
que ï c*eft à caufe des éloges donnés à ce précipité
par Algaroth ou Algarottl qu’on l’a enfuite
décoré du . nom de poudre d'Algaroth. Groll lus dénomme
le'-beurre d’antimoine traité par l’acide
du nitre antimoine diapkorétique , & Béguin, bé^oar-
dique minéral. Minfichtcommenceàlivrer à l’ufage
medical le tartre émétique. B. Valentin 8c Paracélfé
bbfervèrent que le fel ammoniac traité avéc dés
fubftances métalliques , dohrioit un fublimé co-;
lofé 8c chargé de métaux. Galien avoit connu le
vitriol bleu ? Valentin découvrit les principes du
vitriol vert ; on prépara à la même époque le
vitriol blanc, quoiqu’on ignorât Tes compolans. \
La connoiffancè deè tetres 'fut peu avancée
pendant cette époque. .On favoit Seulement que
là pierre calcaire ne pouvoit pas fer vir a la com-
pbfition des mortiers fans avoir été calcinée.
' La chaux vive, fa lelfive, connue fous le nom
d’eau de chaux, font défignées dans la pharma-'
copée de Schröder. On diftîngüo.it le fable de-
l’èrgilè, ainfi que plufîèuri genres de pierres fans
en exprimer la nature différente.' On cherchoit
avec foin les terres Colorées & fulniles pour
l’ufage médicinal, 5c pour caraéfcérifer les bonnes"/
lés vraies, on les marquoit dans leur pays natal
du fceau des magiftrats ou des princes ; les boutiques
de pharmacie étoient garnies de ces terres
figillées & bolairés.
' Parmi les corps inflammables, on rangëoit le
fourre & fes fleiirs y B.-Valentin 8c Béguin par-
loient de fa diffolution dans les alcalis fixe et
volatil. Vigenere foupçonna qu’ il étoit formé
d’huile de vitriol 8c aë phlogiftique , jk il prit
ainfi l’ initiative fur Sthal. On commença à aif-
tiller les huiles effèntielles ou volatiles, ainfi que
les huiles philofdphiqués où ëmpy ré lunatiques à
un plus grand'Féu que les premières; Bèccner fit
connoître l’acide du vitriol dulcifié par Befprit-
de-vin. B. Valentin dit quelques mots, à la vérité,
©bfcurs des éthers vitriolique 8c nitreux. Cordus
décrivit plus clairement l’art de préparer le premier.
Vjgnere efiaya l’analyfe de la fuie ; Thad-
doeus, Arnaud deVilleneüve & Raÿfnond Lulle parlèrent
les premiers de l’efprit'de-vin ; 1e dernier
nomma le plus fort efprit-de-vin alcool \ il apprend
à le re&ifier par l’alkali fixe j B; Valentin
préfère la chaux vive pour cette opération. Vojfa
oufoupe deVanhelmont, eft décrite par R. Lulle-,
ui connoiffoit, comme on v o it, lé carbonate
’ammoniaque ; F. Sylvius apprit à extraire ce
fël mêlé d’huile animale.
Tous les métaux du&iles, èxcepté le platiae,
étoient connus avant la période dont nous traçons
Jes découvertes chimiques , mais on n’avoit parlé
encore d’aucun métal caftant. G. Agricola dif-
tiogue le premier le bifmuth. Il eft difficile d'affigner
l’époque où l’on retira, pour la première:
fois, dumétal de l’arfenic blanc j on trouve ce?
procédé dalis l’édition de la pharmacopée de
Schroder , donnée eh 1649, tandis qu’il n’exiftoit
pas dans la première édition. Albert le grand parie
du zinc, fous le nom de marcajftte d’or. Baf. Valentin
avoir appris à retirer le régule d’antimoine
de ce qu’on nommoit antimoine cru , 8c l’avpit
comparé au plomblong-temps avant que G. Fa-
bricius rangeât cette fubftance parmi les métaux.
