
puifqus y parties de nitre fufhfont pour confumer J C. ] Je répétai en conséquence Inexpérience
une partie as charbon, & que io parties de nitre ] par i'acidè arfénique dont j'ai parlé au Nü. i cr.
auroient été envoyées pour une partie de plom- j & au lieu du récipient je me Servis d'une veflie
bagme. Je me déterminai eft conséquence à exa- ] vide d'air j elle s'enfla à mefure que l'arfenie
miner la fumee qui s'élevoit aufli abondamment ] mon toit dans le col de la connue 8c j'obtins
pendant la detonnation. cette fois de l'acide carbonique pur.
V. Je mêlai une partie de plombagine choifie
avec io parties de nitre, le tout bien puivé-
rifé , fut projet té peu-à-peu dans une cornue
de grès cubulee que j’avois fait rougir > à laquelle
j’avois adapté un grand récipient de verre : il
fut à la fin rempli de, gaz nitreux, 8e enduit
d. une matière blanche.' Cette matière fut allument
di (Toute par l'eau froide, 8e après l’examen
le plus exaét., il Te trouva , que' ce n'etoit que du
bitre, ainfi il eft certain que pendant la calcination
ou la detonnation de la plombagine, il ne
s'en Tépare aucun fubiimé ni autre .choie lèm-
blable.
VI. Il y '-avoit encore une circonftance qui
mévitoit attention c'étoit l’acide carbonique
qui avoir été dégagé pendant la faturation de
l'alcali. ( III. D. ) En conféquence ' je rriêîai iy
grains de plombagine bien pulvérifé avec 8 fcru-
pules de nitre j je-mis le tout dans une petite
cornue de verre, épais , au bec de laquelle j'attachai
une grande yefiie de boeuf "vide d’air, &
je plaçai la cornue fur les charbons : dès que
le nitré fut fondu ,.Je mélange s'enflamma dans
la cornue, & la veflie s'enfla. Lorfque le tout
fut réfroidi, la veflie le relâcha "près le col de
lacornue, 8c l’air contenu dans la veflie occupa
une efpaçe égal à 36 onces d’eau. Un tiers de
cet air fut abiorbé par Teau de chaux, & le fur-
plus pouvoit feryir à la combuftion,; Ainfi la
plombagine- contient de l’acide carbonique dont
l ’alcali du rirtre abforbe une bonne partie.
VII. A. ] On pourroit imaginer que'ce gaz
acide méphitique venoit- du nitre même ; mars
alors il dèvroit être produit par d’autres déton-
nations avec le ni.tre. Je mêlai donc une demi-
dragme de limaille; ft’etain avec deux dragmes-
de nitre , 8c je.'fis détonner ce mélange de la
même manière : il en rêfulta .un volume d’àir
égal, à celui de'deux onces 5 d’eau; mais celui-ci
ne contenoit pas la moindre trace d'acide carbonique'.
_ B. ] Le mélange d’une dragme de régule d’antimoine
avec 2 dragmes de nitre, donna unv
volume d’air égal à celui dé 8 onces d'eau , dans :
lequel il ne fe trouva point d’acide carbonique
mais qui éteignit le feu. La détonnation du nitre '
avec le foutre ne produit pas plus d acide, ga- ;
zeux , mais Voulant prévenir ' toute; obje&ion,
je trou vois pins expédient’de détruire Ia‘ p!om-~
bapiu.e Eus enmlovtr le nitre, '
D-1 Je diflillai de la même manière un mélange
de 4 parties d’oxide de mercure & d'une
partie de plombagine pu! vérifiée y le mercure .fut
réduit, la veflie s’enfla, & l’air qu'elle contenoit
étoit de l’acide carbonique mêlé d'air
puf.
E. ] La îitharge pouflfée à la vitrifadion , puis
réduite fur le champ en poudre, 8c mêlée avec
deux parties de plombagine pulverifée, donna,
pendant fa réduction par la cornue, de l'acide
carbonique pur dans la veflie. (1).
