
les ulcères cancéreux. La racine eft apéritive,
diurétique , ftomachique, réfolutive , ariti-
fpaüîiodique , csnr.jnative , antiphcifique, contre
Yopifthotcnos , la brûlure , “les luxations, les hernies.
Ses feuilles, dit Jean Bauhin, font taillerie
lait, c'ell de-là que cette plante a été nommée
préfure. On eftime'ia graine-contre les convûl-
fions & les mouvemèns épileptiques des enfans.
M. Durande '(avant profelfeur de botanique à
Dijon a lu extraire de cette graine une huile
économique à brûler , les têtes & les jeunes
tiges le mangent ‘comme les artichauds.
André Ottomare Goclieke , médecin allemand
a compofé une differtation fur ce chardondont
la ville de Nancy , depuis un temps immémorial
a choili & adopté l'effigie pouo les armes.
( Willemet.)
C hardon à Bonnetier ou à Foulon. i j ‘k a -.)
Dipfacus fullonum.
Labrum Vcneris. Lob Icon . I S.
On trouve cette plante piquante, bifannuelle,
fur les bords des chauffées, le long des haies ,
dans les prairies humides , eti France, en Italie
& en Angleterre. '
La racine ëft, dit-on , déterfïve , diurétique,]
fudorifique, antifeptique , contre la phtilie, la
rage , le- fcrophule, efface les verrues. La poudre
de cette plante prife , à la dofe d’un gros, i
dans la décoéfion de la même plante , ou dans
toute'autre liqueur appropriée, eft recommandée
par Mayerne dans- les crachemens de faftg.1
Êchroder vante la décoéfion du chardon a foulon j
dans du vin contre les rhagadès & les gerçures !
de l’anus. Son infufion eft vantée par d’autres , ;
pour les maladiès dés yeux. Les voyageurs & '
•les chalfeurs-peuvent boire avec fécurité, l’éau
qui de trouve dans les petites cuvés de fes 1
feuilles , ne contraéfant aucun mauvais goût.
Les anciens vantent cetce eau pour calmer lés]
.inflammations & les rougeurs des yeux , pour
nettoyer la peau. Les têtes de ce chardon’ cultivé,
font-employées par -les cardeurs de laine.
Ce chardon fait partie des médicamens lïmples
énumérés dans le difpenfaire de Paris. -
Le petit chardon à bonnetier ou verge à paf-
teur, ( dipfacus pilofus) eft doué, dit-on, des i
mêmes vertus.
(W illem et.)
C hardon Roland ou Panicaut. (Phar.)
Eryngium campejlre.
Cette^ efpèce eft pérennelle, 8c européenne ;
elle croît dans les lieux fées, incultes , -fur le
bord des chemins. On emploie en médecine fa
racine ; elle eft fondante, apéritive , diurétique*
convient fur la fin de la néphrétique, pour dé-
barraffer les reins, dans les obftruaions, la jau-
nifie , les pâles couleurs , la cachexie, l’hydro-
! pjfie. Cette racine eft une des cinq petites apé-
ritives. On l'emploie darj|. la décoétion rouge ,
Féleéluaire de fatyrion, îe' firop hidragogue , le
firop antifeorbutique de Charas , le firop de mé-
hfle compofé, le firop d’eupâtoire de Nicolas
■ d'Alexandrie , le firop de guimauve du codex
de Paris , & la compofîtion nommée Aurea alexaiu
\ dritia. ••
L'on prépare avec la racine de chardon roland
une coniërve. Cette racine jeune & récente eft
culinaire & aphrcdyfiaque. Sa deflîccation doit fe
faire avec précaution, lorfqu'clle eft compiette,
il faut la tenir renfermée dans des boîtes, fans
quoi elle fe carie aifément 8c les vers en font
leur pat-ure.
(W illemet. )
C hardon roland maritime ou Panicaut
DE MER, ( Pharmacie. )
Eryngium maritimum.
11 croît fur les rivages fablon.eux de la mer.
Il pofféde les mêmes propriétés» que le précé-.
dent. Rondelet prétend que l'ufage de fa racine
eft falutaire dans les affections de. la matrice ,
pour excitera l'aéte vénérien , & hâter la conception
j il eft en ufage à Paris fuivaat le difpenr
faire de- cette capitale. .
■ C W illemet.)
C hardon roland fétide d'A mérique,
( Pkarm. ) -
Eryngium foetidum.
Cette efpècê exotique fe trouve en Virginie ,
dans la Jamaïque, au Mexique, à Surinam, Elle
eft antihyfterique , aléxipharmaque ; contre le
venin des. ferpens & les1 fièvres.
( Willemet.)
C hardon oursin ou Boulette. (Pharmac.)
Echinops fphi.rocephalus.
Echinopus major, t. 463.
Ce chardon commun en Italie & en Autriche,
s’eft naturalifé dans le jardin botanique deNanci.
L'afpeét de fes têtes rondes fleuries fonfagiréa-
bles. Il eft vivace. On dit qu'il eft apéritif\
fudorifique, antipleurétique , contre les graviers,
les rhumatifmes & les maux de dents.
(W illemet. )
C hardon laiteux.
Centaurea galattites.O
Carduus ga'laftites , t. 441.
