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attrapions bien diftinPes , favoir : celle de l’or
pour l’oxigène de l’acidè nitrique, & celle de
tacide ïr.uriatique pour l’oxide d’o r , d ’ou ré-'
fuite le muriate d’or.
Quoiqu’on ne puifle pas comparer par leur
importance les travaux faits depuis 1787 furl.s
acides phofphorique & phofphoreux à ceux qui-
ont été exécutes fur les acides dont il vient
d’etre queftion , la fçitnce.a .cépendanç acquis;
depuis cette époque des c nnoiftances précieu-.
le,s par leur exactitude & leur application pré-;
cife|lut les acides qui proviennent de la com-
buftion lente & de J a corr.Suftion rapide du phof
phore. Lavoifitr a déterminé rrès-exaPement les
proportions de phofphore & d’oxigènq qui, entrent
dans la formation de l’acide phofphorique,;
;ainfî que la grrndè.quantité de calorique qui fe.
!dégage ; de l’air vital pendant qu’il s'unitià ..çej
; corps eombuflible. Il réfulte des recherches dej
;ce chimifie illuftre,;!0. que cent parties d’acidel
phofphorique contiennent 0,61 d’oxigène & 0,3.9!
de phofj hore : lès proportions ne font point encore
connues pour l’acide phofphoreux yi°. qu’une,
livre d’air vital employé à la combufLon du
, phofphore , fond .en fe fixant dans ce. corps ,
au moins 66 livres & demie de ,glaçe.;.ce qui
prouve que j ’ oxigène contenu dans l’acide phof-
phorjque, y eft dans un état de folidité auflî
grand qu’il puifte être , & ce. qui explique pourquoi
l’acide phofphorique eftfiden(ë,fi pefant
&■ fi facilement vitrifiable. Quant à l’acide, phof-
phpreux , le citoyen Pelletier a donné un proc
é d é très-bon pour le préparer. Dans la vue
d’empêcher le contaél des cylindres, de phoiT
phore, & pour prévenir .leur échauffement,
leur vive inflammation , qui avoientfi fou/ent
lieu dans l’ancienne opération , confinant à les
mettre les uns à côté des autres fur un entonnoir
de verre , le citoyen Pelletier introduit les
petits cylindres de phofphore dans des tubes de
.verre,tires à la lampe vers leur extrémité;infé-
s rie-uré : il pofe ce s .tubes remplis les uns .à côté
des autres dans un grand entonnoir de verre-,*
{où il peut les entafltr autour d’un autre tube
plus gros, paffé dans la tige de cet entonnoir,.
;de manière qu’il retienne les petits tubes char-.
;ges de phofphore, & qu’il laide paffer l’acide;
phofphoreux liquide. L’entonnoir eft porté fur
un bocal dans lequel coule & fe rafiemble l'acide.
Ce premier appareil eft pofe fur ,-un plat contenant
de l’eau , &: recouvert à’unè cloche de
• criftal , dont le bas porte fur le plat plonge
dans l’eau. Cette cloche a deux tubulures Iaté-
ra’es qu’on ferme à volonté avec des bouchons;
de liège ; on les ouvre d’abord pour exciter un:
l^ger cour, nt d’air , & commencer la combuf-
tion. On fe procure ainfî en quelques jours une
grande quantité d’acide pholphoreux. Aucun
ehimifte n’en a préparé de plus fortes dofes que
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- île citoyen Pelletier , qui' a auffi préparé de beau,
coup plus grandes quantités de phofphore qu'onj
ne l ’avoit fait avant lui ; auffi ce chimifle a-t-il
donné beaucoup d’obfervations importantes fu(!
lè phofphore.
Les citoyens Fourcroy & V.uiqutlin , en
examinant les combinaifons de l ’acide phofpho.j
reux , & en les comparant à celles de l’acide1
phofphorique , ont trouvé qu’on changeoit!
le premier de ces acides dans le fécond, en
le chauffant affez ■ fortement pour en réparer
le phofphore 5 que dans cette opération , qui n’a
heu qu’après avoir volati’ifé beaucoup d’eau,
& épaifii fortement la liqueur , le phofphore.
s’échappe fous-la forme déballés qui viennent]
•brûler rapidement à la furface ; que l’acide.phof-l
phoreux n’eft pas auffi foible par rapport à
i acide phofphorique , que ne l’eft l’acide ful-
fureux par rapport à l ’acide fùlfurique.
