
nique ^ & qui en fait le tadieal fe trouve
dans 1 état de charbon , cette décompofition
n a pas complettement réufli au« chimiftes qui
l'ont tentée fe fpécialement à M. Péarcon. Ori
trouvera au refte ae plus grands détails fur cet
objet important à l'article de Phosphore.
Le carbonate de potaffe n'a pas d'attion fur les
bitumes.
Ce fe l, quoique peu porté à s'unir au plus
-grand nombre des principes immédiats des végétaux
j facilite cependant l'extia&ion de quelques
uns d'entr?eux par l'eau; c'eft ainfï que plu-
lîeurs pharmaciens ont propofé d’aiguifer l'eau
avec un peu d'alcali fixe pour obtenir plus facilement
l'extrait qu'ils ont nommé rénneux ou
le réftno-extractif 3 des parties végétales folides ,
fur-tout du quinquina. 11 eft vrai que l’efpèce
d*alcali qffils ont confeille pour cela, lé' fel fixe
dé tartré , contient une certaine quanrite de po
taîïe pure qui agit beaucoup plus fur ces matières,
& qui rend l'eau plus fufceptible de les diffoudre
que ne le fait le carbonate de potaffe. Le rapport le
plus important qui exifte entre le carbonate de'-*
potaffe & lés végétaux, c'eft que ces corps en
contiennent abondamment la' bafe alcalifie , &
qu'après leur ccmbultion on la trouve en partie
à .l’écat de carbonate- de potaffe .en raifon de
l 'acide carbonique formé ;par le charbon brute
de abforbe par la potafïe. Audi ce tte efpèce d’alcali
a t-elle(été d’aborddiftinguéè par,lès chimiftes foùs
le nom d'alcali fixe végétal.
L'alcool produit d’une fermenratiqn particulière
fuciée ne diffout que dans une très-légère proportion
le carbonate de potaffe. Çelletïer a mis
yo grains de ce fel dans un matras avec 2400
grains d'alcool ; ayant laiffé le matras pendant
48 heures dans un endroit dont la température
éçoit à 8 dégrés au deffus de o 3 ayant eu foin de
l'agiter de temps en temps , il a filtré l’alcool pour
féparer exactement tout le carbonate de potaffe
lion diffous , & l'ayant évaporé à ficcitë il n'a eu
pour réfidu que 1 grains de carbonate de potaffe
un peu coloré. L'alcool traité à chaud aveclec<zr-
bonate de potaffe n'en diffout pas non plus beaucoup.
Pelletier en a mis yo grains dans un matras
avec quatre onces d’alcool , il a placé le matras
dans un bain-marie échauffé à 60 dégrés,
& l'y a tenu quelques heures payant de filtrer
l'alcool , & l'ayant enfuite évaporé , il n'a eu que
9 grains de ce fel pour réfidu. C'eft uné grande
différence d’avec la potaffe qui fe diffout.-facile-
ment dans l'alcool.
Le carbonate de potaffe n'a que peu d’aétion fur
!es fubftances animales^ & il n'y-a rien à ajouter
à cet égard furce qiii vient d'être dit par rapport
aux fubftances végétales;'; *
Il .ne doit plus être • douteux d’après ce qui
a étéexpofé dans cet article , que les chimiftes
doivent n'employer dans leurs recherches que le
carbonate de potafïe bien fa'turé & bien cryftàllifé,
au lieu de fe fervir de ces alcalis impurs du tartre ,
du nitre &c. contenant plus ou moins de potaffe
cauftique , de carbonate de potaffe & même de
Idifférentes efpèces de feis terreux; à plus forte
■ raifon la même réflexion éft - elle applicable à
1 ufage de cet alcali en médecine , comme ©n le
verra dans l'article fuivant.
C arbonate de Potasse. ( Pharm. ) Dans
Jes pharmacies, on a fuivi jufeu'actuellement la
même routine pour la préparation de l'alcali que
>l on fuivoic dans les laboratoires de çhimie* Au-
lieu de carbonate de potaffe bien-faturé on avpit
■ de l'alcali du tartré-, enforre que le médecin em-
ployoit un fel qu'il ne connoiiioit pas. Les. réflexions
& les.,,détails fuiyaps corrigeront les anciennes
erreurs.
