
jour avec plus de fuite Sz de füccës ou'ili ne
■■ 1 ônt encore fait jufouici & qu’ils répandront un
jour nouveau fur quelques phénomènes qui font
peu connus. Voye? les mots C arbone , Alcalis
j Métaux , & Garbure de Fer, )
C arbure de F hr. Le carbure de fcrçnxi fui van t
la nomenclature expo fée ci-defïus eft une combinai
fon lïrnpie de carbone Sc de fer J a
porté les noms déminé dé plomb i crayon noir.,-
potqlot & plombagine.' C’eft une fubftançe exploitée
&: .employée dans les arts bien avant, q.ue
la chimie ait'prononcé fur fa c tu r e . On iVavoit
autrefois 'aucune idée de fà çompofîtion ; une
reflTembJànce'apparente avec l@Tfuïfü*e'de plomb
ou la galène l’avoit tait' nommer mine de plomb ;
fon coup d oeil gras & la douceur comme hui'eufe
de fort tiflii 1 a voient1 fait ranger parmi lès argiles
ou les ftéatjtes par piufieurs, auteurs/
Pott de IJfte ont commencé rh:noîre exaète
de ce produit de là nature., èn détrtufimt parleurs
recherchés les erreurs commifes jufqiyà ëqx par
les natüraliftes. Scéele eft le premier 'cftiijufie qui !
ait fait des expériences décifiéës'fûr la nature de
ce corps ; Pelletier les a ' "énfuite : répétées '8?
• variées dé, manière? en*aiTurer firreLuttatVCeft
d'après ces deux chinLftes fur-tout que j’ai traite ■
du carbure de; fer dans ' mes* éléraenV :Qe ' chimie^
Je donnerai L ’aboycfiçi 'ce. que ; ’eh ait dit'dans
l'ouvragé qüëyë crtC; rnai^comme ;çë' d.îéttqjt-
nâire doit cbn't'è'nir une lu(foife'..èjt'?étë dé la'
fciénce chïWiqtie'. & des g.rbgrès!quf èïfè, .â faits
à différentes ’évoqués , |®o&WaJPr lJ,ex|dféTu'ç-
cin# auquel leJftan d e ‘mes elémens deÿoit me
borner,celui des réchefches de Pott Sédede Lille,
les analyfçs ëxades’de Sçhéele & de P e l le t ie r&
j*y jcointirai en faciliter
rinçelhgërtce, fur-tout à,ert perfi?#ibnnër
parla fuite pJufieufs' parties’ encore Un peu cb-
feures ou incertaines'.
$. I. Propriétés chimiques conjlatées du carbure de I
... - fer.'
Le carbure de fer natif, diftingué avant cette
dernière dénomination par. celle de plombagine, a
été:long-tems confondu avec la molybdène , mine
d’un métal ' caftant acidifiable , - qui porte ;
aujourd’hui ce nom..’( Voye^ molybdène.) Pott
eft le premier'qui ait prouvé que l’une & l’autre
de ces fnbftances ne contient point de plomb ,. :
comme on l’avoitcru anciennement. Les noms
que la molybdène & la plomb<igjne.siV(ûent- veçus ,
étoient très-propres à perpétuer ces erreurs! On
les nommditl’ané & l ’autre & indiftinftement mine
de plomb , crayon d’Angleterre p plomb de mer , I
cérufe noire , mica dés. peintres , crayon de plomb.,
fauffe galène 3 talc.3 blende 3 potelot. J
Le carbure de fer natif ( nom que nouk avons
fubftitue a celui de plombagine , & qui exprime la
nature de ce compofe ) exille dans les montagnes ,
fouvent entre des lits de: quartz , de feld-fpath,
d argile ou de craie ,- fous la; forme de morceaux
arrondis irréguliers, ou de rognons de différentes
grofleurs , dont les plus -volumineux pèfènt^ depuis
huit jufqu’à dix '& onze livras > il y en a a-u(fi
de difféminés eu fragm'ens beaucoup plus petits ,
& quelquefois même en couches ou en lits. T es
habitans de BJeoux ,■ hameau fitué.près de. Curban
dans la haute Provence exploitent du carbure de
fer, natif, ou.de la plombagine qui fe .trouve en ,
couches, de quatre pieds d’épaifCeur entre.deux
lits d’argUéf.; .cette matière ■ fe>,v..èhd à Mgrfe.i'îé..
