
qu’il confii'.ère une grande quai; rite’ de'compofés ,
irais qui , quoique pouvant roujoufs■' fervir 8e
avarier-r ia chini'u , n ér> embraffb • point cépen-.
dant l’enfemble philosophique. f,a thirh'>? phàr-
b»a••f utique réunie à la- chimie pathologique &
auf.i aux ré fuirat? généraux de la chimie animale ,
forme un enlemble jüfquTéi' cultivée exdùéve-
înent par les'hommes -irtathés aux dryeïTéslSra'n-
che-s de ]*art'-dé-(3gtlijéf?t-J'A)''ô:ilà _ pourquoi l ’on
peut confidérev cetté'’àffqiiafipfl comme formant
la chimie'médicinale. \
§. IJI. Des premières époques .de la chimie
dans Vantiquité.
■ Cette partie.-de l’hiftoi^e de la-, chimie comme
toutes les autres branches de l’hiftoirÈ eft .cou-;
verte de ténèbres : épaiffès yhss Tables; ont été
t^anfportées dans -cette;fciehcg comme dans toutes
1>'S autres parties des e;onnoiffai>Qes humaines ,çon-
fidénles vers leur origine. Bergman eft le, dernier
auteur qui a écrit fur cette époque une
dififerution qui a pour titre d«? Pnmoraiis chemin-,
elle a été foutenue comme thèfe à Upfai en juin
1779. La méthode' -, la clarté-*•& la pureté du
raifonnement_ brillent dans cet ouvrage comme
dans toits ceux de cet iliiiitre chimifte. Nous
croyons devoir en confi-gner ici la plus'grande
partie £ en élaguant cependant quelques longueurs
relatives . aux . premiers temps Fabuleux ,
& en ne prenant que la (ubftance des détails,
qui y font réunis*
1, Iknieur des progrès de la philcfàpkie naturelle,
Comme il n’eft pas,d©nné à l’homme. de rien
connoître à. priori fur des propriétés des corps,
comme ce n’eft que par Lobfervation & inexpérience
que la phiiofophie naturelle peut faire
des progrès , il ne faut pas s’étormer qu’elie.Te
foit élevée fi lentement-à la hauteur où elle eff
de nos jours. Nos fens font infuffifants les.
corps trop petits ou- leur -échappent rout-à-
fait;, f ou font vus confufément * ou-Te préfentènt
autres qu’ils ne font. En outre, la quantité &
la diverfite de nature des corps naturels font
telles qüe pour connaître même' légèrement
chacun d^eux ^ il faudroit-,#. je-ne dis pas la fa~
ggck-é d'un Newton , quand il vivroit J’âge,-de
Mathiyfalem , mais encore le travail réuni de
beaucoup de Newtons pendant une-longue fuite :
de fiècles.
La nature peut être comparée à un livté '
immenfe écrit .dans une langue inconnue. Pour
en comprendre le <texte, il Faut d’abord en
connoître les lettres ; .c’eft-à-dire , déterminer
par une o.bfervarion attentive lés reffembhnees
$? les diirérences des corps , - leurs cara&ères '
dîfrinéfifs, leur état habituel; c’eft ce qui conf- |
titus l’hijsoire naturelle. Iî faut énfu te affemblér !
les lettres & former les Tyîlabe& dé;ce livre, ou i
-pour expliquer certé allégorie' , déterminer
les. propriétés générales dés corps par des expériences
appropriées î & comme dans'- lés choies
cm!es le cara'clèfe, l’efprit St lesaffeétions des
hommes fe montrent mieux au féiri des troubles
que dans toute autre- ci rconfiance , de même
lès opérations fecrettes dé la nature fe1 mani-
fieftent plus par 4e$ tort-uresTmxqudies les arts
lès | bu mettent, que dans leur cours ùiivi 8c
tranquille. XBe'Tecbttd procède , dans F étude de
k nature ■, appartient à la phyfique. En tro'ilième
lieu , il faut interpréter, dans la lecture de
ce livre , le fens & la liaifon des'' mots. ; ce
qui revient ici à'la rechesche des principes des
corps / quant à leur proportion 8c à leurs combinai
fons variées;-&• ce troifièroe procédé corn-
prend -la chimie.