Rien h'eft plus inexaClément connu ^ & pim
yaeuemenf émploÿé; en matière médicale qiiedes
différentes'efpèces d alcalis"; c’eft c'ependàiît une
vérité' bien importante & bieii, feûtie f que la
nécêflité de connoïtre avec ‘précifion la îiature
des iubftances qu'on emploie comme médicà-
mens. Il eft aife de prouver par l'examen des
formulés , que les médecins , «n preferivant
comme matières analogues la potaffe du commerce,
l'alcali végétal , l’alcali du tartrê i-j l'alcali
du ni:re,rleSxè;ndres;gravëlées', l'huile de tartre
par défaillance, les féls: fixes des- plantes , n'emploient
pas une matière a'icaliriè egâle-r, & fou-
vent y cè qui eft bien pÙ , emploient une fub-
ftance dont ils ignorent la nature, l'énergie , la
dofe réelle & conféquemment l'a&ion. Un coup-
d'osil jetté fur les produits chimiques alcalifés
qui ont reçu ces diverfes dénominations , en
raifon dé la différence de leur préparation & de
leur origine, fera fentir l'incertitude qui exifte
dans la prefeription de ces médiçamens & I4
nécêflité de changer cette pratique vicieûfe jè Sc
d'adopter un mode exaét & certain pour l'ufagè
de l'alcali fixe.
I. De la potaffe du commerce.
- La potaffe du commerce eft préparée en grand
dans le nord de l'Europe *• en brûlant des bois
jufqu’à les réduire en cendre^.. On fait calciner
fe fondre en partie ces centres dans des pots de
terre , & c'eft de deux mots allemands qui lignifientcendre
de pot , que le'mot potaffe a été tiré.
U eft facile de concevoir, avec des connoiffances
même fuperficielles en chimie , que ces cendrés
doivent contenir beaucoup de matériaux falins &
terreux ; en effet , outre la portion de potaffe
cauftique ou pure qu’elles contiennent en raifon
dé là fortè dhaleuT qu’ellès ont éprouvée 3 & qui
varié fuivant l’intenfîté fela durée de cette chaleur
, outre la quantité variée de carbonate de
potaffe qu’elles contiennent en même tems, elles
font chargées ;de fulfate de pontte ou tartre vitriolé
3 de.mur.iate de potaffeou felfébrifuge , de
muriate de foude ou fel marin, de fulfate de chaux
ou fétenite de carbonate hc chaux ou cra e ? de terre
filicée & d’alumine ; oh y trouve encore du charbon
, de petits filex , quelquefois même un peu
d’extrait qui a échappé à l ’aêtion du feu & fou-
vent beaucoup de corps étrangers. La potaffe du
commerce àe.doit donc jamais être, employée en
médecine, pas même à l’extérieur ; car comme
elle n’eft jamais exa&ement la même par la quan- ,
tité & la nature de l'alcali qu'elle contient , on.
ne peut jamais compter fur la force de là lefîiye.
ou de la diffolution qu on; en prépare. La potaffe
blanche ou pure qu'on prépare en grand , en ief-
fivant la précédente avec de l'eau, fe en évapoyant
à liccité cette leilive filtrée ou tirée à clair
ne doit pas être plus avantageufe en médecine ;
car, elle n'eft réellement ni plus pure ni pl us connue
dans fa nature & la p'î%pqrtion de fes principes
que la première. En effet l'efpèce de purification
qu'on lui .fait fubir n'en fépare que les corps
etrangers , les terres & les ordures qui peuvent
s'y trouver, & le produit de la leflive évaporée
quoique plus blanc & plus falin , contient toujours
un mélange varié & inégal de potaffe, de carbonate
de potaffe , de fulfate de potaffe , & de
chaux , de rauriate, fec ; ainfï çette potaffe purifiée
dans le commerce, éfi bien un des matériau?:
d'où l’on peut tirer eu chimie fe en pharmacie
la potaffe pure , ou le carbonate de potaffe, mais
ne doit jamais être employée comme médicament,
même pour les préparations pharmaceutiques
extérieures.
