
mens donnés à cet animal 8c à la coquille de l’oeuf,
qui fe forme, comme on fait, dans la dernière
partie du canal que parcourent les excrémens. Voilà
pourquoi M. Vauquelin a donné les réfultats de
l'anaiyfe des coquilles d'oeuf avant ceux qui font
relatifs à la fiente de poule. Voici le précis de fon
travail fur ces deux matières comparées.
y. Les. coquilles d’oeufs pèlent, terme commun,.
environ cinq grammes. Calcinées au Hoir,
elles perdent environ le cinquième , ou 0.2 de
leur poids. Après leur calcination elles donnent,
en fe diffblvant dans l’acide nitrique, du gaz acide
carbonique, mêlé de gaz hydrogène fulfuré.
Mille parties de coquilles d’oeufs font compo-
fées :
i°. De carbonate de chaux............... .. 0.8516
20. De phofphate de chaux............. .. o.057.
30. De gluten animal & humidité.. . . . 0.047
Les oeufs pèfent, terme moyen, environ cinquante
huit grammes : de là, une poule qui aura
pondu en fix mois cent trente oeufs , aura produit
pendant cet efpace de tems fept kilogrammes &
demi environ de matière nécefiaire à cette formation.
trois centièmes environ de réfidu. Cette cendre,
mile avec l’acide nitrique, s’eft difioùte en partie
fans effervefcence : la portion non difioùte faifoit
les 0.0 rS 3 la portion difioùte étoit du phofphate
de chaux, & s’élevoit à o.ooj.
La portion non difioùte par l’acide nitrique
étoit de la filice pure.
De là il fuit que l’avoine fournit les 0.031 de
cendres 3 que cette cendre eft compofée de 0.393
de phofphate de chaux, 8c 0.607: de filice.
Dans l’efpace de dix jours, une poule a mangé
1 quatre cent quatre-vingt-quatre grammes d’avoine,
8c a pondu dix oeufs.
Les excrémens qu’elle a rendus pendant ce tems
ayant été brûlés, ont fourni trente-neuf grammes
6. La fiente de poule calcinée a •donné y.2
grammes de réfidu , & la fiente de coq n’en a
donné que trois grammes.
Les y .2 grammes de fiente de poule, brûlés &
traités par l’acide nitrique , ont lai fié 2.33 de ré-
iidu infoluble : les trois grammes de fiente de coq
en ont lai fié 1.06 grammes.
La cendre de fiente de poule, difioùte dans
l’acide nitrique 8c précipitée par l’ammoniaque
a donné deux grammes de phofphate de chaux ,
& celle de la fiente de coq en a donné 1.17
grammes.
La liqueur d’ou le phofphate de chaux avoit été
précipité des excrémens de poule , mêlée à la pelade,
a donné 0.18y grammes de carbonate de
chaux , & celle des excrémens de co q , 0.16$
grammes.
Quoiqu’il refte plus de terre calcaire dans les
excrémens dé poule qui pond, que dans ceux du
coq , on explique ce fait par la plus grande quantité
de nourriture que prennent les poules à cette
époque, & à la digeftion plus complète de la
fubftance nutritive contenue dans ces alimens.
Les excrémens de poule qui ne pond pas & ceux
de coq font recouverts & mélangés d’une matière
blanche, qui ne fe retrouve pas, au moins en
aufii grande quantité, dans la poule qui. pond.
Cette matière blanche eft une efpèce d’albumine
coagulée & féchée à l’air.
Ainfi, il paroît que c’eft cette fubftance qui fert
à lier les parties calcaires de la coquille de l’oeuf,
& à lui donner, en quelque forte, la flexibilité
dont elle jouit encore au moment de la ponte.
7. De l’avoine, nourriture de la poule, fujet
fie cette expérience , a donné par l’incinération
de cendres, lefquels ont donné à l’anaiyfe,
i°. 7.7 grammes phofphate de chaux; 2°. 2.6
grammes carbonate de chaux ; 30. réfidu fiiiceux,
8.5 grammes.
