
l'état des carbonates comme ils fe trouvent dans 1
la nature.
Du carbonate de potaffe.
Le carbonate de potaffe cryftallifé devient d'abord
opaque , & décrépite continuellement -, il
fe fond en un globule qui perfide dans une
cuiller d'or, mais qui s'étend iur le charbon 8c
eft abforbé par cette matière.
Du carbonate de foude.
Il fe comporte abfolument comme le carbonate
de potaffe.
Du carbonate £ ammoniaque.
Il fe diflîpe en vapeurs auffi-tôt qu'il eft touché
par la flamme.
§ .( X 11. Des fels neutres.
Beaucoup d’entr’e'ux fe fondent deux fois à
la flamme du chalumeau ; mais ils préfentent
des phénomènes différents qui dépendent de
leur nature diverfe , comme il fera prouvé par
les exemples fuivans.
Sels décrépit ans,
A une chaleur brufque ils fe brifent en morceaux
qui fautent de tous les côtés avec bruit.
Les fulfates de potafle & d'ammoniaque, les
muriates de potafle & de foude font compris
dans cette feétion.
Des fels volatils.
Tous les fels qui ont pour bâfe une fubftanee
volatile font réduits en vapeur par la .flamme du
chalumeau j le fuliane , nitrate & muriate d ammoniaque
appartiennent à cette divifion.
Du fel de fuccin , ( acide fuccinique, )
L'acide fuccinique bien pur, a la flamme
extérieure , fe fond en fumant, il s'allume &
fe çonfume en répandant une flamme bleue. Il
jfe comporte de la même manière fur un fûpport
métallique ; mais il paroît alors quelques vefîîges
de charbon , fi ï'acide fuccinique contient quelque
portion d’huile , comme il arrive prefque
toujours. Le faux fel de fuccin préfente des
phénomènes différens, félon la variété de la matière
qui l’al-ère ; la plupart du temps il fe gonfle
au commencement de l ’opération , bientôt il
fume en noircfflant, enfin il blanchit- &c fe fond
en une maffe blanche fixe.
Des f i s détonans.
Ces fels contiennent toujours de l'acide nitrique
ou de l’acide muriatique oxigènéî ils fe
fondent facilement ils reftent fixes dans la
cuiller de métal , & même fur le charbon , s’il
n’eft pas chauffé affaz fortement pour s enflammer
j mais fi on élève la température jufqu’au
point où cette m tière peut brûler, il fe produit
alors une déflagration rapide accompagnée
de flamme , de chaleur & de bruit.
Dans cette opération l'acide nitrique efl décamp
ofé : fes élémens fe volatilifent, l'un combiné
avec le carbone, & l’autre à l'état de
gaz azote ; fa bâfe , fi elle eft fixe , refte
fur le lupport, & fe diflipe en même-temps que
l’acide nitrique , fi elle eft volatile \ le nitrate^
de potafle préfente une flamme bleue > les nitrates
de foude 8c d'ammoniaque produiront une
flamme- jaunâtre.
Des fels qui noircijfent au feu.
Ces matières falines fourniffent par la corn-
buftion des charbons fpongieux qui, par une
chaleur continue avec le conta# de l'air, blan-
chiflent & biffent une matière alcaline y tels
font les tartrites acidulés de potafle 8c dé
foude 5 le tartrite de potafle, le tartrite de foude,
l'oxalate acidulé de potafle, l’oxalate acidulé de
foude, 8c l’oxalate ae foude 8c de potafle.
Des fels qui forment des fulfures fur les fupports -
eombufiibles.
Expo fes fur un charbon , à la flamme du
chalumeau > ils fe fondent 8c préfentent use
maffe jaune où rougeâtre qui répand une odeur
! d’hydrogène fulfùré, fur-tout fi elle eft humectée
d'un peu d'eau ou d’acide. Tousîes Tels qui ont l’a-
: eide fulfurique & fulfureux pourprincipe donnent
l miffmcè à des fulfures J lorfqu on les chauffe fur
1 le charbon , qui ; enlève au foufre /l’oxigène
qui le rendoit acide.
§. XIII. Des fels moyens terreux..
Peu de fels terreux fe fondent a fiez com-
olettement pour être réduits en globules j aucun
ne fe Fond réellement , quoique Peau de cryf-
tallifation excite une écume.
Tous les fulfates font une vive effervefcence
! avec le borax & le phofphate de foude , & ils
donnent des globules tranfpa'rens : le carbonate
de foude les fond difficilement..
Des fels terreux décrépicans.
Le fulfate de chaux ou félénite eft le feul de
ce genre.
