
animaux , lui ont offert , dans celui d’un cheval ,
une forme criftalline , une apparence fpathique
t z la nature d’un fel triple , dJun pnofphate
ammoniacal & magnifien , prefque infoluble, juf-
que-là inconnu aux chimiftes, & qu’il a imité
parfaitement , en mêlant une dilfolution de phoft
phate d’ammoniaque avec une dilfolution de phof
phate de magnéfie.
Les calculs mufculaîres , grenus , anguleux,
inégaux, qu’on trouve difféminés entre le? fibres
charnues à la fuite des affe&ions arthritiques ,
font encore inconnus dans leur nature ; ils font
rares 3 l'auteur n’a pas pu s’en procurer encore.
Il en eft de même des c a l c u ls p a n c r é a t iq u e s 3
qu’on a fiippofé avec raifon analogues aux calculs
falivaires 3 mais dont la nature n’eft pas
moins ignorée , quoiqu’on ait affuré que ces
derniers font de la même nature que le tartre
des dents 3 qui a donné à l’auteur les mêmes ré-
fultats que la matière offeufe 5 des c a l c u ls p in e a u x
ou de la glande pinéale , qui font fi fréquens ,
mais fi petits & fi peu abondans ; des c a l c u ls p u l m
o n a ir e s | qu’on croiroit plutôt être des concrétions
offeufes ou de phofphate calcaire , comme
un grand nombre d’autres.
Le calcul rénal a été examiné par l’auteur. ïl
eft de la même nature que celui de la veffie * &
formé d’acide lithique. Celui des chevaux eft,
comme le précipite fi abondant dans leurs urines,
forme de carbonate de chaux, diffoluble
avec effervefcence dans les acides , & d’un tiers
de phofphate de chaux.
Le calcul ftomachal de l’homme ou des animauxcalcul
qu’il ne faut pas confondre avec
les égagropiles , ni avec les concrétions biliaires
qui viennent de la véficule du fiel , eft formé
par couches dures comme celui de la veffie urinaire
, il eft très-rare & d’une nature encore inconnue.
Les calculs végétaux , qu’on nomme quelquefois
b e ^ o a r à s , qui fe forment dans les cocos ,
& qui font blancs , durs & polis comme l'ivoire,
font exceffivement rares & précieux. On n’en a
encore fait aucun examen. Ceux qui exiftent fi
fréquemment dans les poires, font, fuivant l’a-
nalyfe faite par le citoyen Vauquelin , de Ja
véritable matière ligneufe.
A l’occafion du calcul véfical, le cit. Fourcroy
décrit une fuite d’expériences qu’il avait faites
en 1787, fur plufieurs pierres de la vessie humaine,
& qui lui ont, donné des réfultats fem-
blables à ceux de Scheèle & de Bergman, il a
jeconnu auftî dans beaucoup de ces calculs des
I criftaux de phofphate de foude & d’ammonia-
que j l ’acide lithique lui a paru plus diffoluble
I dans l’eau chaude que dans l’eau froide, 8c crif-
j tallifable par le refroidiffement ; dans fon état
j de criftallifation , il lui a offert des eara&eres
J acides plus prononcés; il a trouvé un bon pro-
j cédé pour obtenir cet acide pur, en le-précipitant
de la diffoîution de la pierre de la veflig
dans la potaffe cauftique par le moyen du vinaigre.