Il n’a rien;été fait fur les acides ;boraçique &
fluorique ; on n’a point déterminé leur nature
ou leur composition , on les a feulepient trouvés
plus .abondamment dans plufieurs fç.ombi-
naifons naturelles, & fur-tout dans les pierres;
on a employé l’acide fluorique vppür gravej' fur
le verre , comme on fe fërt..-dji’,'n iiq ÿ e ,"pour
graver., fur le cuivre. Le ci.to.yenPuyrnaiirin de I
Touloufe;, en créant cet art nouveau, a donné
en même rems un bon procédé pour obtenir
l’acide fluorique plus facilement & en plus grande
quantité: qu’.on ne l’avoit fait jufque-là ,.\eh1 dif-j
tiftanr je fluate de chaux natif avec l’acide I
ful/urique ,dans une cornus d’étaip.
Les acides métalliques ont été peu examinés
encore depuis 1787 ; -au moins en comparant leur
hiftoire à celle des autres acides minéraux. Le
citoyen Fourcroy a feulement fait confidérer
l'oxide d’arfenic , foit natif, foit artificiel, corn-l
me une-efpèce d’acide foible qui précède l’exif-
tence de l ’acide arfenique ; il l’a nommé ac'dcl
arfénieux , & fes combinaifons avec les bâfes des
àrféhitesJ Le citoyen Berthollet a donné' plufieurs
jobfervations utiles & neuves fur l’union de plti-
fîeurs oxides métalliques , & en particulier de
ceux d’antimoine & de plomb avec.lés fubfian-
ces terreufes & alcalines î il réfulte de fon travail
Jur cet objet, que ces oxides qui forment
des efpèces de Tels criftallifablës &, diffolubles
avec les, terres & les alcalis, s’unifient auffi aux
acides, & femblent remplir deux fonctions op-
pofées , celle d’acide avec les bâfes & celle
de bâfes avec les acides.
II eft peu départies cle la chimie qui aient
reçu en France autant d’accroiffement & des
développemens aufii lumineux que l ’hiftoire des
acides végétaux. Lorfque par les | travaux de
l ’illuftre Schèele , & depuis par ceux de MM- I
Veftrumb & C re ll, il fut bien reconnu qul'|
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îexiftôlf beaucoup plus d'acides qu’on ne le |
lcreyoit autrefois dans les produits-des plantes,
fc. qUe plufieurs des acides qu'on connoilfoit m
létoient fufceptibles de paffer de l’ état des uns
à celui des autres} ces beaux phénomènes s’accordèrent
fi bien avec les principes de la théorie
pneumatique, que les explications qu’on, en
[donna furent tout-à-coup beaucoup plus fatif-
Ifaifatites que. ce qu’on avoit expofé auparavant,
comme on l'a déjà dit. dans l'hiftoire des travaux
de Lavûifier. La connoiffance exaéle de j.i
[nature & des proportions des principes de 1 a-
[eide nitrique, mit dans le plus grand jour la
caufe de foma&ion fur les madères végétales,
&de la propriété qu’il a de les convertir en acides.
Mais, jufqu'à l’époque de l’adoption de la nomeh-
clature méthodique, cette manière de confidérer
d’une part la différence des acides végétaux ,
[dè l'autre la formation d’un acide par l’aélion
'de l’acide nitrique , n’étoit encore que peu
avancée } le dernier fur-tout de ces phénomènes
n’avoit encore-été appliqué qu’à la formation
; de l’acide oxalique'dans le fucre ^ les gommes
les huiles, les matières animales traitées par
l’acidè nitrique. Ce fut une anàlyfe d’uhe nouvelleefpèce
de quinquina qui conduifit, eh
W M le citoyen Fourcroy à développer plu-
fiéhrs idées nouvelles fur l ’altération des fubf-
I tances végétales par l ’acide nitrique j fôn mémoire,
inféré en deux parties dans les annales
j de chimie, de février & d’avril 1791 >'étbif
. véritablement deftiné à ouvrir une carrière nouvelle’
à l’aha'yfe chimique î il y - fit voir .fur-
tout que la matière infipide , indiffoluble & ah-
j folument ligneufe: d’une écorce tra tée par l’acide
du nitre , pouvoit fe conve.tir en acide
par l’oxigène du premier, qui fe fixe dans l’ef-
pèce d’oxide végétal., dont le tiftu ligneux eft
formé , qu’ il ne fe developpôit pas là feulement
de l'acide oxalique , comme on auroit pu le
croire par les recherches des chimiftes qui
