
vent pas répondre pofitivement à ces queftîons,
ils en acculent Tétât de la chimie végétale ,
moins avancée que celle de Tair & des minéraux.
Les eflais faits par les citoyens Hecht & Vau-
quelin fur le gaz oléfiant , d'après les invitations
de la * fociété Philomatique de1 'Paris , jettent
quelque jour fur les queftions propofées par les
chimiftes d’Amfterdanu Le 'gaz oléfiant palfé au
travers d’un tube de porcelaine rougi, a produit
du gaz hydrogène carboné mêlé d'acide carbonique
ÿ il s'eft dépofé une grande quantité de
carbone dans le tube de verre qui terminoit
celui de porcelaine. La différence que Ton remarque
entre cette expérience & celle des chimiftes
hollandois , eft due probablement au plus
haut degré de chaleur donnée au tube de porcelaine
: le gaz hydrogène carboné dépouillé ’
’ d'acide carbonique , & mêlé enfuite avec de
l'acide muriatique oxigéné, n'a pas formé d'huile
comme auparavant. Le gaz oléfiant . a dépofé fon
carbone fur l'alumine en pafî’ant dans des 1 tubes
qui contenoient de. cette'terre. Le gaz éthëreux
brûle avec le gaz acide muriatique oxigéné, &
produit avec lui la même huile que le gâz olé-
fiant, ce qui paroît indiquer entre l'éther & ce
gaz une grande analogie , peut - être même ne
diffèrent-ils entr'eux que par une inégale quantité
de calorique combiné.
II réfulte en général de toutes ces expériences
comparées 9 que le gaz oléfiant, plus
denfe & contenant moins de calorique que les
gaz hydrogènes carbonés provenant de l'alCool
& de l’éther paffés à travers des tubes de verre,
n’a de difpofîtion à former de l'huile qu'en rai -
fon du rapprochement de fes molécules conf-
tituantes , & qu'iTne la perd que quand on les
écarte à un certain point par l'intromiffion en^
tr’elles d'un nouvelle quantité de calorique. Il
en réfulte encore que l'on convertit en gaz hydrogène
carboné fimple le gaz oléfiant, toutes
les fois que, par un procédé quelconque, on
écarte fes molécules compofantes , on diminue
Tattra&ion entre les molécules d'hydrogène &
celles de carbone , en les éloignant par une plus
grande proportion de calorique introduit entre
elles, comme cela a lieu en faifant pafter par
des tubes rouges, de quelque nature qu'ils foient,
le gaz oléfiant , ou en Téle&rifant fortement.
Les mêmes expériences démontrent encore que
la différence obfervée & décrite avec tant de
foin par les chimiftes hollandois entre les trois
gaz hydrogènes caibonés , qu'ils nomment le
premier h u i le u x , le fécond , r e t ir é d e T é t h e r , &
le troifième , r e t i r é d e V a l c o o l , quoique tous les
trois piaffent être obtenus indiftinélement de
l'alcool ou de l'éther , ne provient que de la
manière dont on tràite ces deux liquides-inflammables,
& fe réduit toujours à ce que, pour
former ou en formant le gaz oléfiant, On emploie
une moins haute température, on fait entrer
moins de -calorique dans la combinaifon
on détermine un compofé où l'hydrogène & le
carbone font plus rapprochés , plus difpofés à
former de l'huile par l'addition de Toxigène plus
condenfe lui-même que dans l'état d'air vital
comme il l'eft dans le gaz acide muriatique
oxigéné , tandis qu'en chaflant plus fortement
l'alcool & l'éther, en accumulant plus de calorique
dans leurs vapeurs , on les décompofe plus
complètement, on écarte davantage leurs élé-
mens ; on répare allez les unes des autres les
molécules de l’hydrogène & du carbone- pour
diminuer beaucoup leur adhérence & rendre leur
attraction fimultanée & propre à former de
j'huile avec Toxigène fi foible , que dans ce cas
ils ne font plus iufceptibles de pafter à l'état
d'huile. Ainfi Ton conçoit comment de ©,909
de pêfanteur fpécifique qui diftingue le gaz oléfiant,
il parvient en cefîant de l'être par l’addition
du calorique à ne plus pefer que . 0,436.