M- de b Peyroufe' compte: le carbure de; fir dans
les njiuéraux. des Pyrénées ; o.n en; trouve Jen,
Efpagne & en Allemagne ; il y en,'a une mine,
fort abondante dans le duché de Cumberland; en
Angleterre ; on en fabrique, des gravons fort
; eftimés. L’Amérique feptëntnopatè '8$'.|ie Cap tic.
bpnu&Eipéraijc'e .en.. Fpur.n:ffcnt aulia quelques
| échantillons. Qn a trouvé depuis quelque, tenis de,
plombagine cryftaliifée en oGlaëtires. é,
Le.çs4 $p-<? dé fer.eft luifant & d’un bien noirâtre;
j il, ell.gras au toucher & préEnte une' caftére
; tuberculeufe, tandis qm. \e molybiène a une cafitir.e
■ c faqûalité onèluevife:.^ favo.neufç l’avojt.
\ regarder comme une efpè,ce d argile .impure,
par, quelques naturali-ftes. il tache lés mains, &
; » t le papier-une trace: noirâtreâque tout fe
< monde.oonnoit dans le crayon noir, .
’Le Carbure de fer n’éprouve aucune-altération
par la chaleur dans des vaifteaux fermés. Pelletier
; qui a fait des recherches, fur cette fubftançe 3
| ^paes Schéele., & qui; n’a obtenu aucun réfultat.
i , en a ex.ppfé jlpo grains, dans, un creufet
; de. .porqeîai-ne bien bouché, au feu de. la manufâc-
| turè. de; Sèves ; ce, minéral, n’a perdu que io grains.
Mais lorfqu’on le chauffe avec le contaét de l’air
il brûle & s’oxide fans lailfer prefque de réftdu.
* Quift , ;;Ga hn & Hielm avoient obfervé que
| ioq grains traités;'ainfi dan§ une .capft)le fous la.
moufle , ;ne laiffoient que dix grains d’oxide fer-.'
. ruginüux. Cette oxidation eft une coinbiiftion^
lente .& très-difficile i opérer ; elle ne rèuflit pas;.,
dans un creufet ordinaire , mais il fa ut pour cela
; expofer une couche mince de carbure de fer dans u»
vaiffeau plat à-l’aètion-d’un: grand feu, & en
renouvellét fouvent lés furfaçes..
Lé carbonate de fer expofé à l ’air en couches
minces & plus ou moins chauffé , comme il l’eft
fur les tuyaux depoëîe , les plaquës- de cheminées,
brûlé lentement , perd-fon brillant, noircit d’abord
, & prend enfirite tme couleur brune ou
rouge qui eft due au fer oxidé.
L’eau & les fubftances terreufes n*ont aucune
aébion fur le carbure de fer. Les alcalis ont une J
grande aélion fur cette fubftanre. Si l’on chauffe
dans une, jcornue avec l’appareil pneumato-chi-
mique une partie de carbure de . fer avec deux
parties d’alcali fixe caultique fec ou de pifce a
cautère , la.petite quantité d’eau contenue da.ns-Je
fel fuffit pour favorifer la cômbuftion de cette
fubftançe ; on obtient du-gaz .hydrogène carboné^
l ’alcali fe trouve chargé d’acide carboniqUe j, &r il
ne refte pref.jue rien du carbure de fer. Cette- expérience
, ai m fi que la détonation avec Je nure
dont il fera queftion plus bas-, ont fait penfer à
Schéele que cette madère eft une.efpèce de foufre.
formé d’acide aérien ou carbonique , .& de phio-
giftique. Gëtte théorie fera drfeutée-, lorfqqe
nous aurons examiné les autres‘ phénomènes que
préfeiite ce corps, combuftible avec les acides
les fels neutres.
L’acide Luifutique n’a. aucune aof/on fur Je
. carbure dt fer- 3 fuivant Schéele. Telleejer a. obfervé
que: LOÛ grains' de.cette!fub fta n ce:-8c 4 onces
d’acide fulfuriquë concentré ,, digérés à froid
péndant plutteurs .mois., ont donné à cet at:i derme
couleur- yertey,&- là; propriété de fè çong'e1er à un
très Léger degré de froid. Riftillé fur le^ '.r bu re de
for, cet aeide p «fie à l’état.fulfur.eux , en brûlaiit
une partie:-.c!e; cette fubftançe- 1
L ’acide nk«sqsiè.ne,:l’aitèré’çik-aucune manière.'.
