
cules mtro-aerienes 8c vitales. Mayow veut de
plus déterminer par l'expérience fi la vapeur produite
par l'efprit de nitre & le fer eft propre à
ioutenir la vie ou non ; & il commence par annoncer
que , pour fe procurer une quantité de
cette vapeur fuffifante à l’eflai qu'il fç propo-
foit de faire , il a recommencé piufieurs rois de
fuite refrervefcenee dans le petit vafe, 8c que
chaque portion de vapeur obtenue a été tranf-
vafée dans un plus grand vaifleau plein d'eau
renverfé dans la jarre , fuivant le procédé qu’il
a déjà fait connoître. Ainfi l'on doit le voir dans
cet endroit familiarifé en quelque forte avec les
procédés propres à extraire , recueillir , tranf-
vafer & ramaffer les fluides diadiques, procédés
qui fe font enfuite perdus pendant plus d’un
fiècle, & que nous n'avons retrouvés que depuis
une vingtaine d'années.
Pour faire l’expérience dont il s’agit , Mayow
plaçoit une fouris dans une forte de cage ou
de prifon, ca r c c r e , faite de fils de fe r , portée
fur un fupport qui s'élevoit du milieu de l ’eau
d’une jarre 4 il mettoit par-defîus un vafe arrondi
représenté dans fa figure 6 , planche r ,
& femblable à ces cloches fans bouton , ou à
ces verres employés pour recouvrir dés effets
précieux 5 l'orifice de ce vafe plongeoit dans
l ’eau , & il élevoit affez ce liquide fous cette cloche
à l’aide du fyphon, pour qu'il atteignit pref-
que le plateau fur lequel repofoit l ’animal 5 il
laiffoit l'appareil dans cet état jufqu'à ce que
la fouris fût morte, 8c il comptoit avec exactitude
le temps pendant lequel elle avoit refpiré ;
il Penlevcit enfuite , remettoit une fécondé
fouris à fa place, en ayant foin d'introduire
dans le. vaifleau une même quantité d’air que
la première fois. 11 y ajoutoit enfuite l’émanation
obtenue pat l'efprit de nitre & du fer ;
( c'eft-à-dire le gaz nitreux déjà mêlé à de l'air
atmofphérique & qui l’avoit diminué comme il
réfulte du récit de fes expériences précédentes j
& ce qui prouve que ce fluide étoit bien ce
ue j'annonce ic i, c'eft que Mayow, dont on
oit reconnoître l'exa&itude & le talent obfer-
vateur, n’a point indiqué la couleur rouge &
la diminution de volume qu’auroit produites
le gaz nitreux , & qu'il n'auroit certainement
pas laiffées fans aefcription s’il les avoit vues. )
Cette émanation ( qui étoit comme on voit du
gaz azote prefque pur ) étoit ajoutée à l'air par le
procédé de tranfvafion déjà décrit par Mayow ,
en affez grande quantité pour furpaffer deux ou
trois fois le volume de l'air déjà contenu dans
la cloche; lorfque la fouris étoit morte, il trouvait
qu'elle n'avoit vécu que très peu plus longtemps
que dans la première expérience ; il fait remarquer
que, fi cette émanation eût été de véritable
air, l’animal auroit dû vivre le double
de temps ; & que fi fa vie y a été un peu plus
longue, c'eft que l’air contenu fous la cloche
n*a pu être abforbé & gâté par la fouris que
graduellement & non tout - à-la-fois , comme
dans le premier cas , à caufe du mélange de
l’émanation étrangère ; q u o n iam a e r in t r a v itrum
i f io c in c lu f u s , ob a u r am c i a dm ix tam m a g is g ra d a -
t im y n eq uc a d e o c o n f e r t im u t a l i a s a b a n im a lc u le
h a u r i r i & v i o la r i p o t e r a t .