Si nous considérons les vaftes champs ouverts
à cès ■ trois"■ genres "de phénomènes & d’expériences,
fi nous calculons d’une part le petit
nombre -des hommes qui. s’y adonnent/tous
entiersde l ’autre , la quantité d’inftrivmèns né-
ceffaifes à*'-ce travail, la: fagacké-pour-inventer
les méthodes d’effai, la patience infatigableponr'.
répéter 8c varier les expériences, l ’adreBe ;&
lés -bëfoins qu’ëllés exigent, enfin , la 'Force 8c
cout-à-U-fois la fine (fe de jugement requis pour
trouver la vérité, on ne fera point étonné de
la lenteur des progrès de la philofophie natu-
A joutez à cela que § comme l’a dit le chancelier
Baconƒ l'intelligence humaine n’eft préfque jamais
parfaitement libre 8c indépendante, mais
inet Ifahament influencée & gouvernée1'par la
volonté & les affections de l ame. Ce que l’homm©
defire être; vrai, il le croit facilement 5 il rejette
au conttaire ce qui "eft difficile a croire , à caufe
de fa pareffe pour la recherche; ; il repouflë le
flambeau de l’expérience par a f romancé & ’vanité»
il craint qu’on reproche a foii éfprit dé- sVn rapporter
trop à fes fens ; les cfcofes trop Amples 8c
trop faciles lui répugnent, «parce' quelles rëf-
ferrent Tes vues 8c fou efpérawcë 5 l’opinion du
vulgaire l’empêche d’adopter''les faits fi n gu ! i ers
qu’elle convertit à fes yeux en paradoxes ; enfin,
l’envie lui fait nier les plus belles découvertes'
des autres. » c’eft a in fl que l’efpri't'humain s’im- '
pofe fans ceiTe à lui- même desëniraves Sc fe- forge:
des chaînas qui arrêtent Ta marche daâ's la recherche
de la vérité.
Gn ycit a après ce qui précède queThiftoire'
de la philofophie; çatu.relle doit codifier pour
la plus grande partie clans ù«e fuite de tneri.-
fonges, de fl étions ; car il.eft rare que' l’homme
trouve tout de fuite la foute delà vérité autniliéü de'
tous les chemins de Terreur ; iîn'y parvient qu’a-
prèis de longs circuits & des détours multipliés & ’
après
»près avoir parcouru toutes les faufles routes. |
Néanmoins la cohremplation-de toutes ces fautes ;
de l'efp'rit humain n’en eft pas moins utile ; en !
traçant les caillés de' Tes égaremens , notre intelligence
s'éclaire par les fautes de nos pré-
curl’eurs ; on voit--comment i'efprit , arraché
peu-à-peu aux. ténèbres qui l’enveloppoient,
reçoit enfin la lumière de 4a vérité. C ’eft ainfi
que le navigateur, en contemplant les points
dangereux marqués furies cartes hydrographiques,
d'après les voyages de (és prédéeelfeurs , apprend
à éviter les rochers & les écueils.
L’hiftoire de la chimie - peut être divife'e en
trois époques , la mythologique ou fabuleufé,
l’obfcsre ou inexaôfe -, 8c ' la certaine. La première
période comprend la naifîance de l’art enveloppée
de la fable-; ; elle s’étéhd jufqu’à la
deftruébon de la bibliothèque d’Alexandrie par
les arabés vers le milieu du féptième fiècle. La
fécondé époque , un peu moins défigurée par
les fictions eft cependant cachée encore fous
une épaifle enveloppe d’allégories & d’énigmes.
La troilïème commence au milieu du dix-fept-ièrrie
fiècle , lors de 4’éfâblïffement dés focietés & :
académies des fcieïïées, dont lès atélés aftoeiés
en uhiflant 8c dirigeant leurs efforts vers un centre
commun fe font propbfés de cultiver avec courage
la philofophie naturelle, à l’aide de l’exf
>érience & de l ’obfervation, & de publier
eurs découvertes dans des aéles ou colle étions
non iritérrompues. Nous n’efquifferoàs dans cet
article que la première époque dè là' chimie, i
fans nous appefantir même fur chacune , des cir-
conftances dé cette laiftoire, car cette matiërè
fuffirott feule pour compofer un ouvrage confi-
dérable* y
2. Premiers arts chimiques.
L’enchaînement des vérités qu’on appelle une
fcience, fe forme de la comparaifon exaéte- & ;
long-temps répétée d'un grand nombre de faits, j
Pour acquérir tin tel enfemble , il faut fàmaf- !
fer en avancé une grande malTe d’observations
& d’expériences qui fe lient par l’intelligenée !
