
Màlate de magnésie. On ne fait autre chofe
fur cette combinaifon , linon qu’elle eft déliquef-
cente.
Malate de manganèse. Inconnu.
Malate de mercure. On n’ a encore combiné
l’acide malique avec l’oxide de mercure qu’en
verfant , dans la aiffolution de nitrate de ce métal ,
de l’acide malique, qui y forme un précipité blanc.
Ce fait annonce que le malate de mercure eft peu
foluble ou infoluble, & que l’acide malique a plus
d’attrattion pour l’oxide de mercure , que n’en a
l ’acide nitrique.
Malate de molybdène. Inconnu.
Malate de nickel. Inconnu.
Malate d’or. L’acide malique a la propriété
de décompofer la diffolution d’or ,8c d’en réduire
le métal à mefure qu’il l'en fépare. Cela fembîe
prouver que cet acide a peu d’attraélion pour
l'oxide d’or.
Malate de platine. Inconnu.
Malate de plomb. La précipitation du nitrate
de plomb par l'acide malique prouve quecetAcide-
a plus d’attraâion pour l’oxide de plomb , que n’en
a l’acide nitrique, & que le malate de plomb eft un
fel infoluble 8c pulvérulent.
Malate de potasse. Quoique les fels de po-
taffe foient en général les efpèces qu’on examine
les premières dans les combinaifons falines, on ne
fait encore prefque rien fur celle de l’acide malique
avec cet alcali. On n’a dit autre chofe de ce
fe l, linon qu’il eft déliquefcent.
-M alate de ptène. Inconnu. ( Voye^ le mot
PtÈne.) ' ‘
Malate de soude. Ni plus ni moins connu
que le malate de potajfe. Sa déliquefcence eft la
feule propriété qu’on y a remarquée.
Malate de strontiane. Inconnu.
Malate de tantale. Inconnu.
Malate de tellure. Inconnu.
Malate de titane. Inconnu.
Malate de tungstène. Inconnu.
Malate d’urane. Inconnu.
Malate d’yttria. Inconnu*
I Malate de zinc. Le zinc eft un des métaux
fur lefquels l’acide malique a .le plus d'a&ion. II
l’attaque facilement 3 il favorife la décompolïtion
de l’eau par Ce métal, de manière à donner, pendant
fa diffolution, du gaz hydrogène. 11 le dif-
fout, 8c forme avec fon oxide des criftaux réguliers
Sf d’un affez gros volume. On voit que ce
fel , comme les malates de fer3 de mercure Sr de
plomb 3 appellent l’attention des chimiftes, 8c demandent
un examen approfondi.
Malate de.zircone. Inconnu.
MALL. On nomme ainlï, dans quelques fabriques
, une matière fucrée, vifqueufe ,épaiffe 8c
muciiagineufe, qui ne criftallife qu'avec peine.
' ( Voye[ Varticle S UCRE. )
MALLÉABILITÉ, MALLÉABLES j propriété
dépendante de la duébilité, 8c qui en eft une variété,
C’eft celle par laquelle les métaux cèdent
facilement à la preffion 8c au choc, 8c s’étendent
par le marteau ou le laminoir. Il ne faut pas la
confondre avec la du&ilité à la filière , qui paroît
tenir à une autre forte de ftru&ure intérieure ou
de tiffu dans les métaux qui en jouiffent. Il y a
lieu de croire que les métaux très-malléables , 8c
,en même tems plus ou moins mous, comme l’étain,
le plomb, le cuivre, l’argent, l’or 8c le.platine
, ont un tiffu lamelleux, tandis que ceux qui
fe filent plus aifément qu’ils ne s’applatiffent,
comme le fer , ont un tiffu fibreux ou filamenteux.
( Voye% l'article MÉTAUX.)
MALT. C’eft le nom qu’on donne, dans les
. brafferies, à la farine groffière que l’on fait avec
l'orge germé 8c féché, pour la faire enfuite, bouillir
dans l’eau. ( Voyei les mots Bière & Brasserie.
