
réduction d'une partie de l'oxide de fer. J^oye^
les articles Ammoniaque et Met au r#
Iî. La diffolution de carbonate' de fer dans
l'acide fulfurique , jette quelque jour fur les
expériences de Monnet , confignées dans fon
traité des eaux minérales. Ce cifimifte a obtenu
abfol liment les mêmes -réfuîtats que moi , en
combinant; l’oxide de fer avec l'acide fui fini que.
Il n'a pu obtenir de eryftaux de cette combina!
ion , & il l'a trouvée conforme aux eaux
'-•‘ères des fulfates de fer , d’où il a conclu que
ces eaux-mères ne fontque des diffolutions d'oxide
de fer dans l’acide fulfurique. On ne favoit-pas
encore que le fer dans cet état , eft uni à l’acide
carbonique 5 il eft démontre par mes expériences
que le carbonate de fer s'unit à l'acide fulfurique
fans fe décompofer , & que c’ eft à ce fel
qu'eft due la couleur rouge brune de ces eaux-
mères , ainfi que la difficulté qu’on éprouve à
en obtenir des eryftaux. L’efpèce de compofé qui
copflitue les eaux-mères , reluire de la combinai
fon de trois fubftances , le fer , l’acide carbonique
& l’acide fulfurique, 5c*il eft très-aifé
a décompofer > il fuffit de l’expofer à l ’air , ou
au plus léger degré de feu , le carbonate de fer
s'en fépare , & l'acide fulfurique refte prefqu’à
mjd. Le fer pur eft auffi en état d'opérer cette
decompofition , parce qu'il a plus d'affinité avec
l ’acide fulfurique que le carbonate de fer.
Nota. II y a ici une erreur due au temps où
j ’écnVois. 11 ne refte point ;§c ne peut pas reflet
d'acide carbonique uni au fer en même temps;
que celui-ci l’eft .à l’acide carbonique 5 & ce
n’cft point à la préfencè de ce dernier acide
dans le fer qu'eft due la différence de l'eau-mère
du fulfate de fer, d'avec le fulfate de fer en
bon état 5 mais feulement à i'oxidation plus
avancé du fe r , comme les détails fuivans feront
voir que je le concevois dès-lois , & comme
une foule d'autres expériences l'ont prouvé depuis.
Je n'ai pu être trompé alors en admettant
l’air fixe dans le fer de fulfate de fer en eau
mère , que par le peu d’acide carbonique qui
fe dégage pendant la difîblutiôfL de la rouille
dans l'acide fulfurique. Auffi ne. fa vois-je pas
bien à cette époque que la rouille n'étoit qu un
carbonate , ou comme je difois alors qu’une craie
de fer imparfaite, & fans la quantité d'acidé
carbonique qu’il peut contenir.
Il y a long-temps qu’on a obfervë qu’une
diffolution pure de fulfate de fer , Si dont la
couleur verte eft un ligne ç.ç-nain qu'elle fournira
des cryftaùx , fe change par differentes cir-
conftances en eau-mère. Ces circonflances font
l'a&ion du feu & rexpnfition a l'air. Monnet
explique ce phénomène en difant que le fer perd,
alors fon phlogiflique. Mais comment pouvoitôn
croire kpie le fer perdît ainfi fon phlogiftiquë
au milieu d'un fluide Se au feu le plus deux qui
fuffit, comme on le fait, pour décompofer la
diflolution du fulfate de fer. On ne faifoit point
alors affez d'attention à l'état de l’atmolphère ,
c’eft manifeftement à une portion de l’air environnant
qui fe précipice pendant qu’on évapore
la diffolution de ce fel , qu'eft due la fépa-
ration du fer d’avec l'acide ; je fuis fondé à je
croire , parce qu'ayant di Aillé à l'appareil pneu-
mato-chimtque, le fer précipité par le feu de
la diffolution du, fulfate- de fer , j'ai obtenu de.
l'acide carbonique qui n'exiftoit certainement pas
dans le fulfate de fer très-pur. Quant à la précipitation
de cette même diffolution. Amplement
expofée à l'air, je l'attribue au même phénomène
d'après les' obfervations fuîvantes :
i° . Cette précipitation eft toujours en raifon
de la quantité & dé la qualité de l’air auquel
eft expofée une diffolution de fer.
