
avec de la poudre de charbon , perd entièrement
, en peu de temps, fon goût propre ; de
forte qu'on peut s'en fervir en place de fucre
pour édulcorer le thé, le café, le punch , &c.
fans la moindre différence, La fociété économique
d’ic i, me fit l’honneur il y a peu de temps,
de me donner fon approbation pour continuer
à préparer le miel pour le thé. ».
Le C. Cadet, de la fociété d’agriculture de
Paris, a répété cette expérience, 8e en a configné
les détails Hans 11 feuille du Cultivateur.
“ 9°. La poudre de charbon peut être employée
avec le même fuccès dans les rafineries à fucre ,
pour clarifier ce dernier fyrop brunâtre, ( l’eau-
mère ) reliant, en ayant foin de le délayer dans
S’eau, & enfuite , en le faifant bouillir avec une
uantité convenable de charbon. La dilfolution
e fucre devient alors, non;feulement très-limpide
, mais encore elle perd toute fon odeur
particulière , & acquiert le goût du fucre
purifié ».
_ »’ io*. L ’eau-mère, préparée par la cryftallifa-
tion avec l’alcali faturede la partie colorante du'
bleu de ptulfe , fuivant la méthode de Klaprotk ,
étoit entièrement brunâtre & tellement faturée
par le fer , qu’il m’étoit impoflible d’en obtenir
aucun fél pur par les moyens ordinaires ; mais
aufli-tôt que j t l’eus fait bouillir à différentes
reprifes avec delà poudre de charbon, la liqueur
devint abfoUmient tranfparente, & fournit des
cryflaux , qui après y avoir verfé de l’acide
marin concentré, commencèrent à devenir bleus
14 jours après.
Il n’y a encore nulle théorie exaéfe pour expliquer
le phénomène indiqué ici ; à moins qu’il ne fe
réduifeà i’abforptiond’ un peu d’alcali du charbori"
par l’acide prufbque & à la précipitation d’une
partie kdu fer ainn que des matières étrangères
par l’effet combiné de cet alcali & de la chaleur
long-temps combinée.
» Voici, encore un effet du charbon que chaque j
chimifte apprendra avec plaifir.
« i l ” . On peut faire la terre foliée de tartre
beaucoup plus blanche fans aucune addition de
charbon qu'on ne la faifoit autrefois en la calcinant
très-fortement , ( travail qu’on ne pourrait
tolérer ) , lorfqu’on la prépare Amplement
avec le vinaigre qui a été diflillé fur une quantité
fuffifante de charbon ; mais fï on ajoute encore
du charbon pendant l’opération, eile devient
d’une blancheur éblouiflante. » Ôn fait depuis
long-temps à Paris 1’ acétite de potalfe ou la terre
foliée de tartre très-blanche fans avoir bsfoin
de ce procédé, & en prenant Amplement de l’acide
acéteux 8c de l’alcali bien purs, en évaporant
la dilfolution doucement 8c au bain-marie,
(orfqu’elle efl très-épaiffe. Si l ’on chauffoit trop
fortement, le fel deviendroit gris quoique fait
avec du vinaigre çiiltilié fur du charbon, & malgré
l'addition du charbon pendant l’évaporation.
c* 12°. Les eaux-mères brunâtres, & fortement
empyreumatiques de l’acide tartareux que
j’avois confervées depuis long-temps, ayant été
traitées avec de la poudre de charbon , je fuis
parvenu facilement à les clarifier & à en obtenir
de beaux cryflaux ».
«e 13*. Maintenant les charbons me font devenus
de même indifpenfables dans la préparation de mon
Vinaigre concentré par la gelée (alcool acen)3 félon
ma méthode. Je diftille dans une cornue au bain
de fable i y livres de vinaigre concentré par la
gelée, fur des charbons en poudre , jufqu’à
ficcité, & en le rectifiant de même fur de la
poudre de charbon , j’obtiens un efpric de vinaigre
des plus forts & des plus agréables. L’effet
que produifent les charbons dans cette circonf-
tance fur le vinaigre eft étonnant, lorfqu’on réfléchit
fur ce qui feroit refté , fi on avoir diftille
ainfi un vinaigre chargé de toutes les parties
falines & mucilagineufes comme le vinaigre ordinaire
même, fans aucune addition de charbon
, & avec le même degré de feu jufqu’i
ficcité ».
