
plus ferrées avoient l ’afpeét de mafles homogènes
& uniformes, elles pefoient deux gros
Ces lames comprimées entre les doigts ou
par un autre corps dont la température n’ ex cède
pas celle de l'air; s’agglutinent 5c forment une
forte de pâte dont la couleur fe fonce , qui
eft du&ile & s'allonge dans tous les - fens ; cette
fubftance ne le fond point à la chaleur de l’eau
bouillante , elle ne fait que fe ramollir légèrement
; lorfqu’ on l’expofe a une Température plus
élevée, elle femble vouloir fe liquéfier , mais
en même temps fa couleur fe fonce , elle devient
jaune, noirâtre & répand une fumée empyreu-
matique & ammoniacale; fi Ton continue de la
chauffer ainfi* elle ne lailfe bientôt qu’une matière
charbonneufe.
C'eft cette matière que M.. Thouret n'a pas
héfité de comparer au blanc .de baleine , à la
matière adipo-cireufe des corps du cimétière des
Innocens*& à l’efpèce d'huile concrette qu’on a
retirée par l’alcool des calculs biliaires.
Cependant ces quatre fubftances ne peuvent
fouffrir aucune efpèce de eomparaifori aux yeux
des chimilles exercés ; car on fait qu’une chaleur
de 30 à 329 fuffit pour fondre le blanc de
baleine & l'efpèce de cire fébacéeT retirée des
matières animales enfouies depuis long-temps.
Quant à la matière huileufe concrette des calculs
biliaires j elle demande quelques degrés au-déffus
de l'eau bouillante pour paffer à l'état fluide 5
mais en y paffant, ellè ne' répand aucufïe vapeur
empvreumatique ni ammoniacale comme celle
du cerveau.
Ces matières donc , malgré qu'on en ait dit
plusieurs fois , n'ont de rapport éntr’elles que
par la tendance à prendre une forme régulière
en fe figeant, & cette propriété! dont le réfultat
n'eft pas même femblable , eft bien loin de pouvoir
feule établir une reffemblance parfaite entre
quatre fubftances puifque tous lés autres
corps la partagent fans cependant fe reffembler.
Nous penfons donc que c'eft une matière fui
generis , & qui diffère de toutes les autrés fubftances
animales parles proportions dé fes principes.
La portion de matière reftee en dinblution dans
l'alcool a été obtenue par l'évaporation de ce;
diflolvant au foleil. II s’eft d’abord formé au
milieu de la furface du liquide une légère pellicule
ronde , d’une ligne de diamètre environ ;
à mefure que l’alcool s'évaporoit , l'on voyoït
fcroître fur tous les points de la furface de la"
iqneur des grains & des lamelles d’une extrême
petitefle qui fe portoîènt auftitôt’ avec- uhe h i -
pidité étonnante vers la première ; placée au
centre & formant comme une efpèce de noyau.
On avoit d'abord cru que c'étoit l’air agité
qui déterminoit ce mouvement 5 mais on a été
détrompe j en obfervant qu’il avoit lieu de tous
les points^ de la circonférence en même temps ;
l’on voyoit que chacüne de ces molécules accé-
lëtoit fa marche à mefure quelle s’approchoit
davantage du noyau ; quelquefois trois ou quatre
fe réuniffoient en route & faifoient chemin en-
femble : alors leur rapidité étant plus confiée*
rable , la pellicule moyenne par qui elles étoient
attirées s'allongeoit au devant d’elles & reprenoit
; enfuite fa forme ronde. Ce phénomène manifef
: tement produit par l'attraéfion, a duré pendant
quelques minutes, & formoit un fpe&acie piquant
pour l’obfervateur.
a L alcool entièrement évaporé a laiiïe trois gros
d'une matière jaune beaucoup plus foncée que
celle qui s’eft dépoféé par le refroidiifement,
elle avoit l’odeur de l’extrait Animal & une faveur
falée bien fenfible. Elle étoit molle à- peu1
près cothmé du favon noir. Elle fédéJayoit dans
l'eau affez, facilemént, & formoit un liquide laiteux
, mais il ne faut pas pour cela dire que c'eft
un favon 3 car elle rougiffoit fortement le papier
de Tournefol , & jamais 4e favon n'a rougi ce
papier , au contraire il lui fait reprendre fa première
couleur quand il a été rougi. Elle ne ;de-
venoit huileufe & ne fe fondoit comme les autres'fubftances
de ce genre 3 que lorfqu’il s’en'
étoit dégagé de l’ammoniaque & qu’il s’en étoit
féparé du carbone.
E x p é r i e n c e X.
Cerveau humain traité par la potaffe.
La potaffe cauftique très:concentrée mife fur
une portion dé- cerveau humain l’a diftoute ,
quoiqu’il fût très-folide, en dégageant beaucoup
de calorique & d’ammoniaque. Cet ammoniaque
n’étoit. pas libre dans le cerveau car celui-ci
avant d être mêlé à la potaffe rougiffoit fortement
le-papier de: Tournefol , propriété que
nous avons-déjà notée.plus haut. Le cerveau dans
cette; combinaifon prend une couleur gris de lin.
Cet effet a ; lieu fur les cerveaux les plus frais
•; aiWL que toutes les matières animales. On don->
; nera la théorie de ce .phénomène dans un autre-
temps dans un mémoire plus détaille fur cet
objet.
E x p ,é r ’ i e N c je X I.
i Cerveau humain traité par C huile de térébenthine.