Tels font les principaux faits contenus dans
l’ouvrage de Mayow , 8c qui ont un rapport
immédiat avec l’objet qui m’occupe. Aucun phy-
ficien , furtout à l’époque de la fin du fiècle dernier,
“n’avoit èncore traité de la théorie de la
combuftion & de la refpiration , de la compa-
raifon de ces deux phénomènes naturels, de
l’influence réciproque qui exifte entre eux &
l’air , & des effets compofés de ce fluide &
du nitre fur les corps combuftibles, avec autant
de détails, & avec autant de fineffe d’efprit que
ce médecin anglois. Aucun n'avoit imaginé des
appareils aufli ingénieux, des procédés auflî dif-
férens de ceux de la phyfique ordinaire , ni fait
des expériences aufli nouvelles , pour connoître
la caufe de la néceflîté de l’air dans la combuftion
ainfi que dans la refpiration ; & quoique
négligés , inconnus pendant plus d’un fiècle ,
condamnés même par fes contemporains à une
inutilité abfolue , ces procédés pneumatiques me*
ritoient affurément d’être tirés de l’oubli où ils
font reliés i2 j ans enfevelis. Mais tout en rendant
juftice au génie de Mayow , à fes ingé-
nieufes inventions pour l’examen de l’aétion chimique
de l’air , à fes idées & à fes affermons,
dont quelques-unes bien fupérieures à celles des
phyficiens même les plus célèbres de fon fiècle
femblent le rapprocher des travaux & des con-
noiffances du nôtre, tout .en vengeant fa mémoire
du mépris inconcevable dont fes contemporains
même , fi jaloux d’ailleurs de la gloire
de leur pays, ont couvert fes brillantes recherches
, mépris dont l’effet a été d’étouffer le germe
dés découvertes que lés vues 8c les expériences
de Mayow fembloient fi propres à faire éclorre,
je dois dire qu’il n’a pas pouffé aufli loin qu’il
paroifloit en être capable les premières données
qui fe font préfentées à lu i, que le fil qu'il avoit
trouvé s'eft bientôt rompu entre fes mains , qu'il
n’a fait qu’entrouvrir une carrière dont il n’a pas
foupçonné même l'étendue, qu'il n’a pas lui-
même été affez frappé de la fingularité & de
l'importance de fes premières découvertes, qu'au-
lieu de fuivre 1a route expérimentale que fes nouveaux
procédés lui frayoient, il s'eft livré à des rai-
fonnemens hypothétiques qui ont, embarraffé fa
marche & qui l ’ont jeté dans une mer d'incertitudes
& de contradictions, en le forçant d’admettre
8c de rejeter fucceflivement la condenfa-
tîon, la diminution, l'abforption & la fixation
de l’a ir,. & qu'enfin s’il femble le difputer aux
plus habiles phyficiens modernes pour l’invention
des appareils pneumatochimiques, il leur laifle
cependant
cependant toute leur gloire, 8c ne doit rien di- 1
minuer de leur mérité. En effet, malgré les rap-
prochemens qui ont été indiqués & qu'on ne
trouve aujourd'hui dans fon. ouvrage que parce
qu’on fait pofitivement ce1 que Mayow n'avoit
fait que conjecturer, il y a bien loin entre fes
tâtonnemens expérimentaux 8c les belles expériences
des phyficiens de nos jours, 8c plus loin
encore entre les apperçus, les lueurs incertaines,
les explications vagues de Mayow , & les affermons
pvécifes,les refuîtats démontrés,la doctrine
lumineufe & certaine des chimiftes modernes.
On fe rapele, d’après ce-qui a été dit plus
haut, que quoique beaucoup plus avancé que
Boyle fur l'air que celui-ci avoit nommé
air fadtice, Haies n’eut guères que la même
idée fur la natute de l’air principe ou contenu
dans les corps > que s’il le nomma a ir f i x e ou a ir
f ix é , c’étoit pour faire bien comprendre , autant
que cela lui étoit pofüble, ou plutôt pour ren-
d-e frappant à tous les efprits i’étf-t concret ou la
perte d’élafticité que l’air étoit fulceptible de
prendre; mais qu’il peu fa que lés 'différences
qu'il offroit dans fes propriétés , 8c dont il avoit
apperçu quelques-unes , car il avoir obtenu l’air
fixé, l’air inflammable , l’air nitreux, Sec. lui
venoient de matières étrangères .qu’il avoit entraînées
avec lui en brifant Es liens des corps d’où
il s’étoit dégagé; néantmoins ayant tu ia b elle idée .
de connoître & de mefurer la quantité d’air de-
venuélaftique dans les nombre ufes 8c différentes
analyfes qu’il s'étoit propofé de faire, ainfi que
celle de l’air diminué ou devenu fixe dans quelques
phénomènes qu’ii avoit entrevus, il imagina
le premier entre tous les phyficiens un appareil
propre à lui donner- ce résultat. Nous avons ,
linon décrit en détail, au moins affez annoncé &
même détaillé la nature de cet appareil dans
l’avant dernièr article pour le faireconnoître 8c -bien concevoir- Cela nous a paru néceffaire
pour* avoir une intelligence claire & -exalte
de la nature des expériences de Haies 8c des
réfuîtars qu’il a obtenus; mais il ne l’eft pas
moins de revenir.ici avec plus de détails fur les
appareils employés par Haies.
