
1 eaa , mais dans une proportion fi petite quelle
eft prefque inappréciable. Le fulfure de potaffe
n'a produit aucun changement dans cette eau.
J ai effaye de traiter ce fel par l’eau chaude ;
il ne m’a pas paru s’y mieux diffoudre : l’eau
t»ut-à-fait bouillante a encore moins agi que
leau froide. J’ai cru même m’appercevoir que
plus l'eau étoit froide , ite plus elle en diffol-
yoit ; y auroit-il des fel s neutres plus diffolubles
à. froid qu'à chaud , comme.il en eft de. plus
diffolubles à l’eau chaude qu’à l’eau froide ? Je
crois pouvoir établir quelque jour cette yérité
que je ne fais qu’annoncer ici.
J ai vainement tenté d’unir le carbonate de fer
avec les fubftances falino-terreufes par la voie
humide. Ce fel n’a paru avoir aucune action, fur
l -e3u de' chaux ? il ne l’a point troublée : il pa-
roîtroit d’après cette expérience que f acide carbonique
a- plus d’attraétioji pour Je fer que pour
la chaux. Je dois faire obfervèr que' cette eau
de chaux qui a fëjourné plulieurs jours fur du
carbonate de fe r , donne quelque indice de fer
par l’acide gallique, & que fi on la làiffe ex-
pofée à l’air , il fe forme à fa furface une pellicule
dont les bords font un peu jaunâtres &
indiquent la préfence de l’oxide de fer.
Les alcalis ont. une a.âion d’autant plus marquée
fur le carbonate de fe r , qu’ils font plus
purs 8c plus concentrés. Une once de diffolution
de potaffe mife en digeftion fur deux gros de ce
f e l , a pris un peu de couleur | & a laiffé précir
juter du fer parTaêticn des acides. Il feroit peut-
être poûible de préparer de cette manière une
teinture alcaline, femblable à celle de Staht.
L'ammoniaque agit fur le , carbonate de fër ;
j’ai diüillé un mélange de deux- gros d'ammoniaque
& d’un gros de carbonate de~ ier; l’ammoniaque
a paffe coloré en rouge, "& elle fail
l i t une effervefcen.ee affez marquée avec les
acides. Le fer.réfidu de cette opération étoit
plus brun qu’aupara'vant s. & il fbrmoit des maffés
plus greffes j expofe au feu dans l'appareil pneu-
inato-diimique, il a.donné dh gaz aramoniac , &
il eft devenu attirable , mais en partie feulement.
Nota. Depuis cette ancienne expérience , j ’ai
trouvé une autreaéüon de l'ammoniaque fur le car-
bonate de fer avec, excès d'oxide .comme l’eft
la rouilles mais cette action qui tient à la-nature
des oxides a déjà été indiquée à f article, de
l'ammoniaque., & fera plus complettement expos
e à ceux des métaux 8c des oxides métalliques.
On peut ëtisere décompofer le carbonate de
% en f$ifant bouiilij; fur ce fel im diffolution
de potaffe ; cette liqueur fe teint en rouge clair
dans, cette opération , comme je l'ai déjà dit,
8c elle acquiert la propriété de faire effervefcence
avec les acides.
Les acides tfagiffent que' très-foiblement L
frpid fur ce fel ; en ayant mis un demi-gros dans
une demi-once d'acide fulfuriqué , 'il ne s’eft
excité, à froid, aucun mouvement d’efferVef-
cence : ayant aidé la diffolution par la chaleur,
il s eft dégagé en petite quantité du gaz acide
carbonique mêlé de beaucoup d’air atmofphé-
rique. Apres cette aéiion, t’acidefulfurique étoi«
coloré en rouge brpn, & il n’a pu fournir de
cryftaux, il étoit dans ftétat d ’eau-mère du fui-,
fate de fer j en l’évaporant, il a pris la çon-
fiftance d’un extrait déliq.efcent , femblable à
celui que Monnet a obtenu dans des expériences
pareilles, & fur lequel nous reviendrons dan$
la féconde feétion de ce mémoire*
L'acide nitrique 8c l’ acide muriatique agiffent
peu a froid fur le carbonate de fer ; lorfqu’on
chauffe ces mélanges, il fé dégage une petite
quantité de gaz en tout femblable à ;celui que
uonne l’acide fulfuriqué e’eft-à-dire un peu
d acide çaibonique avec beaucoup d’air atmpf-
| pherique ; on n’obtient dans ces opérations*,' ni
gaz nitreux ni gaz hydrogène. La diffolution pàr
1 acide nitrique eft d’un iougerbrun pâle, celle
par- l’acide muriatique eft d’un brun-obfèur,
elles dépofent de l’ochre par le repos 8c par
la chaleur , 8c leur évaporation ne fournit qu’un
extrait déliquescent fans apparence de cryftaux.
