
les lï Gères tfiatécagéufes des bois par Tes jolies
fleurs bleues? on peyt l'élever au Nord.,
Bonté j médecin à Coutances, rapporte dans la
douzième feuille delà gazette falutairedeiyôi ,
que dans 1 automne de 1760 ,.les fièvres, intermittentes
écant communes dans quelques paroiffes
voifines de la mer, quelques pauvres payfans fe
T°nc fervis de la cardinale de marais a titre de
remèdes foit par meprife,en la confondant avec la
petite centaurée, avec laquelle elle a quelques
rapports, & parce qu'elle croît dans les mêmes
lieux y foit par le befoinqui enhardit Couvent à
des épreuves dangereufes. La plupart ont em-
P)®ye tiges & les feuilles infüfées dans le
cidre. Cette infufion1 a procuré à tous des vomi
fiemens& beaucoup d'évacuations parles telles,
qui a la vérité, ont emporté la fièvre ; mais un
grand nombre, continue Bonté, ont paya, cher
l ’ufage téméraire de ce médicament, en éprouvant
des douleurs cruelles, des coliques , des
teiperpurgations, des anxiétés, des fpafmes même,
des c#n vu liions. Le laie > les huileux , les lave-
mens mucîlagineux & anodins , la thériaque, ont
calmé ces accidens ,* les pernicieux effets dont
nous venons de fairé mention , doivent - ils donc
proferire entièrement cette plante de Tufage médicinal
1 c’eft la réflexion de Bonté , ne feroit il
pas potfible d'eles réprimer , foit en diminuant la
dofe , foit en corrigeant fon acrimonie d'un peu
de mélange, ou par des inf»fions dans.des liqueurs
plus appropriées ? Des expériences faites
par des mains excercées , poiirroient conduire à
enrichir la médecine d'un remède purgatif & fébrifuge
, qui auroit des avantages réels , & pourr
i t devenir dans la fui té utile à la fociété & au
progrès de la matière médicale indigène.
(W illemet,)
CARDON D'ESPAGNE , ( pharm, )
Çynara cardunculus.
Çardones. Çaflalp. 516.
Plante potagère qui fert fouvent à nous alimenter.
La fleura la vertu de faire coaguler le
lait. Il faut pour cela la faire fécher à l'ombre , 6c
on en met une pincée plus ou moins , fuivant la
quantité de lait ? fa racine eft diurétique y apé-
ritive & contre la gonorrhée.
La culture du card,qne a b:foin de l’art du.
dinier.
( Willemet. )
i a*r
C A Z E T T I, (phprm, )
Guilarcdina bondus. .
Çé végétal du Malabar eft , dit-on, le fpécrV
fîque des hernies , foit qu'on boiv^ la déco&ion
de fa racine & de l'écorce de fes tiges, foit qu’on
avale fes feuilles pilées dans le lait aigre, foit
qu'on applique les mêmes feuilles fur la defeente*
‘ La poudre des graines du cazetti eft employée
par les Indiens pour fortifier Teftomac , appaifer'
les coliques , contre la pierre & dans toutes les
maladies endémiques.
(W illemet. )
CARLINE on CAMELEON BLANC, {pharm.)
Çarllna acaulis.
Chamalcon albus. Chuf. hift. 2. iy?.
C'eft une plante fans tiges , vivace , qui aime
les endroits montagneux. Sa racine eft d’ufage en
médecine ,T1 faut la recueillir au printems, la’
conferver dans un lieu fc c , fans cela elle fe carie
& fe gâte facilement. 11 faut la choifir longue ,
de la grofifeur du doigt , d’ une couleur roùflfâtre
en dehors , blanchâtre on jaunâtre en dedans ,
d’une odeur Un peu aromatique; Sa faveur eft légèrement
acre & amère. C'eft un excellent fudori-
i fique & alexipharmaque, antihyftérique, apéritif
emmenagogue; Elle produit de bons effets
dans les fièvres malignes, exanthématewfes ? elle.
recommandée par quelques auteurs comme
fpécifique dans les tremblemens des membres oc-
calîonnés par les mercuriaux./On la fait prendre
en poudre depuis demi-fcrtipulo jufqu'à demi-
gros en décoCtion 8e en infufion dans de l’eau ou
du vin , depuis un gros jufqu'à deux j on l'emploie
-extérieurement dans les décodions vulnéraires.
Elle entre dans l'orviètan , FeîTence carmi-
native de We4e^u^ Tèflence àlexipharniaqué de
; Sthal, le vinaigre thériacal.
Là racine de carline étoit éminemment efti-
mée des anciens. Etmuller rapporte que nos fu-
blîmes & crédules anciens philosophes ferutateurs
de la magie 3 réconnoiffoiént à cette racine des
vertus & magnétiques. Ils la faifoient porter en
amulette.
Le difqvie charnu ou le réceptacle des fleurs de
cette plante > peut fe manger comme les arti-
chauds.
(W illemet)
* C arline vulgaire ou caméléon noiP
( pliarm . )
Carlina vulgaris,
Atractylis mitior. flachs. hifi. HT.
Cette plante de la grande famille épineufe des
catduacées,eft pluscommune que la précédente?
elle fe trouve dans lès endroits montagneux de
toute l’Europe. L’on attribue à fa racine les
mêmes
mêmes propriétés qu’à l’autre .carline ? on la dit j
encore fpécifique .contre le foda du fer chaud.
