
ques accidens vénériens, les dépôts laiteux , les
engorgemens fcrophuleux, 8cc.‘
On l*adminiftre à la dofe de quelques grains
dans des boitions appropriées, ou bien dans des
ir.élanges opiatiques ou pillulaires.
Il fait la bâfe aôive de tous les Tels volatils
qu'on retire par la diftiilation des matières animales
, & dont on a tant multiplié autrefois les
formules, fous les noms de fel volatil , de cheveux,
de crâne humain, de fang humain, de
-corne de c e r f, de crapauds , de vipère , &c.
Tous ces fels ne font que du carbonate d'ammoniaque
imprégné d'huile volatile animale.
C arbonate d'antimoine. Il n’y a pas d'action
entre l'acide carbonique & l'antimoine, ni
d'union connue entre l’oxide de ce métal &
l'acide carbonique. Cependant quand on précipite
quelques diflolutions d’antimoine par des
carbonates alcalins, l’oxide d’antimpine retient
un peu d'acide carbonique.
C arbonate d' argent. L'argentn'eft en aucune
manière fufceptible de s'unir à l'acide
carbonique , & il ji’y a pas de diffolution réciproque
de ces deux corps j l’oxide d'argent
?bforbe cet acide , foit dans l'atmofphère, foit
dans l'eau acidulé qu'on expofe à fon coûta#,
loit dans fa précipitation par les carbonates alcalins.
Le carbonate d'argent eft indiffoluble dans
l'eau , & très-facilemenj déçompofable par le
feu.
C arbonate d'arsenic. Il n'y a aucune union
entre l'arfenic & l’acide carbonique; le métal
n'eft point oxidé par cet acide ni par l'eau ;&
fon oxide ne fe combine point avec l'acide carbonique
: enforte qu’il n'y a pas véritablement
de carbonate d'arfenic.
C arbonate de b a r y te . Le carbonate de
baryte ou le carbonate barytique eft, comme fon
nom l’exprime, la combinaifon faturée de baryte
& d'acide carbonique. En 1781 , j’avois commencé
l'hiftoire de ce fel par cette phrafe. La
baryte eft fufceptible de s'unir à l’acide carbonique
, te il en réfulte une efpèce de fel neutre
qui préfente des propriétés particulières & qui
(emble avoir quelques rapports avec la craie.
Depuis cette époque on a trouvé ce fel dans la
nature, & on a hnguîiérement étendu nos con-
noilfances fur fes propriétés. C'eft en raifon de
l’affinité de la baryte pour l’acide carbonique ,
que le fulfate barytique & tous les feis en général
dont cette terre eft la bâfe font décompofés
par les carbonates alcalines. Dans ces décompofi-
%lqos , il fe précipite toujours du carbo na tede
baryte en poudre blanche & pefante. On prépare
encore cette efpèce de fel en expofant à
l’air une diffolution de cette fubftanee falino-
terreufe pure. Suivant Bergman , la furface de
la diffolution fe couvre d'une pellicule qui fait
effervefcence avec les acides, & qui eft due à
cette terre chargée de l'acide carbonique de
l'atmofphère , & devenue moins foluble par fa
neutralifation ; ce phénomène eft femblable à
celui que préfente l’eau de chaux , & c'eft une
analogie frappante qui exifte entre ces deux fubf-
tarices falino-terreufes, quoiqu'elles diffèrent
fingulièrement par beaucoup d’autres propriétés.
Mais il ne faut pas croire quë cette formation
de carbonate de baryte foit femblable à celle de
la crème de chaux ou du carbonate- de chaux.
La diffolubilité de cette dernière moitié plus
grande que celle de la baryte, rend le phénomène
bien plus énergique, & la fixation du carbonate
de chaux bien plus prompte que celle du
carbonate de baryte.
Le carbonate de baryte artificiel ou le précipité
des fels barytiques folubles, tels que le nitrate,
le muriate, l'acétite de baryte par les carbonates
alcalins, perd fon acide parl'aâiondu calorique ,
fi-on le enauffe dans une cornue ou dans un ma-
tras auquel on a adapté un appareil pneumato-
chimique ; on en obient l’acide carbonique feus
fa forme gazeufé naturelle. Cependant on n'en
fépare les dernières portions que très-difficilement
& à une chaleur exceffive. On verra plus
bas que le carbonate de baryte natif ne donne
point fon acide par l'a#ion du calorique.
Tous les acides minéraux décompofent le car-
bonate de baryte & en dégagent l'acide carbonique,
ce qui produit l'effervefcence • vive qui
ie diftû 511e d'aveç la baryte cauftiqtie ou pure.
Bergman eftime que ce. fel contient au quintal
27-parties d’acide carbonique, de baryte &:
8 aeau.
L'eau ne ditibitt qu'à peine le carbonate de
baryte ; mais lorfqu'eHe eft elle-même chargée
d'acide caibonique, elle en diffout environ un
1570e. de fon poids. On v o it , d'après. cela ,
que le carbonate de baryte eft moins diffoluble
que la baryte pure ou cauftique , puifque daps
ce dernier état l'eau peut en diflbudré environ
fuivanr les expériences de Bergman. Il fe
comporte donc à peu près comme la craie ou
le çarfmnate de chaux , puifau’il fe précipite auft»
comme ce dernier, à meïure que l’acide carbonique
uni à l'eau qui le tient en diffolution
s’évapore. Au relie il en diffère par un grand
nombre d’autres propriétés , & fur-tout par les
fels qu'il forme avec les autres acides, comme
on peut le voir dans l'hiftoire de la baryte S?
de toutes les combinaifons neutres.
