
des vaifleaux de la chaux vive 5 mais il faut la
faire .bien rougir pour-en féparer les dernières
portions d'eau qui y adhèrent avec'beaucoup dé
force 5 alors elle s'échauffe avec ce fluide 3
comme avant d'avoir été diflbute, Sans cela &
dans les appareils de diftiliation ordinaire , il
refte au fond du va le .diitilbtoire de la chaux
'éteinte 8z qui retient de l’eau. Les dernières portions
de ce liquide qui fe dégagent à un grand
feu j. enlèvent avec elles un peu de chaux, &
verdiftënt la couleur des mauves 5 on y reconnoît
suffi la même odeur que celle.de la chaux éteinte
à fec. .
L'eau de chaux Jj expo fée à l ’air , fe couvre
d’une pellicule sèche qui prend peu à peu de
î ’épai fleur & de la folidité 5 fi l'on enlève^cette
peîîicuie , il"s'en reforme une fécondé, & cette
diflolution eo fournir jufqu’à ce que. toute l’eau
foit évaporée. Cesvpellicules .ont reçu .le nom
impropre de crème de chaux on çroyoit autrefois
que cette matière étorrt un fel particulier formé
par l’union de' la terre calcaire la plus atténuée
& de l’eau, & on a beaucoup écrit für le
prétendu fel de la chaux ; mais i l eft bien reconnu
aujourd'hui , d’après les expériences du
célèbre Black, Vque la crêrnq de..chaux a des
propriétés falines moins rétives que celles .de
la chaux y & que c'eft- une^ jefpèçe particulière
de fel, neutre compoféde chaux & d’un acide
particulier contenu dans • l’atmofphèré ; aùflï {a
crème, de chaux ne peut-plle pas fe former fans
le .conta# ; de l’air.
C'eft de vérstable carbonate de chaux qui cbnf-
titue la çrême de -chaux ; fa formation eft facile
à concevoir & à expliquer, iorfqu’on fait
que., l’air àtmofphéiiqu?e contient -toujours d e -
l'acide carbosaiqu&:p ik èft évident i° . que c’eft
eh abforbant 'cet acide- que la chaude diflbute
dans l’eau s'en fépare fous la forme & la nature
de craie ou' carbonate de chaux 5' 2 e. qu’il
ïiè 'S'*en forme qu'à la furface de l’eau de chaux
& couche par couche^, parce qu’il n'y a que, la
furface de cette, diffolution qui eft vraiment en
ton ta él avec l’air j 3%. que ce.tte pellicule de
carbonate calcaire doit, faire effervefcence avec j
les acides , n’avoif plus la faveur & la di ffblù-- !
bilité de la chaux , puifqu’en effet lar chaux, g-
perdu fes caraéfères & fa caufticité en feiçombi- i
nant avec l'acidè: carbonique de ratmofphère,i .
4v. qu’ il doit s’én. former- davantage plus
vîçè dans; tous les cas où la quantité. d’acide
carbonique eft plus abondante dans, l'air, comme I
près des fourneaux où l'pp^ brûle^,du charbon ,
dans un lieu où beaucoup d'animaux ^font renfermés,
dans le voifinage .des fources. d'eau
gazeufe j dans les cavités fouterrainês où il fe/
développe fouyent de l'acide carbonique V dans'
les endroits où l ’air eft gâté par la refpiratioh,
la combuftion , la fermentation vxneufe, la dé-
compofition putride J par l’mFuffiation à la fur-
face, de l'eau de chaux ,'pui(qu'il fort avec l’air
expiré une grande quantité de.gaz acide carbonique
}. 5°, que fi l’eau âe chaux , confervée
dans des vaifleaux bien bouchés & qui en foient
toujours Oleins, refte (ans altération, c’eft parce
qu’elle eft privée;.du conta#-' dé -l’air, & parce
qu’elle ne peut pas abforber d'acide carbonique ;
6°. enfin que toute l’eau de ckadx doit fe
convertir, couche'par couché ou furfaeë par fur-
face , en crêniè 'de chaux ou' carbonate calcaire ,
•puifqu'elle eft égale ou identique dans toutes
fes parties j parce quelle doit toute entière
ou dans toutex fa mafle également obéir aux
mêmes attrapions.
| On n'a point apprécié'encore l’aPioh de l'air
vital ni de, i'oxigène' 'furiia chaux ;'ni. fur fadiffo-
lutiôn. Il paioît que ,cette a#ion eft prefque
nulle ou au ihoins très-foible. Quant à l’autre
principe de l’atmofphère , c'eft-à-dire, au gaz
azote , il eft vraifemblabie qu'il-y a abforption
de fa bâfe par la chaux, & quç cètte cômbinàîfon
tend: à alcalifer la chaux. Quelques faitsffiérnblent
autorifer à croire que c’eft une conibinaifon
analogue à celle qui eft indiquée ici , qui forme
la potafîe , mais aucune expérience exaPè ne
milite encore afle.z fortement en faveur 4e
cette opinion pour qu’il foit permis de la compter
au nombre des vérités chimiques.
