
Ou bien encore,
Prenez minium............................... 900.
fable de Nevers..................................700.
potaffe................................................ 4y.
fel marin................... 6o.,
On met quelquefois un peu de cobalt dans la
compofition, quand le vernis n’eft pas très-blanc.
Le fel qui entre dans ces compoiitions fait en
quelque forte fonètion d'alcali ; il eft décompofé
par le minium : fa bafe fert à fondre le fable, &
Ton acide s'unit à du plomb & fe volatilife prefque
en entier3 mais un excès de cette fubftance jaunit
le vernis.
Après avoir mêlé à la pelle , le plus exa&ement
qu'il eft poflible , les matières qui doivent com-
•pofer le vernis, on les place,dans la partie du four
à poterie oppofée au foyer, fur un lit de fable fin
& bien battu, pour les faire fondre par le même
feu qui cuit la poterie.
Lorfque cette dernière eft défournée, & que la
chaleur permet d'entrer fous le four , on brife à
coups de maffe le vernis qui eft à l'état de criftal
tranfparent & légèrement jaune, & on en détache
avec foin les parties de fable qui y adhèrent, &
on le réduit en poudre groflière à l'aide d'une
batte.
On porte enfuite cette fubftance ainfi concaffée
& épluchée au moulin, où on la broie pendant
huit jours avec de l ’eau, jufqu'à ce que l’ouvrier,
en la mettant fous les dents, s'apperçoive quelle
eft affez fine.
Ce vernis ainfi broyé eft mis dans des baquets,
avec une certaine quantité d'eau, pour en faire
une bouillie claire , dans laquelle l'ouvrier plonge
promptement les vafes en bifcuit, & les laiffe
égoutter en les tournant deux ou trois fois, pour
que la matière fe répande également partout. „
Bientôt après l'on voit que l'humidité qui tenoit
le vernis en fufpenfion, entre par les pores dans
la fubftance de la poterie, & ce dernier refte à la
furface fous la forme d’une pâte lèche, qui fe dé-
tacheroit facilement par le moindre frottement.
Lorfque les vafes font affez fecs pour que le vernis
ne s'attache pas aux doigts, on les repaffe l'un
après l'autre pour mettre, avec un pinceau , du
vernis aux endroits où l'ouvrier les avoit faifîs
dans la première opération, & en même tems pour
en retirer des endroits où il eft trop épais. Il faut
■ de tems en tems , pendant la mife en vernis, remuer
la matière du baquet avec un bâton ou un
balai, fans quoi elle fe précipiteroit au fond , &
bientôt le vernis deviendrôit beaucoup trop maigre.
Dans certaines manufactures de porcelaine,
on eft dans l'ufage d'ajouter à l’eau pour délayer
le pétunfé qui fert de vernis, une certaine quantité
de vinaigre, & l’on prétend que par ce moyen
la matière terreufe refte plus long-tems en fufpenfion.
Cet effet, s'il eft réel, eft fans doute dû à une
matière mucilagineufe qui fe forme par la décompoficion
feptique du vinaigre 5 ce qu'il y a de certain
, c'eft qu’en été ces vernis répandent une
odeur très-fétiiie.
Lorfque la poterie a été fortement bifcuitée, le
vernis doit être plus liquide, parce qu’alors les
pores ayant été refferrés par la force du feu, toute
la matière du vernis refte à la furface, & ne pénètre
même que très-peu pendant la fécondé
cuiffon. Il faut au contraire que le vernis ait plus
de corps quand le bifcuit eft très-poreux,Toit par
défaut de cuiffon , foit parce que la terre eft grof-
fière, attendu que le vernis entre plus profondément,
& il n'en refte pas fuffifamment à la fur-
face.
Quand les vernis où il entre des alcalis & du
plomb doivent être.expofés à un grand feu long-
tems continué, il eft néceffaire qu'ils foient appliqués
plus épais. En effet, ces matières fe volati-
lifant, le vernis fe dévitrifieroit, & au lieu d’avoir
une couverte liffe, elle feroit rude & inégale.
Recette pour des couvertes colorées transparentes.
Émail brun pour faïence.
Prene,z terre de Marly................... .............. 100.
oxide de mar.ganèfe.......... . ............ 8.
La terre de Marly eft une efpèce de marne fili-
ceufe, dans laquelle il y a beaucoup d’oxide de
fer.
Dans certaines fabriques, on fe fert de briques
pilées, au lieu de terre de Marly.
Autre compofition.
Prenez manganèfe ................................... 2j.
briques de Sarcelle, pilées............... 150.
Paffez au moulin, & ajoutez minium... . . ; .15©.
. Autre compofition.
Prenez minium............... .............. - ...........100.
fable fondant................................ ioq.
briques pilées , ou terre filiceufe Sc
ochreufe....................................... 4.
manganèfe... ......................4 à 7.
Beau brun de Paris,
Prenez fable de Nevers..................... 1. ...600.
minium . . . . . . . . . . . . . . ,600.
manganèfe........................ 8p.
potaffe de commerce..........................40.
Vernis jaune fin.
Prenez minium.............................................120.
fable de Nevers....................... igo.
ochre....................... .. *. . . . . . . . . . - . y.
jaune de Naples. . . . . . . . . . . . . . . -,. ■ ÿ?
oxide d’étain & de plomb». ►
c o u
Couleur de bronze.
