
qu'on- pOurroit réparer fans altérer en rien les
propriétés du gaz. inflammable. Le feul moyen
de parvenir à cette connoifiance très-importante
pour la théorie du gaz , é to it, fuivant l'auteur,
d'amener .tous les gaz inflammables au même
degré'de pureté & de fimplicité fans les décom-
pofer 5 ilrecommandoit la folution de ce problème^!
tous ceux qui s'occuppoient des- propriétés
des gaz j & on a «déjà vu dans la période
précédente une partie des découvertes- qui ont
été faites fur ce point par Lavoifier ; on verra
dans les fui vantes ce qu'on y a ajouté, fur les
diffolutions de différentes matières dans Je - gaz
inflammable pur., & fur les propriétés particulières
qu'elles communiquent à ce gaz.
Le 17 août delà même année, Chauffierlut
à l'académie de Dijon , un mémoire fur quelques
propriétés de l'air inflammable , dans lequel il
s'occupoit fpécialement. de fon ‘inflammation par
l'électricité. ■ Il a décrit dans ce mémoire la manière
de faire brûler l'air inflammable renfermé
dans une veflie , à laquelle eft ajufté un tube de fer
terminé par une boule : en approchant cette boule
d'un conducteur électrique chargé e il à obtenu
un-jet.de flamme qu'il a variée fuivantJa diverfité
des ouvertures pratiquées à la boule 5 lorfqu'il
terminoit fon tube par une pointe fine , il n'avoit
point d'inflammation s'il mêloit de l'air au gaz
inflammab e , il obtenoit une détonation très-
forte -, & le bouchon terminant une bouteille
de Leyde étoit chaffé avec un grand bruit >_la
flamme produite par 1 air inflammable, dirigée:
par les métaux, lui a préfenté la propriété de
fondre les fubftances avec moins de chaleur qu'il
n'en faut ordinairement pour les empêcher de fe
calciner, & même de réduire les chaux de plomb,
de fer & de mercure 5 il a également employé;
l'eau de favon pour en former des bulles pleines^
d'air inflammable , pour les allumer par l'électricité
3 pour les faire porter dans l'air» & les
enflammer au milieu de l'atmofphère par le contaCf
des corps embrafés. En comparant ces phénomènes
à plufieurs de ceux qu'en obferve dans la
nature j il a tiré parti des expériences ingénieufes
dont, on vient de rendre compte , & qui ont été
répétées à la féance même de l'académie de
Dijon, pour expliquer F inflammation. & la détonation
de l'air des puifards, les lueurs*qu'on,
voit fur les matières animales qui fe pourrifient,
l’inflammation de l’atmofphère de la fraxinelle,
celle des vapeurs qu'on connoît dans les mines
‘fous les noms de feu brifou} terou, ou feu fauvage, ;
ces feux qui s'allument fpontanétnent dans les mines' "
de charbon f dans les fontaines ardentes, dans les
ruiffeaux même à fonds va feux, la formation des
météores inflammables & de la foudre, au fqjet
de laquelle fon expérience de la pointe qui ne
favorife, peint Finflammaiton du gaz par l'électricité
, lui a, fourni l'occafion de déterminer les
| effets Si les avantages des paratonnerres. La p]as
grande partie des expériences de Chauffer, dont
il a décrit avec foin lés appareils , & fait graver
des defièins exaéts à la fin de fon mémoire* font
devenues très-familières aux phyficrens , si très-
utiles pour les dëmonfirations. On 1^ répété
dans tous les cours de phvlique & de chimie
& elles piquent .la curiofite en éveillant l'atten-
tioh de ceux qui les fuivent.
Netet j fils | inféra dansle journal de phyfîque,
janvier 1777, la deferiptioa d'un réchaud , dans
lequel al ptojxsfoit.de brûler de l'air .inflammable
au moyen d'une veflie comprimée, par un refîbrt.
Cet ufage économique n a point été adopte,
& il elt relié enfoui dans les -livres ainfi que
plufieurs autres , qui, comme on le verra bientô
t ,o n t été propofés. par - les phyiïciens , &ré-
fervés avec les machines de dénionilrations pour
les cabinets de phylique-.,^ou les laboratoires
-de chimie.
