ipudre j exigé une exactitude ignorée jufque-
Ja dans les expériences ; plufieurs d'entre eux ,
&' fur-tout Meunier, Laplace , Vandermonde &
Monge ont partagé des travaux chimiques
importons & imaginé des machines & des
appareils pour retondre des problèmes jufque-
là infolubles. Lavoifier , placé comme au
foyer de toutes ces lumières , ne perdoit rien
•des idées comparées qu’on mettoit en avant
dans les entretiens fcientifiques , les faifoit tourner
fouvent fur l'objet ce fes recherches du
moment pour trouver fart d'éliminer k s .-difficultés
qu'il y rencontroit, pour connoître ce
que d'autres avoient fait ou penfé fur le même
fujet, & fur tout pour jetter pemà-peu parmi
les favans le germe de fes propres idées 8e leur
en confier le développement, ou les accoutumer
aux changemens ou aux modifications qu'elles
exigeoient dans les leurs quand elles leur pa-
roiffoient fufceptibles d'être adoptées. Quand
il avoir quelque èxpérience capitale ou importante
par le nouveau réfukat qu'elle lui offroit,
& par 1 influence qu'elle pouvoir avoir fur toute
la théorie de la fcience, quand fur-tout cette
expérience contredifoit les théories adoptées
,jufque-là, après, s’être affuré en particulier du
fuccès qu'elle préfentoit,’ il la répétoit devant
la fociété dont il étoit entouré, il "la rendoif
toute entière, & plufieurs fois de fuite témoin
des phénomènes qu'elle produifoit, il appelloit
fur elle la cenfure, les difficultés, les objeaions,
la critique 5 il exigeoit le jugement févère 8c
impartial de fes pairs, 8c ce itétôit.qu'après
avoir convaincu les hommes cités ci - dèffus,
qu'après avoir fait difparoître; les objections
-qu'on lui avoit faites, ce n'étoit enfin quelorf-
qu'il ne reftoit plus de mitages & d'incertitudes
dans les efprits du cercle choifi qui l'entouroit,
& conféquemment après avoir répété fouvent
vingt fois 8c varié de toutes les manières poffi-
.bles l’expérience dont il s'occüpoit, qu'il la déenvoi
t & qu’il l'offroit au monde favant dansles
•mémoires qui ont fi fouvent excité l'on admiration
dans les féances publiques de l’académie
des fcienees. Quand un favant lui propofoit
upe idée, une vue nouvelle, foit qu’elle fut
d'accord avec édites qu’il avoit déjà produites,
foit qu’elle fût oppofée aux flennes , il s'afîb-
cioit fouvent avec lui pour la vérifier par des
expériences exa&es ; c'eft ainfi qu'il a fait en
commun des recherchés très-impôVtantes & très-
neuves avec Meunier & avee Laplace.
v Les jeunes gens qui montroient dés difpofi-
tions bien prononcées pour l'étude de la phy-
flque , étoient toujours bien reçus auprès dé'
Lavoifier, qui les préfentoit à la fociété de
favans reunis chez, luij 8c là, ils puîfoient, avec
ies connoiffanees qui y faifoient la bâfe des entretiens
& des difcuffions, cette méthode géométrique
de raifonner , . ; de -phijofopher, qui a
rendu l'époque dont nous parlions fî différente
de ce qu'elle étoit, & fî fupérieure en même
temps à tout ce qu'on avoit coutume d'employer
jufques“-là dans le langage 8c la théorie de ia
■ chimie- Ces jeunes gens, quand leur g oui oc
leur aptitude avoient été en quelque forte opcouvés
au feindes réunions * 8c par les juge s jï torts
en ce genre qui les compofoient, étoient îv.çus
dans les laboratoires de Lavoifier, foit peur y
faire des expérience s à leur volonté, fort pour
coopérer aux préparations 8c à létabliflement
des appareils exigés par celles que Lavoifier
avoit toujours fur le chantier ,8c ils trouvaient
ainfi une école théorique & pratique enSmême
temps, ou en s’habituant aux phénomènes chimiques
, 8c les recevant pour ainfi dire par tous
les fens à la fois, ils étoient en même-temps
élevés prefque tout-à-coup dans les fcienees
phyfiques à la" hauteur où la réunion des physiciens
8c des- géomètres les plus éclairés 8c
les plus habiles de la France les avoient portées.