)
MALTHE. On nomme malthe ou poix minérale
une.efpèce de bitume liquide, noir, épais, affez
femblable à de h poix. C’eft celui que M. Haiiy
- nomme bitume glutineux. ( Voye£ les articles Bi-
; TU ME & PÉTROLE.)
MALUSITES. Lorfque M. Guyton avoit pror
pofé de nommer l’acide des pommes acide malu-
fien y il avoit également propofé de défigner par
le nom de malufites les fels formés par cet acide.
Depuis qu’on l’appelle acide malique, fes fels font
nommes malates.f Voye£ ce dernier mot. )
MANGANÈSE, i. II y a long-t ems que l ’on
emploie, dans les verreries , Poxide natif de ce
métal, fous, le nom de favon des verriers, à caufe
de fa propriété de blanchir le verre. On le con-
noiffoit fous le nom de magnifie noire ou de manganéfe.
Son ufage multiplié n’avoit rien appris.fur
fa nature intime, 8c il y avoit, avant les premiers
travaux
trâvaux exaéls dont je vais.parler, des opinions
erronées autant que di ver fes parmi les minéralo-
giftes. La plupart des nat.uraüftes regardoient cette
fubftance comme une mine de fer pauvre 8c ré-
fraétaire , fans doute à raifon de fa couleur 8c de
1 oxide ferrugineux, donc fa fur face eft fou vent recouverte,
8c dont fes morceaux font fréquemment
accompagnés dans les mines; Cependant Pott 8c
Cronftedt, les premiers minéralogiftes qui ont tiré}
des analyfes chimiques , de grandes lumières pour
la connoiifance 8c la clafïification des foBiles, n’ont
point reconnu , dans leurs expériencesla.nature
ferrugineufe de ce qu'on nommoit la manganéfe.
D autres minéralogiftes avoient placé ce fofiile
métallique dans les mines de zinc, fans avoir donné
de preuve de cette affertion hafardée. Weftfeld a
publié, en 1767, un Traité fur ce minéral, où il
a eflayé de faire connoître fes parties conftituan-:
tes , mais par des expériences fi peu exactes,, que
fon ouvrage eft. une férié d'erreurs auxquelles,-
à la yérité, l'époque de fon travail a beaucoup
contribué.
1. Bergman 8c Schéele font les premiers chi-
miftes qui, ayant pris le manganéfe pour'objet de
leurs recherchesont répandu.la plus vive lumière:
fur la nature de métal particulier; Le premier en
a prefènte 1 hiftoire dans fa belle Dijfertation fur
les mines .de fer blanches, en 1774', 8c il. y avoit
déjà plufieurs années qu'il l'avoir regardé (comme-
un métal, 8c comme un métal différent de tous les!
autres, à caufe de fa pefanteur, dé fa propriété de
teindre ,le verre, de celle d'être précipité fera blanc;
par les prufliates alcalins , 8«? en raifon de l'impof-
libilité, loit d’en féparèr plufieurs1 métaux diffe-
rens, foit de l’imiter ou de le produire par des
alliages. Schéele, engagé par Bergmanj qui pref-
fentoit toute l’importance d’un pareil travail , à
examiner avec- foin d’ oxide de manganéfe natif,
donna, en 1774, à l’Académie de Stockholm,
après des recherches.fuivies pendant trois années,;
un Mémoire qu’on doit compter; au nombre des
chef-d’oeuvres de cet habile ehimifte , quoiqu’ il!
fe loit trompé fur la théorie des phénomènes que
ce corps lui a préfentés. Son ouvrage contient une
fuite nombreufe de découvertes , qui l’ont con^-:
duit à regarder ce foffîle comme l'oxide d'un métal
particulier très-différent de tous les autres. G’eft’
en travaillant fur cet oxide métallique natif qu'il,
a découvert fes propriétés,"8c la nature particulière
de la-baryte.
