
couverte des veines de charbon que pour celle
, des filons métalliques ; il eft même bon de prévenir
qu’elle devient prefqû’inutile-pour fonder
des filons qui ont une iri'clinaifon qui approche
de la verticale j car alors elle pourrait paffer
tout près, fans y toucher, & ce feroit.un hafard
fi elle les rencontrait ; mais cet infiniment eft
très-utile pour 1%. découverte'des" filons qui font
dans une difpofition horifontale ou qui en approchent.
Nous devons encore obferver ici que la pente
on l’inclinaifon des .couches.de charbon 3 fituées
dans des montagnes, ne fuit pas toujours leur
penchant, & il en eij qui ont la même pente
que Textéfiçur de la montagne qui les contient,
mais beaucoupdbnt inclinées en fens contraire ,
c'eft-à-dire, qu.'ellës plongent en-deffous dé“ la
montagne.;
Il n’arrive iprefque jamais, qu’une veine de
charbon: fe trouve feule dans un diftfiét ; le plus
-fouvent il y en a deux , trois , quatre & raeme
un plus grand nombre , mais prefque toiijours
parallèles entr’eiles, tant dans leur direction
que dans leu’r inclinaifon > en forte que fi l’on
trouve *en un lieu une veine de charbon en
couche horifontale ou qui approche de cette por
fision, l’on eft/ moralement affuré d’en trouver
d’autres plus bas^8c qui auront la même fituation
horifontale ou à trèsr peu près.- De même, fila
première découverte fe fait par une veine dont
Je penchant approche de la ligne verticale, il
•y a tout lieu de préfumer qu’en faifant des recherches
dans lès, parties latérales de cette veine
on en trouvera d’autrési qui lui feront parallèles 5
c’eft pourquoi il eft de la plus grande çonféquence
de‘ faire ces fortes de recherches j Car la première
veine découverte, p’eft* pas toujours la
meilleure ni la plus abondante en bon charbon^d*Ailleurs
^ il eft bon de les cpnnoître toutes, afin de
pGuvoir.en faire l ’exploitation de la manière la
plusavantageufe, &,de perdre lemioins pcfîîbledé
ce minéral, dont l’emploi devient fi nécef-
laire & même indifpenfaple.
L’épaiffeur des veines, filons oufcouches.de,
charbon eft fort variable-; il en eft qui ont trente,
quarante 8c cinquante pieds d’épaiffeuf, d’autres
qui n’ont qué'quelques pî.eds 8c même quelques
pouces , ce qui 'varie à l’infini. L’on ne
«oit pas non plus- s’attendre de leur trouver^
ccnftamment la "même largeur ou épaiffeur ;
car telle veine qui, erï certains endroits, a=iirort
dix pieds d’épaifteur , pourra être rédujte. dans
d’autres à” moitié , au quart, 8c même moins.
Il peut même, arriver qu’elles difparoiffent' tout-
à-fait, fur quoi il eft à propos de prévenir fi
cette difparution s’opère de bas en haut , c’eft-
à-dire, en montant du fond des travaux Vers
^aA- perficié 5 il eft iputile cie chercher de ce
co te , fur-tout fî l’on n’eft pas élôigbé' du jour.
Mais fi les veines, fans changement de dîre&ioh
ni de pente, font interceptées 8c arrêtées par
un banc de .rocher , il faut percer ce rocher ,
foit par un puits , s’il fe trouve fous les pieds ,
foit par une galerie s’il eft à la ‘tête des'ouvrages
, 8c l'on fera affuré de retrouver les
mêmes ^ veines de charbon après ce percement
fait. L’on donné différens noms à ces bancs
de rocher , les fins les appellent crains ou cràtù ,
d autres barremens des veinfs. Les Liégeois leur
donnent auftile nom de fautes. :il ^eft dés minés
où ces.crains fe trouvent très-fréquemment j ce
-qui occafionne une forte depenfe pour les percer,
parce qu’ordinairement ils font d’une pierre de
grès ou de fchitte très-dure , qu’il faut faire
fauter avec la poudre , d’ailleurs il arrive afféz
fouyent que ces bancs de rocher font frès-
épais, nous en avons vu de vingt , trente,
quarante & cinquante toifes 8c. au delà ; ainfî il
np faut pas m contenterxde faire,, lèuiement quelques
toifes de puits ou de galeries^pour,les percer,
il eft à propos d’en faire le percement en entier *
l’on en eft bien dédommagé par le charbon que -
l’on trouve derrière. Nous ajouterons qu’il niait
diriger, ces percèmens fuivant la pente ou la dire
élion que l’.on connojt à la veine que l'on
veut retrouver, car fans cette* attention on pour-
roi t faire beaucoup plus de. chemin^ qu’il n’en-
eft néceffaire, Sc même paffer au-deffusouen-
deffous fans pouvoir la rencontrer. Ces fortes
de fautes ne fe commettent que üj trop - fouyent
dans l’exploitation des mirips d,e charbon 3 qui,
n’ont, pas des gens de Tare', qui feuîs font dans
le cas de les éviter, d’épargner beaucôup de
travaux inutiles 8ç lés'' grandes J dé penfes qui eh
font la fuite , 8c d’empêcher d’abandonner in-
difcrettement les travaux, d’une mine y qui, e*
des mains plus habiles , eût pu avoir uif grand
fiiccès.