Diofcoride & Galien preferivoient fon infufion |
dans du vin, pour faire mourir les vers plats, &
pour évacuer les eaux des hydropiques.
La carline eft ainfi appellée, parce que les anciens
croyoient qu’elle avoit été indiquée par un
ange à Charlemagne , comme un médicament
certain pour chaffer la pefte de ion armée. .
'■■1 ( Willemet. )
CARMANTINE A CROCHET. (Pharm.)
Jujlicia Ecbolium aihatoàa flore reflexo.
Burmi Zeyl. "je. tome 4.
C ’eft un petit arbriiïeau rameux qui croît naturellement
au Malabar , dans Tiie de Ceyian.
La decoCtion des feuilles &: de la racine convient
dans le calcul, la dylurie , les douleurs
néphrétiques.
(W illemet.)
C a rMANTÏNE PECTORALE. ( Pharm. )
Jujlicia pectoralis. .
C’eft une plante droite , glabre, qui fe trouve?
à Saint-Domingue & a la Martinique. Elle eft
vulnéraire , réfolutive ; on en fait un firop vanté
pour les maladies de poitrine.
( W illemet. ) '
CARMANTINE TUBULEUSE. ( Pharm. )
Jujlicia_ nafluta.
Plante indienne , amère , qui croît dans l’îlé
de'Java & dans le ’Malabar. On en hoir l'infufion,
&r oir applique le marc fur les monures empoi-
fonnées Ôc venirneufes.
(W illemet.)
CARMANTINE VIPÉRINE. (Pharm. J
Jujlicia echioid.es' lyflimachii virginiana accedens
somm.
Plante du Malabar , dont les feuilles pilées font
un contrepoifon , qui s’applique extérieurement
fur les mor(lires des chiens enragés'. Son fuc
" fe boit comme un fpécifique dans les fièvres
froides.
(W illemet. )
CARMIN. ( Pharm. ) Charmante & précieufe
couleur rouge très-éclatante , employée par les
peintres , & pour rélevéf l’éclat du teint de nos.
femmes. Je vais donner plufieurs procédés pour-
©btenir du carmin.
Çii imje . Tome III.
Carmin fin de Duval de Paris.
Faites d’abord bouillir dans deux pintes, me-
furè de Paris , d’eau de rivière clarifiée, un
gros de foude d’Alicante véritable, pilée ' &
tamifée, que vous réduirez à-peu-près à la
moitié ; retirez le poêlon du feu , après l’ avoir
un peu lai fie en repos, filtrez cette leflive par
le papier ? mettez alors fur le feu de bois un
chaudron dé. cuivre net avec 15 à 16 pintes
d'eau de rivière bien claire ? quand l’eau fera
fort chaude,. tirez-en avec un petit poêlon, &
verfez-la fur une demi-once de^ cinabre artificiel
réduit en poudre très-fine ? & après l’ avoir agirée
dans un mortier avec le pilon , & l’avoir laififé
répofer le quart d’une minute, verfez cette eau
imprégnée de la couleur rouge dans votre chau-
deron qui eft . fur le feu, par une douce incli-
naifon. Vous retrouverez encore du cinabre au
fond, rebroyez-lé encore un peu, verfe7*y un
autre poêlon de la même eau chaude, & après
l’avoir agité, jettez le tout dans votre chaude-
ron d’eau , avec- laquelle vous rincerez encore
votre mortier, qui doit être de bronze ou de
cuivre. Pour lors, vous attendrez que \otre
eau bouille ? fitôt que cela arrivera , jettez-.y
la kfiive & huit onces de cochenille meftéque,
grofiiérement pilée, dans laquelle vous aurez
mêlé un gros de chouan ( 1 ) non pilé. Gomme
la cochenille monte d’abord, ayez d’une main
un poêlon d’eau froide,.& de l’autremne brofie
à long manche, comme celles des peintres
barbouilleurs , avec laquelle vous 'fe.poufierez la
cochenille au fond, & nétoyerez les bords ou
parois du chauderon, contre lefquels la cochenille
s’ attache facilement, s’y cuit & s’y noircît,
i Si malgré l’agitation de votre brofie , vous voyez
que l’eau veut furmonrer & s’enfuir , jettez-
i y promptement un peu d’eau froide , qui précipitera
la bouillante :.aihfi , lorfque la coche-
niile a une fois jette fa prèm ère fureur, la teinture
ne monte plus qu'à un fi-.u très-violent ?
enfin, faites attent.on que la cochenille doit
bouillir précifement une demi-heure , à compter
du moment qu’elle a été mife dans l’eau 5 ce
quelle, cuiroit de plus ne ferviroit qu’à faire
foncer votre carmin | ce qui eft un défaut. Au
^bout d’une demi-heure jufte , retirez votre chau-
der m du. feu, expofez-le fur un treteau ou
-chafiis quarté y monté Tut-'quatre pieds ; fitoc
qu’il eft pofé, jettez-y promptement'trois gros
■ & demi d’alun de Rome, en poudre fine, en
la faupoüdrant& remuant toute la teinture le
‘quart d’une minute ou un feul tour , avec la
broffe , en nettoyant les parois fans aller trop
au fond > pofez alors un autre chauderon ou un pot
bien net, à terre , directement au-defîous de
votre chauderon à carmin, & au bout de 4
'à 5 minutes , tirez toute votre teinture rouge
( avec un fiphon ou pompe de verre , à travers