On peut les décompofer comme l’eau-mere du
lulfate de fer par les alcalis 8c par l’addition
du fer dans l’état métallique, -
Nota, Depuis ces expériences faites en 1777.
8c 1778 , je'me fuis'affuré que f acide muriatique
chauffe, fur la rouille de fer ou le carbonate de
fer avec excès d’oxide , décompofe une portion
de l’oxide, & paffe lui-mêmé en partie à l’état
d’acide muriatique, oxigéné.
L’acide carbonique n’ a pas d’a&ion fenfible fur
le carbonate de fer > cependant il le diffouc affez
bien. J’ai fortement acidulé de l’eau diftilléeen
l’agitant avec cet acide, j’ai mis un .gros de
carbonate fer dans quatre onces de c'ette eau
acidulée , j’ai laiffé le mélange dans un flacon
bien, bouché & au - deffusfté-l'eau , ' ce flacon
en étoit rempli à moitié 5 je l’agitois de temps
à autre , aân de multiplier les points de Conrad
8c de favorifer l’union : voici ce que j ai' obfervé.
Au bout de quatre jours , la quantité de -carbonate
de' fer ne paroiffoit pas diminuée , mais fa couleur
étoit un peu plus foncée*, fes parcelles avaient
perdu un peu de leur volume ; il étoit fenfible-,
ment plus tenu j defféché à i’étuve, il n’avoit
' perdu
perdu de fon poids que trois grains ; la liqueur
décantée étoit très-claire -, elle avoit un goût
Ityptique affez fenfible , & cependant mafqüé
par une faveur hépatique affez forte ; il ne reftoit
plus rien de la faveur piquante de l’eau acidulée ;
elle prenoit une couleur légèrement violette par
1 acide gallique ; expofée à la chaleur , elle Uiffa
échapper beaucoup de bulles qui rougiffoient îa
teinture de tournefol en paffant au travers, 8c
il fe dépofa en même, temps du fer femblable
au carbonate de fer employé d’abord, à la dofe
d un peu plus de deux grains. 11 en eft donc du
carbonate de fer comme du carbonate de chaux,
fon acide le rend beaucoup plus diffoluble dans
i eau qu’il ne l’eft feul.
Le carbonate de fer n’éprouve aucune altération
fie la plupart des Tels neutres. 11 eft du nombre
•Sn. *S métalliques qui n’entrent point dans la
cryftalliration des Tels neutres parfaits ; il ne détonne
point avec le nitre, il ne décompofe point
le-muriate d’ammoniaque à froid , mais il y a
decompofition au moyen de la chaleur*
J ai trituré dans un mortier de marbre une
once de muriate d’ammoniaque avec demi-once
de carbonate de fer ou de rouille très-pure ; j'ai
mis ce mélange dans une cornue , à laquelle j’ai
adapté un récipient ; j’ai diftillé avec précaution
8c en donnant le teu par degrés , il a paffé deux
gros 8c quelques grains d’ammoniaque colorée
en jaune rouge par un peu de fer. Cette matière
faifoit une effervefcence affez vive avec l’acide
fulfuriqué ; nouvelle preuve que le fer employé
contient de l’acide carbonique 8c qu’il décomp
t e le muriate d’ammoniaque à la manière du
-carbonate de chaux. Si le carbonate de fër ne
donne pas des cryftaux de carbonate d’ammoniaque,
comme, le fait le carbonate de chaux ,
c'eft parce qu’il ne contient pas affez d’acide;
car il eft évident que la rouille de fer n’ eû que
du carbonate de fer avec excès d’oxide.
