
ou foiblement du&iles, métaux non d.uftiles &
plus ou moins caffâns. On étudie , en particulier,
leur fixité ou leur volatilité, leur combuftibilité
ou leur oxidabilité plus ôu moins facile, rapide
ou lente, forte ou foible , leur diffolubilité.di-
verfe dans les acides ; en un mot, on les compare
fans les identifier ; on les claffe fans les confondre
par des idées hypothétiques, 8c Ton en donne
ainfi des notions beaucoup plus vraies & beaucoup
plus exaétes. ( Voye% le mot MÉTAUX.)
DENDRITES ARTIFICIELLES. On fait que
la plupart des dendrites naturelles font dues à de
petits grains d'oxide de fer brun ou noir, dépqfés
entre les couches ou dans les fentes des pierres,
par l'eau qui s'y elt infinuée comme dans les tubes
capillaires. On imite, jufqu'à un certain point, ce
procédé en imprégnant de diffolutions métalliques,
8c furtout de nitrate d'argent 8c de muriate
d’o r , des pierres dures par les furfaces où l'on
apperçoit'quelques fiffures légères. Ces diffolu-
tions.pénètrent peu à peu les pores des pierres,
quelquefois même allez profondément, & il en
réfulte des traces colorées d'oxides pourpres,
violets ou noirâtres, qui repréfentent affez bien
les dendrites...
DÉNOMINATIONS. Quelques principes fur
les dénominations chimiques ont déjà été expofés
dans un fécond Avertiffement placé à la page 6iy
du premier volume du Dictionnaire.' Cex. ouvrage •
avoit été commencé plufieurs années avant l'éta- ■
bliffement de la nomenclature méthodique. L'il-
luftre auteur du premier volume , M. Guyton-
Morveau ,. avoit d'abord employé des ’dénominations
qu’il avoit fubftituées aux anciennes, 8e qui,
plus exactes que celles-ci, annonçoient la néceffité
& l'importance d'une réforme dans la nomenclature
de chimie. La notice de la nouvelle nomenclature,
donnée par M. Guyton dans le fécond
Avertiffement placé prefqu'à la fin du premier
volume , fuffit pour faire lire, avec méthode 8c
avec fruit, les divers articles du Dictionnaire. ;On
trouvera d'ailleurs au mot Nomenclature quelques
notions générales, qui rappelleront les bafes ,
fur îefquelles elle eft établie 8c la marche qu’on a
fuivie pour la former.
DÉPART. C'eft en général l'opération par la- I
quelle,on fépare les métaux les uns des autres,
l ’arfenic,. par exemple, de -rétain, le zinc du
cuivre, Fétain du plomb, l’etain du cuivre, le
cuivre.de l'argent , l'argent de l'or ,& c ..Ô n applique
plus particuliérement cette dénomination
a la féparation de l’argent & de l'o r , à caufe du
prix de ces métaux & de. la néceffité d’en çon-
noître les proportions dans un alliage, 8c de pouvoir
les ifoler avec beaucoup d’exaélitude. Cet art,
très-important 8c très-utile, a été décrit au mot-.
Coupellation, parce que ceft par le procédé I
de la coupelle qu'on les purifie d’abord des métaux
oxidables, 8c furtout du cuivre, pour les départir
enfuite l'un de l'autre à l'aide de l’acide nitrique
qui diffout l'argent fans toucher à l’or. ( Voye% te
mot C oupellation.)
Départ concentre. On a nommé départ
concentré ou départ par. cémentation, celui qui fe
fait en cémentant l'or, allié de trop peu d’argent
pour pouvoir être traité avantageufement à l'aide
de l’acide nitrique, avec un mélange de briques
en poudre, de fulfate de fer calcinée au.rouge,
Sc de muriate de foude. Qn traiteU’or réduit en
lames 8c ftratifié avec ce cément dans un creufet
rouge pendant vingt-quatre heures, en ayant foin
de ne point faire fondre le métal. On îaifle enfuite
refroidir le creufet, on retire l'or, on le lave fortement
, on le traite une fécondé fois de la même
manière s'il contient encore trop d'argent, car il
faut obferver que ce procédé ne donne jamais
l ’or pur.
