
peur du vinaigre , & qu'on mêle enfuite avec de
j . c.fa*e> C ’eft f t t f ce dernier mélange que la cérufe
diffère du blanc de plomb qui eft un oxide dé
fïtomb tout pur. V o y c ^ F article Blanc de
Plomb , ou Fart de le fabriquerainfi que la
cérufe , eft décrit fort en détail., .
t C éruse d’antimoine. On a nommé cérufe
à*antimoine , l’efpece d’-oxide d'antimoine queFon
précipite de l'eau du lavage deFantimoine aiapho-
rétique, par l’addition des acides. Cet oxide eft
très- furchargé d’oxigène, & prefque à" l’état
d acide. 11eft uni à la potaffe & forme une efpèçe
d’antimoniate de potaffe , dans la leffive de l’antimoine
diaphorétique 3 & les acides plus forts tels
que le fulfurique , le nitrique ou le muriatique ,
le Jeparent de l’a'cJi. V. les mots A ntimoine ,
A ntimoniaux j A ntimonique.
C éruse : ( Pharmacie ). Oxide de plomb blanc ■
que l’on . prépare en grand dans-quelques fabriques
pour billage de la peinture des bâtirnens , ]
& que l’on trouve dans le commerce fous la
forme de petits pains coniques du poids ^’environ
une livre : cette-,préparation qui le fait principalement
en .Ko 11 an de, confifte à expofer à la vapeur
du vinaigre des lamelles oii bandes de plomb-
minces. Pour remplir cet objet, on a dans les
' fabriques une grande quantité de pots-de terre
cuite, hauts de fept. à huit pouces , larges de
quatre, que' l’on arrange de file les uns près les
autres , & que l’on entoure de fumier pour y
exciter & y entretenir un certain degré de chaleur.
Cet arrangement fait, on met dans chaque
pot environ quatre à cinq onces de fort vinaigre
, ou comme le préfèrent les Hoilandois, d’un
acide acéteux préparé par la fermentation de
Forge ; on y place enfuite les-laines de plomb
qui font ropiées en fpirales ; pour préfenter plus
de fur face à la vapeur de l’acide , on les difpofe
dans le' pot de manière qu’ elles me touchent pas
au vinaigre, enfin on ferme le pot avec une lame
de plomb'I & on recouvre la totalité d’une couche
de fumier que Fou a foin d’humeéter & de
piétiner pour retenir , concentrer la chaleur qui
s’établit St la vapeur du vinaigre.
Après cinq décades on enlève le fumier, on
ouvre les pots, St on trouve toute la furface du
plomb réduite en un oxide blanc , pulvérulent,
qui fe détache & . fe brife facilement en petites
lames ou écailles en le frappant avec des palettes
de bois. Ôn recueille, on ramaffe tout cet oxide
on le~ porte fous des meules dîfpofées pour cet
objet , où'après avoir été réduit en une poudre
fine , douce , onétueufe au toucher, oh lui donné:
avec de l’eau la confiftance d’une pâte liquide
dont pu remplit des moules de terre cuite d’une
figure conique : à l’aide de la chaleur & du courant
d’air ' F,eau s’évapore bientôt, la pâte fe_
deffè.che & forme une maffe concrette, blanche,
pe fan te, friable, s’attachant facilement aux doigts,
& que l’on met dans le commerce fous lé nom
de ce'rif.t de première qualité, mais il s’en fabrique
de toutes fortes., & ces différences viennent d’une
quantité plus ou moins grandé de craie très-fine
8c très-blanche que l’on mélange avec l’oxide de
plomb; ainfi la cérufe -, telle qu’on la trouve, dans
le commercé, eft un oxide de plomb par l’acide
acéteux mêlé de craie ou de carbonate de chaux.
Lorfque la craie eft en grande quantité, on le
reconncît facilement, parce que la pâte „eft fèche ,
dure , caffante en éclats, elle eft moins péfante.,
s attache peu à la main-,’-fe lie moins bien avec
les hui es Sc fe deffèche promptement. Mais outre
cés caractères'.extérieurs , on reconnoît la craie
ou carbonate de chaux par le Vinaigre où acide
acéteux qui produit fur-le-champ une effervef-
cence ou dégagement de gaz acide carbonique:
- au fhrplùs la cérufe n’ étant employée en pharmacie
«que pour Fiifage extérieur , une petite
quantité de craie ne peut apporter aucun changement
effentiel aux propriétés de la compofi-
tion.
