
aire que dans le commencement ces parties entrent
June dans l'autre avec force , car avec le te ms
& par le frottement continuel qu’elles éprouvent,
elles deviennent trop douces, & tombent facilement
i mais lorfqu’ellçs font arrivées à ce point,
on les raffermit encore pour quelque tems en
coupant une portion des cercles de cuivre (h h)
& (ü;.
§. I I I . D e la manière de f e fervir du chalumeau.
Comme il eft fouvent néceffaire que les fub-
fiances que l’on traite au chalumeau foient expo-
fées long-tems à l’a&ion de la chaleur fans interruption
, il eft important auffi que le courant
d’air dirigé fur la flamme de la bougie , foit
continuel & égal pour que ces matières parcourent
tous les périodes que fait naître la préfence
xàu calorique. L’air d’une feule infpiration feroit
donc infuffifant dans beaucoup de cas li l’on
n’employoit pas un procédé particulier.
Pour faire cette opération avec fuccès & fans'
incommodité , il y a quelques difficultés , mais
qui difparoilfent avec l’exercice , & en fuivant
les principes que nous allons expofer.
Tout l’art confifte à rémplir fa bouche d’air ,
& à l’exprimer par l’effort des mufcles des joues
pendant que l’on refpire par les narines. 11 faut
donc d’abord prendre le tube du chalumeau dans
fes levres, emplir fa poitrine d'air, en remplir en-
fuite entièrement la bouche, & le faire fortir par la
force des mufcles. Lorfque la plus grande partie
de l’air de la poitrine eft expulfée, & que le
befoin de refpirer fe fait fentir, on abaiffe lé j
voile du palais fur la bâfe de la langue , on
.refpire par le nez,tandis que l’on expire par la
bouche l’air qui y eft amafTé. Cet exercice des :
parties de la bouche une fois acquis, ce qui ne
tarde pas en s'exerçant fouvent, l’on peut fouf- ,
fier continuellement pendant un quart-d’heure
& plus, fans éprouver d’autres incommodités que .
la laffitude des lèvres qui compriment le tube j
du chalumeau,
Dans ces derniers tems on a mis plus dè {implicite
dans la çonflruétion des chalumeaux , au
lieu de plufieurs pièces, ils font formés d’une
feule. C’eft un tube de fer, de cuivre 3 ou de
verre courbé , comme on le voit par la fi g. 48
( claffe 1. ) On foufle avec autant de facilité &
de fuccès avec ces chalumeaux qu’avec celui de
Bergman i ils ont fur celui-ci l’avantage d’être
beaucoup moins chers. Tout le monde peut
faire des chalumeaux de verre , avec des tubes
épais de cette matière, que l’on courbe à une j
petite difiance de l'extrémité & que l’on étire
enfuite en un filet délié à la lampe d’émailleur ;
on brife alors ce filet à l'endroit convenable
j pour que l’ouverture laide fortir‘une affez grande
quantité d’air : on ufe fur une pierre cette pointe
pour la rendre conique. On peut également fe
fervir de gros tubes de verre , percés d’un canal
prefque. capillaire 8r dont on ufe l’une des extrémités
, après l’avoir' légèrement courbée.
Ce n’eft pas a fiez d’avoir acquis l’habitude
de fouffler continuellement la flamme de la bougie
, il faut encore favoir la diriger artifteraent
fur le corps qui doit être chauffé.
§. IV. D e la grojfeur de la flamme.
La flamme de la bougie ne doit pas être trop
forte, car alors elle obéit difficilement au jet
d’air qui la preffe ; il ne faut pas non plus qu elle
foit trop petite , l’effet qu’ehe produirait feroit
trop foible , & ne donner oit parles réfultats que
l’on attend pour juger dê la nature d’une fubf-
tance. Il eft donc néceffaire d’employer une chandelle
ou bougie dont la mèche foit proportionnée
à l’ouverture du chalumeau ; celle qui eft repré-
fentée en (D.) é\r celle qui convient le mieux.
La mèche de la chandelle(KK) doit être- de coton,
& ne pas être coupée trop courte , afin qu’elle
puiffe fe courber, comme cela a lieu en (1 ) On
tient la pointe du chalumeau immédiatement au-
deffus de l’arc que forme la mèche de la bougie,
& on exprime l’air avec une force parfaitement
égale.
En examinant attentivement la flamme que produit
le chalumeau, l’on remarque qu’il y en a
deux très-diftinêles; l’une (lo) extérieure, brune ,
vague & indéterminée, laquelle étant environnée
de l’air atmofphérique eft entièrement privée de
matièrescombuitibles; l’autre, (/»)intérieure, conique
, de couleur bleuetres-pointue, & qai
produit une. chaleur beaucoup plus forte que le
cône extérieur. Les hommes qui fe font occupés
de la minéralogie fous le point de vue chimique ,
ont remarqué que ces flammes produifent des
effets bien diftérens fur les mêmes fubftances
ces effets font toujours en fens contraire : cependant
toutes les deux chauffent, fondent &
volatil!fent les matières qui font fufceptibles de
paffer par ces divers états. Mais la flamme extérieure
brûle fouvent ce que la flamme intérieure
débrûle. La raifon de ce phénomène ne
confifte point dans la manière de l’appliquer,
elle eft dans la nature différente de ces flammes 5
la flamme extérieure eft compofée de calorique ,
de lumière , d’acide carbonique, & d’eau en vapeur
; l ’autre contient auffi ces mêmes matières,,
mais plus une portion d’hydrogène ,&'de carbone
non combinée à Loxigène & qui peuvent par
conféquent ramener certains corps à leur premier
état en leur enlevant l’oxigène.
