
(Selon de l'eiu , à laquelle ils tiennent manifef-,
(etnentque Ion idée fut la nature de l'acide
mutiaciquer avoir é té ‘déjà nvife en avant, en
l y ' i G , jiar le citoyen" Fourcroy , dans fes cours,
fur les flujdes diadiques , comme le prouvent^
des cahiers rédigés à cette époque par quelques'
.-éleyes qui luivaient.fes,leçons , mais que ce chi-3
.mille ne lavoit préfentéeque comme une hypo-'
■ thèfe , ct>mme> uri "aperçu qui "dévoit engagerdes
chiuiiftes à examiner ce qu'elle pouvoir avoir de
■ iVraifemttlable. Aujourd'hui que; des1 eflàis affez
multipliés ont prouvé qu'aucun fait réel' & bien
conllaté n'appuyoit ce-te idée purement hypothétique,
fou premier auteur continue-à regarder
l'acide muriatique comme entièrement inconnu
encore dans fa compoiition. (r) -o
Tandis qu'ori faifoit de vains - efforts pour dé-;
cqmpofer l'acide muriatique, & que les chi-
miftes nftançois , fondés lur leur i théorie-, en
concluoient que le radical muriatique inconnu
avoit pour l'oxigène l'affinité la plus grande qui
fût poffible, puifqh'on ne pouvoit l'eh féparer,
même^ par le carbone, tandis que par une fuite
du même raifonnement, on avançoit que iï on
trpuvoir quelque jour ce radical muriatique ifolé
dans la nature,.on auroit en lui un -inllrument
propre à" décompofer l'acide carbonique ., dont
on croyoit les principes folidement & fortement
réunis par l’attraélion du carbone & de l'oxi-
gène , puifqu'on s'étoit fervi de cette bâfe , le
carbone, pour enlever l'oxigène à tous les autres
corps eombuftiblés; connus. ,■ tels que le
-foufre,, le phofphore j les métaux & même l’hy-
rdrogène y M. Smithfon. Tennant. ■ chimifle anglais
, déjà très-recomrtiandable par plufieurs découvertes
importantes ■ , & enrr’autresi par celle
de l'acide phofphorique combiné avec le plomb
dans les mines fpathiques de ce métal, lut, au
mois de. mars 1791 , à la fociété royale de: Londres,
un mémoire dans lequel il affüra hvoirdé-
C.ompofé.l'àcide carbonique h, en traitant du marbre,
avec du phofphore. J'ai pris, dit-il un tube
de verre luné avec de l'argille, j’y ai introduit
un petit morceau de phofphore & dn marbré
pulvérifé. L'expérience réuflit même mieux fi le
marbre eft calciné’ en partie , probablement
f 1) Je ne croîs pas qu’on" puiflè atcorder une véritable
confiance & une arttenrîon bien grande 4 une affertidft jetée
enjuin i7 p j dans le monde fa van t , fur kte zinc, <kmné
comme radical .muriacicju,e. Les expériences par leftjuelles
le citoyen Arniet ,, médecin (le l’armée du Nord . croyoit
avoir fair cette décoùvëi t e , font manifcfteirient erronées ,
puifque les produits par lefqtièls il é t r o i t en appuyer l’exac-
ritu.de, &: qu’il donnoit'îçomjne du zinc & du fülfate de
?inc extraies-du mariatg de fcp dc, ayantvéré examjncsipar
les chimifles Bayen &. Pelletier , pnt été reconnus poùF des
mélanges de fulfate d'alummç,, de magnefie, de fer & des
matières chaiboncufts biillantées pgr lé carbone de fer.
Voyez Journal de* mines, brumaire an 4 . p* XIV ,p , ' <9
parce que la partie qui eft réduite en chaut
s unifiant ■ immédiatement avec le phofphore, le
•retient jufqu’à ce qu'il aitagi "fur l’air fixera
l’autre pofti-on non cà.'einée. Lotfque' ces fubf-
tances ont été introduites , le tube diit être
prefqü’entièrement fermé , cependant en lailTant
une petite iffue à l’air qui peut s'en échapper;
on 1 e-xpofe au feu , on le tient rouge pendant
quelques1 minutes il faut le biffer refroidir lentement
avant'de le 1 retirer du feu 8c de le cafter,
Alors il contient une poudre noire qui eft £
charbon, 8cc. Ce charbon ne diffère point de
celui des matières végétales ; il reforme de I
--F'acide carbonique, en lé faifant détonner avec]
le nitre. Cêtté expérience , ajoute M. Tennant,
:prouve; que J e charbon eft une partie conlli-
tuante ! "dé 4'acMe • carbonique , puifqu'on l'en
fépare , & que par cohféquent les expériences
avec lerquellès on a cru combattre cette théorie
n'ont pas été faites avec affez de foin. Voilà
comment il eft rendu compte de cette découverte
dans le J o u r n a l d e p h y f iq u e de juillet 1771.
