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'2JL Diagrède.
H e r m o d a t t e s . a . a .................... .. 1 j.
CcfiljS y ..................... . • . ...........-
Girofle f ................... ..............
Gingembre ............................
Cumin y a. a . - ...........................2- f.
M ie l purifié. . . . . . ............ .. \ xvi.
On pulvérifera féparémment le diagrède & les
autres drogues enfemble, on mêlera-les poudres
dans, le miel écume & cuit en confiftance d’opiate,
pour taire un éledtuaire qu'on gardera au befoin.
Il eft employé , dit Lémery 3 pour purger les
ferofités bilieules & mélancoliques ., on s'en fert
pour les goutteux , pour purger le cerveau. La
dofe en eft depuis une dragme jufqu’à demi once.
Le purgatif de cet électuaire vient du diagrède &
des hennodatteS de chacun trois grains & demi ,8çc.
il n'y a que l'es purgatifs d’effentiels dansècétre
compofition ; le refte ne fert pas à grand-chofe.
, On n'emploie que très-rarement aujourd’hui
cet éleétuaire.
CASCARILLE 3. (pkarm. )
Croton cafcari lia.
Ricinoides eUagaifolio. Catesb. Carpl.
C’eft un arbrifieau aromatique , qui s'élève à la
hauteur de çinq à Ex pieds. Il croît à Saint-Domingue
y au Pérou, au Paraguai, dans ja Floride,
aux ifles de Bahama & de la Providence. L'écorce
eft d’un ufage fréquent en médecine ; on nous
l’apporte de l’Amérique, roulée en petits tuyaux,
de la longueur de trois ou quatre pouces &. de l’é-
paifleur d’une ou deux lignes. A l'extérieur, elle
eft de .couleur cendrée, tirant fur le blanc, intérieurement
couleur de rouille de/er, d’un goût
amer, d’un aromatique très - agréable lorfqu’on
Ja brûle. On l’appelle quelquefois quinquina gris ,
quinquina aromatique , ou écorce élutérienne, Les
propriétés de la cafcarille font analogues à celles
du quinquina ; car elle fortifie l’eftomac , rappelle
i'appétit éteint, corrige les crudités acides,
& guérit les fièvres intermittentes & pétéchiales.
Elle pofféde à un haut dégré une vertu tonique
fuivant Vogel. Degner aflure qu’elle eft bonne
dans les flux de ventre. Apemis, médecin & pro-
fefieur à Aftorf, employoit la teinture de cafca~
fille dans les fièvres épidémiques & catarrales., &
la fubftance dans les fièvres ordinaires. L’illuftre
Stahl en a étendu l’ufage aux pleuréfies, aux pér'
ripneumonies & aux toux connues fous le nom de
quintes. Le chimifte Boulduc en a éprouvé les
yertiis daiis le$ çqliqnes yenteufes , & les' aftfêÇï-\
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tions hyftériques & hypocondriaques, appellées
vapeurs. D autres vantent la cafcarille contre les*
afcarides , les Vpmitremens 8c les lochies trop
abondantes. En fubftance & réduite en poudre
tres-fubtile , on la donne depuis demi-gros jufqu’à
un gros, en décodfcion depuis un gros
jufqu’à deux gros.
Quelques perfonnes mêlent avec le tabac de la
cafcarille , pour lui fervir de correétif.
| Les habitans de la Californie pofledent l'art de
tirer un très-beau noir de ce végétal , & de l'appliquer
d'une manière durable fut les étoffes.
L’on prépare avec la cafcarille une eau diftiîlée ,
une teinure à l’efprit-de-vin, une extrait, un firop
avec le vin, & une réfine. La cafcarille eft employée
dansTopiate dé Salomon, l’eau générale,
les trochilques cypheos x les paftilles odorantes
pour fumiger. Nous l’avons vu ajouter à une
compofition d’encens pour le culte div.n ; l’odeur
de ce parfum droit admirable èc fuavev
La réfine de cafcarille entre dans la thériaque ce*
lefte.
Jean Louis Apytnes , médecin d’Insprufch ,
faifoit ufiige avec fuçoès de l’extrait de■ cafcarille
pour guérir les fièvres -, suffi appelloit-il ce médicament
1Q jpécifiquc-'lexipirece.
( WlLLEMET )
CASSE SOLUTIVE ou DES BOUTIQUES.
ÇaJJia fiflula.
Siliqua egyptiaca. Theopkr.
Ç’eft un grand arbre des Indes orientales, d'F.-
gypte d’Arabie, Tu Mexique, qui fe trouve
maintenant naturalilé'dan.s l’Amérique. Son Fruit,
qui eft la cafte des boutiques,doit être recent,pt-
fant, rempli de moelle noire., fuçcülente, douce ,
grafte. C’eft une grofîe & grande filique , qu’il
faut fur-tout choifir non fonnante. Sa pulpe eu un
purgatif très doux, un des meilleurs laxatifs que
l’on connoifle. On l’emploie avec fécurité toutes
les fois.qu’il eft néceftaire de purger doucement,
particulièrement dans les cas d’inflammation à la
poitrine , au bas-ventre , dans les fièvres ardentes.
; elle appaife IVcrimonie -de. la bile. La
dofè eft d’un, gros & plus pour les enfans , celle
d’une once pour les adultes foibles, & celle
d’une once 8c. demie pour les. perfonnes robuftes.
La pulpe de çajfe nouvelle, s’applique avec fuccès
fur les hémorroïdes -externes , ou il y a inflammation.
On s’en fert auflî en eataplafme dans la
goutte Sc l’inflammation au foie.
