
mucilage qui devient du vinaigre par la fermentation
} l’analyfe de celle des oifcaux ou de la
petite quantité de liqueur qui en tient lieu
dans ces animaux , 8c qui , fans réfer voir & fans
canal urinait.s, fort chez-eux en mêmétems &
par la même voie que leurs excrémens, donnera
des réfultats très-importans,, 8c qu'on n'a pas encore
foupçonnés. La lîngulière propriété, exclu-
five à l'homme j de contenir tm acide Toi ble ,
peu difiblubie 8c très-criftallifuble , qui fiprne le
calcul de la veffie , la plus lîngulière propriété
encore de ne fe trouver que dans l'urine , ik de
ne fe montrer ablolument dans aucune autre humeur
3 doit attirer toute l'attention, des chimistes
3 ils doivent rechercher fi .cette matière .extraordinaire
fe forme uniquement dans les reins 3
quelle eltfa compofîtion intime 3 fi îkm peut parvenir
à en empêcher la concrétion fpontanée ,
s'il eft permis d'efpérer la découverte de véritables
lithont iptiques , quels rapports exiftent
entre la matière lithique du calcul véfical humain
8c les autres fubftances animales ; quelle eft
la caufe qui. empêche la formation de cet acide
dans l’urine des animaux quadrupèdes, ainfi que
la préfence des pholphau-si fi abondais dans
l'urine humaine j pourquoi les concrétions véfî-
caies de ce$; animaux font formées de carbonate
de chaux 3 tandis que celles que l'on trouve dans
leurs inteftins , font du phofphate calcaire 8c
magnéfiën, dans le cheval furtout. Il n'y a pas
une de ces recherches qui ne promette les plus
grands avantages à la phyfiologie & à la médecine.
Ils feront encore bien p’us étendus lorsqu'on
appliquera^ les mêmes recherches aux urines
morbifiques & diverfes des crifes dans les maladies
aiguës y de l’iétèie s des fièvres bilieufes ,
des affrétions véfic.ales , des affeétions fpafmo-
diques 8c nerveufes, des diveiies efpèces de dia-
bères. Ces fujets de travaux font immenfes s &
c'eft pour les exécuter qu’il k-roit fi important
d’établr dans les hôpitaux une falle 8c un laboratoire
à portée , uniquement deftinés à les fui-
vre avec tour le foin 8c tout le détail qu'ils exigent.
Il y a quinze ans que je demande un pareil
établiffement,. 8c l’on n'a rien fait encore enad-
miniflration pour remplir des vu s auffi utiles
comme auffi preffantes. Cela vient fans doute de
l’indifférence avec laquelle ia plupart des médecins
voient encore les progrès de :ia chimie 8c
fon application .à l'art de guérir 5 il eft cependant
impofiible que cette indifférence, fubfifte encore
long-tems, 8c la génération qui s’élève pour cet
art 3 obtiendra fans doute ce que celle qui l’a
précédée n’aura pas cru devoir même folli cirer,
parce qu’ elle n’en fentoit pas encore toute l’importance.
