
chmment d’un grand nombre de fubftances trai- |
cees par racide nitreux : d’après la théorie fin- j
gulière qu'il setoit formée fur l 'influence, de
Pair dans la combuftion & la refpiration./ il le
nomma air déphlogijliqué. Cette dénomination I
fut adoptée par preique tous les«ch.imiiks , 8e .il
ell vraisemblable que, malgré l’influence que les
ch milles & les physiciens françois avoient fur
le fort de la icience , le nom d'air par d'air
vital qu'ils avoient prcpofé au lieu de celui d’air
dephîo'giûiqué , fondé .uniquement fur une hy-
pot’ilèfe , n’ au roi r p as eu ïp fuccès que’ée dernier
s croit déjà acquis , & ne lui auroit pas été préféré
; l'ieureufenient que i’établillement de la
nouvelle nomenclature 8c l’adoption prefque
générale du fyftême de dénomination propofé
parties chimiftes françois quelques années après ï
comme on le fera voir dans un des paragraphesfui-
vans , a fait p?u-à: peu oublier ce nom d'air
itéphlagifiiqué , qui de voit être regardé par les
philofophes , non - feulement comme une expref-
lson hypothétique, mais encore comme celle
d’utie erreur dans l’hypothèfe même où on l’a voit
puifée: En parlant ici d’une des plus importantes
découvertes de Prieftley, l’ordre devrait nous
conduire à parler de fuite & fans interruption
de fis travaux $ mais malgré toute l’admiration
qu'ils nous infpirent, malgré lé brillant & jufte
éclat dont le nom de. ce phyfiden célèbre eft
environné-, 6c- tout en reconnoiffant les grands
lèrvices qu’il a rendus à la fcience , 8e les nouveautés^
dont il l’a enrichie, nous nous trouvons
dans une impofîibilité prefque abfolue de rendre
un compte exaét de. fes découvertes fucceffives,
8c d'offrir même un tableau propre à en donner
une idée fuf£ faute à ceux de nos leéteurs qui ne ■
les connoîtroient pas. Tout en* contribuant fin-
gulièrement à . l’amélioration & à l’agrandiire-
ment de la phyfique' de l’air, Prieftley s’eft placé,
pour ainfi dire, hors de rang , & prefque au- ;
delà de l hiftoire de la fcience j il n’eftpas pofi
fible de l’atteindre ; (es pas font fouvent immel-
fes , mais toujours irréguliers : i! a tant multiplié
fes expériences , que leur récit offre mille <
oppofitions , mille contraftes , Sr même des contrariétés
au milieu defiqiieiles la vérité feinblel
échapper fan-s ceffe. L’expcriencd d’iujourd’hui
contredit celle d’hier 5 pour rectifier perpétuellement
6c corriger de premiers apperçus, Prieftley
détruit ce qu’il a bâti ; fes théories marchent
avec la même incertitude 5 elles font' vacillantes
8c mobiles comme les réfuitats de fc-s expériences
j c’eft une richefife. de faits nouveaux tellement
prefïes , qu’ il ne lui a jamais été poflible-de
les difpofer méthodiquement ; & co'mme fes
idées ont varié avec fës découvertes’, comme
elles ont fuivi les ofcilla'tions perpétuelles de
fes recherches , il n’eft pas plus peinais" encore; à
rhiftoriën de faifir la chaîné qui lés-lie , & d’en
offrir une férié méthodique , qu’il ne l’a été à
l’auteur lui même de les préfenter dans un
ordre capable de les ^approcher i, de les comparer,
d'en faire un tour -d’une, feule pièce.Ce dé-
foi'dre ou plutôt cet inarrangement qui tient à la
pâture même des recherches du célèbre'Prieftley
au mode qu’il avoir adopté pour les publier à
mefure qu’elles fe préièntoient à lui , au goût
qu’il avoir pour les expériences , à la rapidité
même qui diftinguoit fes travaux , & plus encore
peut être au peu. d’habitude qu’il ayoit en chimie
proprement dite, comme il nous l’apprend
lui-même ; ce defordre , dis-je, eft fingulière-
ment frappant1 pour celui qui vient de parcourir
& d’étudier toute II fuite des travaux ae Lavoi-
fier; ici tout eft régulier, méthodique, ordonné 5
tout marche avec précifion ; on voit dans toute
laTerie d’un immenfe travail la même !penfée
mère qui plana fur les dét.dis ’, qui les rapproche,,
.qui les lie , qui les rapporté a un centré com-
j mun. Dans les ouvrages de Prieftley .âu côntrairé,
1 une foule d’expériences , de découvertes sfoffre
de-toutes parts | vous êtes accable , étourdi par.
