
ritive., diurétique, purgative, fébrifuge , diffol- I
vante contre la diarrhée., la diffenterie, la goutte, j
1 hydropifie , la j.auniüe, le crachement de fang , 1
les ruptures. La dofe en poudre eft depuis 1. gros,
jufqu à i gros. Craton fâi'tôYt ulage du fyrop de
lue de centaurée comme„défopilatif. La racine de ;
grande centaurée entre dans la poudre du prince
de la Mirandolequi eft la poudre arthritique
du difpenfaire de Paures.
( M. WlLLEMET ).
. CENTAURÉE (-petite).
Gentiana centaurium.
Centauîiurn mima. C. B. 278.
Belle plante annuelle, amère, indigène , fébrifuge
, vermifuge, ftomachique , arthritique ,
antilcorbutique, hépatique, mefenterique ; contre
la jaunifïe, Phyuropifie , la goutte, les maladies
du foie & de la rate. La dofe en poudre
eft depuis un fcrupule jufqu'à demi-gros. La
petite centaurée peut fervir à l’extérieur , elle
eft vulnéraire , déterfîve contre les ulcères. Le-
delius loue fa décoction contre la vermine, la
tçigne & la galle. Il y a des auteurs qui van
rf..ît les kvemens préparés avec la déepdion de
cette plante contre les affections foporeûfesVle'
vin dans lequel oh a infufé la petite- centaurée-
eft anticaçhetique & bon pour 1,’eftomac. Quer-
cetan faifoit un ufage fréquent du firop de cette
plante, l’on en retire auili une eau diftillée ,
une conferve , run extrait , un fel fixe. Ea pharmacopée
de Virtemberg indique la préparation
d’une effence que l’on obtient par le moyen de
Le {prit de vin.
Les feuilles & les fommite's fleuries entrent dans
l’eau générale , la poudre contre le rage, le
baume vulnéraire, la décoCtidn amère, la pour
dre arthritique amère , la theriaque , l’onguent-
mondincatir d ache , l ’huile de Icorpion. com-
pofée, le vinaigre thériacal, le fyrop d’armoife,
l ’extrait amer, l’effence d’abfinthe compofée ,
la poudre de v ie, l’huile verte, lés efpèces pour
la aécoCtion antipyrétique, l’éfprit ftomachique
tempéré & dans le faitranc.
L’extrait de petite centaurée entre dans la
thériaque célefte.
Galien a compofé un livre entier fur la petite
centaurée, cette plante a d’autres monographes,
parmi lefquels on remarque Wedel , Ledelius,
èlevogt, Mofiîn & Hill. Elle n’eft point déchue
de fon ancienne réputation contre les fièvres intermittentes.
La petite centaurée fèche peut feryir de fourrage
au bétail.
La centaurée jaune ,(• Gentiana perfoliata. ) a ,
dit on, les rcêmeS' propriétés.
(M . W lL L EM E T ) .
CENTAURÉE' BLEUE. ;
Scutellaria ‘galèriculatu.
Tertianaria. T ab. Hiß. 2. 92.
Cette plante habite les ruiffeaux & les endroits
humides. Son odeur eft alliacée. Nous l’avons vu
fubftituer au feordium fans inconvénient j elle
eft fébrifuge, vermifuge, ftomachique , apëri-
tive , fe preferit particulièrement contre les
fièvres tierces,’ ce ciui l’a fait nommer te'rtianaire.
Elle_ eft encore vulnéraire , aftringente. Sa dé-
coClion eft, fui van t Camerarius-, bonne dans Tef-
quinancie , & purifie le fang. Après avoir été
long-temps dans l’oubli, la pharmacopée da-
noife l’a adoptée s elle èft néanmoins peu d’ufage
en médecine Eichrods, fuiffe, a compofé un
opufcule fur cette plante que quelques François
nomment T oque.
(M. WlLLEMET).
CENTINODE ou RENOUÉE.
Poijgonum aviculare.
• - Centinodia. Brunf. \
. .C’eft.‘ une. plante, .annuelle traînante , très -
commune fur le bord des chemins & des rues
peu fréquentées des-villes de l’Europe & du
Japon. Elle eft vulnéraire, aftringente, fébrifuge
contre la diarrhée, la dilTenterie f les fleurs blanches,
lé flux hémorroïdal , les crachemens de fang,
. le vomiffement, les hémorragies, la chût-e de l’a-
nus, les inflammations de la bouche & des gencives
, prife intérieurement & appliquée extérieurement.
Les médecins des bêtes à cornes font
un grand fecret de cette plante contre le piffe-
ment de fang des vaches & des boeufs.
Galien connoiffoit déjà les propriétés de cette
plante. Sa femencè peut fe manger mêlée avec le
bled farrafin. Le difpenfaire de Paris dit qu’il faut en
retirer une eau diftillée avec la plante verte ,
qui entre dans l’eau ftiptique Se l’eau alumineufe.
La centinode eft employée dans le fyrop de grande
confoude, & la décoétion aftringente,
(WlLLEMET.)
CÉPHÂLTQUE. ( Pharmacie. ) Mot dérivé du
grec, & qui, littéralement, fignifie ce qui eft
relatif à la tête > & c’eft fous cette acception
qu’il eft employé en pharmacie pour déngner
les remèdes propres eu deftinés aùx maladies de
la tête.