C'eft ainfi que fe fondoit, par la convenance
des goûts, par un égal zèle pour les progrès
des connoiffanees 8c des arts utiles , par le rapprochement
d'hommes éclairés, par la concentration
de leurs lumières, 8c par le même amour
de Ja vérité ,-une école dont Lavoifier étoit le
fondateur, dont l’expertince févèrement 8c ri-
goureufement inftituée étoit le feul , le vrai dé-
monftrateur , "& dont le mode précis 8c mathématique
de raifonner en théorie , faifoit le caractère
diftinétif. Cette école où chacun étoit élève
8c maître tout-à-la fois , dont la fraternité^réelle
8c l'amour du • bien faifoient le lien naturel, a
commencé dès 1769 ,■ 8c s'eft prolongée jufqu'en
1792. Sa grande aétivité a fur-tout duré depuis
1776 jufqu'en l’année 178.8. Ces huit ans ont été
marqués par les découvertes les plus remarquables,
par lesy'travaux les plus brilîans, 8c auffi
parles changemens les plus finguliérs 8c :les'plus
heureux dans la marche , 8c les fondeméns de
la fcience chimique'. C’eft dans cette époque que
les théories anciennes ^ontiété -combattues 8c
renverfées ,-que la doctrine vague 8c incertaine du
phîogiftique a difparu devant l’exactitude des expériences,
8c la précifion , l’affurance philofophique
du raifonnement nouveau auquel elles ont conduit $
c’eft l'époque en un mot de la création réelle 8c
de l'inftitûtion fol'ide delà théorie pneumatique,
& de l’école françaife , qulen a pofé la première
8c la dernière pierre. Au milieu de ce concours
glorieux d’efforts, de ce développement de.forces
vives , de ces entretienss favans', de cet. examen
févère des faits 8c des réfultats qu'on en
droit, Lavoifier , fans quitter un feiil inftant le
vafte projet qu'il avoit conçu , fans abandonner
dans un feul point le premier deffein qu'il avoit
conçu 8c tracé dès 1772, voyoit chacun de fes
pas fôütenu 8c affuré par les hommes témoins ,
8c prefque coopérateurs de fa marche 5 aucune
de fes expériences , aucunp'des conclufions ou J
des indurions qu'il endro it, n'étoit apportée !
à l’academie, n’étoit donnée au public, qu'après j
avoir pafifé par la filière d'une difcuffion qui n'ad-
mettoit rien d’arbitraire, qui repoufïoit tous
les réfultats forcés., 8c qui jugeoit avec la plus
grande févérité les faits 8c les' explications.
Telles ont été les précautions , tels ont été les
fecours dont Lavoifier s’eft entouré pour établir
une nouvelle doCtrine chimique qui lui appartient
exclufi vement, 8c qui fe trouve entièrement
confignée dans fes «mémoires inférés parmi -ceux
de l’académie depuis la publication de Ton pre-
miefoiivrage en 177.3 , jufqu’à l’époque où uhe
nomenclature nouvelle , travail commun de -pith
fieurs chimilles français y a lié , par des dénominations
»Thodiques 8c raifonnées, tous les
points faiilans & .vérifiés dé cette doctrine. Quoique
muni de tous les. moyens de fuccès, de
toutes les reffources .que le talent , le travail
opiniâtre , la-fortune 8c l’affociation d’un nombre
choifi d'hommes diftingués dans les fcienees
phyfiques!: 8c mathématiques , Lavoifier dut^en-
çore.»pksf!àTon; génie ; lès contemporains Font
aidé fans le . conduire ni le guider î -s'il les a -
quelquefois affociés^ à fes: travaux , s'il leur a
çoniiamment fournis fes- réfultats, s’il a recueilli
leurs lumières pour jeter. un plus grand. écLt
fur fes .découvertes 8c pour les. couvrir de leur
autorité comme d’un égide ,, la poftérité faura,
par les faits? qui viennent d’êtfe: expqfés.,. que
la gloire de cet illuftre. chimifte n'avrien à re- .
douter d’une aufii heureufe alfociation ; qu'il n’a
prefque rien emprunté ? dé fes "contemporains',
8c qu’après avoir. conçu la nécefljtéoSc le plan
dê’Ta grande révolution qu’il méditoit depuis
plufieurs annéesf, : fes; collègues n’ont été. appelés
par lui que pour en appuyer l’exécutiou qu’il a
réellement .commencée 3 pourfuivie >8c achevée.