_ F. ] Une autre partie de plombagine pulvé-
rifée fut mêlée avec de l'alcali fixe cauliique;
elle donna, à une forte diftillation , du gaz inflammable
: la matière de la cornue avait alors
perdu fa çaufticité ; elle fit une' forte effer-
vefcence avec les acfties. .
VIII. Aiufï je crus qu'il étoit aflez démontré
que la plombagine étoit une efpèce de foufre
ou de charbon minerai compofé d’acide méphitique,
uni à une grande quantité de phlogif-
tiquêi.Xa petite portion de fer peut à peine
entrer en confédération : car en premier lieu
elle paroît y être Amplement mêlée méchànique-' ;
ment, & d’aiileufs une plombagine , dont je tirai
, après fa calpinatiqn , un peu plus de terre
martiale qu'à l'ordinaire, me donna un peu. de
foie de foudre quand je l'eus fait détonner avec
6 parties de 'nitré. - Or , quand la plombagine
! dégage une odeur de foufre pendant fa calcination,,
jl eft certain qu'elle tient un peu de
pyrite. On a vu que la plombagine pure .ne
contradfoit aucune union avec le foufre ( IJ. c, )
8c qu'il n'en entroit point dans fa xompo.fitiôn
( I ) : car il y auroit eu infailliblement du fubiimé
rouge ou jaune j c'eft ce'qui réfuite également
de l'expérience rapportée au n°. 3. (c.)
Quand on a djfîous différentes efpèçes de ma- ,
tières ferrugineufes dans l’acide Tulforiqvte délayé,
il refte unematièrehoire incüffoluble dans l ’acide
& qui paroît être de la plombagine.5 je prendrai
de-là occafion de rapporter, en'peu de mots,
lesexpérienc-e^quej’ai faites fur ce réfidu,. En ayant -
extrait une once par l'eau régale qui prit dans
l'opération une couleur jaune obfcure, la difTolu-
, - (i) Comme la Iitharge fournit 'ordinairement par
elle-même un peu d acide carbonique, il étoit neeef-
faire de ie fcparer auparavant par la fufion.
tion fut décantée | je .verfai deflits un nouveau
difloîVant, Sc je continuai ainfi- jufqu’à ce qu'il
11e parût plus de fer dans, la diAblution : alors
je fis fécher le réfidu 5 il étoit noir, luifarit,
tachait les doigts comme la plombagine , 8c ne
péfait plus que trois dragmes & demi. M Hielm
a traité ce réfidu fous la moufle , 8c il a. ob-
fervé qu'il fe calcino.it un peu plus promptement
que la plombagine ; il ne laifloit qu'une cendre
blanche.-, en très-petite quantité. Ayant mêlé une
partie de réfidu de la matière ferrugineufe, avec
y parties-de nitre, 8c jette ce mélange'dans.un
creufet rougi ,- il y eut une détonnation de la
même manière qu’avec la ^plombagine. La matière
alcaline qui refta dans le creufet étoit blanche j
elle fut difloute dans l’eau, 8c cette diffolutiop
donna à la fin un peu de'fédiment blanc, mais
qui étoit en trop petite quantité pour qu’on
puf le foumettre: à un examen bien exaéh Cette
Jeflive ou difiolution fit ■ effervefcence - avec les
acides , 8c le comporta abfolument comme celle
dont il a été.parlé ci-devant. (D) J'ai aufli recueilli
les produits par la détonnation de ce réfidu : il
conùfte en 3 parties d’acide 'Carbonique 8c une
partie d'air vicié.
Il faut bien conféquemment que- ce réfidu de
la matière ferrugineufe foit de la plombagine ; !
mais comme il n'exige pas , pour fa deftruéfion,
autant de nitre que la plombagine , il s'enfuit
que cette dernière contient une plus grande :
quantité de phlogiftique.
Cette analyfe de Schèele , beaucoup plus exaéte
8c plus ingénieufe. fur-tout queles précédentes,
a ‘ conduit l’a&teur, à _la vérité , à un réfukàt
hazardé , celui de croire à l’exiftence de l'acide
carbonique tout formé dans le carbure de fer
. natif 5 mais il eft clair que Tinexaélitude dé Gette
théorie tient à celle du phlogiftique. Aujourd'hui
l'on apperçoit que Scheele avoir prouvé par fes
expériences la préfence du carbone en très-grande
quantité dans ce minérak Les. expériences 4e
Pelletier que nous allons inférer ici aüureront
ce dernier réfultat.