Brongniart indiqua en oftobre de la''même année,
& dans le même journal, comme un des meilleurs
procédés' pour obtenir une. grande quantité de
. gaz nitreux , le mélange du lucre & d’eau-forte
placé 'dans un marras , chauffé avec précaution.
Deux gros de lucre blanc & quatre onces d'acide
nitreux ordinaire fuffifoient, fuivant lui,
pour obtenir environ trente pintes de gaz
nitreux.
Ealconner publia à Londres en 17^7 un ou-
vrage fur les propriétés médicinales dé fait fixes
il y vantoit fa qualité dilfoivante , fa propriété
lithpntriptique , fa vertu antifeptique, & appuyait
par plufieurs exemples les bons effets de
l'eau acidulée.
. Ce fut âuffi cette année, que d'après l’invitation
de Bayen , qui tira, le premier, Jean Rey de
l’oubli, Gobet, amateur éclairé de la chimie
& des arts ^chimiques , auquel on doit suffi un
très-bon traité fur les minéralogiftes anciens,
&ia réimpreffion des oeuvres de Bernard Paliify,
! publia l’ouvrage du médecin Périgourdin, lut
la caufe de l’augmentation de poids des métaux
pendant la calcination, auquel il joignit celle de
la differtation oubliée de P. Moytrel-d’EIement,
fut les moyens de rendre l’air vifibie , de le rr.e-
furer à la pinte, ainfi que la lettre, du P. Chérubin
d’Orléans, fur l’expérience deBoyle, relative
au vide qui s’opère dans un vaiffeau de
verre lutté hermétiquement, où Ton fait fondre
de l’étain.
Maudtiyt prouva au mois d’août 1777, qu’une
leù’ive d alcali fixe, mife à la dofe de quelques
gouttes dans un verre de montre, placé au fond
d’un poudrier bouché avec un morceau de liège,
gatniMe cire verte,, fe cryftallifoit en quelques ,
heures -, par l'effet du fluide élaftique, connuit
dans l'air du poudrier à un pouce de diltunce
du fel. €.et alcali cryftallifé h'étoit plus dé-
liquefcent , faifôit une vive effervefeence avec
les acides, verdifioit le fyrop de violette, il a
été examiné par Lavoifier & Buequèt. Mauduyt
demandoit fi Féleêtriçité n'avoit point, comme
la ccinbuftion , produit de l'air fixe, qui s'ë-
toit uni à l'alcali , & lui avoit donné la propriété
de cryftallifer, & de faire effervef-
cence.
En 1778 les travaux continuèrent avec beaucoup
d'ardeur fur les fluides élaftiques, & de
nouvelles découvertes furent ajoutées aux anciennes.
Achard , chimifte de Berlin, dans une
lettré au prince Galitzin , décrivoit un appareil
à l'aide auquel il prétendoit, en faifant paffer
de l'eau- faturée d'air fixe à travers des mélanges
de terre calcaire , alumineufe & filicée, pures ôz
mélangées de chaux métalliques, en la faifant
féjourner long-temps fur les terres, & filtrer très:
long-temps par un double diaphragme chargé
de fable nn , produire des cryitallifations pier-
reufes, & imiter les criftaux de roche & les
pierres gemmes. Il expliqûoit ainfi par l'air
fixe la difiolution des terres dans l’eau , là com-
pofition & la formation naturelle des pierfps
dures,, des gemmes cryftallifées & tranfparentesf
L'académie des fciences trouvant ce fait allez
important pour être cenflaté par une expérience
exaéte, chargea plufieurs de fes. membres de la
répéter j & le relui rat qu'ils obtinrent, après avoir
pris toutes les précautions poffibJes pour n'êtfe
pas trompés,• ne lut point d’accord avec l'afiër-
tion d'Açhard ; mais Guyton , dans quelques
recherches analogues à celles du chimifle de
Berlin, & en employant n une grande quantité
de fer , mêlé avec des. terres , crut apperce-
yoir une cryftallifation analogue à celie du cryftal
de roche.