I I. Ve l'alcali végétal*
C'eft une des dénominations le plus fou vent
employées dans les formules , que celles d'alcali
végétal, & c’eft cependant une des plus vagues
fe des plus infignifiantes : ce nom embarraffe ne-
ceflairement le pharmacien ; il ne fait ce^ qu'il
doit donner, ou de la potaffe , ou de l'alcali
du tartre; s’il faut qu'il le fourniffe fee ou
1 liquide , cauftique où adouci,, Une pareille défi-
gnation ajoute donc encore aux incertitudes, &
doit être entièrement proferite.
III. D e i alcali du tartre.
L'alcali du tartre des boutiques eft le réfidu de
D combuftion ou de la çalcinatioh du tartre mis
en poudre groffïèré dans 4escornets de papier,
& brûlé au.milieu ck;s. charbons. On jette cette
cendre alcaline dans l'eau , & on évapore à.fic-
cite la leffive qu’on en obtient. L’ alcali provenant
de cette opération eft de la potaffe pure ,
mêlée de carbonate de potaffè en diverfes proportiens,
fuivant le mode de calcination, la force
& la longueur du feu qu’on a employé; il con-
tiènt auffi du fulfate de potaffe, & fouvent quelques
autres Tels étrangers à la matière alcaline : il
eft donc loin d'être dans l'état de pureté convenable
pour qu’on puiffe compter fur fa nature &
fur fon a&ion; il n'eft jamais conftant dans fes
effets, & on ne fait jamais exactement ce qu'on
donne aux malades lorfqu'on le preferit. C'eft
cependant là l'efpèce d'alcali le plus communément
employé parmi les médicamens ; c'eft celui
qu’on crovoit autrefois le plus pur, avant qu'on
connût bien en chimie les différens états des
alcalis fixes.
IV . De F alcali du nitre.
Pour obtenir promptement de l’alcali analogue
à celui qu'on extrait des cendres des végétaux,
les chimiftes ont depuis long-temps employé la
détonation du nitre avec. , le cîiaibon. Deux
parties de ce fel enf poudre fine ,. rpêlées avec une
partie de charbon également en poudre , & pro-
jettées dans un creufet rouge , détonent fortement,
& il refte après la détonation l’alcali du
nitre & celui qui éroit contenu dans le charbon.
Mais, comme en brûlant, le carbonate le combine
avec l'oxigène de l'acide nitrique, l'acide
carbonique réfultant de cette combuftion s’unit
à l'alcali mis à nud qu'il fature plus ou moins,
ou y refte en plus ou moins grande quantité, fuivant
qu'on a tenu le réfidu plus ou moins longtemps
au feu. Cet rlcali eft donc compofé de
proportions diverfes de potaffe pure ou caufiique,
& de carbonate de potaffe; & quand on remploie
comme médicament , on ne fait jamais pofîtive-
ment l’énergie & la nature du réroède que l'on
preferit. Ajoutons encore à cette première caufe
d’incertitude, qu’il en exifte plufieurs autres, foit
de la part du nitre dont quelques portions peuvent
Ravoir pas été decompofées, foit de la part
du charbon qui fournit quelques portions, qui
fournit quelques fels neutres dans la cendre, ou
qui n’eft pas toujours également fe complettement
brûlé. D'après ces obfervations on voit
que l’on ne doit pas fe fervir en médecine de
l’alcali provenant de la détonation du nitre qu’on
connoït aufîi fous le nom d'alcali extemporané #
à caufe de la promptitude & de la facilité qu'ou
a à l'obtenir.
V . Oes cendres gravelées.
Les cendres gràvelées cineres clavellati ont été
nommées airvfi parce qu'elles font fous là forme
grenue fe comme dû gravier y elles proviennent
dé ïa produéïfon des lies de vin > elles font fort
analogues à l’alcali obtenu par la calcination du
tartre ; car lès lies des vins font en grande partie
formées de cryftaux de tartre, ellesu'ea dif