Sr les humeurs des animaux demandent toutes
les recherches dont on vient de tracer rapidement
une légère efquiffe, il n’en faudra pas
moins pour connoître leurs d’verfes parties fo-
lides 3 pour les bien comparer , pour diftingucr
leurs di fie cens caractères de compofition 3 pour
déterminer par-là leur formation, kur nutrition,
foit comme incrément, foit comme réparation
, pour s'élever peut-être même julqu’à l’intelligence
plus paifaite des fondions différentes
qu'elles rempliffent, 8c de la manière dont elles
y font appropriées par la nature. Ce qu’on a fait
fur cette portion de la chimie animale , annonce
tout ce qu’on peut faire déformais , fi l'on fe
livre avec ardeur aux travaux néceffaires pour y
porter les nouvelles lumières qu’on doit delïrer
d'acquérir. Il ne fuffit pas de favoir que les parties
blanches 8c molles , telles que la peau , les
aponevrofes, les tendons , les ligamens , les
membranes, toutes indiffolubles dans l’eau froide,
Ôc diffolubles dans l’eau bouillante , font formées
de matière gelatineufe} que les parenchymes des
vilcères ne font pas toujours d'une nature cor-
refpondante ni avec les parties blanches, ni en-
tr’eux J que le tiffu mufculairefi bien cara&é-
rifé par fa propriété irritable 8c contractile, ne
J’eft pas moins par fa nature fibreufe , indiffo-
lublë ;dans l’eau, 8c difiblubie dans les acides
foibles 3 que les os font compofés de phofphate
de chaux dépofé fur un tiffu membranofo-géia*
tineux 5 8c qu’ainfi l’on peut admettre quat-.e
clafles ou genres de matières animales folides,
bien diftindés les unes des autres, (avoir : les
organes ge atinafo - membraneux , les organes
fibrino-mufcula res , les organes mixtes parc n-
chymateux ou vifcéraux , 8c les phofphoreo-calcaires
ou offeux. 11 faut aller beaucoup plus
loin dans ce genre | d'analyfe , déterminer avec
prétifion en quoi tous les organes blancs , d f-
férens les uns des autres par leur tiffu, leur foli-
dité , leur élafticité, leur couleur, &c. different
réijkment dans leur rature intime 5 fi cela eft dû
à une plus- ou moins grande quantité d’albumine
ou de fibrine, pu de toutes les deux à la fois
combinées à la gélatine. Il faut furtout analyfer
en détail, 8c avec le plus grand foin , les tiffus
parenchymateux de chaque vifcèrè glanduleux,
ou vafeukire,, ou véficulaire ,ou charnu, du ce rveau,
du cerveet, de la moelle allongée, des
nerfs 8c de leur enveloppe , du poumon , du
coeur, des parojs des vaiffeaux fanguins , du foie,
du pancréas , des reins. Ce travail fournira des
réfuitats auxquels on ne s’attend pas , furtout
lorfqu’on comparera foigneufement les phénomènes
chimiques avec les propriétés 8c les fonctions
de chacun de ces vîfcères. La comparaifon
chimique exaCte des mufoles dans les différens
animaux, furtout dans ceux à grande refpira-
tion 8c à fang chaud , 8c dans ceux à refpi ation
foible 8c à fang froid , dans lés carnivores 8c les
frugivores de chaque orvlre des animaux , dans
les diverfes régions des mêir.cs animaux , comme
les mufcles des extrémités 8c les mulcies viicéraux
de l’eftomac , des inteftins , de la ma- 1
trice , de la veffie, jettera néceffairernent quel-’
que jour fur la nature 8c la 4‘fférençe de l'irri- j
labiÜré. Cette comparaifon devra être pouffée
jufqu’ aux altérations morbifiques que, ces organes
contractiles font lufeept bks d’éprouver, fur-
tout à la fuite de longue^ panilyiîes , des affections
convujfives, 8cç. Quant aux o s , il y aura
ainfi des réfultats importans à tirer pour l'oftépr
g ;nie de l'examen comparatif de ceux de divers |
animaux pris dans différens âges, 8c furtout dans
les foetus 8c les vieillards, confiée! és auffi d ns
l ’état malade., l'exoilofe , la carie j le ra nolbffe- I
ment rachitique. Il faudra joindre à ce premier j
examen celui de toutes les matières plus ou moins j
analogues aux os, ou du moins qui feinbl.ent
tenir le milieu entre ces corps 8c les parties
molles, telles que les cartilages , les poils , les
ongles, la corne, l'écaille, la foie, la laine ,
les plumes, le fanon de baleine , 8cc.