2°. On eft maître de conferver trèsftong-temps
une diffolution de fulfate de fer | fans qu’elle précipite
rien , en la tenant dans un flacon qui eft
entièrement rempli ? tandis que fl on en expofe
dans un de' ces vaiffeaux qui contiennent de
l’air, il fe fait peu-à-peu lin précipité plus ou
moins abondant, fuivant le plus ou le moins d’air
contenu dans le flactn, & fon plus ou moini
grand dégré de pureté.
3°. Le fulfate de fer bien pur & bien cryftaî-
lifé, fe deCompofe 8c fe précipite ert abforbant
l’air contenu dans l’eau, dont on fe fert pour le
; dsffoudre , enforte qu’il peut fervir à apprécier la
quantité d’air contenue dans une eau. Voyelles
mots Fer 5c $'ùlfate de fer.
111. Le carbonate de fer qui eft très-peu diffo-
iiible dans l’eau fe diffout affez bien dans l'eau
chargée d’acide carbonique. Cette expérience
démontre entre les carbonates en général 8e je
: carbonate de fer, une analogie très-marquée. On
\ fait, par exemple | que l’eau de chaux après avoir
été précipitée par l’acide carbonique redevient
tranfpârente fl on continue à verfer de cet acid- ;
on fait auffi que cette tranfparencé n’eft due qu’à
l’excès d’acide carbonique à la faveur duquel lé
‘ carbonate de chaux fe diflbut. Le carbonate de
'chaux, avec excès- d’acide, eft donc diflolubie.
Le même phénomène fe préfente dans le carbonate'
àù' far $ ce fe!,", avec le moins d'acide pof-
flbie ( tel que l’ oxide de fer.ou la rouille de fer
par l’air ) éft indilîb'uble dans P eau > mais fl ou
ajoute de l'acide il acquiert la propriété de s'y
diffoudre. D’après.cela, on conçoit pourquoi les
mines de fer yiilgairement connues fous le nom
de' mines-.terfeufes, font toutes différentes lès
unes;des autres , i ln ’y a pas de doute que ces
différences ne viennent de la quantité d'acide unie
au métal. On conçoit auffi la raifen de ce qui fè
paffe dans l’évaporation des eaux minérales femigi-
neufes, & de celles chargées de carbonate de ch aux.
La chaleur dégageant l ’acide à la faveur duquel le
fel terreux éft tenu en diflolution ainfi que le fer.ces
fubflances fe précipitent, & lie fe rëdiflblvent
qu’à la. faveur d’un nouvel excès d’acide, qu’on
peut aifément leur reftituer.
IV . Cette analogie entre lescarbonates de chaux
& de fe r , devient encore plus frappante en exami-.
.liant 5e en comparant les différens états fous Iefqu&ls
li nature nous offre ces deux fubflances. Leur grande
affinité avec l’acide carbonique, eft caufe qu’on
1 es trouve rarement pures; unies à une petite quantité
de cet acide, elles font fèches , friables,
fans forme régulière. L’eau chargée;d’acide carbonique
en diflout une certaine quantité dans cet
état} de-là , les eaux terreufes Br fe rru g i neufes.
Ces -eaux lorfqu’elles en contiennent une trop
grande quantité , les dépofent en peu de temps
fur les canaux qu’elles parcourent; 8e fur les corps
qu’elles lavent}, telle eft la formation des incruf
tâtions, des pores calcaires, ainfi que celles des
différentes mines oçhreufes 8e incvu.ftatiqnsochra-
céés} elles fe rencontrent fou vent Pline avec l'autre.
Lorfque ces eaux en font moins imprégnées,
elles lès retiennent plus long-temps, ne les laif-
fent précipiter qu’à la longue} 8c peu-à-peu ces
circonftances très-favorables à l’arrangemént régulier
de ces fubftances, donnent naiffance à la
forme cryftaline que les carbonates, font fufeep-
tibles de prendre , 8e c’eft ainfi que l’on peut
concevoir l’origine des fpat!1 - calcaires 8e des
mines de fer-fpaihiques.. Leur analyfe peut nous
fervir d’appui } elle a démontré que ces corps
«contiennent une. grande quantité d’acide carbonique
auquel- elles doivenc leur forme régulière.
