
CERCELEUM , ( Pharm. ) mot cofhpofé du
latin \cera 8c oleum 3 pour défîgner les mélanges
d huile & de cire que nous connoiftons aujour-
® hui fous le nom de cérat. V“oye\ ce mot.
( C haussier. )
CEROINE ou CEROENE, (Pkarrn. ) Ce
mot qui Te trouve dans les anciens écrivains eft employé
fous deux acceptions. Quelquefois il eft employé
pour déligner les compolirions que nous noir.-
jaions cérats , plus fouvcnt encore , fur-tout dans
les pharmacopées 3 il eft employé pour défigner
un emplâtre très-compofé , dans lequel entroit la
cire & le faffran. Cet emplâtre , ( emplafl rutn ce-
roneum ) étoit fort recommandé comme réfolutif,
fortifiant, & par la fuite, dit Lémery, on donna le
nom de draine à tout emplâtre qui fortifie.
( C haussier. )
CERFEUIL.
î candi x etrefolium .
ێ refolium. Math, 40 2.
C ’eft une plante ombellifère, annuelle, d'un
très-grand ulage, tant en médecine, que dans la
cuifine, qui fe trouve communément dans les
jardins potagers.
Le cerfeuil3 dit M. Vogeî, a la vertu de réfoudre
le fang coagulé & le lait caillé des mamelles
, fur -tout fi Ton en fait üfage récemment
cueilli. Il foulage les douleurs ôr la fuppreffion
de l’urine , principalement Iorfqu’on l'applique
fur le pubis, il incife & atténue parfaitement
le mucus des bronches du poumon , fui van t le
rapport de Grube. Cet auteur affure encore que
le cerfeuil eft également utile pour les embarras
&c les engorgemens des autres vifcères. Son fue
convient pour l’hydropifie &r dans les fièvres intermittentes
, il guérit en excitant une fueur
abondante. Garidel a guéri un homme qui pif-
foit le fang, â la fuite d’une chûte, en lui fai-
fant prendre fix onces de ce fuc. Le cerfeuil eft.
vulnéraire, apéritif, défopilatif, atténuant» in-
cifif, rafraîcniffant, diurétique, remédie fpécia-
lement au vertige, 8e en général contré les maladies
^chroniques. On en fiait un grand ufage
dans les bouillons médicinaux antifcorbutiques,
pour purifier le fang contre les dartres , les furoncles
ec autres affe&ions cutanées. À l’extérieur
, c ’eft un excellent réfolutif, propre à
adoucir les douleurs qu’occafionne le cancer ,
les hémorrhoxdes , &:c.
Les animaux en mangent*
^ La pharmacopée de Paris prépare une eau dif-
tillée avec le cerfeuil verd , celle de Yirtemberg
fait ufage de fon huile effenrielledfmique.- Oh
fe fert quelquefois de l’buiie de cerfeuil préparée
par infufion & coétïon contre les maux d’oreilles.
Les feuilles entrent dans l’eau générale & la
poudre des efpèces pour çucuph. Çhriftophe
Helwig , profefTeur en médecine a Gripfward
a compofé une differtation fur le cerfeuil.
(WlLLEMET.)
CERFEUIL MUSQUÉ OU ANISÉ. '
Scandix e dora ici.
Cerfolium kifpanicum, tab. ieon^ 9$.
Belle plante vivace à parafol qui naît fponta-
nëment aux environs de Vérone, en Auvergne,
& fe cultive facilement dans les jardins. Elle
poflede'quelques-unes des vertus du cerfeuil
commun. On la reconiïoît pour être fpéciàîement
bonne contre l’afthme, la pthyfie, la cachexie,
l’épilepfîe, pour faciliter l’accouchement. Elle
eft encore oit-on , emménàgogue & alexiphar-
maque. On la met au nombre des béchiques in-
cifîts. Chomel dit que fes feuilles fiechées & fumées
comme le tabac font excellentes contre
l’haleine courte & difficile. Les feuilles & les
jeunes pouffes fe mangent , fa racine eft culinaire
en Siléfie.
( WlLLEMET. )
CERFEUIL SAUVAGE.
