
dont on l ’a ratifie , & quand il né refte plus de
petits grainsj on ramafîe le cérat & on le conferve
dans un pot.
Cette manipulation eft récommandée pour donner
au cérat un certain degré de mollefle , qu'il
n'a pas Iorfqu'on fe borne lïmplemènt à le couler
pendant qu'il eft encore fluide. En ratifiant , en
enlevant par couches le cérat, en le pilant dans un
mortier on détruit l'arrangement fÿmmétrique ,
l'efnèce de cryftallifation que prennent les parties
de la cire en fe figeant.
Comme le cérat eft généralement employé pour
lés gerçures des lcvres , pour les crevafles des
mains , du îéin , pour adoucir la peau , Sic. on
en trouve mille formules différentes ; quelques-uns
croient ajouter à la propriété du remède en prenant
le fuc d’une ou deux grappes de raifin qu'on
mêle avec l'huile & la cire , te dont on fait évaporer
l'humidité à une douce chaleur ; on pafie
enfuite ce mélange â travers un linge fin , & on le
coule dans des cartes pour en former des ta-
blettes que l'on conferve fans les ramollir par l’agitation
dans un mortier.
D'autres colorent cette compofition avec un
gros ou deux de racine d'orcanette 5 enfin quelques
uns ajoutent des huiles aromatiques, teilles
que celles de girofle, de bois de rofes ; de -
citron , Sic. mais ces additions ne changent pas
effentiellement la propriété première de la co.m-
pofîtion..
38. Cérat de blanc de baleine.
Prenez huile d'olives, ..............neuf onces.
Blanc de baleine, . . . troisonces.
Cire blanche, . . deux onces & demie.
La préparation confifte uniquement à faire fondre
enfembiè & au bain-marie , ou fur des
cendres chaudes la cire., lé blanc de baleine &
■ l'huile d'amandes douces. Lorfque le mélange
eft liquéfié, on le retire du feu, on le coule
dans un mortier de marbre & on l'y agite jufqu’à
ce qu'il foit froid.
La formule que nous avons rapportée forme
une compofition aflez folide à caufe des quantités
de cire & de blanc de baleine : elle eft
décrite dans quelques pharmacopées fous les titres
d'unguentum cereum , Jive album j ceratüm album.,
mais en diminuant de moitié, & même plus
les dofes de cire 8e de blanc de baleine, on
obtient une compofition plus molle qui a été
décrite fous les titres de Uniment blanc , cérat:
eofmétique , pommade en crème , pommade pour le
teint, Aiflli on prend cire blanche,
cire blanche.
blanc de baleine.. f ....... de chacun demi-gros<
huile d'amandes douces. . . . . . . . . . une once.
e a u , . . fix gros.
Lorfqué l'huile, la cire te le blanc de baleihô
ont été liquéfiés & agités dans un mortier de
marbre jufqu'à ce que je mélange foit froid &
qu'il ne paroiffe plus de grumeaux, on y mêle
l’eau peu-à-peu,8r on l'agite jufqu'à ce qu'elle
foit bien incorporée.
Par cette agitation continuée quelque temps ,
le cérat devient très-blanc , & a quelque ref-
femblance à de la crème, ce qui lui a fait donner
le nom de pommade en crème.
Les parfumeurs qui font cette préparation
comme cofmétique., & 'qui la vantent comme
très-bonne pour affouplir la peau, difiiper les
rides, prévenir même les marques de la variole,
y ajoutent un peu de baume de la Mecque,.
D'autres fois , ils l’aromatifent .avec quelques
gouttes d'huile elfentielle, ou bien ils y font
entrer de l'eau-rofe , ou de l'eau de fleurs d’orange
en place d'eau ordinaire. Quelquefois aufïi
on y mêle un peu de faffran en poudre ou quelque
poudre defliccative , comme l oxide de zinc
fublimé. (fleurs de rflnc ) ou la craie de Briançon.'
On ne doit préparer ce eêrat qu'en petite quantité
, employer du blanc de baleine récent &
! point rance > car cette préparation ainfi que toutes
celles dans lefquelles on fait entrer de l'eau
eft fort fujette à jaunir & à rancir en vieillifianr..
On peut préparer de la même manière des
cérats fimples avec l'huile concrette de cacao-,
au lieu de blanc de baleine, les propriétés de
toutes ces compoficions huileufes diffèrent peu.
Nous appelons cérats compofés les préparations
d’huile & de cire dans lefquelles ont fait entrer
une poudre , un oxide métallique ou quelque
autre fubftance qui ajoute à fes propriétés premières.
Ainfi on peut former un grand nombre de ces fortes
de compofitions. Nous nous bornerons à en pré-
fenter quelques formules.
i 9. Cérat £ acétite de plomb , cérat de faturne,
unguentum fatumianum , cérat de Goulard.
Prenez huile d'olives. ; ........ .. huit onces.
cire blanche. . . . . . . . . . quatre onces.
eau.............flx onces.
difiblution acéteufe de plomb deux gros*
On fait fondre la cire dans l'huile, on coule
le mélange dans un mortier de marbre j lorsqu'il
eft figé on l'agite avec un pilon de bois pour le
bien ramollir en obfervant qu'il ne réfte plus de
grumeaux , alors on ajoute peu-à-peu l'eau 8e
la diflolutionacéteufe de plomb qu’on a auparavant
mêlée dans une- bouteille.
On trouve dans les pharmacographes bien des
différences fur le mode de préparation de ce cérat
9 & fur la proportion des fubftances qui doivent
y entrer.