" 3 • Gahn-, élève de Bergman , obtint le premier,
au rapport de fon maître , le métal■ particulier
contenu-dans l'oxide natif de manganéfe, 8c, depuis
lui, prefque tous les chimiftes font parvenus
à l’extraire. M. Ghampy eft un des premiers qui
en ait extrait affez abondamment en France, de
l’oxide de manganéfe de la Romanèche, 8c qui.l’ait
obtenu fous la forme de culot bien formé. M. Ifel-
man a publié , dans le Journal dé M1. Grell, une;
férié d'expériences fur ce métal. MM. Engeftroem
Ch im i e . Tome IV.
8c Rinman ont donné, dans les Mémoires de l’A~
cadémie de Stockholm , des détails fur plufieurs mines
de manganéfe3 8c ont confirmé tous les réful-
rats de Schéele. M. Lapeyroufe a fait connoître.
un grand nombre de variétés de mines-de manganéfe,
&: a fpécialement découvert ce métal natif'
en France.
4. Les chimiftes français, depuis l’érabüffement
de la dodfrine pneumatique, ont don ré un nouveau
prix aux expériences de Schéele 8c de Bergman,
foit en les -faifane feivir à la confolidation
de cette doéirine par les baies de laquelle elles
s'expliquent en même tems fi naturellement 8c.fi
Amplement, foit en faifa-nt appercevoir emr'elles
un rapport que leurs auteurs n’avoient point ap-
perçu> Ils, ont-fait voir qu'aucune fubftance n’of-
froit.de phénomènes plus favorables que ce nouveau
métal aux données de la théorie des fluides-
diadiques, 8c ils ont trouvé dans le manganéfe, 8c
f à i r tout dan s> fon oxide , une fource derprocédés 8c.
d’expériences qui fuffir oient feuls pour, pofer tous
les fondemens de leur doctrine. L'anaJogie de-ces.
phénon/iénes - avec. ceux que préientent d'autres
métaux., 8c les ; corps çombuftibles en général,,
portent fpéciakiRent la conviétion la plus forte,
dan&l’;efprit 4^iÇfcux, qui l’obfervent. Telle eft la
rajfon>p.our laquelle je les expoferai avec tous les
développements convenables ,.en les offrant fur-
to’ut comme un tableau frappant de l’enfemble de
toutes les bal’es de la théorie pneumatique fiançai
fe.: ; •
y. Le manganéfer extrait par le procédé qui fera,
indiqué , .fe diflingue-dp tous les a ut-res métaux,
par les propriét: s fui vantes, il eft d'un blanc brillant,
tirant au gris,, qui s’altère promptement à
l’-àir. Son tiffu eft grenu , fans être auffi fin 8c auffi.
ferré que celui du cobalt ; fa caffure eft raboteufe
8c inégale ; fa pefanteur fpécifique eft de 6,8jo. Il
tient, avec le fer, le, premier rang dans l’ordre de
la-, dureté. C ’eft un des métaux les plus fragiles.
C.’eft en même tems un; des plus difficiles à fondre.
M. Guyton le-plape immédiatement après le platine,
8c le détermine, au degré 160 du pyromètre
de Weedgvoodr., On ne çonnoît, ni fa dilatabilité
par le calorique., ni la propriété conduélrice. Il
eft fouvent attirable’à l'aimant, furtout lorfqu’il
eft en-poudre en raifon du fer qu'il contient, 8c
qui eft prefqu’aufli difficile à en féparer que du
nickel} il-ne pnéfente ni odeur ni faveur fenfibles5
il jouit l en communication - avec les autres métaux
, de la propriété galvanique fur le fyftème
nerveux 8c mufeulaire des animaux. Sa couleur eft
extrêmement variable.
6. On ne connoît bien encore qu'une mine de
manganéfe. C'eft fon oxide natif que quelques mi-
néralogiftes modernes , entr’autres M. Kirv/an ,
annoncent comme combiné avec l’acide carbonique.
Cet oxide eft fouvent mêlé de fe r , de
baryte, de filice, de chaux, 8cc. Il varie aufli par
, fon état d’oxidation, ou par la proportion d’oxi-
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