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oace que dans une faifon plus chaude , de même
a égalité de température , le même poids de gaz,
fous la preflion de 28 pouces de mercure, n’aura
pas autant de volume qu’à la preflion de 27 pouces :
il y aura de différence , puifque les volumes des
fluides élaffiques font en raifon inverfe des poids
comprimans. Il étoit donc néceffaire pour pouvoir
s’entendre fur les quantités de gaz obtenues de l's-
nalyfe d’une fubftance, ou fur celles qu’on emploie
dans une opération quelconque , de convenir de
certainesbafes fixes & invariables} & ies phyficiens
font demeurés d’accord pour cet effet, de ramer
ner conftamment la température des gaz a 10 degrés
du thermomètre ordinaire, & à la preflion
de 28 pouces de mercure. Ainfi lorfque 1 on détermine
la capacité d’une cloche avec de la ir , il
faut.obferver le degré de chaleur de l’atmofphère
environnante , la hauteur du mercure dans le
baromètre , & infcrire ces obfervations fur la
cloche. Il faut, autant qu’il eft poflible, choifir
une faifon où .les circonftances dont on vient de
parler, fe trouvent réunies, c'eft-à-dire, a 10 degrés
du thermomètre ordinaire , ou a 12,5 du
thermomètre centigrade , & 28 pouces dans le
baromètre, ou 7,577 décimètres. Par-la on évite-
un double calcul néceffaire pour avoir la vraie
eftimation du volume des gaz : fans cela, en effet,
on feroit obligé de faire une première opération
pour favoir de combien tel volume de gaz dans
les conditions où la cloche a ete jaugee, doit augmenter
ou diminuer dans celles que 1 on eft convenu
de prendre pour le terme commun, & de
faire enfuite un fécond calcul pour ramener à
ces conditions le gaz obtenu oumefure dans des
circonftances différentes de celles dans lefquelles
la cloche a été jaugée, & de celles même qui
doivent fervir de bafes aux phyficiens.
Ces corrélions font faciles à faire : les bafes
fur lefquelles font fondées celles qui font relatives
au poids de l ’atmofphère font affez exaCtes,
& la formule pour y parvenir eft fort fimple 5 elle
confifte à multiplier le volume du gaz par la
hauteur du baromètre qui comprime alors ce gaz,
de à multiplier enfuite le produit de ces fommes
par la hauteur du baromètre, prife pour terme
commun. Ainfi , foit 1.00 pouces cubes , ou
1981,7 centimètres cubes de gaz, à une preffion
de 29 poucés ou 79,476 centimètres, on aura
• 100 : X : : ^ ^ , d’où l’ on déduira facilement
X *=» 103 ,57. Mais celles qui regardent la température
ne le font pas également : on n a pas
encore démontré par l’expérience de combien
chaque efpèce de gaz augmente ou diminue de
volume par l’addition ou la fouflraCtion d’un
certain nombre de degrés de calorique 5 on ne
fait pas fi le changement de volume des gaz fuit
conftamment une marche proportionnelle à celle
du mercure dans le thermomètre. 11 faudreit
donc, pour faire des corrections rigoureufement
m ê le s , que l’on eût déterminé avec foin par des
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expériences directes la quotité de l ’augmentation
du volume de tous les gaz connus par
chaque degré du thermomètre, depuis le terme
où le mercure fe fond, jufqu’à celui où il fe réduit
en gaz, ou au moins entre les deux extrémités
de l’hiver le plus froid & de l’été le plus chaud.
On trouve dans le premier volume de VEncyclopédie
, & dans les Annales de chimie , . une
fuite d’expériences, par lefquelles. M. Prieur
a évalué l’augmentation de volume des gaz non
diflblubles dans l’eau pour un certain nombre de
degrés du thermomètre. Les' tables qu’il en a
dreffees pourront fervir pour la correction dont
il s’agit ici. Le calcul à faire pour ces corrections
eft très-fimple : il faut divifer le volume de l’air
obtenu par la fraCtion de volume dont il fe dilate
par chaque degré de chaleur, & multiplier le
nombre trouvé par celui des degrés du thermomètre
fupérieur ou intérieur à 1© degrés. Cette
correction eft négative au deffus, & additiv.e au
deffous : le réfultat qu’on obtient eft le volume
exaCt de l’air à la température de 10 degrés. Par
exemple, je fuppofe que l’on ait eu 100 pouces
de gaz à la température de 12 degrés, & que
ce gaz fe dilate d’un de fon volume total
par chaque degré du thermomètre, on divife 100
par 20.0, ce qui donne ©, 5 que l’on multiplie
par z excédant, les 10 degrés d’où réfulce une
unité qui retranchée de ico * = 9 9 , &c.