La chaux fé combiné par la voie humide & par
la voie -sèche avec la terre filicéè. Lorfqu'on
mêle du fable avec de la chaux nouvellement
éteinte, ou bien avec de la chaux vive arrojfée
d'un péU'd’eau, peu de momens après le mélange
ces deux corps prennent de la confiftance
- 3r forment ce qu'on appelle du mortier ; l’état
& la quantité de la chaux plus ou moins vive',
fon extinction préliminaire avec plus ou moins
d’eau , ou bien fon extinPion faite dans le
moment du mélange,, la nature du fable plus
ou moins gros, arrondi, inégal, feç ou humide,
font naître de grandes différences dans les- divers
mortiers qu’on en prépar.ei C'cft ce qui ré-
fulte dès. : recherches .de, la Fayè' fur le mortier
des anciens , pu^liées'.ien^X^T-?,,. f q .. i 77'8i II pa-
roît que les romains ne fpnt parvenus à donner
une fi grande folidité à leurs conftruPions que
par le mélange dans de juftes proportions de
chaux.éteinte d’une manière particulière & de fable
inégal. On compofe.encore 4e très-bons mortiers
avec l’argile cuite en briques &’ avec la pouzzolane
qui n'eft que de^rargile cuite - pat le .fêtf'des
volcans ,, 'Ôc - altéreè par le contaP' dè l’air. '- ^
Quoique la chaux foit, parfàiremënt infufible
toute feule , ainfi que , la terre filicee 3 fi on les
clmuffe enfemble , pourvu que la proportion de
de çet.ïë„ ,a# ion très-mani fefte entr'eux ne fer oit
pas.uné foufée ffduvèlle d’ où pourïoif aecoulcr
la coBnoiflahce de la nature -intmié des alcalis
& de là chauic elle-même-i’-enfin on n'a pas meme
comparé là différence .que préfeivte à cer egard
lés- deux alcalis fixes , la potafle & h foude ,
cèmbiemxha.cun de ces alcalis dans le même état
dë concfen#atioh;peut difîbudre de chaux ; ni s u
y ’a. quelque rapport entre l’aéLon de ces matte-
1 res traitées par la voie fèche , & celle qu on a
obfervé&ëntre elles feulement par la voie humide*
Rîëh n'eft plus intërelfmq & plus preffé en quelque
la pr.çmiëre foit tses-grande , elles fe. fondent, j
chrome l'ont remarqué MM. d'Àrcet & Gerhard. 1
Elle peutaufli faire, entrer en Fùfion. un tiers de^
fon poids d’alumine, & elle, pàvoit avoir plus"
d’affinité avec celle-ci qu’avec la filiçe, àirifi que
l’indique M. Kirv/an. Lé mélange de :ce's trois
fubftançes fond plus facilement & plus complette-
ment que la chaux feulë avec luihè .où rautreÿ
de ces terres; ; c’eft ainfi, qu’une partie de
chaux■ & une d’alumihe peuvent ^ faire entrer en
fufion detix & même deux parties, & demie qe
terre filicée- On conçoit d’après ce_ fait, pour-
*tmoi beaucoup de pierres dures, fcintilîantes &
quartzeufes en .apparence , fe>fondent lbrfqu'on
, Es expofe à. un grahd feu. La cômbinaifon du
même le fimplè mé ange de terre calcaire &
d'argile avec la terre filicée, eft la caufe de leur
vitrefcence. .C'eft pour cela que^ chaux longtemps
& fortement chauffée dans des creufep
d'àrmle & dè ïiliçê fe -f°p4, fùr' fei^ords & dans
les parties qui touchent les parois de ces vaif-
feaux.
, On ne connoît point encore bien-raéHon dé
h chaux fur la baryte. C-es deUx terres paro.iflent
fufceptibles de te fervir de fondans réciproques.