Ce procédé, qu’on ne pratique plus ou qù'on
ne pratique que très-rarement, prouve que l'acide
muriatique concentré 8c bouillant eft capable de
difloudre de l ’argent. Autrefois on ajoutoit du
nitre 8c du fel ammoniaque à ce cément, qu’on
nommoit cément royal à caufe de .fon ufage pour
purifier l'or , le roi des métaux.
Les joailliers emploient le plus Couvent le départ
par cémentation fur les bijoux d'un bas titre , -pour
rehauffer la couleur de l'or à leur furface. ( Voye%
Varticle COUPELLATION.)
Départ par l’eau-forte. C'eft le départie
plus ufîté, célui qui fe fait avec l’acide nitrique,
8c qui eft fondé fur la propriété qu’a cet acide de
difloudre l'argent fans toucher à l'or. ( Voyeç Var-
\ ticle COUFELLATION. )
Départ sec. On nomme départ fec le procédé
de féparer l’argent de l'or par le moyen du foufre.
On le pratique en ftratifiant l’argent aurifère avec
du foufre, 8c ep fondant enfuite cet alliage avec
une nouvelle quantité de foufre. L’argent eft entraîné
par le foufre dans fa fufion , 8c l’or refte,
non pas pur, mais avec moins d’argent qu'il n'en
contenoit auparavant, de forte qu'on eft obligé
•enfuite de le coupeller 8c de le départir par l'eau-
forte.
Le départ fec ne peut être employé que lorf-
qu'opa de l’or allié à de fi grandes quantités d'argent
, que le départ ordinaire en feroic extrêmement
dispendieux î encore ne doit-on le pratiquer
que fur de grandes maffes de cet alliage.
Départ. (Métallurgie. ) Le départ eft. une- fuite
de procédés, par lefquels on fépare les métaux
qui font mêlés énfembie., comme l'argent avec
le cuivre. Alors ce départ.> c[ui fe fait par Tin-
jermède du plomb, s'appelle j liquation. T Voyez
ctt article. ) Il ne fera traité dans celui-ci que du
départ ou féparation.de l'or d’ave.? l'argent.
L'opération principale1, ou le premier moyen
de cette féparation, eft fondée fur la propriété
qu'ont certains menftrues d'attaquer l'un des métaux
fans toucher à l’autre.
Le départ par le moyen des menftrues qui attaquent
l ’argent fans s'unir fenfîblement à l'o r ,
eft cëlui que l'on emploie le plus ordinairement,
& qu'on appelle départ par la voie humide. Il en eft
un autre auquel on donne le nom de départ par la
voie feche ou par la fonte. Nous allons traiter d'abord
du premier. Cet ufage des acides minéraux
a été trouvé 8c mis en pratiquer a Venife peu de
tems après la découverte de ces acides, vers l’an
T 4OO. :
- L’argent eft foluble par l’eau-forte ou l'àcide
nitreux ; il ne perd point cette propriété lorfqu’il
eft uni à l’or en quantité fuffifante : ia proportion
la plus avantageufe de l'argent mêlé à l’o r , eft
comme trois elt à un,, c'eft-à-dire qu’il faut que
la maffe contienne trois fois autant du premiër
que du fécond. L'avantage fingulier que cette
proportion procure, c'eft que fi l'on ne brufque
pas trop 1^ diffolution de l'argent,' la chàux d'or,
reftée après cette diffolution , retient 8c conferve
la forme qu'avoit la maffe entière avant l'opération
j ce qui fait qu’il ne s'écarte aucune portion
de cet or ; au lieu que s’il eft contenu en
moindre proportion dans l’argent, il n’eft pas pof-
fible de lui conferver de la continuité , 8c qu'il
peut fe perdre quelque petite parcelle de cet o r,
réduit en poudre fubtile.
• On appelle quartation le mélange de trois parties
d’argent fur une dror. Si ce dernier métal s'y
trouvoit en plus grande proportion , il faudroit,
avant que d'en faire le départ, y ajouter ce qui
y manque d'argent pour faire là quartation, &
fondre le tout enfemble, fans quoi l’acide n'atta-
queroit quë foiblement l'argent, dont la majeure
partie refteroit dans l'or.