L’aétion du feu fur le calcul urinaire lui
a fait reconnaître d’une part fa volatilité, d’une
autre , fa décomposition & la formation d’ammoniaque
d e d’acide piuffique j qui font les produits
de cette décompofition. 11 a furtout iufifté
fur la différence remarquable que préfentent les
calculs de la veflie chez les animaux chez ief-
quels ces calculs font des mélanges de carbonate
& de phofphate de chaux , qui permettent d’ef-
pérer qu’on pourra les diffoudre par l’eau chargé
ed ’acid.e carbonique , tandis que l’acide li>
thique plus ou moins pur qui les conftitue dans
l’homme , eft abfolument infoluble dans cet
a c id e 8z ne fe laiffe attaquer que par les alcalis
cauftiques. Il termine fon travail par remarquer
qu’on n’a encore trouvé ce fingulier acide que
chez l’homme, qu’on ne l’a trouvé que dans: fon
urine & fa veflie , qu’on ignore la caufe de
cette exiftence éxclufive dans une feule partie
du corps humain , qu’on ignore également les
rapports qui exiftent entre ce produit remarquable
& lès autres fubftances animales , confé-
quemment fon origine & fa formation-, & que
tout ce qui tient à fon hiftoire. mérite une grande
attention de la part des médecins.
L’analyfe du cerveau de plufieurs animaux,
publiée en 1793 par le cit. Fourcroy , eft le produit
d’un travail très-détaillé , entrepris pour
déterminer quelle étoit la vraie nature de la pulpe
cérébrale. Plufieurs auteurs , & furtout .quelques
médecins avoient cru, depuis la découverte de
h ccnverfion des corps en gras , & furtout ceîie
de la comparaifon de ce gras avec le blanc de
baleine , que la matière du cerveau étoit une
efpèce d’huile qui paffoit facilement à cet état
d’adipo-cire.. Le citoyen Thouret, long - tems
occupé à l’obfervation, à la recherche & à la
deferiptiorr des matières du cimetière des Inno-
cens , frappé furtout , parmi les faits nombreux
qu'il avoit recueillis, du fingulier & confiant
état que le cerveau lui avoit préfenté dans tous
les corps,, avoit donné une analyfe de cette matière
animale , dans laquelle il afluroit que la
pulpe cérébrale étoit un véritable favon com-
pofé de potaffe & d’une huile analogue au blanc
de baleine. Le citoyen Fourcroy, qui'dans des
premiers effais, tentés depuis long-tems, n’avoit
rien obtenu de femblabié, crut devoir recoin'
i mencer, à cette occafion p un travail plus con-
fidérable fur le cerveau , & c’eft le produit de ce
travail qu’il a configné dans le mémoire annoncé.
Ilréfulte de fes nouvelles & nombreufes expériences,
faites avec beaucoup de foin fur le ^cerveau
de l’homme , du veau du mouton , que la
maffe de ce vifeère eft compofée d’une matière
aibumineufe particulière , qui n’a aucun caractère
vraiment huileux , qui ne contient point de
potaffe, & n’eft point à l’état favonneux , que
fa propriété de fe délayer dans l’eau & de former
avec ce liquide une bouillie vifqueufe , fuf-
ceptible de mouffer par l’agitation, n’eft due
qu’à fa qualité muqueufe , qu’on y trouve un peu
de phofphate de foude , d’ammoniaque & de
chaux , comme dans beaucoup d’autres matières
animales, mais qu’elle ne contient ni huile formée
, ni alcali fixe aflfez abondant pour qu’on
puifle la regarder comme un favon} enfin qu’elle
ne paffe à l’état huilëux , encore très-difficilement,
que lorfque, par quelques procédés chimiques
, on l’a dépoiiillé d’une portion du carbone
& de l'azote qui entrent dans fa compo-
fïtion.
