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par le phlogiftique. Peut-être’ auffi entre-t-il dam
leur • compofition un .peu de matière de la
chaleur ».
ce U‘ en eft de meme de l’alcali volatil cauflique
qui produit le ga% alcalin.
«c 11 faut placer enfin au nombre des fluides
élaftiques dont nous connoifl'ons les-principes
prochains , le ga^ hépatique , dans lequel j'ai fait
voir que ie foutre étoit uni à la matière de la
chaleur par l’intermède du phlogiftique ». "
cc L ’origine des autres fluides aériformes ,
eft encore tellement enveloppée dans les ténèbres
qu’il n’eft pas poflible d'établir rien de certain
à leur égard; 11 y en a de quatre efpèces,
qui , fuivantles opinions qu’on s’efi formées de
leur nature., ont été nommées air fixe, air
phlogiftiqué | air déphlogiftiqué , air inflam- ’
mabie »-
«c Je regarde comme démontré , que le premier
eft d’une nature particulière 8c toujours
acide. Le doâeur Prieftley croit que c’efi une'
modification de l’acide nitreux, & même prétend
que les acides nitreux & vitriofique n’en
font que des variétés j cela fe peut , mais les
preuves fur lefquellçs"il'fonde fes affermons, ne
me paroiffent nullement convaincantes. En effét, ■
il a obtenu beaucoup d’sir fixe ou acide méphitique
, en fuifant i’éther vitriolique & l’ érher
nitreux; mais il faut remarquer qu’il entre dans
cës préparations-beaucoup d’efprit-de-vin ; or ,
l’aciae méphitique exifte dans tous les corps des
régnes organifés ", 8c en abondance. Sur quel
fondement penferoit-.il donc qu’un éfprit tiré
des végétaux pût en être entièrement- privé f
Comme il eft très-volatil, il élude l’aétiori du
feu & demeure entier, lorfqu’il eft feul en vaif-
feaux clos 5 mais en s’enflammant , il fournit
de l’ acide méphitique ; 8é quand on le mêle d
un acide plus puifiant, fa compofition éft détruite.,
8c l’acide tres-fubtil qui y étoit auparavant
caché , fe développe. D’ailleurs quelque
acide qu’on emploie à la préparation de l’éther ,
même l’acide muriatique ou l ’acide acéteux , il
fe forme de i’ acide méphitique1, d’où il fuit
ou qu’il eft commun à' tous , ce qu’on n’a pu
encore prouver d’une manière ^convenable, ou
qu’il faut l’attribuer à la deftruétion. Au furplus
on verra bientôt que je nè regarde pas comme
improbable la .conjecture que l’acide méphitique
dérive de l’acide nitreux ».
« On appelle air déplnogiftiquc ou air vital ,
celui qui eft abfolument néceffaire à la respiration
des animaux. Cet air combine aŸec une
certaine do fe dé phlogiftique, conftîtue lecalo-
îifique 3 ou matière- de la chaleur ainfi que le
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^célèbre Scheèîe l’a démontré par «ne fuite d’expériences
dont j’ ai répété plufîeurs fois les plus
importantes 8c toujours avec le même fuccès.
Cela pofé, voyons à quels changemens il eft fujet.
Le plus pur que j’ai pu obtenir, ne ceffe pas
d’être propre à la combuftion 8c à la refpiration,
ni par la flamme, ni par le gaz nitreux , ni par
aucune des opérations dans lefqueiles il fe dégage
certainement du phlogiftique ; il fe-diminua
cependant, 8c à la fin fe coofomme tout
entier, c’eft-à-dire , qu'en fe chargeant de phlogiftique
, il fe change en matière calorifique que
l’on ne peut retenir , 8c qui traverfe tous les
vaiffeaux ». ,
« C’eft un beau fpeélacle de voir plonger dans
une bouteille remplie de cet^air une meche ou
un morceau de bois, dont la flamme eft nouvellement
éteinte., car pourvu qu’il refte encore
un peu de feu en un point, il fe forme
fur le champ fpontanément une flamme très-
brillante , qui s'allonge avec un certain brüit,
8c dont l’oeil a peine à feuténir i c-clat. Lorl-
qu’on fait cette èxpérience fous un récipient
renverfé , dont les bords foient enfoncés dans
le mercure, on voit fenfiblement difparoître
prefque la totalité de cet air , Nii n'en relie
^qu’un huitième ou un dixième, quelquefois même
à peine , un centième qui eft eh partie de l’acide
méphitique , en partie de l ’air nuifible , incapable
de fervir à la combuftion 8c à la refpiration , mais
qui y étoit.mêlé auparavant ».
