
& de rupture dùtubé. L’appareil et oit placé
verticalèment dans:uri fourneau , dont la partie
inférieure de la portion cylindrique & dilatée
du tube traverfo'it la grille , & poritoit ainfi l’ef-
pace occupé par le phofphoie au - deflous du
ftu , de manière qu’on rie cKauffoit d'abord au
milieu des charbons allumés que la partie contenant
le carbonate alcalin où terreux. Lorfqué
celui-ci étoit roii^e, on éleVoit;d*appareil, en
forte qùe la partie Contenant le phblpnore rece--
voit à fori tour Pïrnpreflîon du calorique. Alors
-il montoit par la volatilifatioh , &étoic forcé de
traverfer le carbonate bien chaud * 6c au point
de contact entre^ces deux màtières à cette haute
température, la dëcpmpofitiôu avoit,lieu fur le
champ , & toute la1 rriàfle prèndit’ une couleur
rouge , brune & hotte ; en même teitis- une portion
de phofphore fe fublimoit 8c parvenoit juf-
qu’à la partie héoiifphérique & horifontale du
tube ; il fe dégageoit quelques bulles de fluide
élaftique qui fe raflembloient au haut de la cloche
placée à ^extrémité de l’appareil. Le gaz
étoit compofé d’acide carbonique , 6c de gaz hydrogène
phofphoBÊUX non inflammable fponta-
némènt. La maffe noire formée dans le cylindre
chauffé, n’étoit que vers le bas, il lui fuccëdoit
des zones brunes, rouges, grifes & blanches.1
Dans leurs expériences multipliées , ils ne font
jamais parvenus qu’à décompofèr une petite portion
de carbonate, & ils ont reconnu que le carbonate
de fonde étoit celui de tous qui fe dé-
compofoit le mieux , & qui donnoit le plus de
charbon. Quant à la théorie de cette décompofition
, il eft évident qu’elle ne peut êtfe expliquée
que par les lois ’des doubles affinititéis bien
connues. Le1 citoyen Brongniart en a donné une
explication très exa&e & très-interefTante par
lès applications quelle pourra fournir à' d’autres
phénomènes analogues. Il n’a cependant Confi-
deré qùe les phofphàtes de chaux 6c d’ammoniaque
, afin de ne pas multiplier des formules
& des explications dont la méthode une fois
trouvée peut être employée facilement pour
tous les cas particuliers. Comme ce travail n’eft
pas public, nous l’infererons ic i, pour faire connaître
à quel point de perfection 6c de clarté
la théorie de la chimie elt aujourd’hui portée
dans l’ école françoife. On obfervera que ce mémoire
a été écrit immédiatement après l’impref-
fion de ceux de MM. Tennant & Pearfon dans
le Journal de phyfique*
Théorie du jeu des affinités entre Iexigene , le car-r
bone & le phofphore , Vacide carbonique , Vacide
phofphorique , fa chaux l*ammoniaque. Pat
Alex. Brongniart, prof, d’hift. nat.
La non décompofition des phofphàtes de chaux,
de foude & de potafle par le charbon, quoique
«elui-ci ait plus d’affinité avec l’oxigène que n’ en
a le phofphore, la décompofition' du phofphate
f d’ammoniaqùè par è char b oh, 6c fur-tout celle
de i’acide carbonique du carbonate de chaux
j par Je phofphore , font autant de phénomène!
I inté reflans , dont on n’avoir point encore entrepris
de donner Une théorie détachée j & dont
plufiéurs paroifioient même contrarier les lois
connues des affi ités. Nous ailons eifayerde les
expliquer, & comme c’elt la découverte de U
décompofition du carbonate de chaux par le
phofphore qui a jeté la première lumière f r ces
phénomènes , nous allons commencer par en développer
là théorie déjà indiquée par M. Tennant,
niais mal entendue 8c prefque combattue
par M. Pearfon.