Il y a encore une autre précaution à prendre
pour le jugement des cloches, c’eft l’eftimation
exaCte du niveau extérieur dans lequel on opère.
Il eft aifé de concevoir que la couche de ce
liquide dans lequel la cloche eft plongée, ajoute
un poids à celui de l’atmofphère, lequel eft en
raifon direCte de fa hauteur & de fon poids fpéci-
fique. Si c’eft de l’eau, & que la couche extérieure
ait un pouce de haut par exemple, il eft
évident qu’elle diminuera le volume du gaz
de , puifque c’eft une des parties aliquotes
qui compofent la fomme totale du poids de
latmofphère. Cette précaution devient encore
beaucoup plus effentielle fi c’eft dans le mercure
que l’on fait l’opération j car ce fluide métallique
étant près de 14 fois plus lourd que l’eau, il comprime
les gaz près de 14 fois .plus qu’elle à haur
teur égale. Ainfi une colonne extérieure d’un
pouce de mercure , au lieu de ne diminuer que de
le volume du gaz, le diminue réellement de
07g. Il faut donc noter aufli la hauteur de la colonne
extérieure des liquides qui environnent la
cloche que l’on jauge. Toutes ces précautions
étant prifes, on trace avec un diamant deux lignes
longitudinales fur la cloche, à l’aide de la règle
& du compas, à la diftance d’environ 6 lignes
ou 13,5 millimètres : on la remplit d’eau fi elle eft
deftinée à opérer dans ce liquide , on la met d’aplomb,
on prend un vafe à ouverture étroite,
d’un volume déterminé, d’un décimètre cube par
exemple j ce qui répond à environ 50 pouces
cubes,
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cubes, & à z livres 6 gros 46 grains d’eattdifiillée. •
Enluite on £ remplit d'air atmo!ph=riqae ; on le
porte avec foin, l'ouverture en bas, fous la cloche,
où on le retourne pour y faire palier 1 air qu il
contient. Alors on trace fur les deux lignes longitudinales
une autre ligne tranfverfale , & , autant
qu’il eft poflible, perpendiculaire aux deux premières
, en la faifant excéder un peu de chaque
On continue ainfi jufqu’à ce ju e la cloche foit
remplie d’air , en marquant à chaque fois la
ligne qui doit féparer chaque mefure. IVIaisl on
voit qu’à mefure que l’on introduit de l’air dans
la cloche, l’eau quelle contient, defeend dans
le réfervoir , & augmente le niveau ; & cette
augmentation eft en raifon inverfe des capacités,
c’eft-à-dire, que plus la cloche eft grande,
plus la cuve eft petite , & plus la hauteur du
niveau extérieur s’élève , & vice verfâ. Ainfi,
à chaque fois que l’on ajoute une nouvelle mefure
d’air dans la cloche , il faut rétablir le ni- j
veau, .furtout fi la cuve eft étroite. Cependant !
cette opération n’eft pas abfolument néceffaire I
lorfque la furface de la cuve eft très-grande, par .
rapport à la capacité de la cloche j mais cette
précaution eft indifpenfable lorfqu’ on opère fur
le mercure , à caufe de la pefanteur de cette
fubftance , & de la comprefîion qu elle fait ;
.éprouver aux fluides élàftiques contenus dans
les cloches. Lorfqu’on a ainfi divifé la capacité!