« Le mélange d’air vital 8c de gaz nitreux fe
comporte de la même manière ; quelquefois il n’en
refte prefque rien , quelquefois un dixième du volume
total, & fouvent auffi beaucoup plus. Ces
variations dans , la quantité du réfidu prouvent
affez qu’il y a de l’air vital de différente qualité
, ou, ce qui revient au même, plus ou moins
pur. Cette pureté peut fe concevoir de trois
manières ; en effet, ou toutes les parties font
de même nature que le tout, ou il y en a un\certain
nombre ae très pures mêlées a d* autres impures,
ou enfin , ces parties douées chacune ■ d’une
qualité propre, composent une- maffe d une qualité
moyenne. Tous ces cas peuvent fe rencontrer
fuivant les circonflances : à mon avis, Je
dernier' s’ accorde mieux avec l’ordre naturel
des chofes ; cependant ils peuvent tous fervir
également à l’explication des phénomènes , 8c
je m’arrête au fecond, parce^ qu’il eft le plus
fimple. Suppofons donc que l’on mêle jufqu’au
point de faturation de l’air vital oU.igaz nitreux
c om p le t f q u i, eu perdant fon phlogiftique,
fe réfolve tout entier en acide nitreux ) tout
le fluide élaftique que lé verre retenoit difpa-
roîtra, il èngendrera de la- chaleur, 8c pénétrera
les vaiffeaux ,. pourvu cependant que 1 air
vital foit abfolument pur > fans quoi il y aura
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■ rir.ia qui fera connoître la quantité (le celui
oui étoit impur. D'après cela , on eftime que
[ l’air atmsfphérique tient ordinairement environ
i de très-bon air & 3 d'air nuifible.
! « H eft probable que Pair falubre peut devenir
air nuifible , & cela doit fe faire en général , ou
i parce qu'il perd quelque chofe de fa fubftance ,
1 ou parce qu’ il s'y mêle quelques matières étrangères.
La derniere hypothèfe eft non -feu.entent
adoptée prefqu unanimement par les plus grands
[ phyfïcieiis, mais ils regardent encore le phlogiftique
comme la çaul'e de cette alteration.
Mais je veux oublier pour quelques inftans ces I opinions, dont je comtois d'ailleurs tout le poids,
& chercher la vérité avec franchife. On me
pardonnera fans doute Cette témérité ».
I « Examinons les procédés par lèfquels on
[ opère la phlogiftification ; que l'on place avec
[ précaution une chandelle allumée dahs 1 air de I meilleure qualité, & on verra s’élever une flamme
| très-brillante , la chandelle fe coiifumera très- I rapidement, jufqu'àcè qu’il ne refte qu’un peu I d’air qui a les caraétères du gaz^cide méphitique,
I & qui-, vient, fan? contredit, de la graiffe , dans
? la compofition de laquelle il entre en quantité. I Le phlogiftique dégagé par la combuftion eft faifi 1 par Pair vital, produit la chaleur & pénétre dans
I fes vaiffeaux ; de-!à vient la diminution de vo- lume que l'on obtervel. S’il, fe trouve au com-
L mencement plus ou moins d air incapable d en-
! tretenir le feu , il refte avec le gaz acide I méphitique , mais fans éprouver aucun chan- I gement , & .le volume eft encore moins di-
! minué ».
« J’ai indiqué plus haut la manière d’agir du
| nitreux ».