Il y a eu formation de chaux 8c d’acide phof-
phorique dans le corps de la poule ; car, i° . les
excrémens de poule ont fourni 2.6 grammes de
carbonate de chaux, & l’avoine n’en a point fourni
5 20. de plus, la poule a pondu pendant ce tems
quatre oeufs , dont les coquilles pefoient enfem-
: béé environ vingt grammes ; ce qui forme uné
fomme de 22.6 grammes ; 30. de même l’avoine
n’a donné qu’environ fix grammes de phofphate
de chaux, 8c les excrémens de poule qui en étoient
formés , en* ont fourni près de douze grammes.
En comparant la quantité de filice trouvée dans
| l’avoine, & celle des excrémens de poule qui s’en
étoit nourrie, on trouve 9.34 pour.l’avoine, &
huit feulement dans [es excrémens qui en proviennent
: donc il y a déficit de 1.3 grammes.
Doit-on en conclure que c’eft cette filice qui a
fervi à fournir l’excès de chaux ? Pour cela, il
faudroit qu’elle abforbât près de cinq fois fon
poids d’un principe inconnu.
8. Il refaite de ces faits recueillis, & qui font
les fettls qui exiflent encore dans l’hiftoire de l’ art,
qu’il n’y a aucun enfemble, aucun fyftème d’ana-
lyfe des excrémens , quoiqu’on puiffe trouver dans
ces recherches une utile application à la phyfique
animale. On volt cependant aujourd’hui que ce
genre de travail peut répandre la plus grande lumière
fur la digeftion des alimens, & qu’il eft
preflant de l’entreprend re en ce moment, où le s
moyens font, & plus nombreux, & plus certains.
Un examen comparé des alimens végétaux ou animaux
avant de les donner à un animal, de ces
mêmes alimens digérés dans î-eftomac 8c dans les
inteftins 1 enfin de ces matières devenues excré-
mentitielles, foit encore contenues dans les gros
inteftins, foit au dehors de ce canal, doit conduire
à déterminer exactement ce qui arrive dans
les changemens opérés par la digeftion, combien
de mat-iere- eft abforbee par les vaifieaux chyleux,
dans quelle proportion elle fort, & furtout les
états divers qu’elle afteéts à differentes époques
de cettè fonction. Tout ici eft du reffort de la
chimie, 8c ce qui' manque à la phyflolo.gie doit
lui être fourni par cette fcience.
EXPRESSION. C ’ eft le nom d’une opération
mécanique qui eft .fouvent pratiquée dans les laboratoires
de chimie, pour obtenir les liquides
iëparés des. folides , & prefque toujours des v-éfi-
culcs ou des cellules végétales & animales où ils
font renfermés.
Ordinairement on brife par le pilon ou le moulin
le tiffu végétal dont on veut exprimer les
fucs 5 enfuite on comprime ce tiffu broyé 8c mou
dans un linge, avec les mains , ou dans des facs de
crins qu’on place dans une preffe. La forme, la
grandeur, lemécanifme, & par conféquent l'énergie
des prefies, varient fuivant la nature plus
ou moins folide & réfiftante des matières à exprimer.
Cès détails appartiennent plutôt à la mécanique
qu'à la chimie , & la vue de-ces inftrumens
dans quelques ateliers différer s en apprendra plus
qu’aucune defeription, même très-exaéle & très-
détaillée , qu’on ne pourroit le faire.
On dit dans ce fens : liqueurs exprimées, fucs
exprimés , huiles par exprejjion , 6'c. ( Voye^ Us
articles Sucs & Huiles.)
EXSICCATION. Vexficcation ou la déficca-
tîon eft une opération de chimie, qui a pour
but de deffecher dc-s matières quelconques, de
leur enlever leur eau, leur humidité, foit pour
en cônnoître le poids exaêt, foit pour en déterminer
les propriétés & la nature , foit pour leur
ôter la caufe principale de leur altérabilité &
les confèrver long - tems intaCtes. Cette opération
eft pratiquée de plufieurs manières différentes,
fuivant la nature diverfe des matières à
deffecher , fuivant la différence de leur tiffu, la
difficulté plus ou moins grande qu’ elles préfen-
tent pour donner leur eau , ou l’adhérence variée
de ce liquide à leur propre tiffu.