- Son premier appareil étoit un récipient percé -
vers fi voûte , plongé dans un grand vafe plein,
d’eau. Pour pouvoir en contenir lui même , &
pour que l’eau y fût foutenue au-deffùs du niveau
qu'elle avoit dans le vafe extérieur, un Typhon
étoit a j lifté dans le récipient par le trou
inférieur, de forte que fa plus courte branche
s'élevoit, jufque dans fon col 8c fa plus longue
fortoit au-dehors au-de {fus de l’eau du vafe extérieur
formant une efpèce de bain. Pour fixer
cette efpèce de ja u g e hydrostatique , car c’ eft
jûnfi qu’il appelioit l’appareil que nous déervions
ici d’après lui , à des retortes ou cornues , voici
comment il s’y prenoic. Il faifoit le trou au fond
Chimie. Tome 111.
du récipient ou du matras avec un anneau d e fer rouge qu’il y appiiquoit ; il choifilfoit d’une grande capacité ; il luttoir le bceec m daer ralas ràe lt’oarérHeo rne mdup lfie due, abum caotl ièdrue m qua’tirla vso,auvloecir dfoe ulam teetrtrree mà pêilpeee sa dveécla dyuée carvinec ; diel lcao fulevurro idte cfaerine de fèves
font
aillées, liant fur le tout quatre
; fer voient d’atelles ddr.inées à
rare. Par le trou inférieur du
, ii introduifoit lé fyphom dont
c les chofes ainfi diipofiêes , il te 8c le récipient, pcui: pion-
’ à fon fommet dans un grand
2au ; à rnefuré que l’eài.1 monu
récipient, cbafloit l’air de ce
ut, cet air comprimé paflbit
iche du fyphon, 8c fe meloit à
1 for ta nt par l’autre branc;be ailsrfque
tvoaiitl lep aaru lpe letriei pvaarf el a vceorusr tlee
ldee fcloiils ddue lr’eéacuip.ient ju fq u ’à q uelques lignes ddeuf lbfuysp dheo ln’e,x trHéamieisté dbuo tuucbheo, iot u âcvoeurte bran &la loiln grueeti rborita ncàh et raevxetrésr ielu’eraeu dfae tcohiet héloervsé e ddua nsm laet rac so l d; e cl’ee avu; çdoanits "eln’efauuit e, fuonu s vlaei ffneauuir acso ,u r&-f cta
i’eau étoit parver ile dans
courttey phbo:ann ,
afll ea1ue;r.s ilnrleaf-- p<;ur ioutednisir q uc’ei.l érétociit
qpuie’inl tr, t&fto iiit lea flreezt idro’eiatu advaencs clee vvaaiifflleéaauu p, oduer fcoorute
rvericre veonirti èl’reeamu qenute llee rtércoipui endte cofonnt enfoonitd, à, mepfouurre qtiuq’uelel'eq uéit ofiet cdhéagiaiegee ooitu &re poru-mifépeo fploarit l’laei r réélcaispmieenntt
. &Q uporieqcuife- imHeanite sc ent’taei t dpeorinnitè ret airte pmoafritqivuee,
ipl aefflto iéevnitd deannt sq ulae dcif’éptoofiitti oani nfdi eq ufoen leasp pcahroeiile s, 8fce qdu’e’ailu n ed atrn?s. nlfepqouretol iti li oln'a rv.o;iirrr arse dmup lgir adned c vea -i:è_ .p :liedine ppaoru rfo ny fponafdfe ,r aua fmleizl ieud ’eda’uun vfre.ufef :pmlu. sn pt ètpue urq ue y cfeo uvfreirro ilte étcroouu lédee fpoanr cfoen dt r,o uf a,n s iqku oci efpéeanii
cdoanntt enqiru el’ eacue quvia fdee voéitro ietn afofliL tizr àg mraenfdu rep qouure lliem filnuaidiree é&iaf tipqruéep aarnrtiovioriet . dCe etl'teex dpié.rpioefniciieo nt uparié t
fuani tfeo,u rHneaaieus qcuhaarbrféf odite pbarri qdueeg qréus’ onfa vroetiot rtger afvuér idla npsr elan ofiigt ubriee n3|3 g adred ela dftea ttiqenuier dteosu jvoéugrést aluex m, &a
rLr’aosp béireanti oàn c oéutavnetr t fadiet e la, iclh caolenunro idfulb itf oluar nqueaanu.
téittoéi td ’oabirl ipgréo ddu’iitnet ropdaru irlee dvaonlus mlee dme alr’reaasu pqouu’irl I roebmfeprlvaecrer q cueell,e cqoumi ms'eé tiol ita tétecnodualéite . foMu aviesn itl tfraouist j ou quatre jours avant de prendreE L em eefure de cçt