« Que l'on faffe fondre, dans un vaiffeau de
I verre fermé, an alliage de plomb , .d’étain & de
I bifmuth , qui coule au degré de l'eau bouillante, l’ait renfermé dans le vaiffeau, fera diminué en
I raifon de fa bonté , & s’il eft abfolument pur, il y aura calcination d’une autre certaine por-
I tion du métal, Sc tout 1 air élaftique difpa-
I toîtra ».
« Les étincelles éleétî'iques font de petites I flammes qui indiquent le dégagement du phlo-
I giflique &c qui produifent auffi la chaleur. Mais j ce phlogiftique eft enlevé, fi’je ne me trompe,
1 en partie à l’air pur i car .les étincelles atent
| au gaz nitreux la propriété de diminuer l ’air I vital j ce quelles font probablement par déphlo- I giftication. O r , l'air pur plus ou moins privé du
1 principe inflammable , peut être converti, partie
I en gaz acidé méphitique, partie en air nuiuble.
I Je chercherai à v. rifler cette conjeâore par
ï quelques éspérienci. î appropriées ».
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« Tous ces faits fé concilient parfaitement,
& prouvent que l’air put acquiert par le phlogiftique
une telle fubtilité , qu’il ne peut plus etre
contenu dans les vaiffeaux , ni in (pire par les
poumons ;,mais il ne fie forme pas d'air nuifible.
Si cette phlogiftication avoit lieu pendant
la refpiration , on obferveroit une femMa-
ble diminution de volume ; ce qui eft démenti
par les expériences exactes. J’ai enfermé des
fonds dans des vaiffeaux placés fur le mercure ,
& les ayant laiffé mourir , la diminution de
volume n’a pas été de ce qui ne peut avoir
d’autre caufe que la chaleur même de 1 animal,
au moment où il a été introduit fous le récipient.
Ainfi, ce qui fe paffe pendant la reC-
piration eft bien différent de^ ce qui fe paffe
dans la combuftion. L’air doit plutôt fournir
du phlogifiiqué aux poumons , que Dur en
ôter. L ’air dans lequel la îlimme s’éteint,
être rèfpiré prefque autant de fois que 1 air
atmofphérique j dans la déflagration , il fe de-
gage abondamment du phlogiftique ; mais 1 air
pur ne fert qu’à le difliper ; il ne fe corrompe
pas , au lieu que cela arrive toujours dans la
refpiration.- Le fang agité dans l ’air falubre, ne-
le diminue pas , mais le rend incapable de fervir
à la combuftion. Si , comme les modernes
le prétendent, il étoit d’une abfolue rîéreftltç
que dans la refpiration, l’air fe cha geâc de
phlogiftique, le gaz inflammable feroit certainement
le plus dangereux de tous. Il eft bien
vrai qu’ il fait périr les animaux ; mais fon
n'eft ni plus prompt , ni plus meurtrier que celui
des autres fluides aériformes , quoiqu il foit
chargé de phlogiftique au plus haut degre. Le
célèbre Schèele eut le premier la hardieffe de
remplir 30 fois de fuite fes poumons de ce gaz
retiré du fer par l’acide vitriolique. Après cela,
le volume fut le même qu’auparavant , & non
feulement ce gaz perdit la propriété de s’enflammer,
mais fa nature xÇut tellement changée , qu il
éteignoit les bougies. J ai répété ces. expériences
avec le même fuccès , quoique je n aie
pu refpiier ce gaz tout au plus qu’une vingtaine
de fois. Mais le célèbre Fontana en a trouve en
dernier lieu la vraie caufe ; le gaz inflammable
, mêlé à l’air commun , peut être r,fpiré
fans danger , mais non loifqu’il eft pur ».
j ? « A mon fens , toutes les raifons alléguées
iufqu’ à préfent n’empêchent pas encore que le
principe inflammable ne puiffe, dans une autre
combinaifon , être innocent, peut être même
falqtaire & néceffaire à l’économie animale.
Quand on r. fl.ch ra combien ce principe fubtil
S i abondant dans tous les corps organifés , combien
de matières différentes il produit par fes
différentes proportions , on fe perfuadera fa.i-
lement qu’il elt néceffaire de réparer continuellement
lé phlogiftique que le^ fang perd fans