j qu'ils font aidés de la chaleur ; que cette com-
I binaifon a des caraél :res qui lui (ont propres &
qui la diftingtient fingulièrement de ce;le du fer
pur avec ces mêmes acides ; enfin , qu’ il décom-
. pofe le muriate d’ammoniaque à la manière du
| carbonate de chaux 8c de tous les carbonates. Tels
: font les réfultats que préfentent les eftais analytiques
que j’ai expofes dans la première fedtion ;
mais quelques-uns des faits annoncés méritent
une attention particulière, & je crois devoir
m’en occuper avec plus de détail.
I. On a vu par la diftillation de l’ammoniaque
avec le carbonate de fer que l’alcali pafloit effer-
vefeent 8c chargé d’une partie du fel qui le co-
loroit en rouge, que le réfidu brun a donné du
gaz ammoniac 8c eft devenu en partie attirable
à l ’aimant; cette expérience affez fingulière ,
peut fournir les confequences fuivantes ;
iR. L’alcali volatil cauftique décompofe une
partie du carbonate de fer en lui enlevant fon
acide, puifque après la diftillation , il fait effervefcence
tandis qu’il n’en (aifoit pas auparavant.
2°. Cet alcali emporte 8c vohtilife une partie
du carbonate de fer , puifqu’il eft coloré en
rouge, 8c qu’il laiffé précipiter une partie de
ce fel par les repos dans des vaiffeaux en partie
vides , ainfi que par les acides.
30. Une partie de cet alcali volatil s’unit au
carbonate de fer qui refte dans la cornue, 8c
acquiert par cette union une certaine fixité ,
puifqu’il faut un dégré de feu affez fort pour
en dégager l’ammoniaque.
4°. L’acide carbonique a , comme tous les
autres acides, plus d’affinité avec les alcalis
qu’avec le fer.
S e c o n d e s e c t i o n .
Expériences precedentes & induMions qu on en peut
tirer.
Les expériences détaillées dans la feétion précédente/
font connoître. plulieurs propriétés du
carbonate de fer av.ee exces d'oxide de ce métal.
Elles nous apprennent que cette efpèce de fel
eft d'une couleur brune, d'une faveur ferrugi-
neufe ftyptiqueque fa forme eft irrégulière ,
qu'il fe décompofe par l'aéfion du.feu en péri
dant fon acide, qu'il s'effleurit à l'air fec & attire
l'humidité de l'atmofphère lorfqu'elleeneft
chargée ; qu'il n*eft que très-peu diffoluble dans
i eau ; que les ^alcalis en' diffolvent une certaine
quantité , 8c qu’ ils le décompofent en lui enlevant
ion acide , que les acides s’y combinent ^ lorf-
ÇtuMig.. Tome III.
Nota. Il faut ajouter à ces quatre réfultats qui
découlent immédiatement de mes anciennes expériences
, un cinquième réfulcat qui en découle
de même , mais que l’état des conaorffances chimiques
il y a 1 y ans ne me permettoit pas de
bien faifîr à cette époque, quoique le fait qui
le fonde ne m’eût point échappé. J’ai fait remarquer
qu’après l’expérience citée ic i, le fer
étoit devenu en partie attirable à l'aimant, &
j’avois fait la même obfervation fur les précipités
obtenus des diffolutions du fer dans les acides
par l’ammoniaque ajoutée en excès. La con-
noiffance de la compofition de l’ ammoniaque découverte
par . Berthollet m’a fait voir depuis
que cet alcali eft en partie décompofe par
i’oxide de fer qui l ’eft aufli en même temps par
l'union de l’hydxogène de l'ammoniaque à l’oxi-
gené de Ioxide de fer. Telle eft la caufe de la
D