Le charbon en poudre doit être employé ici
en grande quantité : de forte que toute la quantité
de vinaigre deftiné pour être diftille ^ doit
être abforbée entièrement par le charbon au
point qu’il faut mettre le tout dans la cornue fous
la forme pulvérulente. ». J1 manque à cette expérience
d’avoir dit le dégré de chaleur qu’on y
emploie j &la quantité de produit qu’on obtient.
Il eft aifé de fentir qu’en diftillant avec précaution
du vinaigre concentré par la gelée, & en
tirant la moitié ou les deux tiers , on doit obtenir
un acide très-odorant & très-bon. La grande
quantité de charbon ,en poudre recommandée
par l’auteur, peut bien dans cette opération ,
comme dans toute autre analogue , contribuer
à faire obtenir un produit pur , en empêchant
la maffe de s’échauffer trop j car on fait que ce
corps eft très-mauvais conducteur du calorique.
Aurefte , on n’affurera la véritédeces refultats
qu’en faifant des expériences comparatives, l’uhe
fans charbon, &• l’autre avec ce corps , toutes
les deux aux mêmes températures, &en obtenant
une égale quantité de produit.
«fc 140. Des expériences nouvelles m’ont appris
que l'e a u -d e -v ie de froment, peut
être débarraffée entièrement de fa mauvdfe
odeur & de fon goût fans I’intern#de de la diftft-
lation, & fans concurrence de chaleur, Simplement
par l’addition de la douzième partie de
la poudre de charbon , en remuant de temps en-
temps le mélange dans une bouteille." Ce qu’il y |
a ici encore de plus remarquable, c’eft que cette
odeur particulière difparoît à l’inftant de ce mélange
, & que l’eau-de-vie dépofe totalement la
couleur jaune que le tonneau lui avoit communiquée
: fi on ajoute , en même temps que le
charbon, un(e certaine quantité de miel à cette
eau-de-vie , on obtient une eau-de-vie douce très- .
agréable »* Il paroit que c’eft en abforbant une
huile ou un extrait brûlé que le charbon agit
•dans cette expérience intéreffante > car c’eft à
la préfence de et s principes que l’eau-de-v.ie de
grain doit l’ odeur déùgréable & la faveur rebutante
qu’elle préfente ; il faudroit examiner l’état
du charbon après l’opération décrite ici pour bien
apprécier ce qui s’y paffe.
« iy° . Etant curieux de favoir comment fe
comporteroit le charbon en poudre avec les extraits
gommeux des végétaux, je fis diffoudre
4 gros d’extrait de quinquina dans l’eau-, & je
fis, bouillir la folution dans fin matras avec de la
poudre de charbon > après avoir réitéré ainfi ce
travail plufieurs fois avec de la nouvelle poudre
de charbon , & leftivant chaque fois le ré-
fidu, je parvins à obtenir cette folution tout-à-
fait claire > ellé avoit feulement un petit goût
falin , mais point d’odeur ».
«Ma furprife ne fut'pas petite, lorfqu’après
une évaporation fpontanée de toute l’humidité,
je vis qu’il me reftoit à peine io grains d’un fel
déliquefeent à l’air , & ayant le goût du fel
digeftif ( fel marin de potaffe.) qui étoit cryftallifé
en partié. - Ce phénomène extraordinaire mérite
d’être éclairci par des,expériences ultérieures».