La çajfe .entre, dans la .çonfe&io.n hasnec , 1^
leétuairè
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le&uaire de p fy llio , diacarthame 3 le lénitif, le j
cathoiicum, le diaprun , le triphera farafine de j
Nicolas d’Alexandrie , célèbre pharmacien, le
triphera de pêcher de Méfue grand médecin
Arabe , & la marmelade laxative du doéteur
Tronchin.
La pulpe fait la bâfe de la caffe cuite, de la
pharmacopée de Paris.
Les juifs avant leur- exil de i’ Amérique,avoient
l’art de confire^la cajfe encore verte, & de la
rendre délicieufe au goût même des Européens.
La cajfe étoit inconnue à Hippocrate, à Galien,
à Diofcoride &: autres anciens. C’eft Aéhiarius
qui le premier en a fait ufage en médecine.
Nous joindrons A cet article du C. Willemet
une' analyfe chimique de la çajfe , inferee dans
le tom. 6 des'annalés de chimie , par le G. Vau-
quelin. Cette analyfe éclaire finguiièrement
l’adminiftration pharmaceutique de la cajfe.
Le fruit qu'on emploie communément en
médecine fous le nom de cajfe eft la gonfle d'un
arbre qui croît dans 'plufieuts pays étrangers î
il eft placé dans ladecandrie monogynie de Lin-
néus, & nommé cajjia fiflula par ce célèbre bota-
nifte.. Nous ne décrirons point ici la ftru&ure
de ce fruit, parce que nous ne ferions que.répéter
ce qu’on en a dit , & d’ailkurs ce n’eft point
dans cét état que la defeription doit en être
faite , il faut que ce foit fur l’arbre & lorfquil
préfente encore fes caradèréS , qui font plus ou
moins effacés par le deftechement le tranfport.
Pour avoir une connoiftance plus étendue de
la nature de la cajfe , jè l’ai examinée^ dans plusieurs
états dus à la vetufté, au local où elle avoir
été cor.férvée , &c. choies importantes à con-
fidérer pour le médecin & le pharmacien , parce
qu’elles font naître des différences très-grandes
dans les réfultats & dérangent iebut qu’on s’étoit
prop-oie d’atteindre.
Je dois prévenir que ce travail n’offre rien de
bien nouveau , fi ce n’eft le léger avantage^ de
faire mieux connoître quelques principes végétaux
que les chiraiftes n’ont pas convenablement
caractérifés, & de préfenrer de nouveaux moyens
de les obtenir ifolés.
On fe contèntoit autrefois pouf faire l’analyfe
dé la cajfe 3 d’extraire la pc.lpe de fa gouffe,
d’en fépaier ce qu’elle conrient de foiuble dans
l’eau bouillante , & dé comparer ces trois matières
encr’eiles. Cette manière d’opérer n’étoit
pas propre à démontrer quels.étoient les élémens
de ce fruit , puifqu’il y a plufieurs matières qui
Ck ijh i£. Tome 111.
C A S 9 7
font diftoutes en même-temps par l’eau , & plufieurs
auxquels ce fluide ne s’unit point.
Les chimiftes qui ont examiné la cajfe fous le
point de vue médical, y ont diftingu r une matière
parenchymatèufê & un extrait n'.ucofo fucre j
quelques-uns y ont annoncé un fel 'eflentiel ;
mais celui-ci n’y eft. pas çonftant^, & nous
tâcherons d’apprécier dans quelles circonftances
on peut l’y rencontrer.
§. I.
A. On a pris une livre de cajfe q u if comme
on le dit dans le commerce ) ne fonnoit point ,
on l’a brifé avec un maillet pour en féparer la
moelle, enfuite on a lavé les coffes , afin de
leur enlever quelques portions médullaires cjui
y reftent toujours attachées ; ces valves ainfi lavees
& deftëchées pefoient ; onces r gros, ce qui
donne 19' onces 3 gros de pulpe de cajfe en
Nnoyaux.
B; On a traité ces 10 onces 3 gros de pulpe
! avec 6 livres d’eau chaude employée fucceflî-
yement jufqiFà ce qu’elle n’ait plus agi fur cette
matière, enfuite On a jetté la liaueur fur un tamis
de crin î par ce moyen on a obtenu les cloifons
& lesfemences à part; celles-ci pefoient 1 onces
1 gros } 8c les autres 1 once i.gros.
C. Cette fimplé opération ne fuffit pas pour
clarifier la liqueur ; elle tient en fufpenfion une
matière légère & - fine que le tiffu du tamis
n’arrête point ; il faut avoir recours pour la
féparer , au filtre du papier ; après l’avoir obtenue
ainfi , elle pefoit 3 gros étant sèche , ce qui fait
defeendre le poids de l’extrait à 6 onces 7 gros.
D. Las liqueur de laquelle on a féparé cette
matière infoluble , a étéfoumife à l'évaporation ;
elle a préfenté pendant cette opération une pellicule
brune élaftiquè qu’on a féparée à mefure
qu’elle-fe formoit auffi exaéfement qu’il a été
poffible ; eHe pefoit 73 grains, après avoir été
lavée & .défféchéé.
E. Lorfque la liqueur a été amenée au quart
de fon volume primitif , elle s’eft féparée en
deux fubftances par le réfroidiflement , l’une
molle ou légèremeut folide , & l’autre liquide:
on a féparé par la filtration & l’exprefiion
ces deux matières 3 la prèmière pefoit 4 gros
étant sèche,
F. Une nouvelle évaporation n’ oocafionnoit
plus dans la liqueur de phénomènes femblables ,
mais l’alcool en a précipité une matière extrêmement
noire qui pefoit 2 gros ; l’alcool, n’a
pris dans cette opération qu’une légère couleur