le nombre .de la diverfité des faits nouveaux,
, mais en même temps frappé de leur incohérence,
de leur oppofition , de leur contrariété vous
faites de vains efforts pour rapprocher , pour
réunir tant de réfuitats differens /tant de pièces-
éparie.v.Les recherches de Lavoilier vous éclairent
egalement dans une routé droite 8é large, où
vos pas font afiurés.ôe certains : les expériences
de Prieftley piment à vos yeux raille routes nouvelles
, mais fans communication ènfr’elles ,'faiis
rendèz-vous commun, fans que vous puiftîez
appercevoir où vous allez, & quand vous Vous
repoferez : l’un vous appelle & vous entraîne
dans un chemin bien tracé , ‘vers un but 'que
vous nppercèVez toujours 5. l’autré vous promèrié
dans des ferttiers irréguliers , dans' des 'détours.
• dont vous n’apperçevezjàmais limite';':-on 'peut
l exaétement comparer le travail de Lavorfier a un
-écheveau formé d’un feul fil qu’on dévide avec
facilité , 8c celui de Prieftley a un peloton cora-
pofé d’un grand nombre’’de fils différons par la
grolîeur , Ta couleur, i’.étendue$7 qui n’ont
prefque aucune liaifon , aucun rapport ehtr’eux.
Cette comparaifon ne doit rien faire perdre de
l’admiration que méritent1 les’ expériences de
Prieftley : leur nombre immenfe f leurs réfuitats
. différent, leur peu" de' rapport même entPelles,
en ôtant à l’hiftorien la poftibilitè d'en offrir un
tableau régulier & fuivi , lui impofe le devoir
d’en parler fouvent, dé revenir Taris' cèffè fur
fes decouvertes , de le faire paroître perpétuel-'
lement fur les routes hiftoxiques -qu’u parcourt :
8c tel eft en effet le véritable point de vue fous
lequel nous devons faire envilager ici. l’Influence
que Prieftley a exercée dans' li révolution chimique
: fa préfencé eft , pour.ainfi dire| confiante
à tous les points, à toutes lès fcènes, à tous
*lcsr a Ses de cette révolution $ fouvent même il
commence les époques :pa!r quelque découverte
brillante 6c fingùlilre1, comme celle s de. 1 air
nitreux , de Pair déphlogiftiqué, des airs acides ,
de l'air alcalin ymais il në luit pas,lajroute.qu il
a ouverte1 > à’a litres s’y engagent & s’yavaricent
plus loin , où en changent même' la direébon ,
tandis que Prieftley découvre une autre carrière,
qu’il livre fur-le champ à l’exploication de tous
ks'phyficiens. Le nom de cet homme' célèbre*
elt donc attache à prefque toutes les découvertes
modernes fur les fluides'elaftiques ; il a participé
à’ prefque toutes j. mais il ne les a prefque jamais
pGufleesâufti loin qne .ceux qui les ont reprifes
après lui 5 il a fourni des matériaux immenfes à
l'édifice que les’ François ont élevé e ii n’y a
prefque pas une pierre de cet édifice qui ne
doive porter fon nom , mais il n’a ni donne
aucun deflîn qui put fervir à ce monument, ni
concouru à fon ordonnance , ni contribué^à en
lier les différentes parties :-au contraire même ,
ii s’eft quelque temps oppofé à Ion élévation ,
il a combattu contre fon etabliffemenr, il a même
cru que fes fon démens étoient peu lblides , &
une partie de fes derniers travaux a été confa.-
crée à cette oppofition j mais la théorie fran
çoife eft fôrtiè'plus forte 8t plus briliaote de cet
honorable combat , Sc la poftJrité n’oubliera pas
avec quelle générofité , avec quelle no blé fle , les
ehimiltêS frarçois, en luttant long-temps contre
tous les obftaclës qu’on leur a oppofés, ont appelle
tous les phyficiens de l’Euiop.e à partager
l’honneur'd’une viétoire aufli remarquable.