Le?tableau ; de fes découvertes, pendant^uinze
ans fera'la preuve complettè de cetts aftertion..,
Nous ie préfentons d’abord feul fur la fcène,
quoiqu’un grand nombre d’autres phyfic-iens aient
joué en même temps un riôle -plus ou moins ,im- ;
portant, foit- comme contradicteurs,_ou antago- ;
niftes, foit comme partifans ou déienjeurs de
fes - expériences 8c de fes idées, fo,it -même
comme neutres ou indiffërens à ce grand- mou-
• vement,- mais attachés feulement à cf autrss. recherches
chimiques 8c phyfiques qui, n’ont été
liées au grand édifice que lorlque fes fondemens
ont été bien hfiis. '.Si-nous ne c.oniignons .dans
cet article'que les travaux de Lavoifier , ii nous
l’ifôlons de tous ceux qui ont produit à, h même
époque des .découvertes plus oujuoius nombreu-!
fes ou importantes ,.de ceux même quimr.t e.on-
couru en même temps que lui à Ta création 8c
à la, propagation des nouvelles idées, qu’il ai fait
éclore, fi les noms de Prieftley Gavendish ,
Bayen, Volta , F.ontana3 Ingenhoufc, Bergman,
Sehéele, Bertholiet, Chaulnes , Veftrumb , Kla-
.proth, & d’autres chimiftes auffi illuftres ne le
trouvent pas grouppés àvecxcelui de Lavoifier,
ce n’eft pas pour diminuer-Teur gloire , affoi-
biir leur mérite, ou retréciKla part qu’ils ont
eue dans cette mémorable révolution , mais fem-
lepient pour faire bien connoitre l’ordre fucçéf-
fif des idées, l’enchaînement 8c la liaifon des
recherches de Lavoifier, pour prouver quelles
fe tiennent toutes, qu’elles font la fuite conf-
tante d’une première conception.,:le produit hé-
ceflaire d’une feule idée primitive, qu’en im
mot elles ne forment qu’un ouvrage d’un feul
je t, qu’un tronc unique fur lequel toutes les
autres découvertes tous les travaux ultérieurs
fe font entés 8c greffés naturellement. fans
contrainte. Sans doute les travaux, les decouvertes
de fes contemporains, les expériences
même de fes antagoniftes dont plufieurs font
partie'de Ta lifte honorable des noms qui viennent
d’être cités", ont contribué à l’aftermiffe-
ment de fa doctrine ; il ne doit point échapper
aux tracés hilloriques que. nous recueillons ,
de idéterminer la part que les principales recherches,
faites pendant celles même de Lavoifier ,
y ont eue, & ce fera l’objet d’un article particulier.
Ce n’eft donc que çour préfenter, dans
tout forî enfemble 8c dans’toute fa pureté , la
! çolleétion des travaux de Lavoifier , 8c pour en
former un monument qui doit faire époque dans
. l’hiftoire de l’efprit humain , que nous lés réparons
d’abord de tout ce que les autres phyficiens
: ont fait pendant l’époque que nous allons confidérer;
' . . . .
Le premier mémoire de Lavoifier , qui a rap.r
port à la théorie moderne 8c par lequel il a
ouvert cette carrière avec a fiez d’éclat pour
au’ en puifle le compter parmi les. plus remarquables
de fes travaux, elHnféré dans le fécond
volume-ou la fécondé partie de l'année' 11772 des
mémoires , de l’académie ;des fcienees:":il a pour
objet la combuftion du diamant. On y voit ce
corps:- chauffé dans des cloches renverfees fur
l’eau . 8c fur ie mercure par le foyer d’un verre
ardent , diminuer le volume de l air iur_ i eau
de huit.-pouces c-übique.Si fur foixante de.capacité
qu’avoient les vaiHeaux 8c par la deftruc-
tion. de quatre grains 8c demi de diamant , diminuer
moins l’air fur le, mercure ; mais dans ces
deux cas l’eau de chaux troublée par l’ait qui
a fervi.à cette cotnbuftion 8c qui a- été changé
en* air fixe; Lavoifier , après avoir remarqué que
les diamans fe noircifiènt 8c femblent fe, char-
bonner à une température moindre que celle qui
eft néeeffaire pour les
1 brûler , qu’i1s. perdeiut un
peu de., leur poids 8c
qu’ ils fe chat:bonnent: ÎojTune
qu’on l'es diftille dans
cornue,, infiftç.: fucîe
changement de T air c
:n air .fixe poir cetàe ,co.mfi
builion.fe' demande
cette conv-fioiSeft: opevaporation
dU diifmaîit, QU
H n h 2