
j &c. Il y a lieu d’efpérer cependant que F quelque jour on portera fur cet objet intéreftant
de l’art de l’eflayeur, la lumière de l’expérience,
guidée par le raifonnement, & qu’il en réfultera 1
des données a à l’ aide defquelles on pourra faire j
des coupelles jouiiîant toujours des mêmes qualités.
Dans l’affinage en grand de l’or & de l’argent,
on n’emploie pas , comme en petit , la pouffière
d’os calcinés pour fabriquer des coupelles : ce font
des cendres de bois lèffivées & calcinées, qui
fervent à cet ufage.
à la force de preffion qu’on doit lui Faire éprouver
Les affineurs prétendent que les cendres de
farment ont beaucoup d’avantage fur les autres
pour cet objet. Si la chofe eft exa&e, comme on
n’en peut guère douter , d’après l ’affertion d’hommes
inftruits 8 la caufe nous en eft entièrement
inconnue : il n’y auroit qu’un examen comparé
de ces cendres avec d’autres cendres, qui pour-
roit nous la faire découvrir.
Les coupelles deftinées à l’affinage en grand font
placées fur une maçonnerie en pierres de taille ou
en briques, liées enfemble avec de la terre jaune.
Le bafîin de la coupelle eft conftruit avec des briques
taillées exprès , & jointes étroitement entre
elles par un bon coulis d’ argile.
Quelquefois on creufe ce baffin dans une feule
pierre de grès fin ou de pierre calcaire , capable
de réfifter à l ’aèlion de la chaleur fans fe fendre ni
s’ éclater : on pourroit auffi les faire en fonte de fer.
Cette manière mérite la préférence fur l’autre,
parce qu’elle s’oppofe à la déperdition de la matière
par les gerçures qui fe font entre les briques,
& qu’elle permet d’enlever facilement les baffins
& d’y en fubftituer d’autres lorfque les premiers
font hors de fervice.
Lorfque les maffifs font conftruits & que les
baffins font placés, ondes recouvre d’une couche
de plufieurs pouces d’épaiffeur de cendres de farment
kffivées, dont on fait une pâte ferme avec
de l ’eau & un peu d’argile, pour lui donner du
liant. On bat tous les jours cette pâté, jufqu’ à
ce quelle foit bien unie & bien compacte.
Ces coupelles font recouvertes par une voûte
qui concentre & réverbère la flamme fur le métal
fondu j elles ont quatre ouvertures, placées fur
différens points, prefqu’au niveau des bords du
baffin.
L’une fur le derrière, pour le pafîage de la
flamme, produite par du bois placé dans un foyer
accolé au maffif ; l’autre, plus petite, près de la
première, par où l ’air des foufflets arrive à la fur-
face du métal ; la troifième fur le devant, defti-
née à donner iflue à la flamme & aux vapeurs du
plomb, qui s’élèvent dans une cheminée placée
au defius de cette ouverture 5 la quatrième enfin I
fur le côté, par laquelle on met de la matière à
naéfure que celle du baffin diminue, pour l’entre- !
tenir toujours à la même hauteur. |
Au bord antérieur de la coupelle eft une échancrure
que l’on approfondit à mefure que le niveau
baifife dans le baffin lorfqu’on n’a plus de matière
à mettre, afin que la litharge puiffe couler & fe
raffembler dans des fofles pratiquées au deffous.
Cette échancrure eft nommée voie de la litharge.
Quelques-unes de ces coupelles ont jufqu’à un
mètre de diamètre, & un tiers de mètre de profondeur
au milieu.
On peut y coupeller plufieurs quintaux d’alliage
de plomb &r d’argent, & plufieurs milliers de
plomb naturel tenant argent. (V .)
COUPEROSE blanche. C ’eft le nom que
porte dans le commerce le fulfate de zinc. ( Voyt^
les mots Sulfate de zinc & Zinc.)