La manière de réduire la cérufe en poudre
exige quelques attentions. Les anciennes pharmacopées
prefcrivoient de la broyer ou piler
dans un mortierde fer avec une grande quantité
d’eau, & de recueillir, la portion qui eft entraînée
par le lavage. Çette manipulation, comme
’ on Fa obfervë depuis long-temps , eft non-feulement
inutile, mais encore elle changé la nature
de. la cérufe y car elle contient.toujours une
petite quantité ' d’acétite de plomb ( fel de fa-
turne ) qui fe diffout dans l’eau pendant le lavage
& qui eft féparé en pure perte; ainfi , dit Baumê,
il' eft infiniment préférable pour Fufage de la
pharmacie de la réduire en poudre de la manière
fui vante.
» On prend un pain de blanc -de cérufe , on
le frotte légèrement fur Un tamis de crin qu’on
a pofé fur une feuille de papier : par le frottement
j la cérufe fe réduit en poudre qui paffe
au travers du tamis. On continue , ainfi jufqu’à
ce que l’on en ait fuffifamment. La cérufe peut
fe pulvérifer dans un mortier,.comme les autres ,
fubftances , mais alors il n’eft pas poffible .dé la
paffer au travérs d’un tamis très-ferré , parce
qu’elle fe plaque fur le, tamis, elle en bouche
lès paffages, elle fe pelôtonne , & fe .réduit en
petites boules : ce. qui eft calife qu’on ne peut
féparer les portions qui ont échappé à la puiyé-
rifâtion.».'
La cérufe, ainfi que tous les oxides de plomb ,
ne s’emploie jamais pour l’intérieur, elle occa-
fionneroit la colique , la rachiàlgié & d’jutrçs ac-,
eide ns très-graves , elle fert principalement fous
forme de poudre dans le panfëmenc de quelques
ulcérations, ou pour la préparation de quelques
cérats onguents ou emplâtres. Son ufage extérieur
même n’eft pas indifférent. Dans .quelques endroits
, les-femmes emploient la cérufe pour fau-
poudrer ces gerçures Sz excoriations légères qui
arrivent fi fouvent. aux cuiffés. & aux feffes des
enfans qui font au maillot •• cette poudre dont
quelques nourrices font une. fogte rie fecret en-
tr’elles, procure promptement la guérifon de ces
excoriations y mais auffi plus d’une fois , j ’ai vu
de'ces enfants- attaqués de' coliques, de confti-
pations opiniâtres , accompagnées de cet ënfou--
lement de l ’abdomen qui caraétérife la colique
des' plombiers. Quelquefois cette affeçftion a été
fuivie de là foiblefTè, & même de'la paraiyfie
des bras &: des : jambes, & j’ai vu ces erifants
conferver dans un âg.e plus avancé une ctifpofi-
tion aux maladies de Fabdomen , & être fujets
par les plus petites caiïfes à. de violentes coliquès,
à la conftipation, aux engorgeniens du melentère.