Deux gros ‘de cerveau humain defféc-hé ont été
mis avec une once d’huile volatile de térébenthine
& chauffés enfemble pendant un quart d’heure
au degré qui fait bouillir ce réaétif ; la liqueur
filtrée avoit acquis une couleur jaunâtre & une
confiftance affez grande,, qui a augmenté par l’évaporation
d’une partie de l’huile de térébenthine
; la partie non diffoute pefoit cent grains 3
elle avoit donc diminué de quaraute-quatre Jgrains.
E x p é r i e n c e X I I .
Cerveau humain traité par Vhuile d'olive.
Un gros du même cerveau que ci - deffus a
été chauffé avec une once d’huile d’olive} une
grande partie de la matière cérébrale a été diffoute
3 8c l’huile d’olive a pris une confiftance
beaucoup plus forte que celle qu’elle a dans fon
état naturel. Ce qui reftoit avoit une couleur
brune , répandoit u:ie odeur empyreumatique ,
odeur que l’huile chaude lui avoit fait prendre
en l’altérant par la chaleur. On n'a pu s’affurer
quelle quantité avoit été diffoute , parce qu’il
reftoit beaucoup d'huile entre lés molécules de
la matière cérébrale qu’on n’a pas pu, féparer}
mais il y en avoit au moins, la moitié.
E x p É R I E N C e, X I I I .
Æxprejfion, du cerveau dejfécké à dejfein d'en féparer
. Vhuile.
Une livre de cerveau bien defféché & rôtie,
légèrement d,ans un vafe de fayence, a été éx-
pofee entre deux plaques • de fer chaud, à l’effort
d’une preffe dont le levier mû par deux
hommes avoit trois pieds /de long, ck quoiqu’on
çût pris le foin d’enveloppef cette fubftance dans
une toile imbibée , d'huile d’amandes , il n’a pas
été poflible d’en faire fortir un atome de ma
tière liquide , foit griffé, foie d’une autre nature.
Cependant M. Thouret rapporte dans fon
mémoire que Burrhus avoit retiré par la preffe,
du cerveau défié c.hé, une huile coacreciblë par
le froid , & qu’il a comparée au blanc de baleine.
IL faut que la méthode, de cet auteur foie bien
différente de la nôtre. I-i eft vrai Semblable q14. il
aura féparé les. principes de cette fubftance par
l’aétion d'une chaleur forie* qu’une portion de
carbone 8c d’azote s’en fera fégarée 8c qu’en-
fuite une partie du réfidu devenu plus huileux
aura coulé par l’effort de la preffe} mais ce n’eft
pas. ainfi, qu’il faut opérer pour s’affurer qu’il
exifte upe huile ou une gvaiffe toute formée'dans
un corps quelconque 5 car de cette manière *, on
en retireroit de tous ceux qui contiennent les
principes qui forment les huiles , quoiqu’ils n’en
contiennent pas de réellement formée. '
La matière que l’on retire du- cerveau par
l’alcool, quoiqu’étant fort voifine d’une huile
épaiffe , ne doit cependant pas être confidéréô
comme telle, car elle auroit coule dans cette
expérience & fe feroit féparée du refte de la
matière.
Nous penfons donc qu’avec les moyens qu’on
emploie ordinairement pour extraire les huiles
& les grailles contenues naturellement dans les
fubftances végétales ou animales* on ne peut pas
en retirer de la matière du cerveau, & que ce
n’a été qu’en altérant les principes de cette
fubftance que quelques perfonnes ont pu en obtenir.
Réfumé & conclu fon.
Il eft, ce femble, clairement démontré par ces
expériences, que le cerveau , outre la pulpe
animale eft compofé de. phofphate de chaux ,
d’ammoniaque & de fou de, que chacune de ces
fubftances n’y entre que dans une très - petite
proportion, qu’il ne contient point d’alcali à nud
& que fur-tout, il n’y exifte pas un atome de
potaffe , quoique cet alcali y ait été admis par
M. Thouret dans un mémoire imprimé parmi
ceux de la fociété de médecine de Paris.
Quant à la matière de la pulpe cérébrale ,
nous penfons qu’elle forme, parmi tous les organes
des animaux une claffe ou plutôt un genre
à part, les expériences qui ont été expofées dans
les paragraphes précédens mettent cette affertion
hors de doute^ elles prouvent fui-tout qu’éllë
n’a aucune analogie avec le blanc de baleine 3
auquel cependant M. Thouret l’a comparée^ &
qu’elle diffère encore beaucoup de l’albumine du
fang , quoique celle - ci foit de toutes les fubftances
animales^ celle dont le cerveau fe rapproche
le plus.
Nous efpérons que la chimie, plus riche en
méthodes- analytiques, fixera quelque jour d’une
manière irrévocable ', cet ordre que nous ne
pouvons établir ic i, que fur des apparences pour
ainfi dire extérieures.
CETERACH ou DORADILLE. (Pharmacie.)
Afp fenium cctcrack.
Ceterach ojficinarum. C. B. 354.
Cette plante vivace croît fur les rochers de
plufieurs contrées montagneufes. 8c méridionales
de l'Europe; elle fait partie des cinq capillaires.
Elle eft peélorale * apéririve , fplénique. Fernei
eftime qu’elle réfout puiffamment les obftru&ions
des vifeères & les maladies qui en proviennent.
Elle a été adminiftrée avec fuccès , dans ces
derniers temps, contre la gravelle, & les maux
de reins, prife en guife de thé ; les feuilles appliquées
fur les plaies & les ulcères au rapport