Les Intervalles qui fe trouvent entredes yeines
de qkàrbôn 1de t e r r e ' àuîir^ variables .que l é-
paiffeur 3e celles-ci 5 il eft -des éri&fpits où céi
veines né *font réparées par. des lits de r'ocher
que de quelques pieds d’épailfeur; r.iîU uts les bancs
■ dé roche . qui rofmejjt •la-.fépa'ratfeii '.dès véines
ont une épajffeur afféï confidërable ; des rqches
font orcftnalteijient une éfpèçg de grès ou de
fchifte plu? ou moins, compa#.
Il arrive quelquefois que l’on rencontré dés
amas âê.#&jat$on de terre ifoles St Co.nfid’é-
rables, mais qui n’ont point de fuite comme
les veines réglées j^il h’eft. pas rare non pins
de découvrir àwlà furface dé la terre des matières
noires bi.tumineufes, qui fe préfentent dans un
affez grand efoace Sc qui, fans changer de nature
ni devenir bon charbon t s'enfoncent très-pré-fondement,
mais -les vraies- veines de charbon
n’en font pas éloignées.'
Les veines ou filons de chqrBon les plus puif--
fants ne font p'as toujours ceux dont l'exploitation
eft la plus avantageufe ,.-parce-'.qiie les.
piliers de ce combuftible , qu’on eft obligé de
laiffer pour ‘fervir d’appui, ainfi que nous le:
dirons plus loin, n’ont pas aifez de folidité pour
foute'nir lé toit. Les filons , depuis fix jufqu’à
douze pies d’épaifleur, font très-avantageux.
On regarde én Angle terre les veines de char
bon qui ont au-deffous de deux pies 8c demi
coiTfmé-ne méritant pas fexploitation. Ailleurs,
des veines de-deux, pies ,8c même de dix-huit-
pouces potirroient, s’ëxploiter avec fruit , ce
qui dépend de , la chztié à\\ cha?bon , & de là,
dureté des rochers qui lès accompagnent > cap
dans cette circonftance., l’on eft obligé d’abattre
de la roche pouf l’ai fan ce de, la manoeuvre. L’on
diftihgue diftérentes. variétés de charbon'de terre^
le Je dieu r les " trouvera dé-tailléès dahs-la *mi-
néralogie. Nousnbd'ifcutèroBs point ici laqueftion,
<îe. fa voir -fi les fumées "“du charbon de terre font
bien ou mahfaifautcs. Bien des 'gefis ont regardé
la. fumée; du charbon- tiùnérql çpmme très-pemi-
• cîeufë | ij farftë,;8c fe. font imaginés que la.con-
fomption n’étoit fi commune en Angleterre qu’à:
ciufe que d’air y eft 'continuellement chargé de
cetté fumée.'M. Hoffmann penfe au contraire que
cette ftimée#left Lïes-piopie à purifier l’air &
à lui- donner plus 'de refiort, fur-tout: lorfque
cet air eft humide & épais , M. Wallcrius eft
du même avis.. En général nous* ne penfons pas
que' ces fumées puiffent-être nuifibleS, nous avons
vu des maréchaux autres ouvriers qui ont
vieilli en refpirant contintiellement la fumée de
ce foflile. v
. Lé prinçipal inconvénient auquel les mines de
eharbôn font fujettes,. eft celui qui eft çaufé' par
des vapeurs 8c exhal^ifo/is pernicieufes 8c fuffo-
cantes qui y régnent très-fréquemment ; elles
font quelquefois fi abondantes qu’elles’ obligent
Ils ouvriers dp' ceffer ehtièremènt leurs travaux.