Quelques femmes emploient auffi la cérufe
comme un fard , pour donner à la peau un éclat,
une blancheur qu’elle n’a pas ; mais outre qu’à
la longue , la cérufe noircit & altère la peau ,
elle eft abforbee par les pores, 8z fon ufage peut
caufer des accidents fàtlieux : en général on. ne
peut être trop réfervé fur Fufage extérieur des
oxides de plomb ; aufïi les ouvriers qui broient,
puivérifent, ou préparent en grand ces fortes
d!oxides doivent apporter des attentions dans leur
travail. ( ¥oye%_ plomb & oxides DE PLOMB. )
"é ( C hAus s ier. )
CÉRUSE d’ antimoine Ç P h a rm a c i e .7) On Si
donné ce nom à un oxide d’antimoine dont la
blancheur approche de celle de la c é r u f e , dont
nous avons parlé à l’article’ précédent : on pré-
paroit cet oxide d’antimoine en projettant peu-
à-peu dans un "creufet rougi au feu , une partie
d’antimoine & trois parties de nitrate de potaffe
réduites en poudre & bien mélangées : lorfque
ces fubftances étoient dans une efpèce de fùfion ,~
on verfoit le creufet dans une terrine remplie
d’eau, il feprécipitoit fur-le-champ une poudre
blanche , que Fon nommoit chaux d'antimoine ,
diaphorétique minéral ou antimoine diaphorétique ;
mais l’eau qui avoit fervi à la lotion , tehoit
encore quelques portions de l’oxide d’antimçine;
& en y ajoutant un acide quelconque , elle de-
venoit opaque, laiteufe, il fe formoit unt précipite
qui fe dépofoit lentement' Sc qui étoit
d’une grande" blancheur ; c’éft le précipité que
Fon diftinguoit fous le nom dç cérufe d'antimoine ;
on lui avoit auffi donné les noms. de fleurs fixes
d'antimoine , ma giflé re d‘ antimoine diaphorétique ou
matière perlée ; Sc on lui attribaoit des propriétés
fud'orifiques alexitëres : on le croyoit propre
à fortifier le coeur, à purifier le fan g ; mais cet
oxide h5à d’autre propriété que celle des oxides
blancs d’antimoine.
CÉRUSE D’ANTIMOINE SOL AIRE ( P h a rm a c ie . )
On a décrit dans quelques pharmacopées fous
cette dénomination pompeufe un oxide d'antimoine.
, que l'on prépare en projetant dans un
creufet un mélange d’une partie d’antimoine ,
trois parties de nitrate, de; potaffe üz un huitième
d’or ; auffi cette préparation ne diffère de
célie décrite dans l’article précédent que par
l’addition d'une petite quantité d’or qui fë trouve
difperfé-& diffémiaé en parcelles dans la niiffe
'pulvérulentél'qui fe précipite lorfqu’on coule la
matière en fufion'dans une terrine remplie d’eau :
on a auffi aéfigné cette préparation fous 1er noms
•dè- floTfiaçhique. de Potcrïus , diaphorétique minerai
foLuire i M on n’a pas manqué de lui attribuer
des / propriétés merveilleufes que le temps &
Fèxpéuience.n’ont point confirmées. ( antimoine.)
( C haussier. )
CER.VEAU. Le- cerveau des animaux eft ma-
nifeftement & par fes propriétés phyfiques &
par fes propriétés chimiques un compofé parti-
CLiliér.. Quelle eft la nature de ce compofé ?
comment fe forme-t-il ? dé quelles altérations
eft-il ftifceptible ? eft il le même 'dans tous les
animaux ? ou préfente-t-iL des différences fuivanc
leur nature &Jeur organi'fation diverfè ? Voilà
autant de queftions dont Fanalyfe chimique ne
.s’eft encore que très * peu oçcupée.
. Lors des fouilles du cimetière des Innocens à
Paris en ,1786, l’état fingulier ou l’on trouva le
cerveau confervé dans' la cavité du crâne dut
appeller l’attention des chimilles fur cette fubf-
tance animale. M. Thouret qui a fait un .-grand
nombre d’ obfervations nouvelles fur l’état des
corps trouves dans les foffes de ce cimétière , ,.a
décrit particulièrement avec beaucoup de foin
celui du cerveau.. Il a fait quelques efîais d’ana.•
lyfe de ce vifcëre. J’avois entrepris avant lui
un travail fuivi fur le même objet ; St obtenu
des réfultats différens des"' fi en s ; & quoique les
uns 8c.dés autres, foient encore bien loin de la
perfeêlion, je crois devoir les configner dans
cet ouvrage , fait pour offrir l’état exaét des
•connoiftànces humaines.,en chimie à l’époque de
la fin du dix-huitième fiècie. •
- Le mémoire de M, Thouret contenant beaucoup
de détails St de vues étrangères à l'ana-
lyfe dix cerveau j on n’en donnera ici qu’un extrait
fidèle; quant'à mes expériences, comme
elles ont pour objet unique l’examen chimique
du cerveau, je les donnerai ea entier St telles
qu’elles ont été inférées dans les Annales de
chimie, tome X V I , page 282.