L’auteur ne, nous dit point fi la liqueur, s’eft
troublée , & fi. elle a dépofe une nature
brune ou jaune., fur le charbon. C ’eft à ce
qu’il paroît ce qui eft arrivé , puifqu’il ne reftoit
rien dans l’eau devenue entièrement claire, &
puifqu’ii ïï’en~a retiré que dix grains de muriate de
potalié. L’ébullition feule avec le contaèl de l’air
opéré un pareil changement dans la diffolution
d’extrait de quinquina, comme je l’ai fait voir dans
mon article an.aly.flz végétale \ cette décompo-
tion s’opère par la fixation de l’oxigène.atmofphérique
qui-1e précipite dans l’extrait, & qui
le rend indiffolu'ble 5. ainfi le charbon pourroit
bien n’etre pas la caufe de cette décompofition ,
ou au moins n ’y contribuer qu’en attirant la matière
extraétive oxigéuée,. ou en accélérant fa précipitation..
,, « 16°. Le réfida de T eau-de-vie dfe froment
reéHfiée fur \e charbon, eft abfolument fans, goût
ni Odeur, & outre cela, tranfparent.il n’en eft pas de
même, de l’eau-de-vie qu’on a rA&iftéc mauvaife ,
ayant une odeur & un goût ties-défagréable ,
fans, intermède ,, puifque le réfidu eft, brunâtre a
fi par hafard on pouffe trop loin la diftillation :
le phlegme furabondant qui |>affe n’eft point
trouble, & n’a aucune mauvaife odeur comme
à l ’ordinaire, mais au contraire il paffe toujours
fans odeur , & clair comme l’efprit de vin ».
^ «e 17*. J’ai diftillé fur des charbons une certaine
quantité d'eau-de-vie, laquelle j’avois dif-
. tiilée ^auparavant avec du fenouil j l’efprit qui
paffa avoit perdu toute fon odeur de fenouil, &
le réfidu fe trouva aufli privé de toute odeur
étrangère ».
« iB°. L’éther vitriolique n’éprouve aucun
changement par le charbon en poudre ». ■
•ce l'efl. Dans la leftive brune d’un alcali rendu
cauftique par la chaux , les charbons ne produi-
firent aucun effet fenfible. ». Les alcalis caufti-
ques diffolvent, comme nous l’avons dit ailleurs,
uu peu de carbone.
ce 2op. Si on mélange une liqueur quelconque,
même de l’eau diftillée avec des charbons , il fe
dégage , par l’ agitation , une grande quantité
d’air, dans lequel une lumière s’éteint aufli-tôt.
Si on continue à tenir la chandelle expofée à cet
air , on verra qu’il devient bien-tôt propre à entretenir
la combuftien. ». Cette expérience n’offre
aucun réfultat pofitif ou qu’on puiffe attribuer
à l’aétion particulière du carbone 5 en
effet, il eft très-connu que tous les corps pui-
vérulens & fecs, agités dans lès liquides , exhalent
ou laiflent dégager des molécules de gaz ,
! qui à la vérité ne font fouvent que de l’air
. atmofphérique ; on fait encore que le charbon
abforbe & conaenfe entre fes pores le gaz azote
atmofphérique. L’auteur reprend lui-même cette
obfervation dans. l’article qui fuit.
« 2i° . Si on expofe aux rayons du foîeil un
mélange d’eau '■ & de charbon , fous une cloche
remplie d’éau , l’air s’en'dégage. Je n’ai pas encore
eu le temps d'entreprendre d’autres expériences
fur cet air. et.
cc 22°*. Chaque charbon , de quel règne de la
nature qu’il fo it, pofféde certe grande propriété
de déphlogiftiquer , aufli-tôt qu’on a détruit tou.-
tes les parties huileufes qui entrent dans fa com-
pofition-, ou pour mieux dire, aufli-tôt qu’ il
eft réduit en charbon. J’aî fait des expériences,,
outre Tes charbons, des v ég é tau x a ve c des char-
: bons de la corne de cerfv„ celui de l’huile de
; corne de cerf., celui de charbon de terre, &
’ . enfin celui de- l ’acide tartareux pur , préparé
(ans addition ‘ d'e charbon. Ce' dernier charbon
de l’ acide .tartareux x prouve fans répliqué,
. fuivant moi, que la très-petite quantité de man-
• ganëfe, qui fe trouve dans les charbons des végé-
’ taux, n’eft. pas la caufe principale des phéna-
, mènes particuliers. vdu charbon i car , fuppo-ip