Une partie de terre calcaire fait entrer en
fuflon une derrii^ partie de magnéfie j le Verre
que Forme ce , , mélangè au feu , diflbut enfui te
| & fond cômpiettement autant dè terré Tilfcee
qu’il contient de chaux. C’eft pourceiaque parties
égales de filiç^, de magnéfie & de chaux traitées
au feu, forment un-verre parfait.
L'aétion réciproque de la -chaux & des terres
nouvellement découvertes , telles que- la Cir- <
conie | la Corinde , la Strontianè "&c. ( Voye^
ces mots ) , n’a point été examinée , pn n'a
tien dit encore de leurs affinités & de leurs
combinaifons entr'elles.
Pourroit-on croire qu'il en eft prefque de même
de I’aàion dès alcalis fur la chaux , lz cependant
il y a long-temps que les chimiices mêlent
ces fubftançes enfemble pour, enlever aux alcalis
leur 'acide carbonique* & les porter, à l’étau de.
cauftiquës. On fait feulement que toutes les
fois qu.’on traite des, cârbonates. alcalins par la
chaux vive , la leffive alcaline qu’on obtient
entraîne avec elle une portion de c ^ .en
diflolution , mais on n'a aucune connoiflance
éxa&e même fur les loix de cette dUfolubirité ,
fur la proportion dans laquelle cette diflolution
a lieu fuivant l’état de concentration de la îef-
five alcaline, fur ce qui réfûlte de cette com-
binaifon } on ignore s’il v à' tnfelque réaétion
entre ces deujç ’ corps , s'ils changent récîprQ-
quemeat de nature en fe combinant, fi: c'eft une
fimple union fans décosnpohtion , fi l’examën
forte qu'un travail bien fait- fur ces -efpeces
de combinaifons calcareo-alcalines , dont on n a
prefque encore aucune idée, quoiqu on lente bien
qu'elles peuvent répandre un grand-jour fur. les
I propriétés & la nature de ces fubftançes.
La: chaux fe combiné plus ou moins facilement
avec tous les acides connus, .& forme les efpeces
de fels neutres ou compofés nommés Tels calcaires.
Cette clafle de fels confidérés' ici dans leur en-.
I femble &: par rapport | leur bâfe préRnient quelques
propriétés générales qui dépendent de la
nature de cette bâfe. En général .ces fels-font
ou. bien cfîftallifés ou non 'criftaUifâblës , ! ou.
déliquefeens ou peu folübles'5 quelques - uns
même ne jouiflent d'aucune dilTolubilité 5 les uns
laiflent aller leurs acides par le calorique , d’autres
le* retiennent avec opiniâtreté au pîus• grand
feu. En général la chaux s’unit en dégageant
beaucoup de calorique- des acides concentrés ,
& les (elsfqu’elle; forme dans cette circonftance
tendent à acquérir une gran^id folidité. Mais ce
qu'il importe particulièrement-de confiderer ic i,
c'eft l'ordre des attra&ions ou affinités que la
chaux exerce fur les acides. Bergman eft de tous
les chimiftes celui qui à donné les connoiflances
les plus' exa&es fur ce point de théorie. Voici
comment ce célèbre phyficien les' difpofe > les
acides oxalique;, fuliurique;, tartafeux , fucci-
nique , phofphorique , faehlaétiquô , nitrique ,
muriatique , fébaciquer, fluorique-, boracique ,
arfenique, formique , laétiquë, citrique ^benzoïque
, acéteùx, tunftique, pyroligneux , ma-
liqtïèéi pyromuqueux , fuifureüx , nitreux-, carbonique
& pruflïque. » Le premier rang, dit-il,
« appartient à l'acidèhoxalique qui enlève la
» diaux à tous les âiftres. L'acide fulfurique
» l’emporte après cela fur tous les- autres ;
> l’acide tartàreux prend la chaux aux acides
»-fuècinique , phofphorique & aux fui vans. Les
j j acides phofphorique & fachlaélique/ l’enlèvent
de même aux acides nitrique 3 muriatique ,
1 fluorique , ârfénique i formique , la#ique , ci-
is -trique & acéteùx; L'acide fiùoriqüè attiré la
H chaux plus fortement que les acides formique
> & acereux î mais -fa force furpafle à peine
« celle des acides nitrique & muriatique , à
» moins qu’il ne foit aidé de beaucoup d’eau 3c
I i 2 :