Quoiqu’ il nous foit impoflible de donner ici
une notice continue des travaux de Prieftley pendant
Fépoque -de ceux de Lavoilier/d après
les.raifons qui viennent d’être expofées , il nous
paroit cependant utile de faire connoître les
foûrcés où l’on p.qum-a p'uii'er pour prendre une
idée exaéle de la multiplicité des recherches de
i’iiluftre phyficien angîois, & pour fe. convaincre
de la vérité de l’opinion que nous avons
émife à fon égard. Le'doéteur Gibehn a publié
en 1-7j en un volume in-11 la traduction du
premier ouvrage que Prieftley a fait imprimer à
part, lorfque fes 'expériences étoient déjà trop
nombreufes- pour les cônfigner dans des mémoires
, cômmé il l’avoit fait jufques-là , & trop
intérefiantes pour attendre les époques lentes
de la publication des Tranfaüior.s philofophi-
pei. Ce volume , dont la traduClion a été
revue par Prieftley lui-même en o cto b re 1774,
tandis qu’il étoit à~Pa;ris , comprend après une
introduction, qui contient un très-court précis
de découvertes faites fur l’air avant l’auteur,
& la defeription de l’appareil qu il a employa
dans fes expériences, deux parties différentes,
ta première , contenant fes expériences faites
avant &c pendant 1771 5 nous en avons déjà
rendu cbmpte précédemment, La fécondé, deftinëe
aux expériences faites pendant.Tannée 1 y- 1 & au commencement de 17 74- Cette leçon ne
partie eft dlvifée én huit fi Ctions, dont les fix prst
mières roulant fur Pair alcalin«, fur 1 air commun
diminue & rendu : nui fible par differens
procédés, fur l’air nitreux, fur l’air acide, fur
l’air inflammable-, 6e fur l’air fixe 5 les deux: dernières
reiîfeirnent des expériences diverfi-s tz des
conjeClurêf. ; On trouve dans' un appén’dicé - des'
éxpêri'encés’ de M. Héÿ;* qui prgpvent que 1 eau
imprégnée d’air fixe ne contient point 4-a ci es
vitriolique , une. lettre du même auteur , concernant
les effets de-l’air fixe appliqué en forme.de
îavemenr", des obfervations_ fur fies, ufages médicinaux
par Thomas Percîval, une lettre de
Guillaume Falconner fur'la-non coagulation du
fang par .l'air fixe , une lettre de M. Bewljr
•fur l'eau imprégnée d’air nitreux , une lettre /de
M. Francklin fur l’air inflammable dégagé des
eaux-, 8c des fonds vafieux ou bourbeux , une
de M. Henry fur là diffblution du plomb dans
l’eau imprégnée d’air nitreux j enfin uns dcrnieie
lettre de Prieftley à Ton traduCleur , oui lui annonce
de nouvelles, obfetvations, pour e;re m-
fiéréss dans le volume qu’il fs propofe de pu-
blier. En 1777 , M. Gibelin publia deux gutris
volumes de M. Prieftley, déjà publies à LorvTcS
en i77y:le premier contenant douze frétions, dont
quatre comprennent toutes les prerrjerys découvertes
de l’auteur fur l’air dsjdiiogiftiqus, & tfpis
fur l’air nitreux , retiré de L’acide du mtr s 3 laide
d’un grand nombre de fûbftances nouvelle s j
deux roulent fur les airs acides , une fur l’air
commun, une fur le charbon de bois, ëc une
fur la refpiration & fur l’ ufage du fang ; ce dernier
mémoire avoit été lu en janvier >77^ ^ ||
fociété royale de Londres, Ce dernier tend a.
prouver que le fang fe débarraffe de fon phio-
giftique pendant la refpiration ,& que l’air fert
à le diffoudre & à l’enlever ; que le fang noir
eft très-phlogiftiqué , & que le rouge clair eft de-
phlogiftiqué , ,qu’il perd ou abfoibs le phîog.f-
tique à travers les membranes animales Sç a travers
le férum même.
Le troifième volume côntient fix fe étions différentes
8z un appendix. La première Teétion traite
de l’air acide fpathique , la fécondé de air fixe,
la tro:ifième renferme des obiervations diverfes ,
la quatrième décrit l’art d’imprégner 1 eau d air
fixe &, compare tous les procèdes connus entra
eux , la cinquième fe&ion relève les fautes cou>
mifes par quelques auteurs par rapport aux fen-
timens 6c aux expofés mal compriside Prieftley ;
la fixièmè, enfin, comprend des expériences
relatives à quelques-unes des fe étions précèdent
tes , tarit du fécond que du troifième .volume :
on y trouve des expériences fur l’air acide vitric-
lique -, 6c l’air acide végétal, fur l’air dé| hîc-
giftiquéj fur l’air nitreux, fur l’air fixe, fuç.
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