Ces vapeurs fo'nt de „deux efpècés ; la,première
que lps Anglois nomment badair, mauvais air ,
8c qui èn François s’appellent pouffe ou mouffette,
qui gênent la refpiration des ouvriers, éteint
leur lumfëre , de la même manière qu’il arrive
dans le récipient de la machine pneumatique
lorfqu’on en pompe l’air alors les ouvriers fe
retirept , car s’ils féjournoient long-temps dans
cet air ftagnant, ils ÿ leroient fuffoquts.^Mais
les effets de cette vapeur font quelquefois fi
prompts que les malheureux ouvriers n’ont pas*
le temps d’en fortir , avant que d’avoir éprouvé
fe§ effets pernicieux, ils tombent afphyxiés, & .fi on ne les en iort pas promptement, 8c qu’çn
ne leur adminiftte pas les fecours convenables en pareilles
cküonftances., queje leäcut trouvera aumot
Notes*, ÇDlc. de médj 3c à. celui dfai.r méphitique*
ils .péfiftenry;;M. Triéwald confëétuve que les
funeftes effets • de. cette vapeur viennent . des
particules a'c.idc-s fulphureufes, dpnt'eile-eft com-
'pofée*, qui"H.étruïfeht-' l’^aftieité dé l’air, qui
d’ailleurs eft au tohd des. mines dans un état de
ftagnatioh-l auffi'remarqiie-t-on que» ces vapeurs
s’y amaffent. en plus 'grande abondance lorfqu’on
a été quelques jours fans y. travailler; pourdors
les mineurs ne; fê hafardent point d’y entrer ,
fins avoir defcendu jufqffau fond des puits des
lumière*s ; fi -elles demeurent allumées , ils' vont
• fans crainte fe mettré au ;tfay ail ; ft-elles s’eteignent,
il ÿ auroit de la témerité à s’y, expofër vUls'_ font
donc obligés d’attendre que' cette vapeur foit
diffipéê.
Outre la vapeur que nous venons-de décrire,
il ÿ en a encoré une autre qui.préfente des effets
plus terriblès 8c des phénomènes plus .finguliers,
levs Anglois la nomment Wild-fir'e3 feu fauvage ;
à Mons, Namur* 8c Charleroi on lui. donne lë
nom de feu brifouj. ^ '
Les mines,de Wîtke-haven 8c de Workîngtoa
•en Angleterre font fort fujettes** à ces vapetirs
inflammables qui ont fait périr un très-grand
nombre d’ouvriers.
Lorfqu’il y a une . certaine quantité de ces
vapeurs de raffemblées, elles s’enflamment à
l’approché d’une chandelle allumée, c’ eft pourquoi
les mineurs ne- peuvent pas fe férvir de
lumières; mais pour les éclairer 8c afin d'éviter
l’inflammatipn des vapeurs, ils ont des machines
pommées Flint-milL ou moulins à filèx , qui font
compofés d’une roue dentée de fept à huit
pouces “de diamètre qui engraine dans un pignon
d’environ un pouce 8c demi aufli de diamètréj
fur Taxe duquel eft une petite roue d’acier trempé
de quatre à cinq pouces de diamètre 8c fort
mince,; un homme en appuyant cette machine
contre un endroit fixe , l’y retient contre fon
ventre ; d’une, main il tient une piërrq de filex
ou à feu, 8c de l’autre il tourne une manivelle
adaptée à l’axe de la grande roue dentée, qui
par fon engrainâge fait aller fort vite la roue
d’acier , qui par fon frottement contre la pierre
de. filex , produit beaucoup d’étincelles qui
peuvent éclairer cinq à fix ouvriers.
Cette machine, quoique moins dangereufe
qu’aucune autre invention connue pour donner
ae la clarté, n’eft pourtant pas exempte de produire
l’inflammation des vapeurs. Lorfque les
moufettes font très r abondantes , les étincelles
produites par ces moulins ne donnent aucune
lueur* alors les ouvriers abandonnent prompte*