avoient p; écédé les fiennes , mais en même tems
de l’acide malique , de l’ acide citrique & dé
l'acide acéteux v qu’à la vérité l’acide oxalique
s’y formoit fi abondamment, en comparaifon
des autres^ qu’on devoit même regarder la fubf-
tance ligneufe comme celle qui donnoit le plus
de cet acide , & que les chimiftes auroient pu
préférer, fi elle ne contenoitpas en même rems
de la chaux ; enfin , que c’étoit un phénomène
très - remarquable & très - propre à guider les
philofophes dans la recherche des moyens d’a-
n lyfer les végétaux, & d'expliquer même la
végétation , que U formation > fimultanée de
quatre acides dans une fubftanoe qui n’èn eon-
tenoit d’abord aucun. Et en effet, plus les recherches
des chimiftes françois fe multiplient
’ Lur ces acides , plus ils en reconoiffeijt d’une
part la préfence fimultanée & la proportion relative
dans les végétaux , & la formation artifir
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cielle, & de l'autre les propriétés diftin£tives dans,
le traitement des matières, végétales, par 1 acide
hit ique & par l’acide muriatique oxigéné ; plus
ils fe convainquent en même tems combien la doc-,
trine pneumatique a d’avantages pour 1 explication,
de ces faits. Du carbone & die l’hydrogène étroitement
unis forment le radical commun de tous
ces acides } la proportion variée de cés deux
principes j lie fur-tout la dofe different^ d oxi-
gèhe que i’açide nitrique y porte, en modifiant
la nature du radical par la réparation d'une plus
ou moins grande quantité de carbone ou d’hydrogène
, fuivant fa concentration X ft quantité
& la température, i laquelle on 1 eleve quand
on fait agir l’acide, pitrique fur les. fubftances
yegétales, voilà ce que des chimiftes.françois
opr trouvé, 8c ce qui fe confirme chaque jour
par'leurs analyfef. Le citoyen Vauquejin are-
connu le premier , il y a plufieurs années, que
la gomme arabique , traitée par l’acide nitrique,
donnoit un acide particulier , qu’il a pris d abord
pour-le citrique , efpèce d'acide que les chimifies
neiavoient point encore pouvoir être prod..itarti-
fiçiellement , lorfque .}'anàlyfe du quinqùina ,
citée ci-défi us , a été publiée en 1791. H a
trouvé depuis,que fi l'on traite la gomme par
l’acide nitrique foible., 8c à une douce température,,
elle fe convertit en partie en acide fach-
ïaêiique par l’acide ; nitrique plus fo r t, 8c a une
plus forte température , elle fe change en .acide,
oxalique, 8cenfuite.én vinaigre ;, airifila même
matière végétale ,peut fournir.,, a la .vol0ntr du
chimiflè., tel ou tel acide ., fuivant la manière
dont il la traite, 8c tous lfes acides végétaux ne
font que des modifications dé proportions dans
l’oxigénatiou .du carbone hydrogéné ou de l’hy-
drogene carboné-
Quoique ,çe. tçavail .des chimiftes françois fur
les acides.végétaux, ne foit poiat encore pouffé
à fa pei feâion 4, & qu’ils aient encore à réfoudre
plufieurs problèmes importans, il y a cependant
de grands pas faits, dans cette belle çat-
rière , & plufieurs .erreurs qui s’étoient gliffées
dans les recherches publiées jtrfqu'ici , font corrigées
; les idées, fe, font finguliérement éclaircies
, 8ç la’ théorie, fimpiifiée, ptrn'.ettià bientôt
qu’on prérente une hiftoire cômplette 8c parfaitement
exaéte de ces acides. Leur nombre s’ ag-
grandir a mefure que 1 on avance,. ; le citoyen
Julien de Bordeaux a découvert' un acide nouveau
dans les.pois chiches,; le citoyen Bouillon
Lagrange.a confjrmé la .nature particulière de
l’acide camphqriqus.8? dfcj’adileIqb^i.que , tous
deux, formés par jl’aéiioü;-de 1 acide ni; tique fur
je camphré ,8ç fur Klièg ê . .Le, citoyen Pç'yeux,
dans un mémoire très-détaillé fur. acide gal-
lique', B à l'académie en 1793, a. donné,des ob-
fervations intérerfances fur fa volatilifation , &
1 a çru pouvoir-le regarder, comme un acide
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