De ce que l'alumine , la filice -, le tube d’argile
ont fervi à former le gaz oléfiant, tandis que
le verre, la chaux & la magnéfie n'ont -donné
que du gaz hydrogène carboné non oléfiant ,
nous ne penfons pas qu’on puiffe en conclure
avec les chimiftes hollandois, que l'alumine &
la filice aient par leut nature une tendance particulière
à la formation du gaz oléfiant, & que
cette propriété manque à la chaux & à là magnéfie
î ces différences d’effet ne proviennent
certainement que- de ;ce qu'on a moins chauffé
toutes les fois qu'on a produit le gaz oléigène,
& plus dans tous les cas où Ton a obtenu le
fimple gaz hydrogène carboné.
Mais ce, que ces recherches ont de véritablement
important pour Ja théorie ^générale delà
fcience , c'eft la lumière nouvelle qu’elles répandent
fur la formation de l'huile, c'eft la
force qu’elles donnent aux idées déjà reçues &
aux confédérations déjà préfentée.s depuis long-
tems dans la doétrine pneumatique fur la nature
& la compofition du corps huileux végétal. Àinfi
Ton revoit ici qu’une huile eft un compofé d'hydrogène,
de carbone & d'une petite proportion
d'oxigène. j on trouve que dans le mélange du
gaz oléfiant ou hydrogène carboné condenfe,
avec î'acide muriatique oxigéné , il fe forme
tout-à-coup une Mule j dé la même manière qu'il
s'en produit lorfqu’on chauffe du bois ou route j
autre matière végétale non huileufe par elle-
même dans une cornue. Il paroît que du gaz
oléfiant où un gaz fon analogue, fe dégage du
bois oude toute matière-végétale folide &: non
huileufe que Ton brûle lentement $ ce gazer
brûlant à l'air ,.dépofé la fuie ou le carbone q:«
noircit le bois ainfi que les canaux que le ê r/i
.traverfe; 1
traverfe j fi Ton thauffe plus brufquement S c plus
fortement le bois, les mucilages , &c. dans des^
vaiffeaux fermés, ils donnent moins d'huile , plus
de charbon , plus d'acide carbonique •> dans Tair
il y a phis de flamme , moins de carbone ou de
fuie dépofée ; il eft vraifemblable que dans le
premier cas on dégage du gaz oléfiant, & dans
fe fécond, du gaz. hydrogène carboné fimple.
On eft donc ainfi f**r la voie de parvenir à la
compofition artificielle de l'huile j il femble qu’il ;
ne s'agit pour en fabriquer par l'a r t, que d'obtenir
fans -matière végétale un gaz hydrogène j
carboné denfe , pefant 0,909 plus que Tair, & ;
de le mêler avec le gaz acide muriatique oxigéné
î & Toa peut efpérer de réuflir à la production
de ce gaz oléfiant avec des matières minérales
très-carbonées, telles que certaines ef- jj
pèces d'acier , en les diflblvanc dans un acide
qui par la décompofition de l’eau qu’il favori-
ie, donne lieu au dégagement du gaz hydrogène.
Ce dernier aperçu mérite toute l’attention
des chimiftes , puisqu'il ouvre une route
nouvelle à la connojffance des principes des
végétaux , & notamment à celle delà formation
de l'huile.
On a trouvé depuis peu du charbon foflile
plus pur qu'il ne l'eft jufqu'ici dans les minéraux
métalliques ou bitumineux qui avoientété
reconnus. Il paroît être contenu dans quelques
montagnes primitives^ Cette découverte confirme
de plus en plus l'opinion des chimiftes françois,
qui regardent le carbone comme fubftance,
principe ou élément d'une foule de combinai-
fons è c de compofés naturels ou artificiels.