Ce n’eft point, comme le citoyen Déyeux
nous l’apprend lui-même , une véritable analyfe
du lait de vache, qui a déjà' été faite par lui-
même avec une grande exa&itude , qu’il a prétendu
donner dans l’article que nous notons
ici , mais feulement une comparaifon du lait
pris chez une vache nourrie de fourrage ordinaire,
avec du lait de la même vache nourrie
avec les feuilles & lés tiges de maïs. L’effai des
fanes de cette plante comme fourrage pour les
beftiaux, avoit été fait à une époque plus reculée
que 1793 par le citoyen Parmentier -3 pour
reconnoît e fa différence d’avec les plantes de
fourrages ordinaires. Outre que leÿvaches man-
geoient.avec avidité les feuilles de maïs, il étoit
utile de s’affarer de l’effet de cette p’ante fur leur
lait. Le citoyen Déyeux qui s’eft chargé de cet
examen , a trouvé que le lait des vaches nourries
de bled de "Turquie , analyfé immédiatement
après le lait des mêmes, vaches nourries de fourrage
ordinaire , contenoit plus de crème, fur-
tout plus de matière fucrée, & du beurre fans
faveur & fans odeur. Cettéderniere propriété,
qui prouve!, ainfi que les autres , que la qualité
des àlimens influe fur cellé du lait , ne doit
point alatmer fur cë genre de nourriture. Pour
donner au beurre la faveur & l’odeur aromatique
qu’on y prife, il fuffira de mêler au maïs
quelques plintes odorantes, femblables à celles
des prairies. •
Nous n’avons plus que quelques obfervations
ffolées , quelques faits épars’ fur la chimie animale
depu s 1793 jufqu’au moment aêhiel ( janvier
1797 ). Les événemens nombreux de la révolution
françoi'e ont fufpendu la plus grande
partie des travaux des favans , & la chimie appliquée
en France à l ’art militaire, a produit peu
de nouveautés fur l'analyfe des animaux. C ’eft.
cependant à cette époque qu’appartient la découverte
du citoyen Séguin fur la combinaifon
de la matière du tan avec la fubftance gélati-
neufe animale, & fur la nature des peaux tannées
, ainfi que fur l’art de les- tanner en quelques
jours, au moyen de la diffoîution faturée
de tannin dans laquelle on les plonge. Ce chi-
mifte y qui a porté dans l’art une lumière vive
qu’on y defiroit depuis longtems , a trouvé que
dans le débourrernent & le gonflement des peaux
qui doit indifpensablement précéder le tannage ,
la matière animale éprouvoit un débrûlement,
une privation d’oxigène, qui pouvoit être opérée
avec fuccès par des difl'olutions de tan prefque
épurées de tannin , mais chargées encore de
matière aftringente & d’acide gallique ; qu’une
fois débrûlée & dilatée, la peau recevoit promptement
entre fes fibres le tannin ou la matière
tannante qu’on lui préfentoit diflbute dans l’eau;
eue la combinaifon indiffoluble, que la matière
demi-gélatineufe de la peau formoit avec le tannin
, devait être arrêtée à une certaine limite
avant la faturation coniplette ’ qui la ren-
doitdure & caftante ; que tel é to it, c’eft-à-dire,
dur , caffant, indiffoluble & inaltérable , le précipité
formé dans une diffoîution de colle ou de
gelée par la diffoîution faturée de tannin ; que
cette liqueur , l’eau faturée de tannin par fon
feul féjour fur le tan ou l’écorce de chên^- moulue
, devenoit pour les laboratoires de chimie un
réaélif néceffaire pour reconnoître la préfence
& la quantité de matière gélatineufe contenue
dans une fubftance animale liquide. Voilà les
bâfes fur lefquelles eft appuyée la découverte
du citoyen Séguin.
Le citoyen Berthollet a reconnu dans la facile
diffolubilité du phofphore au moyen du gaz
azote , Une analogie , un rapport entre ces deux
corps , qui jette un grand jour fur la fixation
& la combinaifon de ces fubftances dans les' matières
animales.
Le citoyen Çhaptal , en profitant des premières
idées données, il y a plufieurs années ,
par le citoyen Berthollet fur la diffolubilité de
la laine dans les leffives alcalines cauftiques, a pro-
pofé cette diffoîution pour remplacer le favon dans
les manufa&ures de draps, &r fon procédé fim-
ple eft dèftiné à ménager les huiles , & à y fubf-
tituer une matière très-abondante dans ces at-
•teliers.
Les citoyens Fourcroy & Vauquelin , en reprenant
depuis deux ans leurs travaux furies matières
animales, ont trouvé abondamment dans l’urine
de plufieurs quadrupèdes , & particuliérement
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