On tire, a encore les plus grands avantages des
obfcrvacions faites dans tous les atteiiers où Ton
travaille les fubftances animales , 8c des manufacturés
où on leur fait fubir quelque changement
3 il exifte à cet égard une foule d’arts inté-
reffans , dont la chimie ne connoît pas tous lés
procédés , n’a p. int apprécié tous les réfultats ,
ni tiré des induCtions pour les' progrès de, la
fcknce, quoiqu’ils en promettent beaucoup. On
n’avoit prefqite pas même commencé- les premières
traces de ces importantes applications, il
y â vingt ans , tandis que le régné végétal chimique
n’en étoit prefque alors qu’une continuelle
férié. Après les cuifines , où :1 le paffe une foule
de phénomènes chimiques relatifs la cuiffon
des viandes 8c à leur changement de goût , d’odeur
, de couleur, de confiftance , le ohimifte
aura mille occafions d’en obferver d’aufiî inté-
reffans 8c, immédiatement utiles aux progrès de
fes connoiffances, dans les fabriques de bleu de
Pruffe, les raffineries de fucre , 8cc. ou l’on emploie
le'fang, les cornes, les ongles > dans les
laiteries , les fromageries, où l’on traite le lait
de mille manières différentes, fuiyant les divers
pays ; dans les atteiiers où l'on fond r l’on purifie
des graiffes , on coule les chandelles , on fabrique
les bougies, on raffine l'huile de poif-
fon , on en fépâre le blanc de baleine j dans ceux
où l’on traite de beaucoup de manières les
peaux, les membranes , lés inteftins, les tenf
dons , pour les deffecher , les convertir en cordes
à boyaux ,les filer, les tanner,, les hongroyer,
les mégir , les corroyer , les chamoifer, les paf-
fer , les chagriner, les réduire en parchemin,
en velin , en retirer diverfes efrèces de colles ;
dans ceux encore où l’on travaille les cheveux ,
les poils , les crins , les plumes , pour les dé-
grailler , les teindre, les tailler , les feutrer , les
tiffer, les ramollir , les durcir > la corne , l’écaille
de tortue , la baleine , pour les étendre,
les tourner-, les polir , les feier , les tailler , les
réduire en lames minces , leur donner routes
fortes de formes , ks fondre 8c l.s changer; en
paie } les écailles'de poiffon , ôc fpécialemenc
d’abletteS , pour en former l’efpèce d’orient def-
tiné à donner le ton 8c la couleur des parles
aux petites boules de verre fouffiées 3 ceux 014
l'on travaille les es , es dents, l'ivoire , pour les
polir , les tailler , les colorer , leur faire prendre
diverfes figures, confi 'ânee , 8cc. ; ceux fi variés
8c fi intéreffans enfin où l’on traite la laiivî
8c la foie pour les fikr , les dégraiffer ou dc-
crafffT, les teindre, en former des tiffus muîti- .
p'iés. Il n’eft pas un de ces atteiiers , une de ces
f^b iques , où le chimifte y en fuivant avec foin
les procédés qui y font pratiqués , es opérations
qu’on y exécure , ainfi que l'immenfe 8c
finguiiére variété de produits qu’on y obtient ,
ne puiffe recueillir une foule d’obfervations im-
j oortantes pour l'avancement delà fcience 8c pour
l ia connoiffauce exaête des matières animales^
j L’induftrie, échauffée par re.fpoir du gain, en
1 modifiant les formes 8c les propri étés de ces ma-
• tières de mille manières différentes , prépare i
» l'obfervateur 8c au philosophe un récolte abon-
j daste de faits nouveaux 8c d’ indu&ions immédia-
{ tement utiles aux progrès des lumières ; ritnn'eft
i à négliger dans ce genre , 8c notre fifcle aura
[ furtout à fe glorifier d’avoir vaincu les anciens
I préjugés, 8c appelé les phyficiens , les gëo-
i mètres , les chimiftes dans les atteiiers pour
! y obferver tous les changemens de forme 8c de
|j nature que les corps y prennent continuellement
i par les procédés des arts.
j §. VIII. Ejfai de Bibliothèque chimique,
II Ce que je me fuis propftfé de donner dans le
’ dernier paragraphe de certe efqu (Te hlftorique de_
' la chimie , ne doit pas être une lifte complette ,
| ni même fort étendue des ouvragés qui ont été
j publiés fur cette fcience , tels qu'ils font raffem-
blés dans l&s grandes bibliothèques , je n’ai eu
l’intention que d’expo fer une lifie abrégée des
principaux auteurs ou écrivains chimiques, de
ceux qui ont plus ou moins marqué dans la carrière
de la chimie par leurs découvertes , par
leur génie , par leur méthode ou par leur ftyle ,
de ceux , en un mot, , dont fa colkdtion , eu
formant une bibliothèque précieufe par le choix,
peut en même terris farisf-ire la curiofité des
nommes qui aiment l’étude , 8c qui veulent approfondir
l'hiftoire de la fcience.
Pour remplir cet obiet, je diviferai tous les
écrivains chimiftes en dix clafks.
La première comprendra c:ux qui ont traité Aa aaa 1