Charaphyllum fylyefire.
Çicutaria vulgaris. Dod. perapt.70y
C ’eft une plante ombellifère, biftnnuelîe, dont
la floraifon annonce le printemps , qui eft commune
dans les haies , les vergers & autres endroits
ombrageux. Le Chevalier de Linné eftime
que le cerfeuilfàuva'ge eft délétère. Séguier affure
qu’ il eft vénéneux. Les pharroacolo gifles ont écrit
qu’il eft réfolutif & antifcptique.
L’herbe jeuae avant la floraifon dorme une
belle teinture verte , & fon ombelle une jaune.Sa
fleur eft aimée des abeilles.
( WlLLEMET. )
CERISE. Ce mot n’eft mis . ici que pour y
donner place; à un mémoire inféré dans les Annales
de chimie , qui contient une analyfe intéref-
fante fur le jus de cerife.
P,fai s fur unftl tiré' du jus de cerife , traduit du
Suédois (1) de M. Hieîm , par le Tradufteur des
Mémoires de chimie de Sckéele.
Il me reftoit depuis quelque temps -fij lots
(.45 grains ) d us fiel inconnu dont je défirois
cormoître les parties confihuantes. Ce fel paroîf-
feit un peu rougeâtre ; il avoit encore une faveur
acidulé, ,il étoit d’une figure indéterminée, &
fernbloit tirer au paraîlélipide ; il fe diffolvoit
facilement dans l’eau, & la couleur rouge s’en
féparoit complettement par la filtration.
Je donnerai d’abord à cette occafion la manière
dont on obtient ce fiel. La cerife brune (i)
( i ) M ém o ire s d e l’académ ie ro y a le des fcicn ces d e
S io c k o im , a n n é e 1 7 8 $ , p rem ie r t n m e f tr c , p a g z $ .
( "Prunus cerafus. Linn. ) eft broyée avec les
noyaux ‘dans un mortier de pierre ou de bois ;
on en filtre le jus à travers une groffe toile,
on le lai fié fermenter pendant quatre jours. On
paffe de nouveau la liqueur à l’entonnoir , êc on
ajoute le tiers de fon poids de fucre fin r-apé :
ce mélange eft mis fur un feu doux êc remué
continuellement. Quand la liqueur eft réduite
au tiers , on la jette dans ùh vaiffeau de teire
cuite, & on la laiffe [fermenter une fecomie fois
dans un endroit chaud ; après quoi on ajoute une
poignée de raifins d’Efpagne. La fiermentatioh
étant. achevée -, on verfe la liqueur dans des
bouteilles que l’on a rincées avec de l’eau-de-vie
de France. C ’eft dans de femblables vaifieaux
goudronnés, qui étoient feulement remplis jul-
qu’au col, qu’on a trouvéuuê fois piufieurs années
après le fel dont il s’agit^ au fond &e fur les paroi.*.
Les cryftaux qui fe formèrent bientôt dans la
diffokition purifiée dont il a été fait mentioi ,
&■ donc il s’étoit évapore à peu p r è s .( lo t '( iy
g ra in se t-o ien t plus grands, & préfentoient
des quarrés moins oblorigs qui quelquefois pa-
roiffoient des deux côtés,, à la vue Ample, cornpae
des tables î ils étoient tranfparens , de couleur
blanche, n«n déiiquefcens. à l’air, ni fenfible-
ment efiîorefcens : on y dccouvroit au goût quelque
chofe de nauféabond & amer , accompagné
«une acidité piquante.- Ces cryftaux réagifîoient
d'une manière marquée , comme acide j ils noircif-
foient d’abord, expofés à la flamme du chalumeau
fur ie charbon; fe bourloufloiencenfuite, mais fans
décrépiter; ils brûloiem avec une grande flamme,
& ne laiffoient enfin qu’une terre fine, blanche ,
abondante & infufible. Cette terre deyenoit très-
pholphorique au feu du chalumeau; elle ne produi-
foit pas une chaleur fenfibie avec l’eau ( ce qui
n’étoit pas aifé de déterminer à caufe défia petite
quantité Se de la difficulté d’atteindre le vrai poist
de calcination). Cette terre ne fié diffolvoit pas
non plus en quantité fenfibie dans l’eau; mais
elle étoit attaquée par l’acide nitrique, Se après
çmëlque temps avec effervefcence, , fans cependant
donner des cryftaux; 8e l'acide fulfurique)
occafionna dans la liqueur un précipité blanc qui
fe comporta comme le fulfate de chaux. .
