
«mploie contre le relâchement de la luette,
ïes ulcères de la bouche & du gofier. Cette
écorce eft d’une grande utilité aux tanneurs.
Le bois de ckcne a été appelé le guaiac des
allemands , parce,qu’il eft tonique & qu’il ref-
ferre. Sa déco&ion & la leffive* de fes cendres
font recommandées contré l’oedème des pieds..
C e bois eft d’un .ufage Fort multiplié. Toutes"
les parties du chêne Font aftringenres ; on peut
#’en Fervir contre les chûtes du vagin & du fon- )
dement.
La nature a fait croître le gland dans une
-multitude d’expofitions. Pline en comptoit de fon
temps treize efpèces différentes en Europe,
dont une qui eft excellente à manger , c’eft
celle du chêne' vert. C ’eft de cette efpèce que
parlent les poètes, quand ils vantent l’âgé d’or ,
parce que fon fruit ièrvoit alors de nourriture
a F homme. Les glands efcapules du chêne commun
font très-aftr'ingens. Les femmelettes , dit
Vo'gel, s'en v fervent pour arrêter les règles trop
abondantes 8c les fleiirs-blan.ches. Le gland feul
a beaucoup d’efficacité contre le foda, a la dofe
de demi-gros. Ludolf a guéri un vomiftement’
de plus de fix ans, accompagné du foda , en
faifant prendre, dans le moment de la douleur,
environ demi-ficrupülô de la poudre de. gland ;
d’autres le recommandent contre la fièvré-tierce,
tes flux de ventre.,, pour appaifer la colique &
les tranchées des femmes nouvellement accouchées.
Sa décoélion,, retenue dans la bouche ,
appaife les douteurs de dents. Tragus dit qu’il
a vu donner avec fucçè-s les glands pilés à des
perfonnes qui piffoierit le fang , pour ,avoir
pris des cantharides. Le doéteur Auenbrugger,
v médecin de Vienné en Autriche , a in:i que fon
confrère Jacob M a rx o n t fait prendre la dé-
co&ion dé :1a poudre dé glands de chêne torréfiés
à la manière du café, & ont cru recon-
lioître en elle les vertus d’un puiffânt défob-
ftrudtif. Ils l’ont encore mis en ufage avec
fuccès dans la phtyfie , la confomptiôn , le
fpafme , les acariens de marafme, l’hyftérie
l'hypocondrie, les vers, les maux d’eftomac ;
ces obiervatiens font confignées dans un opuf-
cule que le doxfteur Jacob Marx a publié à
Vienne en 1776. La poudre de gland à Brunfwick
eft un médicament domeftiqüe fouveraih contre^
tes éréfipèles, les tumeurs & les inflammations.
Au demeurant -, il en eft de ces propriétés
comme de celles- des autres produirions que
la matière médicale compte parmi fes refîources
elles demanderaient prefque toutes de nouvelles
expériences & d’ultérieures ôbfervations. M. Dëf-
fontaines, profeffeur dé botanique au jardin
de la nation à Paris , a lu depuis peu à l’académie
des feiences un mémoire infiniment inté-
reffant fur le chêne à glands doux du mont Atlas.
Le» glands ont fouvem été employés à faire dû
pain dans les années de difette. Ils fervent de
nourriture à une foule d’animaux. L’on fe fert
de quelques produirions du chêne dans l’onguent
des mendians. Le chêne entre dans l’énumération
des médicarçiens Amples du difpën faire de
Paris. - s
Les chênes fuivants font indigènes à l’Amérique
feptentrionale.
(WlLLEMET.)
C hÊNÊ blanc , { Pharmacie. )
Quercus alba. .
L’écorce1 de ce chêne en poudre très-fine eft
fubftituée au quinquina par les Américains ; elle
eft encore vantée contre le flux de ventre opiniâtre
, 8c teint la laine en brun. "
( WlLLEMET.)
C hêne noir , ( Pharmacie. ) |
Quercus nigra.
Une forte décoirion de l’écorce de cet arbre
eft fpécifique en Amérique contre les rhumatifmes
chroniques.
(WlLLEMET.)
CHÊNE rouge, ( Pharmacie.)
Quercus rubra.
L’écorce de ce chêne en poudre très-fine eft
fubftituéemu quinquina par les Américains j elle
eft encore vantée contre le flux de ventre opiniâtre
& teint la laine en brun.
(WlLLEMET.)
CHENILLE , (Pharmacie. )
Scorpicurus venniculata.
C ’eft une petite plante annuelle, rampante, à
fleur papillonnacée, dont le fruit a la figure d’une
chenille roulée fur elle-même , d’où .eft venu le
nom françois de .cette plante ; çés fruits , mis.
fur les falades, prêtent au badinage 8c inipheijt
un petit effroi à ceux qui redoutent ces- in-
feües. On dit cette plante alexipharmaque.
(W illemej. )
CHERMES ( Pharmacie). Mot qui vient de
l’arabe , 8c qui eft employé pour déïïgner une
efpèce d’infecte que i’on emplçie en médecine,
dans les arts, & que l’on connoit plus ordinai*-
.rëment fous le nom dé Kermès. ( Voye^ ce
mot.
(C hau^sler.)
C her MÊ s & plus ordinairement'KERMÈs mi aur
a l , ( P h a rm a c i e ) V o y c i OxiDE D’ANTIMOINE
SULPHURÉ ROUGE. -
CHERVÀ ou KERVA , ( P h a rm a c ie . )
g Dénomination employée par les arabiftes pour
délïgnër le ricin ; ils en préparaient pour Vu-
fage pharmaceutique une huile qu’ils défignoient
fous le nom d’h u i le d e K e r v a .
( C h AUSSI ER.)