On poffède donc dans ce petit inftiument deux
moyens chimiques extrêmement important, la
combuftion & la réduction de quelques corps.
§. V. Pour examiner les matières à la flamme du
chalumeau , il faut quelles loient foutenues fur
quelques corps j on appelle en général jees mt-
trumens, des flippons, ils doivent etre de nature
différente fuivant que l’exige celle de la matière
que l’on foumet à l’adtion du calorique j les fup-
ports que l’on emploie le plus communemient font
des charbons de bouleau ou Ge fapin bien cuits,
dans lefquels on ereufe avec un coptea» une
foffe parallelipipède ou ronde , &: des cuillers
d’or , d’argent ou de platine a manche de ^ bois,
afin que l’on puiffe les tenir avec la main fans
fe brûler. Le fupport de charbon peut fervir dans
tous les cas où les matières que l’on examine ne
le pénètrent pas, lorfqu’il n’influe pas par fa
nature combuftible > il efl quelques circonttances
dans lefquelles fon aftion fur les corps eft d’un
grand fecours pour en démontrer la nature. La
, cuiller d’or eft préférable à celle d argent, parce
qu’elle eft un peu moins fufible , & que fon altérabilité
eft beaucoup moins grande. Les fupports
peu oxigénables font. employés toutes les fois
que l’on veut éviter la préfence des corps très-
combuftibies. Le charbon a beaucoup d’avantage
fur les métaux relativement aux corps qui ne
craignent point la préfence de cette matière corn-
buftible , parce qu’il eft mauvais conducteur
du calorique. , & que fa capacité pour abforber
ce principe eft beaucoup moins grande j il en
ajoute au contraire une portion a celle de la
flamme , en brûlant lui-même. On fent que fi ces
fupports d’or & d’argent ne tranfmettoient pas
le calorique prefqu auffi promptement qu’ils le
reçoivent, ils feroient bientôt fondus. Le grand
nombre de molécules que ces métaux reuni fient
fous un petit volume , fait que le calorique promp- ;
tement diftribué entre toutes les parties de la
cuiller, & conféquemmcnt enlevé dans la meme 1
proportion par l’air environnant, empeche qu ils ne
fe fondent; auffi s’en faut-il de beaucoup cpie Fon
pr.oduife une température auffi elevée qu’avec le
charbon. On voit une figure d’une cuiller d’or en E.
Lorfqu’on n’a que des portions très-légères
d’une fubftanee à examiner, la vîteffe de l’air qui
preffe la flamme les enlève ; pour remédier à cet
inconvénient, on place fur le trou que 1 on a
percé dans le charbon un couvercle de la même
matière , & on lie ces deux parties ^ enfemble
avec un fil de fer , en ne laiffant d’ouverture
que pour l’entrée de la; pointe de la flamme ;
de cette manière on- parvient à fondre de très-
petites maffes.
$. y I. D e s flux.
Les minéralegiftes emploient pour examiner les
corps naturels des réaftifs dont les effets doivent
être bien connus fur les autres fubftances fi triples
; de ces matières, les unes font Amplement
fondantes, les autres deftinées à brûler er. f&ur-
niftant de l’oxigène., les autres à débrûler ou à
enlever ce principe, lès autres enfin ne font que fe
combiner Si donner fouvent un réfultat qui indique
la nature de la matière foumife à l’effai. Comme
la plupart de ces matières fervent principalement
à favorifer la fonte des corps en accumulant
autour d’ëùx une grande malTe de calorique, on
les appelle flux. Non-feulement il eft important,
comme on vient de le dire , que leur effet foit
bien connu fur les corps (impies, mais encore
que celui qu'exerce la flamme fur les mêmes corps
& les fupports le foient auffi, car fans cette con-
noiffance, on commettroit indubitablement des erreurs,
Le nombre des fondans ne peut être énoncé
d’une manière rigourenfe ; pour un homme
exercé une foule de corps peuvent fervir pour
examiner celui dont il déliré connokre la nature:
Il en eft cependant qu’on: (emploie plus communément
, & que l’on emporte avec foi dans
des voyages minéralogiques , tels font 1 acide
phofphorique, le phofphate de foude , le carbonate
de foude , le borax Sec.
Pour fe mettre en ’état de juger fainement de
l’effet des flux fur les minéraux, il eft néceffaire
de connoître parfaitement auparavant la manière
dont ils fe comportent feuls à la flamme du chalumeau
& avec les fupports.
Du f e l d'urine eu phofphate ammonïaco de foude.
Ce fel expofé à la flamme du chalumeau fur un
charbon, bout & écume fortement en failantentendre
un bruit continuel, jufqu’a {Ce qu enfin ,
i’eau & l’ammoniaque foient entièrement diffipées ;
alors le mouvement diminue , le fel fe iépare des
feories 4 noires , dues au mucilage brûlé qui le
recouvre, & fournit enfin une petite fphère tranf-
parente environnée d’un nuage de couleur verdâtre
très-agréable , occafionné par une portion
de phofphoie rendue libre par la matière com-
buftibîe du fnpporr. Dans cette opération l’ammoniaque
eft volatiiifée, & ce qui refte eft du
phofphate.defoude avec excès d’acide, qui placé
dans un lieu froid, attire l’humidité de l’air.
D e T alcali minéral, ou carbonate de foude.
Cette. matière faline fondue fur un charbon ,
décrépite avec une efpèce de bruiffement, coule
à la fur face du fupport & pénètre tout entier
dans fa fubftatice même ; mais dans une cuiller,
il donne un globule perfiftant & tranfparent,tant
qu’il eft frappé par la pointe de la flamme , &
qui prend une opacité laiteufe dès que la chaleur