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aoroit pas moins l’obligation à Lavoilïer
pour avoir publié des procédés & des appareils
trop peu connus, même d'une partie de ceux
qui profeffent aujourd’hui la Chimie , comme
1 a dit 1 auteur. Mais ce n’eft point feulement
une defcription sèche & aride que préfente cette
troifième partie ; on y décrit l’ufage des di-
■ verfes machines , on y fait connoître la manière
de s en jervir, & les phénomènes qu’elles of-
frent a l observateur} fouvent même des points
particuliers de la théorie générale expofée dans
tout 1 ouvrage, portent un jour éclatant fur le
résultat des operations auxquelles fervent ces
wftrumens. On peut confidérer cette troifième j
partie comme une hiftoire des principaux appareils
néceffaires aux opérations de la chimie
moderne , & fans lefquels on ne pourroit plus
efperer de faire faire des progrès à cette fcience.
Les planches placées à la fin de ‘l'ouvrage k
«nt été gravées avec foin par la perfonne qui
nous a déjà donné la traduction de Kirwan , &
qui fait allier la culture des lettres à celle des
Arts & des Sciences.
L’ouvrage eft terminé par des tables où font
expofees la pefanteur du pied cube des différens
gaz j la pefanteur fpécifique d’un grand nombre
de corps naturels , les méthodes pour convertir
les fractions vulgaires en fraêtfons décimales j, &
réciproquement des moyens de correction pour
la pefanteur des gaz , relativement à la hauteur
du mercure dans le baromètre & dans le thermo-
m,etrl ' . ^es tables deviennent aujourd’hui auffi ,
néceflaires aux chimiftes pour obtenir des résultats
exaCts dans leurs expériences, que le font
les tables de logarithmes aux géomètres & aux
aftronooees , pour l’exaCtitude & la rapidité de
leurs calculs.
Le citoyen Chaptal, profeffeur de chimie à
Montpellier, ayant, comme on l’a dit ci-deiTus,
adopté la théorie pneumatique & la nomenclature
méthodique à l’époque de 1787 j fe pr0-
pefa de publier un livre élémentaire fur le plan
des leçons qu’il donnoit au Midi de la France.
Ses Elémens de Chimie parurent en 1790 à
Montpellier en trois volumes in-8° $ deux éditions
ont promptement fuccédé à cette première.
La tfoifieme, publiée en 1796, au commencement
de 1 an y de la République Fran-
çoife , nous fervira pour la norice que nous
allons en donner. Cette troifieme édition, également
en x vol. in-8® , Paris, chez Deterville ,
ne différé des deux premières que par quelques
additions fur plufieurs arts chimiques, auxquels
la révolution françoifë a donné une nouvelle activité,
comme l’extraCtion du falpêtre , les ni-
trieres artificielles , la purification du nitre , la
fabrication de la poudre, l'extraCtion dç la foude I
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du fel marin, la préparation du favofl , la récolte
de la réfioe des pins, le tannage des cuirs.
La divifion de l’ouvrage , la méthode, la mari
che , font abfolument les mêmes que dans la première
édition.
Après un difcours préliminaire dans lequel
Fauteur , en parcourant les principales phafes
qu a ftiivies la chimie , s’arrête particuliérement
fur les avantages qu’elle procure à la fociété , &
fur les reffources immenfes qu’elle offre pour
Je perfectionnement des fciences &■ des arrs,
l’auteur divife tout fon ouvrage en cinq
parties. 1
La première porte pour titre : des Principes
chimiques. Elle commence par une introduction
fur la définition de la chimie, fur les principaux
inftrumens qu’on y emploie , 8c les diverfes opérations
qu’on y pratique.
Cette partie eft enfuite partagée en neuf
feCtions.
La première feCtion traite de la loi qui rapproche
& maintient les molécules des corps dans
les mélanges ou les combinaifons , ou de l’at-
traCtion chimique j on y expofe, à la manière
du citoyen Fourcroy , les phénomènes conftans
ou les lois qui dirigent cette force.
La fécondé décrit les divers moyens employé«
par le chimille pour rompre l’adhéfion des molécules
des corps.
La troifieme feCtion offre la marche que le
chimifte ûoit fuivrepour étudier les corps naturels.
La quatrième comprend les fubftances fimples
ou élémentaires 5 le calorique , la lumière, le
foufre 8c le carbone y font fuccelfivement traités
dans quatre chapitres.
La cinquième s’occupe des gaz ou de la diflb-
lution de quelques principes par le calorique à
la température de l’atmofphère j trois chapitres
y font deftinés à l’examen du gaz hydrogène,
du gaz oxigène & du gaz azote que le ciç.
Chaptal nomme nitrogène.
La fixieme feCtion eft deftinée au mélange des
gaz nitrogène & oxigène ou à l’air atmofphé-
rique.
La feptieme eft confacrée à la combinaifon des
gaz oxigène 8c hydrogène formant de l’eau -r on
examine l’eau en glace , en liquide , en gaz
dans trois articles féparés.
/
La huitième feCtion a pour objet les combinaifons
du gaz nitrogène , iQ. avec le gaz hydrogène
, i ° . avec des principes terreuse, formant
les alcalis. Les propriétés de la potaffe ,
de la foude & de l’ammonique y font expofées.
On voit que l’auteur fuppofe vraie ou au moins
très-probable l’opinion que les alcalis fixes font
formés par l'union des terres avec l’azote j mais
nous avons dit plus haut jufqu’à quel point cette
opinion étoit admiftible.