Prenez briques de Bourgogne....................... ....
oxide de cuivre................ .............. .. 4 -
écailles de f e r .. . . . . . . . • • • • • • • • *•
minium.................! ----------------------yc.
Blanc pour la faïence.
Prenez plomb................... ............................200-
étain.........................■ • •; • ■ ■ ; ........ 3° \
calcinés enferrible dans un four à réverbere.
Prenez enfuite calcine ci-deffus.................yyo.
ftple' de Nevers................................J J°\
, Æ1 de verre.. . . ..................... .. 60.
mélangez, vitrifiez, pulvérifez & paffez au moulin.
M. Clouet confeille d'employer une petite quantité
de fel marin. Dans quelques fabriques, on fait
ufage d’oxide d’ arfenic au lieu d'étain, pour des
vafes qui ne fervent point dans l’économie do-
meftique.
J'ai propofé le phofphate de chaux pour remplacer
l’étain, au moins en partie. Cette fubftance,
qui ne coûte que les frais de préparation',
nous a très-bien réufli dans des elfais multipliés
que nous avons faits M. Taffaërt & moi ; il feroit
a defirer qu’on en fît l’épreuve en grand : ce feroit
une grande économie pour les fabricans, & un
avantage pour la France,
Jaune brun. .
Prenez minium.............................................. ioo.
terre de Marly................................... 2y.
fable de Belleville............................. 2j.
manganèfe.. ...................................... J.
Jaune.
Prenez minium............................................... 100,1
fable de B e l l e v i l l e . .................... 2j.
Vert.
Prenez minium............................................... ioo,;
terre de Marly............ ...................... 2j.
fable de Belleville........................... 2j.
battitures de cuivre......................... J.
Litas.
Prenez oxide de plomb & d’ étain................ioo.
vernis brun, indiqué plus haut.. . . XJ.
Bleu fin.
.Prenez fable de Nevers............................... 2j.
belle potaffe. . . . . . . . . . . . . • ■ . . . , , 2§J
cobalt................................................ 0.
On pourroit aûfCi employer avec beaucoup d’économie
, pour fervir de fondans aux vernis des
poteries colorées communes, lesfcories des mines
de plomb , où il refte toujours beaucoup de ce
métal, qui les rend très-fondantes.
En général, les préparations que Ton fait fubir
aux matières qui compofent les diverfes efpèces
de vernis, çonfiftent à les mêler à la pelle, à les
fritter fous le four, à les piler enfuite à la batte
comme on fait le ciment, & à les paffer au moulin
avec de l’eau.
On fe contente dans quelques fabriques, fur-
tout pour la poterie commune, de mêler groflié-
rèment les fubftancés & de les broyer au moulin.
Cette méthode e ft, il eft vrai, plus économique ,
mais le vernis qui en réfulte eft moins beau, moins
folide , Sc par conféquent plus attaquable par les
acides , les corps gras, &rc.
Tous les vernis colorés font très-faciles à fondre ,
à caufe de la grande quantité d’oxides métalliques
& du peu de terre qui entrent dans leur confection
; ils-ne conviennent, ainfi que nous l'avons
obfervé plus haut, qu’à des poteries groflîères,
qui ne doivent fubit-quhm médiocre degré de
feu j & ces fortes de poteries étant très-poreufes,
il eft néceffaire qu’elles foient couvertes d’une
couche un peu plus épaiffe de ces vernis, parce
qu’ils pénètrent beaucoup pendant.la cuiffon.
Il faut cependant fe donner de garde de tomber
dans l'excès : il en réfulteroit plufieurs incon-
véniens y le premier, c'eft que le vernis ne fe
combineroit qu'imparfaitement avec la fubftance
de la poterie , & alors le plomb non faturé de
terre , furtout dans les vernis qui n'ont point été
frittés, feroit trop aifément attaquable. Le fécond
inconvénient, c’eft qu'une couche trop épaifle de
vernis fe cafte beaucoup plus facilement par les
alternatives du chaud & du froid.
Quand on veut appliquer deux vernis de couleurs
différentes aux poteries, comme cela fe voie
pour certaines faïences qui font blanches en dedans
& brunes en dehors, on puife l ’un de ces
vernis avec une cuillère , on l’étale fur la furface
intérieure & on le laiffe égoutter 3 enfuite on fait
la même chofe pour la furface extérieure avec
l’autre efpèce de vernis.
. Si l’on veut faire des deffins, des fleurs, &c.
en bleu, en vert, en jaune ou de toute autre
couleur, on applique, à l’aide d’un pinceau, ces
émaux colorés fur la première couverte lorfqu’elle
eft fèche.
Veut-on rayer au hafard la poterie d’une ou
plufieurs couleurs différentes de celle du fond ?
on prend, avec une broffe groflière & douce, de
ces émaux liquides , & on les applique en paffant
légèrement cette broffe fur la première couverte.
Enfin, veut-on avoir des vernis Tablés d’une ou
de plufieurs nuances? on trempe un pinceau dans
ces couleurs, & , après l’avoir laiffe égoutter, on
le fecoue fur le vafe déjà vernis & fe c , ou bien
l'on fouffle fucceflivement ces émaux fur les vafes
dont le vernis fondamental eft encore humide ,
afin qu'ils puiffent s'y attacher.
Quant aux couleurs des couvertes, elles font
toutes produites par les métaux oxidés à diffé