Sels terreux qui fe gonflent par le feu, '
Le .fulfate de magnefie , fe gonfle, écume 8c
fe fond enfin après avoir été pîufieurs fois expofé à la flamme ou chalumeau.
Le fulfate d'alumine ou alun fe comporte un
peu autrement, car au bout d’un certain temps
l’ébullition ceffe entièrement, la maffe refte immobile,
& ne fubit alors d’autre changement que
de fe gercer en pîufieurs endroits, 8c de pré*
fenter à fa fur fade beaucoup de points bleus.
L'acétite de chaux fe bourfoufle comme l'alun,
mais à peine peut-il être fixé fur le charbon.
Le nitrate de magnefie fe gonfle avec bruit,
mais fans détonation fenfibie.
Le muriate de magnéfie fe deffèche 8c fe dé- ;
compofe en partie.
Sels fufibles.
Le fulfate de chaux qui réfifte au Feu du fameux
fourneau de Pott, fe fond en un moment,
fi on expofe à la flamme bleue une feétion ou
lame de ce fel.
Sels terreux qui noircijfent au feu.
Le tartrite dé chaux, de magnefie , 8c tous
les fels dans lefquels entre l'acide tartareux,
Boirciffent à la flamme dû chalumeau. Ces fels,
.ai ri fi que les fulfates'de magnefie & d’alumine,
& l'acétite de xhaux , fe diffolvent avec effer-
vefcence dans le borax.
§. XIV. Des fels neutres métalliques.
Quelques-uns de ces fels, fôitqu’ils contiennent
«ne grande quantité d’eau, foit qu'ils retiennent
opiniâtrément leur acide, fe fondent au feu du
chalumeau j quelqués-autres ecunierît feulement.
La plupart recouvrent , au moins en partie ,
leur caractère métallique , fur - tout lorfqu'ils'
touchent le charbon, &c laiffent en même-temps
une feorie informé.
Ils fe fondent plus facilement par l’addition
du borax, & la matière métallique fe raffemble
plus facilement. Mais confîdérons ces fels feuls
& fans addition.
Des fels métalliques décrépicans.
Le nitrate de plomb , le tartrite d'antimoine
font de ce genre.
Des fels métalliques volatils.
Tous les fels dont le mercure forme la bâfedoivent
être placés i c i , puifqu’iîs fe reduifent
en vapeurs , même à un degré de chaleur
moyen.
Les muriates métalliques font tous plus oii
moins volatils , & ils jouiffent de cette propriété
dans un degré beaucoup plus marqué que
ceux qui ont pour principe un acide plus pefant.
Des fels métalliques détonans.
Les nitrates d'argent, de plomb, de mercure
8c de bifmuth font de ce nombre.
Des fels métalliques qui fe gonflent.
Ils fe bourfeuflent d’abord au feu en bouillonnant
fîd en produiront un léger pétillement, enfuite
ïs reftent immobiles..
Les fulfates de cuivre, de fer , de cobalt SC
de zinc, les nitrates de cuivre &. de zinc entrent
dans cet ordre.
Des fels métalliques fufibles.
Ces fels fe fondent facilement en un globule
à la flamme extérieure du chalumeau. Les muriates
de plomb 8c d’argent fe fondent, & prennent
le caraétère de plomb & d‘ argent cornés , ainfi
appeilés autrefois ; mais par une longue éz forte
fufion ils font réduits à l’état métallique.. Le
muriate de plomb fubit ce changement plus difficilement
que le muriate d'argent, parce qu'il
eft plus volatil & a plus d’adhérence avec 1 oxi-
. gène.. Les fulfates de plomb & d'aigent , le
! muriate de cuivre & de zinc font aufn d*
cet ordre.
Des fels métallique? qui fc ckarbonnent au feui
Le tartrite d’antimome 8c de potafle ou émétique*
Des fels qui colorent la flamme.
Le fulfate 8c nitrate de cuivre lui donnent
une coulr ur bleue ; le muriate de cuivre produit
cet effet d’une manière infiniment plus énergique-
encore ; les cryftaux verts de muriate de cuivre ,
expofés à, la flamme intérieure la bruniflènt ,
bientôt après ils la noirciffent, enfuite la rendent
bleue foncée y enfin iis lui donnent une couleur
verte très-éclatante. La flamme , ainfi teinte par
le muriat-,de cuivre,, augmente beaucoup d’étendue,
& refte dans cet t t u j ifqu'à ce qm toute
la maffe du fel foit diffipée. C’t-fl un fp élacle très-
agréable que la variété & la fucce'ffjon de couleurs
dans la flamme de la bougie. Le même fel,
ajouté au phofphate de fonde & d’ammoniaque
fondu , préftnte fur-le*champ une flamme ma-
■ gnifique. Le globule qui réfulte de la combi