Les unes, comme les pouflières minérales, fe
deffèchent à l’air où on les expofe quelques quarts
d’heures, pourvu qu’il ne foit pas humide. Les
autres ne font defféchées que par le contaCl du
foleil, comme les plantes 8c plufieurs de leurs
tiffus. Il en eft qu’on ne deffèche bien qu’à une
étuve plus ou moins chaude, comme les fels ;
enfin, quelques corps ne peuvent éprouver une
véritable exjiccation qu’à un feu allez violent
dans un four très-chaud, dans des creufets, ou
fur un bain de fable , ou même fur des plaqu s j
de tôle ou de cuivre, placées fur des fourneaux.
Le choix de l’un ou de l’autre de ces procèdes
fuppofe dans le chimifte la connoiffance exaéte des
matières qu’il doit deffecher, de leur inaltérabilité
plus ou moins forte, ou de leur altérabilité
plus ou moins facile. Un peu d’exèrcice le guide
bientôt dans le choix fur lequel, comme fur le
| refte de l’opération , il feroit fiiperflu de donner
1 ici des détails plus étendus.
EXTINCTION du mercure, phénomène
par lequel le mercure coulant, broyé avec diverfes
lubftances liquides , vifqueufes, graffts , molles
ou même p u l v é r u l e n t e s , perd fa forme métallique
, globuieufe & brillante; femble difparoîtré
& fs convertir en.une pouflière noire qui donne
fa nuance à tous les corps avec lefquels on l’a
éteint.
On a cru autrefois que ce n’étoit qu’une fîmpîe
divifion du mercure : on fait aujourd’hui que ce
métal, en perdant fa forme coulante & fon brillant,
pafi’e à l’état d’oxide noir, & que c’eft pour
cela que fon exiinckiox eft favorifée 8c accélérée
par rous les corps qui cèdent facilement 8c contiennent
de l’oxigène. J’ai mis cette théorie hors
de doute par un grand nombre de faits rapprochés
dans des Mémoires particuliers fur le mercure.
( f^oye^ l'article de ce m étal. )
EXTRACTIF &■ EXTRAIT. i° . Quoique le
nom d'extrait ait été donné en pharmacie, d’abord
à toutes les fubftances qu’on féparoit, qu’on ex-
trayoit des végétaux 3 quoique cette exprefîion
purement pharmacologique ait été particuliérement
confacrée à défigner des produits médicamenteux
, parce que l’anaiyfe végétale a longtemps
été entièrement appliquée à la préparation
unique des médicamens , les premiers pharmaciens
chimiftes plus ou moins habiles, qui fe font
occupés de tirer des réfultats chimiques des opérations
pharmaceutiques , ont commencé par distinguer
quelques principales efpèces d'extra its
parmi ceux qu’ils préparaient pour les ufages médicinaux.
20. C ’eft ainfi que Rouelle a reconnu trois
principales efpèces d'extraits , Y extrait muqueux,
Y extrait favonneux 8c l ’extrait r é f i n e u x . Mais il eit
évident,par l’expofé des propriétés caraCtériftiques
q u ’ il a t t r i b u o i t à c h a c u n d e c e s extraits ^ que ce font
de véritables mélanges de plufieurs matériaux des
végétaux, qui étoient la caufe de ces différences,
& q u e , fi cette diftinCtion étoit utile pourrecon-
noître 8c féparer les extraits préparés p h a rm a c e u t
i q u e m e n t , elle n’étoit cependant propre qu’à
embrouiller véritablement les idées fous le point
de vue chimique.
30. Indépendamment de cette diftinCtion plus
lumineufe:pour la pharmacie que pour la chimie,
} il faut concevoir que l’extra il i f eft une matière
particulière qui n’eit ni muque.ufeni favonneufe,
ni réfineufe, mais feulement mêlee de l’une ou de
l’autre de ces fubftances , foit par le travail même
delà nature, foit par les procédés qu’on fuit pour
l’obtenir 3 qu’on peut le féparer de ces corps plus
ou moins difficilement par des moyens chimiques,
8c qu’ainfî purifié il jouit de propriétés très-ca-
: raCtériftiques & très-différentes de tous les autres