Extrait dlun'mémoire fur Vanalyfe de la plombagine
& de la molybdène , lu a Vacadémie des
fciences , en janvier lÿSy . Par Pelletier.
I. Pli foire de la plombagine.
Les naturaliftes ont été de tous temps très-
embarrafles pour ejafler les' fubftances qui font
l’objet de ce mémoire. Les uns les mettoient
parmi les mines de fer , d’autres les ont rangées
parmi les mines d'étain ; d'autres encore les ont
placées parmi ‘les mica ; 8c tous enfin avant l’ana-
îyfe qu’en a donnée Schée/e, les âvoient confondues,,
quoiqu’il y ait. une très-grande différence
entre elles, comme j’aurai occafion de le faire
remarquer. * N
Lorfqu’on lit, dans les anciens auteurs les articles
qui traitent de la molybdène, molfbd,&ha.
( 1 ) on voit.clairement qu’ ils parlent de plomb ,
des préparations du plomb., 8c même des mines
de plomb. Pline 8c Diofcoridt , ,fe rapportent a
dire que la molybdène eft une fubftance de couleur
d'or, médiocrement refplendiftante 8c fauve,
folubie dans les huiles, 8c employée avec fuccès dans
la confection de certains emplâtres ; tous ces caractères
conviennent abfolument à la chaux de plomb,
connue fous le nom de Iitharge. Diofçoride ajoute
qu’il y a de cètte efpèce de molybdène foflile'
qu'on trouve à SébafianSc à Conçus, 8c que cette
dernière eft préférée dans la confe&ion de certains
emplâtres, comme dans .ceux qu'on veut
rendre aggluri'natifs 8c déterfifs : il paroît donc
que la molybdène foflîle de Diofçoride eft une
chaux de plomb native.
Pline a aufli donné le nom de molybdène à de
la galène ordinaire.
Ce nk-'ft que dans C&falpin^ qu'on trouve la
deferiptien de la plombagine qui elt connue maintenant
fous ce nom : cet auteur ( 2 ) , après
avoir parlé du plomb , fait mention d’une pierre
plombée que Diofçoride appelle moiybdoîque ,
à caufe de fa reflemblance au plomb , 8cc. C&falpin
croit cependant que cette efpèce de moiybdoîque
eft bien différente eje la mine de plomb , dont
on prépare une efpèce de Iitharge, « Je crois,
« dit-il , que la molybdène eft une certaine pierre
» d'un noir brillant 8c d'une couleur plombée ,
» fi douce au tad, qu’on la prendroit pour une
» fubftance ointe d’huile 5 elle laifle'aux doigts
» une couleur cendrée avec un afped plombé.
Les-peintres s'en fervent pour deflirier, après
» l’avoir coupée par morceaux dont l'extrémité
m eft mife.■ en pointe: ils la nomment pierre
» de ’ Flandr e , parce qu'iis la retirent de la
» Hollande. On dit qu’on la trouve aufli en Alle-
» magne ou où la nomme bifm-uth , 8c dont on
» fait en la fondant avec l'antimoine , les carac-
I « tètes d’imprimerie. Ce mélange eft très-caftant«.
(1 ).■ 'MoUbdana vient de , dérivé de
ptoXiÇfosy qui fignifie plomb : & les Lçins ont en-
fuine exprimé p.ûXiQP-rç par piumbum , & pioxroé'onova
par plumbago ; de manière que p lumbago & moiib-
d&na font devenus lynonymes en latin , de même
que plombagine & molybdène en françois.
(i). De mêtallis libri très Andrea Cæfalpino , pag,
1B6 chap. VIII. Pof piumbum meminit Diofcorides
lapidis p-lumbarii , quem molibdoidem vocat, diclum
â plumbi fimilitudine, cuj-ts vi refpondet recremento
K 'i