Couperose bleue. On nomme ainfi, dans les
arts & le commerce, le fulfate de cuivre. ( Voye£
les mots Cuivre & Sulfaté pe cuivre. )
C ouperose verte. On défigne fous ce nom ,
dans le commerce & les fabriques, le fel métal i-
que j très-utile & très-employé, qu’on nomme en
chimie fulfate de fer. ( Voyez les mots Fer 6* Sulfate
DE FER.) 1
COUVERTE. On appelle, dans l’art du potier
de terre, couverte, vernis, émail, &c. l’enduit
vitreux qu’on applique à la furface des poteries
pour empêcher que les liquides qu’elles font deftinées
à contenir, ne les pénètrent & ne coulent
à travers.
Outre cet ufage effentiel, les vernis ont encore
l’ avantage de donner de la beauté & de l’éclat
aux poteries , de lés empêcher de fe falir, &
dé permettre de les nétoyer facilement quand
elles fe font encraffées.
On peut divifer les couvertes en deux claflfes,
relativement aux matières dont elles font compo-
fées j dans la première on rangeroit les vernis Amplement
terreux, qui en général font plus ou moins
difficiles à fondre ; dans la fécondé on placeroit
ceux qui font formés de terres & d'oxides métalliques
, & dont la fufion eft facile.
Dans cette fécondé divifîon, on peut encore
faire des fous-divifions ; 19. en vèrnis terreux métalliques
blancs tranfparens j 20. en vernis colorés
tranfparens j 3®. en vernis blancs opaques.
Les vernis terreux, naturels ou artificiels, font
ordinairement compofés de filice, d’alumine &
de chaux, & quelquefois d’une petite quantité
d’alcali. Quand la filice domine beaucoup dans
la compofition, le vernis eft moins fufible : fi la
chaux s’élève depuis quinze jufqu’à vingt centièmes,
alors il devient affez fufible.
L’on trouve- fouvent, dans différens pays , des
terres qui réunifient toutes les qualités qu’exigent
les vernis , & qui n’ont befoin , pour être employées,
que de quelques préparations mécaniques
, telles que la divifion & le lavage,
Dans les contrées où les compofitions naturelles
ne fe rencontrent point, on peut les com-
pofer artificiellement en réunifiant enfemble les
eléinens dans les proportions convenables.
La variété de feld-fpath, connu anciennement
fous le nom de petuntié, eft un exemple de vernis
terreux naturel 5 il eft compofé d’un filice qui
en fait à peu près les deux tiers, d’aluminé dont
la quantiré eft de vingt-fix à vingt-fept centièmes ,
& de fept à huit centièmes de, chaux & d’alcali.
Mais cette pierre ne fondant qu’ à une haute
température, parce que la filice eft très-dominante,
& que la chaux eft peu abondante , le vernis
qu’elle fournit .ne peut être employé que pour jes
porcelaines & quelques autres poteries qui s’en
rapprochent par la nature, & auxquelles on donne
à peu près le même degré de cuiftbn.
Mais l’on peut rendre ce vernis beaucoup plus
fufible, & conféquemment le faire fervir à des
efpèces de poteries plus tendres que la porcelaine,
en le broyant avec diverfes proportions de chaux,
& en lui donnant, avant de l’employer, le tems
de fe combiner avec la matière du feld-fpath.
Il paroît que c’eft en fuivant une méthode analogue
à ce principe, que M. Fourmy, auteur des
Jîygiocérames, & qui a remporté le prix de l’ïnf-
titut fur lés potèries, eft parvenu à trouver une
compofition qui peut s’appliquer & fe fondre facilement
fur des poteries communes qui fe cuifent
à un feu médiocre. Comme on ne trouve communément
pas les élémens des vernis terreux, :
ifolés & purs dans la nature, on eft obligé de les
employer déjà combinés ou mélangés, en faifant
en forte que ces principes élémentaires fe trouvent
dans la réunion qu'on en fait dans des rapports
propres à donner au vernis tel ou tel degré
de fufibilité exigé par la poterie fur laquelle il
doit être appliqué j ce qui eft facile quand on a
l'analyfe d’un grand nombre de ces terres.