L’acide muriatique en dilfout f alumine 8-r Içfer ,
& fert à la purifier , fuivant Derthollr-t. Pellètîer
a employé Je meme procédé- pour avoir du carbure
de fer pur.; Quant à l’alumine .que l’acide muria-
tique.cnlève au "carbure de fe r , Schéele remarque
qûê-celle qu’il.en a {ëpar-ëe dans fon analyfe , ap-
‘partènoît au creufet dans lequel il l ’avoit traitée
* auparavant. /
Le- carbure de fer fondu avec quatre parties de
fulfate de pot.sflc ou de, fulfate. de -foude K bonne
des fulfures alcalins, & eft entièrement décompôfé.
Le nitre détonne? l’aide de cette fubftançe ; il
faut dix parties de ce fel pour en brûler eomplétte-
ment ,une partie. L’alcali fixe qui refte après cette
opération , fait une vive effervefc,ençe, avec les
acides,- & Ce rrouyè mélé d’une petite quantité
d ’oxide de fer Le même effet a lieu avec le nitrate
de foude & avec le nitrate ammoniacal. Pelletier
a obfervé que.dans cette dernière opération
l’arhmoniaque fe dégage combiné avec une portion
d’acide carbonique.
Le carbure de fer n’ agit point fur le muriate de
potaffe ni fur le muriate de fonde.
: Quand on le diftilie avec le muriate ammoniacal,
il donne des fleurs, ammoniacales, in art i ale s.
Chauffé- avec du foufre dans une cornue , le
foufre fe fulalime feul & fans altérer en aucune
manière le carbure de fer.
Tous ces faits prouvent que cette fubftançe
n’eft point une terre ni une mine de -plomb,
comme on J’avoir cru ; mais, quant à la théorie de
Sciié<;le _.qai la regarde comme-une combinaifon
d’acide ■ dirbdnique;& de .phiogiftique , elle ne
peut pas être admile ; ,i°. parce que ce chimiite
p’a point, déterminé exactement la quantité de cët
açidè qu’il en a obtenu ; i° parce qu’il n’a pas pu-
faire artificiellement de la plombagine, en combinant
de i-’aci de carbonique -, a vec: une matière
combuftible^ ÎJ’aillcurs / les deux fubftances avec
lc-lquelles Schéele a' changé, le, carbure de fer en
acide, .carbonique-.,. opèrent;ce changement c n
fourniiTànt de l’air vital qui fe combine avec la
matière iiiflifnmable.de , cette fubftançe & qui.
donne, p.aiifance à cet acide par la fixation d-a,
foxigène’ ; car telle eft la, manière dont l’acide
nitrlqué . convertit le tungftèoe., J ’arfeni.c & le
fucreen acides. Quant à J alcali fixe; cauftique qui
chanrè auffi le carbure de fer en acide car bp-
niqué , c’elf manifeftement en raifon de l’eau, que
cet alcali contient toujours , & ..qui, brûle la;
matière combuftible, comme elle fait le fer & le,
zinc ; cette cpinion.eft confirmée par le gaz hydrogène
que Ton obtient pendant l’action récb
proque de l’alcali & du carbure de fer. On pourroit
la confirmer encore. davantage , en. faifant pafl'er
de l’ eau en vapeurs à travers cette fubftançe,
rougie dans un tube de cuivre ou de porcelaine1,
comme on le Lait pour le fer & pour le zinc.
Quoique cette expérience n’ait point encore été
faite , je. crois pouvoir avancer que tout le carbure
de fer fera détruit & converti .en acide carbonique
, & que Je produit de cette opération
fera du gaz hydrogène carboné., mélé d’une
grande quantité de gaz acide' carbonique. Il pa~,
roïtroit donc naturel d’en conclure que l’acide
carbonique, eft un compofé de. plombagine &
d’oxigène ; mais comme nous favo'ns par beau--
coup d’autres expériences , que l’on ne peut»
former cet acide qü’en combinant le carbone
avec l’oxigene , il en réfulte que la plombagine-
contient beaucoup de carbone & quelle eft même
prefqu’entièrement formée par _ce corps combuftible.
Quelques traits yaüemblés ici fur les
propriétés du charbon comparées à celles, du
carbure de fer 3 confirmeront cette affertion.
Le charbon de plufieurs matières végétales eft
brillant &c a un alpeél métallique comme le carbure,
de fer ; il tache les mains & lailfe des traces
fur le papier comme cette matière , & fon tiffii
eft grenu &r caftant comme le lien. Les charbons
les plus brillans, comme ceux de quelques fub-
ftanees animales , font auffi difficiles à brûler que
le çarbwe de fer , qui demande beaucoup d’aglta^
tion, une grande chaleur d & un'conta# de l 'air