Dans le cahier de novembre de la même année
eft inféré un antre -mémoire fur le même objet
par M. Georges Pearfon , médecin" & membre
de b fociété royale de Londres, celui-ci a été
lu à b même fociété fuivante, le 24 mai 1791,
c’eft-à-dire, environ iq mois après celui dé M,
Tennant, & les expériences qu’il contient ont
été faites pendant l'automne de 1791, & dans
les cours que fait l'auteur à Londres.
, Après un léger hiftoriqffe des découvertes fur
■ l'a ir fix e , après avoir annoncé la fupériorité de
là théorie françaife relative à là nature des acides
eh général , & furtout cel'e de- Tavoi’-
fiér fur la compofition de l’acide carbonioue,
l'auteur, en rendant compte, de. b découverte
de M- Terinahr, ajôutê'qti'il s’eft élevé'"deTifriu-
•tds ‘filé cetté- décornpofition_/Tès uns- fegaèdant
lé'tha’rbbn’ofetehu comme-provenant "du pholî
phbre , les autres l'attribuant à quelque malpropreté
accidentelle. Il avancé énfuite què dans
l’impoffibilité où il croyoit qu'on étoit de prévoir
ou d’expliquer à p r io r i les effets du phop I
phore fur les divers eompofés terreux 8c alcalin!
dont l'acide carbonique fait partie , il étoit ab-
fofitment nëcelfaire de les déterminer par l'ex-
périencê. Celles qu’il a faites fur cet objet lui
ayant parii propres à jeter du jour fur le jeu de?
affinités, il à cru ‘devoir les Communiquer à la
fociété royale de-Londres , à caufe du grand
intérêt qu’elles avoient d’ailleurs fur l'état pre-
fent de b chimie.’ 11 décrit d'abord l’affion
phofphore lapp'iqüé au carbonate de foude , qu’il
a choifi de préférence à caufe de la grande
quantité d’acide carbonique que ce dernier fel
contient, &: dè la plusfoible affinité qui exifte
entre b foude 8c l’acide carbonique; Un fort
tube de yerre blanc, d’environ un pouce de
diamètre , long de x pieds & demi , îuté juf-
qu*à 9 à 10 pouces de fon extrémité, lui a fervi
pour fon expérience. Il y a introduit 200 grains
de phofphore tranfparent & 800 grains de carbonate
de foude qu’il a bien preffé fur le phof-,
phore ’> le tube, a été courbé , pour que fon
extrémité pût être plongée dans un bain de
mercure pendant l’ opération. La partie chargée
du tube a été chauffée jufqu’à ce qu’elle ait été
tenue rouge pendant vingt minutes v il s’dt dégagé
fur le mercure quelques gouttes d’eau &
deux onces melure 3 d’aif ayant,l ’odeur du phofphore,
Le tube caflé & refroidi 3 on a trouvé
vers le, bas une malfe noire ; peu cohérente 3
pefaht 428 grains , & au-dtflus une fubflance
grife & blanche , partie fondue, partie en poudre
adhérente au verre , du poids de 358 grains.
L’auteur obferve qu'il n’a jamais pu ramaffer ce
qui;étoit contenu dans le tube., à caufe de l*ad-
nérèqce contrariée entre le verre & l ’alcali fondu
j il indique une portion du phofphore fublime
au haut du tube, humedée par l’acide phofphorique
3 & qui s’enflamme par un léger frottement
j il a-retiré par ( le lavage 32,4 grains de
matière bièn noire & très- légèreoccupant une
mefure d’une once & demie d’èau , qui , par :lej
nitre, l’oxide d e , plomb., le fulfure'de, potafl'e
& l'acide phofphorique , a préfenté tous fes ca-
radères du charbon. L’auteur fe livre" eh fui te 3
fur la quantité de l’acide carbonique décompofé ,
à une difcuffioh d’o{ù il.réAlte qu’en prenant lé
carbonate de. foude criftallifé & charge, d’eau
pour le .traiter ^avçc le phofphore \3 bn obtient
du gaz hydrogène phofphoré, & moins d’aciàe
carbonique décompolé , quoique plus' d’acide
phofphorique formé. Le carbonate de potalfe ,
traité par le phofphore, lui a donné un réfultat égal
pour la décompofltion de l’ acide carbonique &
la réparation du carbone. Les carbonates de
chaux , de baryte , de magnéfie & d’alumine
lui ont offert un'réfultat moins fenfible & moins
d’acide carbonique décompofé. M. Pearfon conclut
de fes expériences, que l’affinité entre l’oxi-
gene & le phofphore & entre l’acide phofpho-
fj8u.e & foude, eft fupérieure à celle qui unit
l’oxigène avec le carbone, ainfi que l’acide carbonique
avec la foude. Voici comment il a lui-
meme énoncé le réfultat de fon intéreffant, travail
fur la décompofltion de l’acide carbonique ,
dans une lettre qu’il écrivoit un mois avant ’la
lecture de fon mémoire à la fociété royale de
Londres , à l’un des auteurs des annales de
chimie françaifës.