Les anciens médecins qui attribuorent à chaque
plante , ou médicament, une analogie particulière
avec quelque partie du corps, une aétion
clireéte fur quelque organe , avoient fait des
çlaflës 4e remède? pour les affections des diffé-
Y r
rens organes ; & comme la tête renferme le
cerveau qui eft P origine , le centre de tous les
nerfs j ils appello^ent céphaliques tous les remèdes
qu’ils croyoient propres aux affections de cet
organe, aux douleurs delà tête, &c. Ils compre-
noient principalement dans cette claffe les anti-
fpafmodiquês , les plantes aromatiques, fur-tout
celles qui ont une.odeur douce & agréable,
telles que le ferpolet, le thin , la menthe , la
mélijfe , la lavande , le romarin , la marjolaine ,
les fleurs de tilleul, de muguet, de fureau , de rofes
roüges y d‘hypericum , &c.
Mais comme les affc-Ctions du cerveau & des
nerfs peuvent dépendre de caufes fort différentes
, donc le foyer peut exifter dans l’eftomac,
ou dans des-parties fort éloignées de la tête ;
la claffe des remèdes céphaliques étoit très-nom-
breufe , & compofée j d’un grand nombre de
fubftances très-différentes. Ainfi on, comprenoit
dans cette claffe des plantes d’une odeur forte
& fétide, telle? que la rhue, la fabine, la
tanaifie, on y plaçoit également le camphre,
Vhuile volatile de lavande ', des purgatifs réfineux,
P agaric du mele^e , & fur-tout des préparations
d’argent ou de Lun'e comme l’appelloient les
alchimiftes dans leur langage myftérieux.
L’eau diftillée de verveine étoit fur-tout très-:
vantée dans les différens maux de tête & de
nos jours encore Dêhaen n’a pas héfité d’avancer
que le décoétum de cette plante , employée à
l’intérieur & à l'extérieur étoit réellement céphalique.
Il faifoit avec les feuilles &,les tiges de.
cette plante des cataplafmes qu’il appliquoit autour
de la tête il rapporte des cas ou cette
pratique lui a réuflï. Mais pour concevoir cet
effet, il eft au moins inutile de fuppofer à cette
planta une aétion particulière, une propriété fpé-
cifique. La chaleur que produit l’application d’un
cataplafme, l’humidité qu’il, entretient, l’irrita-
tfon qu’il peut déterminer à la peau, dans le
tiffu cellulaire, fubjacent, fuffifent dans quelques
affections, pour procurer une diverfion falutaire,
& il n’eft point de médecin praticien qui n’ait
vu d’anciennes douleurs de tête foulagéès &
même guéries par l’application de quelque cataplafme
ftimuiant, d’emplâtre, & fur-tout de
vélicatoire.
On a aufïi vanté comme céphalique, l ’acide-,
acéteux, ou vinaigre diflillé, & l’acide acétique-
( vinaigre radical ) , donc on donne quelques
gouttes dans un décoétum de verveine , ou dans
de l’eau diftillée de millepertuis, de fleurs d’orange,
_&rc. enfin, pendant long-tems on a fait un grand
ufage d’une préparation d’ammoniaque que l’on
connoiffoit fous le nom de gouttes céphaliques
d‘Angleterre. -
On voit par cette énumération quë 1a claffe
des céphaliques étoit compofée de fubftances
-très-différentes par leur nature, par leur maniéré
d’agir. Sans doute tous ces remèdes peuvent
être utiles dans quelques affections de la tête *,
mais il faut les cnoifir, il faut les employer à
propos & d’une..manière convenable; c’eft: la
méthode qui fait & cara&énfe le médecin.
On trouve dans les pharmacopées un grand
nombre. de formules plus ou moins compliquées
qui font défignées fous le nom de céphaliques.
Les efpeces céphaliques font compofées de menthe
poivrée, rhue , ferpolet, thym, marjolaine ,
fauge, fabine, méliffe,de chaque deux onces 5 fleurs
de rofes rouges, de lavande , de chacun trois'
onces ÿ l’anaifie , quatre oncesy baies de laurier,
de genièvre, de .chacun deux onces ; petit cardamome
, une once $ femences d’anis & de carvi ,
de chaque deux onces y macis , demi-once.
On Coupe ou hache , on mêle exactement ces
différentes fubftances y & on les conferve pour
s’en fervir au befoin.
Ces efpèces qui font encore décrites dans quelques
pharmacopées modems s , font principale-,
ment recommandées comme topique refolutif,
fortifiant dans les bleffures de la tête , les con-
tufions, la commotion du cerveau : on en forme
des fachets auxquels on donne la forme d’un
bonnet & on l’applique fur la tête j avant l’application
du fachet, on le plonge dans de l’eau
boüiliante, ou dans du v|n chaud, ou bien on
l’humeâe avec quelque lic|peur alcoolique, vulnéraire,
aromatique.
On emploie auflî ces efpèces céphaliques pour
faire des infufions, des fomentations, qui font
principalement -deftinées pour l’ ufage extérieur.
Decoclum céphalique.
Prenez du guy dé chênô , de la racine de pivoine
, & de bénoite, de chacun fix gros 5
DeT’ongle d’Elan râpé , & des baies de
' genièvre, de chacun trois gros ;
Des feuilles de fauge, de bétoine, de marjolaine
& de bafilic , de-chacun une poignée y
Des fleurs de ftpechas, d’oeillet, de muguet,
& de tilleul, de chacun une pincée.
On fera bouillir toutes ces fubftances dans trois
pintes d’eau commune.
! Cette formule ancienne furchargée de fubftances
inutiles étoit fort recommandée pour les