Cette efpèce fe trouve communément dans les
contrées chaudes. Sa racine eft renommeedans,
certaines contrées , pour faire expulfer les fables
des reins, c o n t r e l'hémoptifie, les maux d eftomac
8c de dents ; fa femence eft bonne contre les
fpafmes & convul'fions.
(W illemet. )
CHARME (Pharmpcie ).
Carpinus hcllula.
Carpinus t. 583.
Arbre foreftier commun en Europe 8c dans le
Canada, d’un excellent ufage pour brûler , 1e plus
propre à former des paliffades, auxquelles on
a donné fe nom de charmilles. ’
Quoique les parties du charme ne foient pas
officinales , nous indiquerons fucceflivement ce
que les auteurs difentde leurs vertus. Les feuilles,
les chatons & les racines font aftringens , an-
tiépi.leptiques , contre la colique & la diffenterie.
L'écorce du bois teint en jaune. Ce bois fert
à divers ouvrages économiques & méchaniques.
(W illemet)..
CHARPIE: (emplâtre de) ( Pharmacie'). La
charpie ou comme quelques-uns l'écrivent mal
à-propos , le charpi, eft un amas de. filamens
puis ou moins longs tirés d'un linge doux, a
demi-ufé, & qui fert principalement à former
des plumaceaux pour panfer les plaies, les ulcères
5 les recouvrir mollement , garantir leur
furface du cornac! de l'atmofphère, 8c abforber
peu-à-pea les humeurs qui s'en féparent 5 tous
ces effets dépendent entièrement de la difpofi-
tion mécanique de la charpie , de fon tiffu mou,
fpongieux , bibule; cependant on lui a fuppofé
des propriétés particulières , on n'a pas craint
de la faire entrer dans la Compofition d'un emplâtre
fameux dont les pharmacopées même mo-.
dernes ont groftî leur recueil & vanté les vertus
pour la guérifon des plaies & des ulcère^
Cet emplâtre de charpie -dont Bauderon attribue
l’invention à Nicolas Ramhaud chirurgien à
Fontenay étoit préparé avec huit onces de char- ,
pie que l'on faifoit bouillir dans trois livres d’huile
d’olives 8c une livre d'eau. LqrfqueA'eau étoit
évaporée , oh paffoit l'huile avec expreflion , &
alors on y ajoutoit de l'oxide de plomb blanc,-
de la cire & de i’oliban quelques uns encore
y ajoutoient de là poix noire , de l’aloës, de la
mirrhë.,v
* Nous n'avons fait mention de cette compofition
ridicule, que parce qu’elle fe trouvoit indiquée
dans les premières éditions de l'encyclopédie
, parce qu'elle eft encore répétée dans des
pharmacopées modernes, enfin parce qu'elle fait
connoître les progrès de l'art 8c l’abus des com-
pofitions dont .pendant fi long-temps on a fur-
chargé la pharmacie.
( C haussier). ■
CHATAIGNE D’EAÙ ouTRIBULE AQUATIQUE
( Pharmacie).
prapa natans.
T ri hui us aquaticus , C. B. 104*
Cette plante nage fur l'eau des étangs , des
rivières & des lacs. Son fruit fe vend à Venife
fous le nom de noix des Jefuites. II eft nour,-
1 riftant & alimentaire. Il eft regardé en rr. :ïne
comme aftfiagent, réfolutif, raffraichiffani, vulnéraire
faxifrage ; contre le cours de ventre ,
les hémorragies, les inflammations de la bouche;
à l'extérieur il eft réfolutif, anodin, ophtalmique’,
tempérant. 11 entre dansl'onguent d’A grippa;
fadécoétion çhaffe, dit-on , les puces. Les feuilles
de cette plante font un excellent fourrage pour
les chevaux. Les Japonois mangent fa racine 8c
l'affai/onnetH de différentes manières. Lirchmayer
a publié une differtation fur la châtaigne aquatique.
( W illemet. )
•CHATAIGNIER. ( Pharmacie).
F a gus. cafianea.
Caflanea. Cam. Epit. 118.
Le châtaignier eft un arbre foreftier , qui aime
les contrées auftrales. Dans les fiècîes derniers,
il étoit commun en Lorraine , mais l’hiver de
1709 en detruifît entièrement l'ëfpèce. II fournit
par le moyen de la greffe le marronier franc.
Son fruit, la châtaigne eft aftringente , incras-
fante , aphrodyfiaque , nourriftante, contre les
crachemens de fang., la diarrhée ; un topique
préparé avec la farine de châtaigne diffspe les
tumeurs des mammelles ; torréfiée & fourni fe
à la décôètion, elle peut fuppléer le café ; l’huile
de châtaigne eft bonne contre les écorchures :
elle teint le cuir en rouge. L'écorce de ce fruit
guérit les fleurs blanches. En fai Tant épaiflir le
fuc des vieux châtaigniers , l'on obtient une encre
naturelle. Il n'eft point d’arbre fufceptible
d'une longévité auflï étendue que le châtaignier.
Bradley en cite un qui a vêtu mille ans ; Ton
bois fert aux ouvrages de menuilérie & aux
tonneliers. Le très-eftimable M. Parnfëntier a
compofé un excellent ouvrage fur cet arbre 8c
fèn fruit.
( W illemet).
CHAUD , ( Pharmacie. ) Suivant l’acception
générale on entend par chaud un corps qui a