• de la cloche en autant de décimètres cubes ,
on divife ceux-ci. en dix parties les plus égales
poflibles, en traçant avec le diamant des lignes >
tranfverfales fur celles qui fervent d.e membres
à l’échelle , & l’on a par-là des dixièmes de décimètres
cubes 3 ce qui équivaut à environ 99
centimètres cubes , ou 5 pouces cubes. Si la
largeur de la cloche n’étoit pas très - confidéra-
b le , & que les efpaces contenus entre chaque
ligne qui repréfente les 99 centimètres cubes,
puffent encore être divifés en 10 , on le fera
comme il a été dit plus haut, & l’on aura alors
des exprelfîons qui repréfenteront des volumes
de 10 centimètres cubes environ, ou un demi-
pouce cube. Mais fi le diamètre de la cloche
ell très-grand, il faut fe contenter d’exprimer
des 10 centimètres-, car il ne feroit pas pofîi-
ble d’eftimer jufquaux centimètres Amples, &
à plus forte raifon les millimètres. Au refte ,
loriciu’on veut pouffer l ’exaêlitude jufqu’aux cen-
; timètres cubes , il faut employer des cloches
. très-longues & étroites : alors on peut facile-
• ment divifer les dixièmes de décimètres en cent
parties, qui donnent les centimètres cubes.
Cette manière de fubdivifer les cloches lorfque
leurs parois ne font pas fenfiblement parallèles.;
n’eft pas tyès-rigoureufe 3 & comme
- elles s’écartent prefque toujours, par leur extré-
. mité inférieure, de la ligne verticale , & que les
divifions fe font par efpaces égaux , il s’enfuit
Chimie, Tom. IV,
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que les divifions fupérieures font plus petites
que les inférieures.
Cependant fi les premières mefures ont été
prifes très-exaCtement, & fi les parois s’élargif-
fent d'une manière infenfible, l’erreur ne peut
guère s’élever à plus d'un centimètre. C ’eft principalement
dans la partie fupérieure de la cloch
e , où fes parois décrivent une courbe, que
la divifion eft plus difficile à faire exaCtemènr ;
aufli eft-il bon, lorfque l’on peut fe procurer
des vafes contenant exactement un dixième de
décimètre cube , de divifer cette partie de la
cloche par l’expérience ; mais , au refte, il eft
bien rare que dans une expérience l'on n’obtienne
feulement que la quantité de gaz fuffi-
fante pour remplir la capacité de la courbure de
la cloche j & fi cela arrivoit, on tranfvaferoit
le gaz dans line cloche plus étroite, jaugée ,
afin qu’il pût la remplir jufqu’au deffous de la
courbure.
Les cloches jaugées dans l’eau ne peuvent pas
fervir pour le mercure , parce que ces deux
corps ayant une pefanteur très - différente , la
même quantité de gaz occuperoit des volumes
différens, au deffus de colonnes femblables , à
moins que dans l’un & l’autre cas l’on n’établit
l’équilibre entre les niveaux extérieur & intérieur.
La capacité des cloches dont on fe fert
pour opérer fur le mercure, ne doit pas excéder
beaucoup un décimètre cube , autrement
on ne pourroit que très-difficilement manoeuvrer
ces cloches lorf'qu’elle s feroient pleines de ce
métal, furtout lorfqu’il s’agiroit de les ékver
au deffus du niveau du bain ; le,plus communément
elles ne contiennent qu’un demi-décimètre
cube , & même moins. Ce font des efpèces de
cylindres de verre , dont les parois font allez
exactement parallèles,.fermés à une extrémité ,
quelquefois par une portion 4e fphere, & plus
fouvent par un fond perpendiculaire aux parois.
Ces cloches portent le nom particulier de
jarres ] elles doivent être fortes , d’un verre bien
tranfparent , afin de laiffer appercevoir facilement
les phénomènes qui fe paffent lorfqu’on y
mêle pluneurs efpèces de gaz ou d’autres corps,
foit folides , foit liquides , que l’on y met en
contaCt. Elles ne fervent communément que pour
les fluides élàftiques falins, qui, fe diffolvant dans
l’eau , ne peuvent par cette raifon être recueillis
ni confervés fur ce liquide.
On a fouvent befoin que les bords des cloches
foient ufés à l’émeri , foit pour qu’ elles
puiffent s’appliquer exactement fur la platine
d’une machine pneumatique pour y faire le vide ,
foit pour les tranfporter pleines de gaz d’un
lieu dans un autre , au moyen d’une rondelle de
_ verre, nommée obturateur, également polie par
l’émeri ou le fable fin.
1 La manière d’ ufer Les bords des cloche^ eft
bien fimple ; elle confifte à les frotter fur une
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