pèfe du côté de
la cloche & augmente fa preflion. Cet effet eft
d’autant plus grand, que la lentille 28 eft plus
élevée vers 27, parce que le même poids exerce
une aétion d’autant plus forte, qu’il eft appliqué
À l’extrémité d’un levier plus long. On voit donc
qu’en promenant le poids 28 le long de la tige 16
èi 27, fuivant laquelle il eft mobile, on peut augmenter
ou diminuer l'effet de la correction qu’il
opère 3 & le calcul, comme l’expérience , prouve
qu’on peut arriverau point de compenfer fort exactement
la perte de poids que la cloche éprouve
à tous les degrés de preflion.
Je n’ai encore rien dit de la manière d’évaluer
les quantités d’air ou de gaz fournies par la machine,
8c cet atticle eft de tous le plus important.
Pour déterminer avec une rigoureufe exactitude
ce qui s’eft dépenfé dans le cours d’une expérience
, 8c réciproquement pour favoir ce qui en
a été fourni, nous avons établi, fur l’arc de cercle
qui termine de levier D E , fig. 23 , un limbe de
cuivre l m, divifé en degrés 8c demi-degrés :
cet arc eft fixé au levier D E , 8c il eft emporté
par un mouvement commun. On mefure les quantités
dont il s’abaiffe au moyen d’un index fixe ,
29 > 59, > fe termine en. 30 par un notifiais qui
donne les centièmes:-de degré.
On voit les détails des differentes parties que
nous venons de décrire :
i°. Par la fig. 5.0, la chaîne plate,, qui foutiérü
le baffin de balance P 5 c'eft celle de M. V a u c a n -
fon : mais comme elle a f i n c o n v é n i e n t de s’a-
longer ou de fe raccourcir , fuivant qu’elle eft plus-
ou moins chargée, il. y auroit eu de l ’ i n c o n v é n
i e n t à l’employer à là fufpenfion dé la cloche A ;
2°. Fig. 3 r, la chaîne ï k m> qui, dans h fig. i ,
porte la cloché A 5 elle eft toute formée de plaques
de fer limées, enchevêtrées les unes dans
les autres, & maintenues par des chevilles de
for-Quelque fardeau qu’on fa fie fup porter i c e
genre de chaîne, elle ne s’alonge pas fenfible-
niànt i
30. Fig. 32, l’étrier à trois branches, par le
moyen duquel eft fufpendue la cloche A avec des
vis de rappel, pour la fixer dans une pofition bien
verticale}
40. Fig. ,33, la tige 16, 27, qui s’élève perpendiculairement
au milieu du fléau , 8c qui porte la
lentille 28}
5°. Fig. 34 & 35* les rouleaux avec la bande 1
de çriftal de roche , fur laquelle portent les con-
taéls,, pour diminuer encore le frottement}
6Q. Fig. 36 1 pièce qui porte l’axe des rouleaux
}
7°. Fig. 37, le milieu du fléau avec le. tourillon
fur lequel il eft mobile |
8°. Fig. 38 , le thermomètre qui donne le degré
de l ’air contenu dans la cloche.
Quand on. veut fe fervir du gazomètre qu’on
vient de décrire, il faut commencer par remplir
d’eau le vafe extérieur L M N O , jî^ 23, jufqu’à
une hauteur déterminée, qui doit toujours être
la même dans toutes les expériences. Le niveau
de l’eau doit être pris quand le fléau dè la machine
eft horizontal. Ce niveau, quand la cloche
eft à fond, fe trouve augmenté de toute la quantité
d’eau qu’elle a déplacée., il diminue, au contraire
, à mefure que la cloche approche de fon
plus haut point d’élévation. On cherche enfuite
par tâtonnemens quelle eft l’élévation à laquelle
doit être fixée la lentille 28, pour que la preflion
foit égale dans toutes les pofitions du fléau. Je
dis à peu près, parce que la correâion n’eft pas
rigoureufe, 8c que les différences d’un quart de
ligne 8c même d’une demi-ligne ne font d’aucune
conféquence. Cette hauteur, à laquelle il faut
élever la lentille, n’eft pas la même pour tous les
degrés de preflion} elle varie fuivant que cette
preflion eft d’un pouce , deux pouces , trois
pouces , 8cc. Toutes ces déterminations doivent
être écrites à mefure fur un regiftre avec beaucoup
d’ordre.