Le carbonate barytique n’a encore ete employé
à aucun ufage : cependant comme on 1 a trouve
dans k nature , on pourra aujourd'hui | -appliquer
fes propriétés a plufîeurs- procèdes des
arts. |
Le carbonate de baryte natif a prefente phi-
fieurs .caractères qu'on n’avoit pas reconnus dans
ce tel préparé par l’art. On Ÿa juger de ces différences
par deux analyfes de .ce fel trouve a
Alfton-Moore ; l'une due au profeffeur Sage , &
l'autre faite par moi. Le Cit. Sage nomme ce fel
fpath pefant aè;e.
. ■ « Le fpath pefant aéré,, dit-il, fur lequel
Claprotha travaillé , venoit des . mines de charbon
de Lancashire où il a été trouvé en maffes
arrondies de la groffeur de la tête d'un homme >
c'eft dé ces mêmes merceaux qu’ont eu Wirthe-
berg , Prieftiey & Walt. Black a reçu d'Alfton
Moor le fpath pefant dont il a parlé} celui-ci
avoit été trouvé daiis- une mine de plomb ».
« Claproth , dit que Bergman n'a pu préfenter
que quelques-unes des propri étés de la terre pefante
aérée, parce que celle qu'il a analyfée, & qui
venoit de Schotland , étoit mêlée de beaucoup
de terre calcaire, puifque le chimifte Suédois n y
a trouvé que 8 parties de terre pefante fur 91
de terre calcaire.
« Bergman dit que la terre pefante aérée a
plufieurs rapports avec la terre calcaire ; qu’a-
F" rès avoir été calcinée , & avoir été mife dans
eau , il fe forme une pellicule à fa furface ; il
eft à préfumer que cette propriété étoit due à
une portion de terre calcaire que contenoic la terre
pçfante aérée de Schotland que ce chimifte a ef-
fayée, car le fpath aéré d'Alfton Moor, après
avoir été calcine & mis dans l'eau diftillée ne
produit point de pellicule , cette eau ne fe trouve
nullement altérée.
ee Le fpath pefant aéré blanchâtre, ftrié, demi-
tranfparent que . j’ai employé pour les expériences
dont je vais rendre compte vient d'Alfton Moor, &
m'a été donné parle chevalier de Gréville; ce morceau
avoit environ fix pouces de long, fes deux
extrémités étoient recouvertes d'ochre-martiale
d’un jaune - pâle ».
•« La pefanteur fpécifique de ce fpath pefant,
a été reconnue par Brifion de 4,2919 , celle du
fpath pefant vitriolé eft de 4 , 4400 ».
•« La gravité fpécifique du fpath pefant, a
fait foupçonner à quelques naturaîiftes <^u’il con-
tenoit au métal. Crouftedt l'a défigne fous le
nom de marmor metallicum. Je ne fuis point parvenu
à extraire de métal du fpath pefant aéré
blanc & traafparent ; celui qui eft opaque recèle
fouvent de la blende , de la pyrite, de l’ochre
martiale jaunâtre, & quelquefois de la chaux de
plomb ». |
« Le fpath pefant aéré, expofé au feu . y
perd fa tranfparence , te devient friable fans perdre
fenfiblement de fon poids : ce fpath n'a pas
été plus''altéré après une calcination de quatre
heures , après laquelle il n’étoit pas plus foluble
dans l'eau qu'avant d'avoir été calciné ».
« L e fpath aéré ayant étq .pulvérifé, Se expofé
à un feu violent s'eft agglutiné, les portions
de cette pierre qui étoient en contait avec
les parois du creufet avoient une couleur verdâtre
, taches que Bergman av'oit aufli obfervéts ,
après avoir expofé à un feu' violent la terre
pefante ».
«J'ai fondu une partie du fpath pelant aéré
avec deux parties de borax calciné, j'ai obtenu
un verre blanc tranfparent. tandis que le même
borax fondu fans addition , a produit un verre
jaunâtre».
« Après avoir fondu un mélange d'une partie
de fpath pelant aéré, & de deux parties d’alcali
fixe de tartre, je l'ai coulé dans un mortier de fer,
ènfuite je l’ai pulvérifé Se fait dififoudre dans de
l’eau diftillée; j ai filtré cettelefïivê.laterre pelante
eft reliée fur le papier gris ; lalefïïye évaporée n'a
produit que de l'alcali fixe & point de tartre vitriolé.
On fait que le fpath pefant traité de la
même manière, produit du tartre vitriolé ».
« J’ai formé des rotules avec le fpath pefant
aéré pulvérifé , dont j'ai réuni les molécules avec
du mucilage de gomme adragante ; j'ai calciné
ces rotules à travers les charbons ariîens ; elles
ont pris une couleur verdâtre, te n'orit point
décélé la préfence d'uH foie de foufre , comme
le phofphore de Bologne , préparé de la même
manière avec le fpath pefant vitriolé ».
« L’acide vitriolique concentré, ( marquant 67
degrés à l'aréomètre de Baumé ) diffout avec
effervefcence & chaleur le fpath pefant aéré}
la diffolution eft limpide ,fil’onaemployé douze
parties d’acide vitriolique contre une de ce
fpath. Si l’on n’a verfé demis que 7 1 8 parties d'acide,
on n’obtient qu’une maffe gélatineufe demi-
tranfparente.
« Si l’on verfe de l’eau dans la diffolution du
fpath pefant aéré par l'acide vitriolique concentré
, elle devient auffi-tôt laiteufe , & il fe précipite
du fpath pefant vitriolé ; celui-ci lavé 3c
defféché , fe trouve pefer un dixième de plus que