Le chârbon étant le combuftible qui a le plus
d’affinité avec l’oxigène , l’acide carbonique ne
p:üt pas être décompofé par l’affinité fimpla
d’un autre corps combuftible. Il faut donc chercher
à opérer cette décompofition par des affinités
comparées. L’affinité prédifpofante de l’a-
èidè phofphorique poü:'la chaux, produit en
éfPct cette décompofition H 8c voici comme cm .
peut la concevoir.
Le phofphore a beaucoup d’affinité pour l’oxigène
; comme il n’en a cependant point autant
que le charbon , il ne décompofé point feul l’a-
; eide carbonique $ mais fi en même tems que l’on
préttnte lë phofphore à i’oxigène de l’acide carbonique,
on offre de la chaux à la combinai-
fon qui aura lieu entre foxigène 8c le phofphore
, au cas que la décompofition s’opère,
on ajoutera à la force qu’a lé phofphore pour
s’emparer de l’oxigène, celle de la chaux pour
cette combinaifon de phofphore 8c d’oxigène,
c’eft-à-dire , pour l’acide phofphorique : or,, fi
ces deux forces réunies font plus, eonfidérables
que les deux autres forces réunies de l ’oxigène
pour le charbon 8c de l’acide carbonique pour
la chaux , il y aura décompofition. Voyons maintenant
fi en appliquant des nombres à ce rai-
fonnement, ils indiquent que la décompofition
doit avoir lieu.
Suppofons donc que la force d’affinité de l’oxi-
gène pour le charbon foit 7 , céllè du phofphore
pour l’oxigène étant moindre, ne peut
être repreTentée que par 6. Ajoutons maintenant
à la force de 6 du phofphore pour l’oxigène ,
celle de 9 repréfentant la force d’ affintié de Ta* ;
eide phofphorique pour la chaux. Ces deux forces
enfemble forment iy. Mais le charbon de
fon côté . réunit à fa force de 7 pour l’oxi-
gêné , celle de fa combinaifon avec ce corps
c'eft-à-dtte 4e l’acide carbonique pour la chaux , H
laquelle force étant moindre que cefie de l’acide
phofphorique pour cette même terre , ne peut
être reprefentée que par 8} or 7 & 8 faifant
également
également 15 il n’y aura donc point de décom- 1
poétèn à froid. Mais avec la chaleur tout do.it
changer. On fait en effet que le feu feul fait
dégager l’acide carbonique de la chaux , c’eft*
|-dit/e , détruit pré fqù’e litière ment l’affinité de
cette terre pour cet acide. Nous avons repré-
fen'té cette affinité par 8 5 mais, à la chaleur ftif-
fifante pour dégager l’acide carbonique , elle
ne peut tout au plus être repréfentee que par 2.
Ce nombre ajouté avec 7 , tendance de i’oxigène
pour le ' carbone , ne fera plus que 9 , nombre
bien moins grand que 1 y , repréfent ant les forces
réunies de i’oxigène pour le phofphore , & de
l’acide phofphorique pour la chaux.
D’après'ce que nous venons d’expofer, il eft
probable que le tems ne pourroit point fuppiéer
ici au feu , n’opérsnt point fur le carbonate calcaire
le même èffe.t que le feu.
Il fuit encore de cette théorie , qu’en prenant
des carbonates de potafle & de loude bien
fecs, on doit opérer la même décompofition ,
& même avec plus de facilité qu’avec le carbonate
de chaux 5 la fomme des affinités divel-
lentes étant un peu augmentée par l’affinité connue
du charbon pour Iss aléaiis.
Enfin , cette théorie peut expliquer, à ce. que
je crois, d'une manière affez latisfajfante pour-
quoiles phofphàtes de chaux , de fou de de
potafle ne font point décompofés par le charbon.
On voit d’abord que, püifque le phofphore
décompofé le carbonate de chaux , le charbon
ne peut pas décompofèr le phofphate dè chaux.