L'acide vitriolique très-concentré 8c bouillant
diffout l’argent fans attaquer l’or. Quelques dé-
parteurs. fe fervent de cet acide pour féparer l'or
dé l’argent 5 mais cette méthode eft beaucoup
moins ufitée que celle où l'on emploie l'éau-forte.
Je vais rapporrer celle-ci.
On commènce par grameler ou grenailler la
maffe d'argent tenant or. G.renailler.)
On prend aufli des cucurbites oumatras de verre,
qu’op place fur des bains de fable. Il faut que ces
vaiffeaux .aient été bien recuits au fourneau de
verrerie, 8c que le fourneau du recuit fe foit refroidi
de lui-même avant qu'on lès en ait retirés.
Hj l’on j j ’a pas eu cette attention, il eft rare de
trouver de ces'vaiffeaux qui ne fe fêlent pas,
même à froid, en les faifant égoutter' après les
avoir rincés.
Les fourneaux pour le départ, à Grêüniélz en
Hopgrie0 orit une chauffe fur toute leur Iongueur,
de vingt pouces de large , & quinze de
hauteur. La grille, ou ce qui en tient lieu, fur
laquelle on place le bois, eft formée en arceaux
conftruits en pierres réfraétaifes, 8c de quatre
pouces d'épaiffeur. Au deffous eft le cendrier ,
qui a neuf pouces de hauteur ; au deffus de la
chauffe, 8c à une hauteur convenable , font placées
tranfverfalement de groffes barres de fer de
quatre pouces en carré, & qui font fcellées dans
Jes murs des côtés, qui ont huit pouces d'épaiffeur.
Ce font ces barres de fer qui portent les rnatras, ou
plutôt les capfules de.fer ou de terre. A la partie
extérieure des petits murs des côtés , qui s’élèvent
de quatorze pouces au deffus du niveau de
la grille , font deux banquettes , une de chaque
|côté, en maçonnerie, de trois pieds de largeur
chacune, 8c dont la hauteur eft dé niveau avec
la partie fupérieure des fufdit;.s barres de fer. Ces
banquettes fervent à porter les récipiens : c’eft
pourquoi on les recouvre de quatre pouces de
fable. '
On a à Creunidz plufieurs de ces fourneaux.
Il y en a à dix, à douze 8c à quatorze rnatras
placés fur deux rangées, de la manière fuivante.
On met fur les groffes barres de fer dont on a
parlé, deux fiies de capfules de terre, de quatorze
pouces de profondeur , fur autant de diamètre
a leur p.artie fupérieure, avec du fable fin
dedans.
Les rnatras dans lefquels fe fait le départ, font
de verre 8c à long col. Les trois quarts de la partie
inférieure dé ces vaiffeaux font recouverts d’une
toile appliquée avec un lut convenable.
Avant de commencer le départ on fait du feu
dans la chauffe, puis on place fur le fable contenu
dans les capfules , quelques rnatras remplis d'eau-
forte précipitée, afin qu'elle s'y échauffe. On met
en même temps fur les banquettes du fourneau
alitant de récipiens qu'il y a de capfules ou bains
de fable, dansléfquelies on verfé quelques pintes
d'eau de pluie ou de neige, qui a déjà fervi à
édulcorer la chaux d’or j puis on porte à côté de
chacun de ces récipiens un rnatras à départir, dans
lefquels on met dix marcs d'argent aurifère 8c gra-
melé ; alors on verfë deffus de l'eau-forte que
l'on a fait chauffer auparavant , comme il eft dit
cifde'ffüs, mais feulement en quantité fuffifante
pour couvrir cette grenaille , 8c auffitôt l’on y
met leurs chapiteaux , dont le bec entre dans les
récipiehs qui leur font correfpondans. Comme on
eft dbrigé d’ajotiter de nouvelle eau-forte, on ne
lutte que très-imparfaitement les chapiteaux aux
matras; l’on fe contente de mettre autour de leurs
jointures un morceau.de vieille toile enduite d’un
peu d'argile, 8c feulement un peu; de toile autour
du bée du chapiteau , à fa jonéliori avec le récipient.
TJn dfemi-quart d'heure après y avoir mis
la première eau-rorte on y ajouté de ce diffol-
vant, 8c quand celui-ci ne donne plus que peu
de vapeurs, on en met pour la troifième & der