Leurs propriétés phyflques font encore de nouvelles
preuves, de leur reffçmblance;, ces fe!s font
tiès-bi.en .cryftallifés* la forme de leur noyau :eft
confiante } ils font indiffi'>!ubtf',S' dans l’eau , attaquables
par. les acides, , décompofables par l’action
du féu. Ces propriétés très-ftappantes pour
démontrer l’ànalogié fihgulière qui exilée entre ces
fubftances , fe retrouvent conftamment dans tous
les compofés connus dont l’acide carbonique eft
un des principes. La magné.fie , les alcalis acquièrent
auffi la cryfhilifabilité & plus eu moins
d’infolubilité fuivant leur nature} on doit attribuer
ces qualités à l’union de l’acide 5c à laccm-
binaifon qui, en refulte qui éloigne d’autant
plus ces. corps de leur état de flmplicité, que
cette ccmbinaifon eft plus parfaite. C’eft donc un.
caractère propre à lÇcide carbonique , d’entrer
en quantités différentes dans les compofés dont
il fait partie , & de faire^difterer totalement leurs
propriétés fuivant cette quantité } ce caratftère fe
rencontre dans fon union avec le fer, ainfi que dans
fa combinaifon avec d’autres fubftances telles
que la magnéfie , la chaux, les alcalis, &c.
On peut reconnoître dans tous ces corps quatre
états relativement à leur union avec l’acide
carboniquei°
. Ou bien ils en font nbfolument privés , &
alors ils jouiffent de leurs propriétés avec toute
l’énergie qui leur eft particulière. Ils ont la plupart
de l’odeur , une faveur très-marquée } ils
font très-diffolub.les dans l’eau , quelquefois dé-
liquefcens, ils s’échauffent avec ce fluide , & ne
peuvent prendre la plupart de forme régulière, tels
font la chaux, la magnéfie & les alcalis cauftiques.
On pourroit leur donner dans cet état le nom
générique de cavftiqucs.
2°~Ou bien ils contiennent une certaine quantité
d acide carbonique plus ou moins abondamment
, mais toujours en-deça de la faturation ;
alors ils n’ont plus leur folubiiité ou elle eft moindre,
ils ne s’échauffent plus avec l’eau ou ils
s’échauffent moins, ils ont perdu une partie de
leur odeur & de leur faveur, ils n’ont point de
forme régulière , mais ils font friables ; tels font
la chaux, la magnéfie, les alcalis eiisrvefcents 5j non cryftallifés , l’oxide de Fer par l’air ;
toutes ces fubftances appartiennent à cette claffe
qu’on peut défigner ainfi} fabftances combinées
avec l’acide carbonique fans en être fatuités.
30. Leur union avec une plus grande quantité
d’acide eft plus intime, & ils s’éloignent de plus
en plus de leurs propriétés primitives , ils font
ou toiit-à fait infoiubles , ou beaucoup moins
folubks dans l’eau , ils peuvent fe cryi'hlülè:*;-
ils ont acquis de la dureté 5c uneéfpèce de tranf-
parence , ils conftituent ce qu’011 appelle des
carbonates foit alcalins, foit métalliques, foit terreux
, &c. Tous ces fcls font décompoffbles par
ie feu & par fon aôtion, ils peuvent être amenés
foit à l'état de carbonates avec excès de bâfe,
foit à celui de cauftiques, c’eft-à-dire , totale :
ment privés d’acide carbonique.
40. S i , lorfque leur faturation 5c-leur néutra-
îifation les a rendus cryftaliifables , moins fjpides ,
moins odorans, moins diffoluoles, on leur préfente
une furabondanee d’acide carbonique diflous dans
l’eau', tous reprennent alors la diflolubilitô qu’ils
fembioient avoir perdue : ainfi le carbonate, de
chaux , de magnéfie , de fer fe diffelvent très-
bien dans l’eau chargée d’acide carbonique, foin
dans le laboratoire de la nature, foit par le recours
de l'art. ‘
Cette analogie frappante entre les fubftances
auxquelles l'acide carbonique .peut s'unir , eft
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