On voit déjà, par ce premier éffai, une des
parties çonftituantes de ce felmife à nùd» ôe qui
eft de la chaux pure. Les expériences fuivantes le
feront encore mieux voir; mais il refie encore
à découvrir quelle étoit la (ubftance qui lui fer-
voit de diffoîvant, & cette recherche m’a paru
d'autant plus intéreffante , que l’on fait que la
. chaux donne ordinairement avec tous les acides
connus des féls ou pulvérulens & difficiienient
folubles, ou déliquefeens & incryftailifables.
E x p é r i e n c e I.
Si dans U diffoJution de ce fel purifié pn yerfe
goutte à goutte de l’acide fulfurique iufqu a ce
u’ il n’occafionne plus de précipité, la liqueur
Itrée eft un acide piquant; il refte fur le filtre
du falfate de chaux, nouvelle preuve que la bâfa
de ce fel eft de la chaux. Lorfqu’ on fait évaporer
la liqueur, il fe dépofe encore un peu de fulfate
de chaux dans-fié refroidiffament, cè qui arrive
même après que l’on a répété nlufieurs fois 1 q-
përntioff, airifi qu’on le verra-dans la fuite; ftoit
quë l'acide fulfurique ne foit pas capable de pré^
cipîteV toute la chaux, ou que Von en air ajouté
une trop grande quantité , ou bien que l’acivie du
fel de jus de cerife devenu libre contribue à tenir
le fulfate de chaux en diffoiuiion.
E x p é r i e n c e II.
L'acide oxalique ( du fucre ) précipita également
la chaux de la diffolution du fel du jus de
cerife. J’étois d’avance bien convaincu j que ce
n’étoit pas l’acide oxalique qui fervoit ici de dif-
folvant à la chaux ; mais il réfultoic de-là indubitablement
que cette terre èxiftoit dans le fel de
jus de cerife 3 ainfi que je fiàvois reconnu au chalumeau
& dans d’autres expériences , & qu’il ne \
tenoit pas une quantité fenfibie ni d’une autre
terre , d’un alcali, ni d’aucune fubftance nm tal-
lique. Camme je B’avois qu’une petite, provifion
de ce fe l, je ne pouffai pas ^)lus loin cet effai
pour ne pas le fouiller d’un aciae étranger.
E x r É R 1 e n C E I I I .
Quoique l’acide- obtenu par la première expérience
, lequel étoit clair 8e fans couleur ,
pût être foupçonné avec raifon tenir encore
quelque peu d’acide fulfurique , j’entrepris de
le foumettre à un procède qui nié paroiffoit
devoir mettre bientôt fes propriétés à découvert,
8e manifefter fa reffemblance avec quelque
autre acide. La manière dont ce fel s’etoit
comporté jufques-là , me portoit à penfer que
l ’acide dont il eft queftion pouvoit avoir quelque
rapport à celui que M. le conieiiier des
mines Crell a foit connûître fous le nom d’a-
cide fébacique (acide de fuif) , & qui diffout
Pôr , fi ce ri’étoit pas abfolument le même.
Mais je- me fuis convaincu, par des effais répétés
de piufieurs manières, que l’acrae obtenu
du fel de jus de cerife ne diffolvoit pas un atome
d’or ni par la digeftion , ni à la chaleur de l’ébullition;
la couleur même n’en fut pas changée ;
d’où il réfultoic que cet acide étoit différent da
l’acide fébacique.
E x p é r i e n c e IV.
La limaille de fer fine fut attaquée à une douce
chaleur par cet acide, & quelques jours après
il s’y forma une maffe blanche reffemblant à des
graphes globuleufes qui paroiffoient un affem-
blage de fines aiguilles, 8e tout fut redjffou*