»Peu t-ê tre avez - vous entendu parler’'des
expériences que je viens dé faire, &, qui confirment
la nouvelle théorie. Je prouve que l-’a-r
eide carbonique eft réellement décompéfe., eil
expofant du carbonate de potafle , de Coudé ,
ûe chaux , de baryte , de magnéfie ou d’alumine^
avec du phofphore, à l’aétion d’un feu affez fort
pour faire rougir le mélangé. Le charbon, après
l’expérience fe trouve libre ou mêlé avec du
phofpliate de potafle , de foude, &e , oü avec
des alcalfs & des terres non décon.pofëés. La
quantité de charbon & d’oxigène que l’on obtient
étant à-peu:près égale à celle de l’acide
carbonique qui difparoit , il ne peut plus rèfter
aucun doî,ite furladéçompofition dé cet acide, &c.
Une autre manière de démontrer la décompo-
fltion de l’acide carbonique dans cette expérience
, eft la différence des réfuitats en combinant
du phofphore avec des carbonates alcalins,
terreux , &c. ou en combinant direéle-
ment le phofphore avec les alcalis & les terres $
dans le fécond cais , on n’obtient point.la plus
légère quantité de charbon. »
Daqs le tems même que M. ,Pear(fon faifoit
fes expériences à Londres, les citoyens Vau-
quelin , Fourcroy, Syjveftre & Brongniart.jeune
s’étoient réunis pour répéter 8c varier l’expérience
de M. Tennant , •& pour o.bféryer. avec...foin les
phénomènes impbrtaris/ qu’elle> ..iéur parbiiïbit
devoir offrir. Iis avQiem;- * <féj;à; ! vu, toüs lès faits
annoncés par M. Pèârfpô/j, doiit jj^‘'ne\cpnn6if-
foiént point le travàiravec' exa6litü4è;, lorsque
la’lettre de ce dernier chimifte, 'dont on a‘;^ap-
porté ci-deflus le paffà^é ‘ fut lue à l’académie
des. fciences i & ce.Fut àîor? que. le citoyen
Fôùfcroÿ Véclàmà pour lui' & pour Tçsj. collègues
cbbpéràteûrs la priofitjé aÇ plufieurs,'faits qu’ils
avoient eu çccaflon d’obferyqç,./ Ôn doit , au
refte , faire remarquer'ici :qpp fi l’on en excepte
la; manière même d’ opérer 1 explication plus
èxaête du jeu des attrapions, l|^chimiftés .fran-
çois n’ônt, rien fait de plus que' M. Pearfon ,
qu’ils ont trouvé abfolument les mêmes phénomènes,
ainfi qu’obtepu les mêmes, ■ ré fui tats •
Quant a leur mode d’opérer, ils fe font fems
d’i n tqbe fpufflé à l’extj:ëmïtë en un cilindre de
8 lignes de diamètre & ' de 6 à 8 pouces de
long, dont la partie étroite portant deux courbures
à angle droit & uné extrémité recourbée
en crochet , pour être reçue facü.emen^fous.une
cloche pleine -d’eau, étoit suffi dilatée en denii-
boule de 4 lignes de diamètre dans lé milieu de
;.fà portipn hprifontaleVIis y .introduifoient ;o grains
de phofphore en petits fràgmens , puis 500 grains
du carbonate qu’ ils Çe propofoient d’examiner,
qui étoit réduit en poudre , par un rube >drbic
ouvert ajouté verticalement à la prem ière courbure
, 8c ils bouçhoient cette tubulure avec un
bouchon de 'liège très-ferré. ‘Cette “ difpofltion
d’appareil qui leur a très-bien, réuffi, & à laquelle
ils ne- fe font arrêtés qu’ap^èé plùfleufs tentatives
infriiPueufës0 av'dit pour bût dè'ne'laifftr
que le moins d’air poffible , & de donner a la
portion dè phofphore fùblihié un efpace pour fe
coridenfet & fe ramaffer fans rifque d’obftruètion