Ces premières difpofitions faites, on prend
line bouteille de huit à dix pintes, dont on détermine
bien la capacité en pefant exa&ement la
quantité d’eau qu’elle peut contenit. On renverfe
cette bouteille ainfi pleine dans la cuve G H I K ,
fig. 28. On en pofe le gouleau fur la tablette à la
place de la cloche V, en engageant l’extrémité n
du tuyeau 7, 8, 9, IQ, n dans fon gouleau. On
établit la-machine à zéro de preflion , 8c on ob-
ferve bien exactement le degré marqué par 1 index
fur le limbe : puis,, ouvrant le robinet 8 , 8c appuyant
un peu fur la cloche A , on fait paffer autant
d’ air qu’il en faut pour remplir entièrement
la bouteille. Alors on obfervede nouveau le limbe,
& on eft en état de calculer le nombre de pouces
cubes qui répondent à chaque degré.
Après cette première bouteille on en remplit
une fécondé , une troifième, 8cc. On recommence
même plu fleurs fois cette opération, & même avec
des bouteilles de différentes capacités, 8c avec du
tems 8c une fcrupuleufe attention on parvient à
jauger la cloche A dans toutes fes parties. Le
mieux eft de faire en forte qu’elle foit bien tournée
8c bien cylindrique, afin d’éviter les évaluations
8c les calculs.
L’inftrument que je viens de décrire 8c que j’ai
nommé gazomètre, a été conftruit par M. Meignié
le jeune, ingénieur , conftrutteur d’inftrumens de
phyfique, bréveté du roi. 11 y a apporté un foin ,
une exaéticude & une intelligence rares. C’eft un
inflrument précieux par le grand nombre des applications
qu’on en peut faire, & parce qu’il eft
des expériences à peu près impoffibles fans lui. Ce
qui le renchérir, c’eft qu’un feul ne fuffit pas :
il le faut double dans un grand nombre de cas ,
comme dans la formation de l'eau, dans celle de
l ’acide nitreux , 8cc. C’eft un effet inévitable de
l’état de perfection dont h chimie commence à
s’approcher, que d’exiger des inftrumens 8c des
appareils dispendieux 8c compliqués : il faut s’attacher
fans doute à les Amplifier, mais ii ne faut
pas que ce foit aux dépens de leur commodité,
8c furtout de leur exactitude.
GÉLATINE. Gn nomme gé'atine, en chimie,
la matière animale particulière qui fait la ba.fe des
gelées qu’on extrait des chairs , & furtout des
tendons, des membranes, des cartilages & même
des os traités par l’eau chaude , 8c qui eft bien
caraCtérifée par les propriétés fui vantes : fufion
à une chaleur douce ; concrétion par le refroidi
ffement en.une mafiè tranfparente 8c tremblante;,
diffolution par l’eau} aceïcence fpontanée 5 précipitation
par le tannin en flocons fauves ou jaunâtres
durs, caftans 8c inaltérables quand ils font
fecs.
Comme la gélatine paroît être tin des matériaux
les plus abondans de rorganifation animale, elle
mérite d’être étudiée avec foin. \ Voyc^ Vétat des
connoijjances aôîuelles fur cette matière.)
i°. La gélatine extraite des organes ou tiffus
blancs, chauffée doucement 8c lentement fous i.t
forme liquide que la première inapte fli on du feu
lui a donnée , -s’épaiflît, fe colore, devient vif*
queufe, mielleufe , 8c prend à la fin un état concret
, folide 8c tranfparent, femblable à la corne.
C ’eft alors de la colle qui eft dure, élaftique,
jaune-orangée ou rouge, caftante, diftoluble dans
l’eau bouillante, 8c qui prend en général d'autant
plus de folidité, de couleur 8c de ténacité glu-
tineufe par fa diffolution, qu’elle a été tirée d’animaux
plus âgés 8c plus robuftes. On en retire,
en la fou mettant à la décomposition par le feu,
dans une cornue, une eau ammoniacale, une huiie
fétide peu épaiffe, tenant de l’acétate d’ammoniaque
en diffolution, 8c du carbonate ammoniacal
folide criftallifé » elle donne peu de produits gazeux.
Le charbon qu’elle laifle, eft léger, velu-
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