C hERVI ou GlROLE , ( P h a r n ïa c i e . )
S iu m rum , f ifa r u m , r iv . p e u t . 5 y .
C ’eft une plante vivace , .à parafol, potagère,
dont les racines font d’ufage for les meilleures
tables. Pline le liaturaiifte nous apprend que l’Empereur
Tibère les aimoit tellement , qu’ il les
exigeoit des Allemands en tonne de tribut annuel.
Boerhaave , dans fon Hiftoire des plantes , re~.
garde ces racines non-feulement comme vulnéraires,
mais cçmme Je meilleur remède què
l’on puilîe employer pour le crachement 8c lé
piflèment de fang , pour toutes les maladies de
poitrine , d’où peut s’er.foivre la phtyfie ; il en re-
covmmande aufïi l’ufagë contre la ftrangurîe , le
ténefme , la dyirenterie & les autres flux de
ventre^; elles font diurétiques, fuivant Géfalpin.
D’autres leur affurent une place parmi les fto;- ;
machiques , les aphrodyfiaques, cotitre les fleurs-
blar.ches , pour faire augmenter le lait , c’eft
l ’antidote du mercure. La racine de c k e r v i eft
une de celles donEMargraff a retiré, par le moyen
de l’efprit-de-vin , und>éau fucre blanc, peu inférieur
à celui des cannes à fuere.
La femence eft carminative, faxifrage , contre
les tranchées. M. Thunberg a obfervé que !è
e k e r v i croit fpontanément dans l’jfle de Niphon
au Japon. /
(W illemêt)
CHEVEUX. '
, Les c h e v e u x font des efpèces d’organes Fe'gréf
tojres, qui couvrent la peau du crâne & dont
des rechérches curieufes des anatomiftes n’ont
point encore aflèz développé la ftruéture. On fait
qu’ils proviennent d’uné"efpèee d’oignon ou de
bulbe coriace placé fous la peau &: dans le
tifi'u graifiéux, qu’ils font formés de p-.ufieurs filets
éiaûiques, qui làiflent une cavité 'médullaire dans
leur Centré , 8c qu’en fortant de l ’épiderme ils
lui empruntent une envelope légère qui les ac-
conipagne jufqu’à leur extrémité. Une expérience
très-facile prouve qu’ils font hé ri fies d’efpèces
d’arrêtés ou de branchés pliées de la racine à la
.pointe , puifqu’en les frottant entre deux doigts
ils cheminent toujours du coté de leur bâfe
comme un épi de feigle ou d’orge.. Il n eft pas
dsureux non plus qu’il s’échappe par leur exaé-
mjté un foc quelconque , puifqu’on voit dans
quelques maladies des gouttes de fang forrir par
leur cavité imperceptible. Enfin ; leurs effets hygrométriques
font très-cpnnus de tous les phyfi-
ciens , & il n’y a perfonne qui n’ait éprouvé i’in-^
fluence de l’humidité atmofphérique Cm les cheveux
qu’elle allonge 8c qu’elle défrife.
La nature du climat influe for celle des cheveux.
Ils font noirs & crépus' dans les pays chauds ; longs
& droits dans les pays*froids, lis blanchiftent dans
la vieilleïfe , 8c l’on croit que ce changement de-
couleur provient d’une dellîccàtion avancée &
d’une véritabie obflruérioif de leur canal.
Quant à leur nature chimique ou à leur com-
pofition élémentaire,on les a toujours comy/arés i
la corne des-animaux,. & cependant ils'en diffèrent
finguliérement par leur indiffolubilité dans
l-’eau , tandis que par cefliquidé les cornes font
ramollies & comme diffoutes. Je ne fâche pas qu’au--
cun auteur ait annoncé que les cheveux foient fuf-
ceptibles de fe fondre par l’ébulition de l’eau, 8c
de donner de la colle comme le font les ongles ,
les cornes , les- écailles 8c même -les, os traités
par le digafteur de Papin. Il eft vrai d’un autre
côté qu’on ne peut nier encore abfolument que cela
foit pôflible, puifque c eft feulement du défaut
d’expérience qu’on rire l’affertion de leur indiffo-
lubihté. Les phyfiologiftes en comparant les cheveux
à la corne, n’ ont donc égard qu’à L'apparence
& aux propriétés phyfiques.
La feule partie de t’analyfe des cheveux qu’on
ait tentée julqu’iti eft celle de leur diftillation , à
feu nud. Neumann dit qu’une livre dé cheveux lui
ont donné 46 jgros d’efprit urineux ou d’-ëaa
chargée de carbonate d’ammoniaque , 1 7 gros de
! fel volatil ou carbonate d’ammoniaque concret,
30 gros d’huile & yy gros de réfidu charboneux,
contenant 21 grains de fel fixe. Voilàje peu de
faits connus for la nature des cheveux. II paroît
encore que ces organes animaux font prefque in-
deftru<5fibles » puifqu’on les retrouve fans altération
dans les tombeaux piufieùrs fiècles après que
■ \es, chVirs .& toutes les parties molles font détruites.
Dans les arts chimiques les cheveux peuvent
être employés pour obtenir du carbonate d’ammoniaque
; ils en fourniffent une-trè#-grande quantité.
Qn peut auifi lés djftiller dansdps cornues de’
fer pour Te procurer de l ’huile empyreumatique
t qui fert non-feulement à des uCages chimiques ,
mais encore comme médicament antivermineux ou
.jnth-elmintique. En phyfique,on fefett des cheveux
pour conûruire des hygromètres , pour fufpendre
des boules de liège aux éloélromètres , pour
ifoier des corps,arrêter récoulement ou lacom-
muniçaiion du fluide éteétrique.
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