La neuvième feCtion roule fur la combinaifon
de l’oxigène avec certaines bâfes formant des
acides. Après des généralités fur les acides , leur
nature générale & leur formation, l’auteur traite
dans le premier chapitre de l’acide carbonique,•
& dans trois articles , des carbonates de potafte,
de foude & d’ammoniaque j dans le fécond, de
l’acide fulfurique & des trois fulfates alcalins j
dans le troifieme, de l’acide nitrique & des nitrates
de potaffe , de foude & d’ammoniaque.
Ce chapitre contenant un fel d’une grande utilité
, 8c fur lequel il eft néceffaire de donner de
grands détails , lorfqu’on veut le faire bien connoître,
l’auteur divife l’article du nitrate de po-
taffe en quatre feCtions } il expofe dans la première
des vues générales fur la formation du
falpêtre & fur l’établiflement des nitrières artificielles
j dans la fécondé , l’art du falpêtrier j
dans la troifieme, les procédés ufités pour raffiner
le falpêtre } dans la quatrième , l’ufage de ce
fel dans la fabrication de la poudre. Quoique
ces détails faffent une differtation allez étendue
qui femblê ne pas réntrer exactement dans le
plan de ces Elémens, où l’auteur n’a donné que
les faits principaux de la fcieRce, préfentés avec
une conciuon remarquable , l’importance du fu-
jet, la maniéré particulière dont il s’en eft occupé
, par ordre du gouvernement, rendent cette
efpèce de differtation très-méritante , & fi elle
contrafte par fes longs développemens avec la
marche ferrée & précife , fuivie en général dans
tous les autres articles de l’ouvrage, elle a aufli
l’avantage de former une forte de traité complet
fur une matière qui excite depuis plufieurs
années un grand intérêt parmi les favans & les
artiftes.
Dans fë chapitre 4 de cette neuvième feCtion,.
l’auteur , en revenant à fa méthode accoutumée
, parle de l’acide muriatique & des trois
muriates alcalins. L’article du muriate de foude
préfente une notice des divers moyens propofés
ou employés pour extraire la foude du fel marin.
Le chap. f de la même feCtion offre Fhif-
toire de l’acide nitro-munatrque , 8c le 6e, celle
de l’acide boracique & des borates de potaffe,.
de foude & d’ammoniaque.
La fécondé partie de l’ouvrage, qui commence
avec le fécond yolume , comprend la lithologie
ou les fubftances pierreufes. Dans une introduction
on trouve la définition de cette fcience ,
l’expofé des caractères & des méthodes lithologiques
, les réfultats de l’analyfe des pierres ,
les principales propriétés de la chaux, ae la baryte,,
de la magnéfie, de l’alifmine & de la fi-
lice. Le citoyen Chaptal , après avoir donné les
principes fur lefquels il a fondé fes divifions des
pierres, parcourt rapidement ces corps naturels
fous trois claftes.
Dans la première s il range la combinaifon des
terres avec les acides , il en fait autant de genres
qu’il y a de terres ; tous les fels terreux fonç
traités dans cette clafïe. Cette méthode rapproche
des pierres, les nitrates 8c les muriates de
chaux , de baryte, de magnéfie , d’alumine,
qui font très-acres , très-fapides , très - diffolu-
bles, tous caractères fort éloignés de ceux des
pierres proprement dites.
Dans la fécondé , il place les combinaifons 0«
mélanges des terres primitives entr’elles ou le9
mélanges pierreux > là viennent, dans divers
genres , les mélanges calcaires , tels que les
marnes &c.} les mélanges baritiques , tels que
la pierre hépatique ; les mélanges magnéfiens,
le taie, la ftéatite , la ferpentine , l’asbefte , l'a-
mianthe $ les mélanges alumineux, les argiles ,
les micas féparés des talcs , les pierres de corne *
lesatdoifes 8c fehiftes, la zéolite j & les mélanges
filiceux , tels que les gemmes , le criftal de roche,
le quartz, les «lexs , les agathes , les jafpes, les
fchorls 3 la tourmaline , les produits volcaniques,
la chryfolithe , le lapis-lazuli, le feld-fpath. Il
eft évident que l'auteur défigne ici par le nom
de mélanges de véritables combinaifons intimes
des terres entr’elles, faites par des procédés que
la nature s’eft jufqu’ici réfervés. La troifième claffe
renferme des mélanges de pierres entr’elles, ou les
roches qui font partagées en fîx genres } cette
fécondé partie eft terminée par une hiftoire abrégée
du diamant, & par des vues générales fur
les décompofitions 8c les changemens que fubit
la partie pierreufe de notre globe.
La troifieme partie de l’ouvrage eft confacrée
à l’hiftoire des fubftances métalliques. Elle commence
par une introdudion ou l’auteur parcourt
les cara&eres de ces fubftances, leurs états variés
dans la terre , l’eifai des mines , l’extraction
8c l’exploitation des minerais , l’oxidation
des métaux & leur divifion ; l’auteur les partage
encore en demi-métaux, métaux imparfaits & métaux
parfaits. Dix-fept chapitres compofent cette
troifieme partie : il y eft fucceffivement traité de
l’arfenic , du cobalt, du nickel , du bifmuth , de
l’antimoine, du zinc , du manganèfe , du plomb,
I de l’étain, du fer, du cuivre , du mercure , de
I l’argent, de l’or , du platine , du tungftene & du
\ wolfram , du molybdène. Dans chacun de ce&