Les uns preferivent de faire fondre quatre onces \
de cire jaune avec deuxt onces d huile de noix ,
& d'y ajouter;enfuite par la trituration, & lorfque
le mélange commence à fe^ refroidir, douye onces
d'eau , & une once de difiblution acéteufe dé
plomb ou extrait de faturne.
Spielmann preferit huit onces de cire blanche ,
dix-huit onces d'huile d amande? douces, quat/c
onces de difiblution acéteufe de plomb, 8e il recommande
d'y ajouter un gros de camphre que
l'on a auparavant fait dîfloudre dans une petite
quantité d'huile preferite.
La pharmacopée de Londres preferit de^ faire
fondre quatre gros de cire dans huit onces d'huile
d’olives , 8e d’y ajouter enfuite par la trituration
■ dans un mortier de marbre deux gros d acétite
de plomb cryftailifé ou fucre de faturne , qu on a
auparavant réduit en poudre très-fine te étendu
dans une petité partie de l'huile preferite.
D ’autres enfin fe bornent à prendre une once
de cérat d'huile d’olives, de le piler dans un
mortier de marbre, & d’y ajouter dix ou douze
gouttes de difiblution acéteufe de plomb ou quelques
grains d’acétite de plomb cryflallifé 8e réduit
en poudre très: fine. On peut fuivant lé befoin
augmenter la dofe du fel métallique, & meme
y ajouter du camphre.
Toutes ces préparations tendent toujours aù
même but, & ne diffèrent pas efientiellement par
leurs propriétés. On emploie ce cérat dans les
érofions dartreufes, différentes efpèces d'ùlcé-
rations j mais fon ulâge, ainfi que toutes les préparations
de plomb, exigent quelques attentions.
2°. Cérat d'oxide de plomb blanc, onguent de
blanc rhafis, vulgairement blanc raifin unguentum
le cerujfa.
Prenez cire blanche............. .. trois onces.
huile d'olives .......... .. . dou^e onces.
oxide de plomb blanc, ou.....................
cérufe préparée . . . . . . . . . trois onces.
On fait fondre la cire dans l’huilé, on coulé
le mélange dans un mortier de marbre, on l’agite
jufqu’à ce qu'il foit refroidi 8e qu'il’ne paroiffe
plus de grumeaux. Alors on y incorpore
l'oxide de plomb 3 qui auparavant a du être réduit
en poudre très-fine, te on continue la trituration
jufqu'à ce que le mélange foit exa£.
Ce cérat qui ainfi que le précédent eft une
préparation de plomb 8e exige les mêmes attentions
dans fon ufage $ on l’emploje ordinairement
comme defliccatir , dans le panfement des plaies
des brûlures, dans quelques affections dartreufes
ou pforiques, fouvent on y fait ajouter du camphre
ou au vinaigre , ce qui ajoute à fes propriétés,
celle de rafraîchir 8e <}e diminuer l'irritation
inflammatoire.
, - 50. Ccrat de pierre calanilnaire, cerat epulo-
lique : unguentum e Lipide calaminari.
-Prenez cire jaune . . . . ............ .. une livre.
huile d’olives. .. . . . ............deux livres,
pierre calaminaire prépàréeneuf onces.
La préparation de ce cérat né diffère pas des
précédons ; on fait fondre la ciré dans l’huile ,
lorfque le mélange eft liquéfié, on le retire du
feu , on y ajoute peu-à-peu la pierre calaminaire
réduite en poudre très-fine , & que l’on a
auparavant imbibée d’une petite partie d’huile
preferite ; on agite le mélange avec une fpatule de
bois , 8e on continue l’agitation jufqu’au refroi-
diffement.
Nous avons rapporté cette formule d’après les
pharmacopées étrangères qui en recommandent
l’ufage comme defîiccatif utile dans les ulcères ,
les érofions cutanées. Mais comme Ta pierre calaminaire
eft un oxide natif de zinc , fouvent
mélangé de fubftances terreufes , ou d’une nature
très-différente , il feroit beaucoup plus fqge de
fubftituer à la pierre calaminaire un oxide de
zinc, & d’y ajouter,fi on le juge néce.flaire,une
certaine quantité de craye d’alumine ou de toute
autre fubftance terreufé dont on connoît la na-
Nous ne multiplierons pas les exemples des
formules de cérats compofés. Ceux que nous
avons rapportés fuffifent pour faire fentir qu’orï
peut facilement combiner avec la cire 8e l’huile
des poudres, des oxides métalliques, des fels ,
le camphre, & former aufii fur -le - champ des
compofitions unguentacées pour fervir au traitement
des affe&ions extérieures , au panfement
des plaies, des ulcères.
On a aufii donné le nom de cérats à des emplâtres
que l’on amollit en les faifant liquéfier
avec le quart de leur «poids d’huile dfqljyjÊS ,
afin de leur donner une confiftance d’onguent j
c’eft ainfi que fon prépare le cérat de dzapkalme
mais cette dénomination eft viciéufe. Yoye^ Ej,i -
PLATRE.
( C haussier)
. CERATO - MALAGMA , ( Pkarm. ) mot
compofé du grec , employé par quelques anciens
écrivains pour défigner les compofitions
molles 8e unguentacées formées par la cire.
( C haussier. )
CERANION, ( Pkarm. ) dénomination d’une
mefure pour les liquides employée par les grecs.
V o y e i Poids & Mesurés.’ '
( C hairs sa er. )
CER ATION , (Pkarm. ) petits poids des grecs
équivalant à quatre grains. Voye1 Poids & Me-
; sures employés, eh .pharmacie.
' ( C haussier. )
'T 2