Ce,fut au commencement d£ 1778, que parut
à Paris la tradu&ion d’un ouvrage de V'olta, physicien
de Corne , en Italie, fur l’air inflammable
des marais,, par M. Birbi.r , commilfaire des
guerres à Strasbourg. Les découvertes du Phy
ficien italien, les expériences ingénieufes auxquelles.
elles donnèrent uaiflànce , font une
époque trop importante dans l’hifîoiie des gaz,
pour que nous n’en rendions pas un compte
propre à en faire bien connaître l’influence &
les avantages. Le P. Gampi, ayant .trouvé au
niois de novembre 1767, fur les collines de S.
Colombet, une fource d'air inflammable bouillant
à travers l’eau & s'élevant à la furface ,M.
^olta fe propofa de Cuivre ce genre de recherches,
& il découvrit bientôt que le lac Majeur
.e lac de Corne , l'eau des ruifleaux & des folfés
donnoient de l'air inflammable , &que fa production
par les eaux en -.général, étoit un des phénomènes
les plus fréquens de la nature $ qu’il
fuffifoit pour fe procurer abondamment cette
efpèce d'air, de remuer le fond de l’eau, &
de recevoir celui qui fe dégage par cette agitation,
dans des càraffes renverfées, & plongées
dans l’eau, au-deffus du lieu où les bulles dégagées
du fond viennent crever. L’odeur de cet.
air indique fa nature inflammable > il brûlé avec
une flamme bleue, qui defeend dans le vafe, fi
celui-ci , long de quelques pouces 5. n'a qu’une
.orifice d'un demi-pouce. Volta a obfervé que les
fonds vafeux , bourbeux , remplis de détritus do
matières animales & végétales en putréfaction ,
font ceux qui donnent le plus d'air inflammable ;
dans les terreins fangeux & bourbeux, il /uflir
de faire des trous, d'en approcher j.jn papier
allumé pour y produire de la flamme , due à
l'air kifimmable qui s'en dégage. ; Fauteur ne
balance point à en attribuer l'origine à la dé-
cempofition putride des fubftances organiques.
En creufant dans les terreins marécageux & mous-
des trous les uns à coté des autres, & y pré-
tentant une bougie allumée , il a vu la flamme
s'élancer de Fun à l'autre , durer & s’acrokre
avec plus ou moins de violence lorfqu'il piétinoit
la terre; il explique par cette caufe l'inflammation
produite à la fiirfacè de quelques terreins ,
en y jettant une allumette embrafée, comme on
le voit à la fontaine, ardente du Dauphiné , décrite
en 1775 , dans le journal de phyfique. ii a
nommé cet air inflammable particulier Air inflammable
, natif des marais y iF l'a fpé.ciaieraene
diflingué. de celui qu'on obtient de ia'difîoiution
des métaux par la belle flamme d’un bleu d’azur
qu’il donne , & par la -lenteur.avec laquelle il
brûle ; il a découvert que tandis que l'air inflammable
, tiré de la difiolution ou fer dans
l'acide vitriolique , donnoit l'explofion la plus
forte , après avoir été mêlé avec deux fois fon
volume d'air_commun, l’air des marais demandoit
dix à douze fois fon volume de cet air pour
détoné r j la dernière dofe le fait brûler, fuivant
l^ i, tout à la fois. Volta s'eft fur-tout beaucoup
occupé de l'inflammation de cet air par
F électricité 5 le contaét de fon eleétrophore faiblement
chargé , lui a fuffi pour enflammer l aie
dégagé de la difiolution du fer : celui des marais
lui a préfenté plus de difficulté 5 il a fallu
y. exciter une forte étincelle à l ’aide des deux
boul^g d'un grand excitateur , introduites dans
1 ouverture d'un vafe qui en étoit rempli, il s'eft
fervi des réfuitats de çes expériences pour expliquer
d’une manière auffi iimple qu'ingénieufe
la naiflànçe des feux follets, maniftftement dûs—
à Fair inflammable des marais allumés par l'électricité
atmofphérique, ainfi que celle des étoiles
tombantes, & de plufieurs autres météores
inflammables. Les différences que Volta avoit