Les fables & les argiles calcaires font plus propres
que les autres à cet ufage > &: lorfqu’ on ne
recherche pas dans le vernis la blancheur qu’exigent
la porcelaine & les autres poteries fines analogues,
la préfence d’une certaine quantité d’oxide
de fer dans les terres eft avantageufe, parce qu’avec
la chaux il favorife fînguliérement la fufion des
vernis.
Quoique l’on puîfle beaucoup augmenter la fu-
fibùité des vernis par des mélanges convenablement
dofés des fubftances dont nous venons de
parler , cependant on ne peut aller au-delà de
certaines limites, & jamais arriver au point d’avoir
une compofition auffi fufible que lès couvertes
métalliques : de là il fuit que les poteries à cou-
vertes terreufes, demandant toujours un degré de
feu conftdérable , feront toujours d’un prix fort
élevé > mais auffi elles ne préfentent dans leur ufage
aucun, danger, pour la. fan té.
Les couvertes terrées métalliques blanches &
tranfparentes fe compofent de fable ou de filex,
d’oxide de blomb, appelé minium, & d’alcali.
On y lait auffi entrer quelquefois depuis un trentième
jufqu’ à un fqixantième de fel marin & un
peu de cobalt : les proportions de ces trois in-
grédiens .varient fuivant la dureté ou la fufibilité
que l’on veut donner aux vernis.
La fufibilité croît comme les quantités d’oxide
de plomb & d’alcali, & vice verfâ.
Les vernis terrés métalliques tranfparens & côr
lorés ont auffi pour bafe le minium & le fable,
auxquels on ajoute, fuivant la couleur que l'on
defire, des argiles ferrugineufes, de la brique
pilée, de l ’ochre, de l’oxide de manganèfe, de
l’oxide de fer, de l ’oxide de cuivre, du jaune de
Naples , de l’oxide d’étain, &c.
Les vernis blancs & tranfparens font deftinés
pour les poteries dont la pâte eft elle - meme
blanche»
Les vernis blancs opaques & les vernis colores
font au contraire deftinés pour des poteries colorées,
dont on veut cacher la couleur.
Les vernis doivent être aflimilés, autant qu il
eft poffible, par la nature & la • fufibilité, au
genre de potérie auquel on l’applique.
Si la poterie doit être cuite à un grand feu, il
faut que le vernis foit dur à fondre 5 fi au contraire
la poterie n’eft cuite qu’à une chaleur médiocre,
lé vernis doit être tendre.
Quand les vernis font à peu près de la meme
nature & de là même fufibilité que le corps des
poteries, il en réfulte une matière homogène, qui
réfifte beaucoup mieux aux alternatives du chaud
& du froid.
Si les vernis font très-différens par la nature
& la fufibilité du corps de la poterie, & fi celle-
ci n’eft cuite qu’ à un feu médiocre, indubitablement
ces vernis fe fardilleront à la moindre chaleur,
vu que les poteries peu cuites, étant très-
poreufes, fe dilatent facilement par l ’élévation
de la température, tandis que le vernis fondu,
formant un corps moins dilatable, eft oblige de
fe brifer. C ’eft ce qui arrive, comme on fait, à
la faïence & aux autres poteries communes dès
la première fois qu’elles vont au feu.
Le contraire arrive lorfqu’on a mis fur une poterie
très-cuite & en partie vitrifiée, une couverte
tendre & facile à dilater 5 elle fait cafter le
vâfe. . ' •
Voici quelques recettes de vernis pour les poteries
blanches dites anglaifes, employées chez
M. Olivier & autres fabriques.
' Prenez potafle ordinaire............................... 38.
fel marin............................................ 38.
fable de Nevers................ 700,
minium............................... ..............'?25*
Ou bien,
Prenez fable de Nevers.......................... 600.
minium........................................ 800.
potafle................................. .. 30 à 32.
.fel marin...................................... zo% K z