Cependant, pour mieux faire fentir les raifons
de cette non-décompofition , reprenons les mêmes
nombres que nous avons tout-à-j'heure appliqués
à--la décompofition du carbonate de
chaux par le phofphore, & appliquons-les à la
non-décompofition du phofphate de chaux par
le charbon.
6 a préfenté la force d’affinité du phofphore
pour l’oxigène, & 7 celle du charbon pour ce
corps ; mais 9 repréfentant la force de l’acide
phofphorique pour s’unir à la chaux , fera avec
6 , valeur de la force du phofphore pour l’oxi-
gène , une fomme de iy ; la force d'affinité de
l’acide carbonique qui fe formeroit par la décompofition
, étant au contraire prefque nulle
pour s’unir à la chaux au degré de chaleur employé
pour tenter cette décompofition , ne peut
être évalué tout au plus qu’à 2 , & ne donnera
qu’un total de 9 : ici donc la force des affinités
quiefeentes î y l’emportant fur celle des affinités
divellentes 9 , il n’y aura point de décompofition
à chaud , mais il feroit poffible qu’il s’en
opérât une à froid.
C h 1 m 1 5. Tome. I I I .
Il faut maintenant faire connoître fuivant
quelles lois ont été choifis les nombres indiqués
dans les explications précédentes.
Les nombres repréfentant les différentes forces
d’affinités, ne font point entièrement arbitraires,
mais fondés fur la différence de c e s , forces
d’affinités 5 ainfi lorfque je repréfente par 6 la
force d’affinité de l’oxigène & du phofphore,
je fuis forcé de prendre un; nombre plus grand
pour repréfenter celle de l’oxigène & du carbone
; 7 étant ce premier nombre plus grand
après 6 j’exprime amfi cette affinité. Par la
même raifon , fi je repréfente par 8 la force d’affinité
de l’aeide carbonique pour la chaux, celle
de l’acide phofphorique pour cette terre doit
être exprimée par un nombre pins grand qui
ferà 9, On voit qu’il n’y a point d’arbitraire dans
le choix des nombres plus petits pu plus grands.
Mais il y en a néceuairement jufqu’â préfent
dans la différence qui doit être mife entre ces
pombres. Ainfi , quoique jé fâche très-bien que
l’oxïgène 8c la chaux ont plus d’affinité , le premier
pour le carbone , 8e le fécond pour l’acide
phofphorique , que n’en ont le phofphore pour
l’oxigène 8e l’acide carbonique pour la chaux ,
j’ignore cependant fi la différence d’affinité qui
exifte entre le charbon 8e le phofphore pour l’oxigène
, eft la meme que çeile qui exifte entre
l’acide.carbonique 8e l’acide phofphorique pour
la chaux ; c’eft-à-dire , que je ne fais point fi ,
exprimant par 6 l’affinité de l’oxigène pour ce
phofphore , 8e par 7 celle de .l’oxigène pour le
charbon , ayant alors pour différence 1 , je dois
prendre ce même nombre dans l’expreffion de la
différence de l’affinité de l’acide carbonique &
de l’acide phofphorique pour h chaux. N’ayant
donc point de raifon pour augmenter ou diminuer
ces différences ,. je les prends égales. Mais
cherchons à déterminer ce qui arriveront fi je
les choififfois inégales , nous apprendrons par ce
moyen par quelles expériences on pourra déterminer
cette inégalité j & dans quel cas le phofphate
calcaire pourroit être décompofable à
froid par ce charbon.
Pour n’être point obligé- de répéter à chaque
inftant les mêmes phrafes , je réduirai en tableaux
les différentes hypothèfes que je ferai
fur les forces de tendance que l’on peut fuppo-
fer entre le carbone-, l’oxigène , le phofphore &
la chaux , & il fera convenu que ce mot différence
voudra dire feulement celles qui fe trouveront,
fuivant ces hypothèfes , entre la tendance du
carbone & du phofphore pour l’oxigène , &
* celle de l’acide phofphorique 6c de l’acide carbonique
pour la chaux.
la manière
Ces tableaux doivent s’entendre de fui vante. Ffff