& là penfée. Le hafard a d’abord fait connoître I
quelques propriétés ^des corps; la néccffité, le;
d é f i t du gain ou de l’aifance qui aiguife i’efprit, j
ont bieritôft fait naître des applications utiles
aux befoins de la vie : de-là l’origine des arts, !
fans cependant la moindre tracé de - fcience. II a 1
fallu la fagacité attentive 8c la rèchërç'he infatigable
d’un grand nombre , pour qu’il fût permis
à' l’efp'rit-humain de f• v fir la chaîné des
phénomènes, naturels .& de les développer d’abord
pour ett faire enfuité un enfembie :dè |
doéïrinè. Il "ne faut pas' cependant rabaifter lé f
mérite des premiers inventeurs des arts; ële- |
vons an Vohtrr.irè. leur génie ; calculons tou- f
CnhMie. Tonte III.
jours les tems 8c les'dieux des découvertes peur
leur décerner le prix honorable qu'elles méritent.
Lé grand Newton , la gloire ài l’honneur de
I’efprit humain , oui a déterminé lès mouvemens.
des mondes , décorhpofé les rayons de la lumière,
& prefque fournis l’infini à fes calculs ,
ce héros des philofophes, s’il avoit vécu parmi
les lapons auroit à peine découvert lkrithmé-
tique décimale. Placez le fubtil 8c ingénieux Stahl
avant le déluge ; peut-être n’auroit-ii pas furpafie
l’adrefte de Tubaféain. Cette réflexion motive les
honneurs divins décernés aux inventeurs dans les
temps reculés, tandis qu’on ne phçoit qtfe parmi
les héros les hommes qui fe diftinguoient dans
les affaires civiles ; les premiers , en effet, ver-
foient leurs bienfaits fur tous les hommes 8c
fur tous lés fié clés 3 tandis que les belles actions
des féconds ne s'étendaient qu’à quelques
lieux 8c à quelques générations. Remarquons
encore avec Bacon de Véiulam , que tout
changement dans l ’état civil ne s’opère pas fans
l’appareil de la force 8c fans troubles populaires
, tandis que les inventions 8c les découvertes
apportent le bonheur & les jouifiances
au fèin de la paix & fans inquiéter perfonne.
Parmi les vérités dont fe compofe-nt toutes
lés parties de la phil-ofophie , lès unes excitent
l'admiration pour la fageffe de la nature , les
autres fervent immédiatement aux befoâns de la
focieté. Non contents de ce genre,, de gloire,
les (avants ont fouillé dans la huit des tems le*
plus reculés pour y placer plus dignement i’o-
riginé -de la fciëhcé. Les plus; âncièps ch'miftes
ont eu la prétention de té garder les premières
vérités de leur art comme des témoins de l'origine
du globe-avec lequel ils les‘font pour ainfi dire
commencer. Dans cette-vue , ils ont recherché
les plus - antiques monumens du monde , & fi
dans ces. tems reculés/ où ils aimoient à transporter
lès premiers chefs-d’ oeuvres de leur art/
les preuves &Tes témoignages leur ont manqué,
ils y ont fuppléë- par des conjectures & des
raifonnemens. Ecoutons les dëfehfeurs de cettè
haute antiquité, ils aflurent* que la nature des
chofes,& le carqCtère deTefprit humain indiquent
que les premiers apperçus des connoifiances fcien-
tifiques fônt le fruit de révélations divines où
démoniaques. Les livres fa'erés parlent d’entretiens
entre Dieu 8c les anges ; ils difent expr : (férue
nt que Bezalé'èl a . été rempli dè I’efprit
8c de" la fageffe de Dieu qui lui a montré à
travailler l’or, l’argent, le cuivre, le marbre ,
les gemmes 8c les différens bojs. Suivant le patriarche
Enoch des Egregores ônr appris aux
femmes 8c aux hommes les propriétés des poi-
fohs , les paroles cadencées capables d’en prévenir
lès ravages -, Hexâël, leur dixième prince ,
e t cité comme ayant fait connoître l’art de
fabriquer les épéès, les cuir a fi es , les infini