Une des dernieres & des plus importantes
découvertes faites fur les corps combuftibles ,
eft celle que le citoyen Berthollet a confignée dans
un mémoire lu il y a cinq o*u fix mois ( Ceci eft
écrit en oftobre 1796. ) à TJnftitut. C'eft fur la
fixation ou les combinaifons liquides ou folides
du gaz hydrogène fulfuré que ce favant chi-
mifte a fixé particuliérement l'attention des phy-
ficiens. En confidérant la bâfe folidifiable ou
fixable du gaz dont il s'agit, il la préfente con>
me hydrogène fulfuré ou fulfuré hydrogéné , fui-
vant la diverfe proportion de fes principes. 11
fait voir que le compofé de foufre & d'hydrogène
fe comporte fouvent comme un acide, que
la difiolution dans l'eau rougit les couleurs
bleues, qu'elle s’unit aux terres & aux alcalis,
les fature , les rend criftallifabîes ; qu’on la
confond fouvent dans ces combinaifons falines
avec des fulfures, qu'elle accompagne fouvent
ceux-ci, mais a fouvent aufli une exiftence indépendante
} qu’unie à des oxides métalliques,
elle conftitue avec eux plufieurs compofés im-
pôrtans à bien diftinguer, & encore méconnus
fçus ce dernier point de vue , tejs que lg k e rm e s
Ç a 1 m 1 a T çm ,. I I I .
m in é r a l - , VétM iop s m in é r a l , Sic. Il ne mm 2 les
compofé» que' forme ce corps des h y d r o fu lfu r e s
il le fuit dans un grand nombre de phenomenes
chimiques , qui ont été trop légèrement observés
ou appréciés jufqu’ici. Ce travail très important
> qui a conduit le citoyen Berthollet a
des découvertes' remarquables , 8c dans lequel H
donne au citoyen Welther, fon élève St fou
cooperateur j toute la part, que fes recherches
expérimentales 8c indultrieufes. Sc fon mérite fi
modefte lui mentent, eif delliné à ouvrir une
nouvelle carrière aux chimiites, & furtout a rectifier
une partie de leurs idées trop inexactes ou
trop promptement arrêtées fut les compofés ful-
fureux & métalliques.
La NATURE , LA FORMATION & LA DÉCOMPOSITION
des acides dont fe-compofe le y c
titre de la philofophie chimique , eft un des
beaux phénomènes, de la nature & de l’art , qui,
après avoir le plus contribué , par les découvertes
qui lui font relatives , à établir une des
grandes & principales bâfes de la doétrire pneu-
matique 3 n’a pas ceffé d'eiercer 1s génie des
chimiites. Sans avoir reçu aucune véritable atteinte
par les travaux fucceffifs faits depuis la
nomenclature chimique, la théorie françoife.fur
les acides n’en a éprouvé que des accroifle-
mens & plus de folidité.
La nature 8c les propriétés de l’acide fulfu-
rêux ont été l’objet d’un travail très-bien fait
de Berthollet en 1789. En confirmant la doctrine
pneumatique, il a prouvé de plus en plus
que cet acide .étoit de l'acide fülfurique fur-
chargé. de foufre , ou privé d’une portion de
fon oxigène, & que l’acide fulfureux pouvolt
prendre les propriétés de l'acide fulfurique , ou
par une diminution de la bâfe acidifîabie , ou
par une augmentation de Toxigène. C ’eft. fur-
tout-des fplfites terreux , alcalins & métalliques
qu’il s’eft occupé. Dans fon aition fur plufieurs métaux
, Berthollet a vu qu’il fe précipitoit du
foufre , ainfi que cela a lieu par Texpofition des
fulfùes métalliques à Tair, ou dans leur décompofition
même par l'acide fulfurique. Il a prouvé
de plus , î0. qu’il refte dans les fulfites métalliques
du foufre diffous qui ne fait pas parti»
de l’acide fulfureux ; 1 “ . que l’oxide de man-
ganèfe, commel’ acidemuriatique oxigéné, change
l’acide fulfureux en acide fulfurique ; 3°.que
fes affinités étoient différentes de celles qui ont
été indiquées jufqu’ic i , que , fouvent plus fort
que l’acide nitreux, il l’étoit même plus quelquefois
que l’acide nitrique , & qu’il enlevoit
à ce dernier les oxides de mercure, de plomb
& d’argent ; 4". que Toxigène teiioit moins au
foufre. dans l’acide fulfureux que dans le fulfurique
, que c’étoit pour cela que le calorique
tenoit lé premier 8c non le fécond ep gaz.;
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