Il eft fort douteux qu’on ait connu, dans la période
citée, plus que ces quatre'métaux caftans.
Geber avoit annoncé que tous les métaux, même
le mercure, pouvoient être calcinés.
Pendant toute la période qui fixe en ce moment
notre attention , les chimiftes inventèrent une
foule de. préparations . métalliques deftinées à
Kulàge de la médecine ; ils trouvèrent les procédés
propres à les donner dans la calcination,
la fublimation, la fufion , la digeftion, la diffo-
iution-, la précipitation-, l’amalgamation. C'eft
pendant ce,tte époque de la chimie médicamen-
teulè qu’on a donné- à l’art de guérir, parmi les
nombreufes préparations métalliques qui fur-
chirgent les livres de formules., le pourpre minérale
-, Y or fulminant, les fleurs folâtres , l’or potable
, la lune potable , lè turbith minéral, le mercure
précipité blanc, le précipité jaune , Y incarnat, le
corail in , le vert, Yarcane cordllin , le minium, la
licharge , le colchotar, le fafran de mars, le lilium
de. Paracelfc'y le fafran dès métaux , Y antimoine
diaphor,étique , la ce ruse ct-anti moine , & une foule
de magiftéres , de -fleurs , à!huiles ,& de teintures
compofées, dont les fubftances métalliques font
,Ja bâfe. n
G’eft dans les mêmes temps que les laboratoires
de chimie fe font enrichis d-’une foule de fourneaux
, de vafes 8c d’appareils appropriés ^ux travaux
qu’on y entretenoit. Leur nombre & leur
diverfité étoient confidérables. Il falloir imaginer
des vaiffeaux nouveaux pour de nouvelles préparations.
On ne parvenoit à former les produits
que l’on cherchoit que par des digeftions longues,
des cohobations , des. circulations répétées , des
cementations , des fublimations , des réverbéra^
tions réitérées ; 8c comme la. plupart de ces
opérations étoient plus ou moins confondues encore
avec celles du grand oeuvre ou de la médecine
univerfelle, la forme, la difpofitiqn des
vafes, ainfi que leur emploi 8c le choix des fubf-,
tançes qu’on y traitoit, ô^qu’on -;y tourmentoit
de mille manières, avoient le cara&ère myfté-
rieux qui diftitiguoit ces folies humaines. .
Quant à ce qui regarde lesjnatiètes açrifqrmes,
leurs propriétés 8c leurs différences ont été; très-
peu étudiées dans la période qui nous occupe $
il n'y eut rien de déterminé fur leur nature , 8c
cependant
cependant on fit quelque attention au fluide .élaf-
tique qui s’échappe dans l’efterve.fcefice & la
fermentation.; Paracelfe 8c fes Testateurs contem
porâins le nommèrent efprit fauvage , fpiritus
fyhefiris, à caufe de la propriété qu'ils, lui reconnurent
d’aficcter dangereu-ement l’homme Si les
animaux. Vanhelmont eft même lé premier de tous
les phyficiens qui confidéra le plus attentivement
cette efpèce de matière particulière, qu’il dé-
noin na îe premier gaz , gas fylvejîre, Il aftura
qu’on ne pouvoir ni la rendre vifible, ni l’enfermer
dans des vaiffeaux , & qu’elle étoit fixée
8c comme coagulée dans les corps. Il pensa que
cette vapeur, différente de l’air annçfphériqiie.,
reçëioit la caufe & l’explication des -phénomènes
qui avoiçnt lieu dans la caverne nordmée , 'en
Italie , gror.a ddcane, grotte du chien , ainfi que
dans la. fermenr-ation , 1 cffer.velcence , les explo-
fions 8c même les maladies épid.imiques:'; car il
compara enfenible ces differentes circonftanees
naturelles , '& leur trouva une analogie frappante.
Ajoutofls ici qu on cqnnoiftoit depuis lon.5 - tem; s
l’augmentation de poids des.métaux pendant leur
calcination, &r Jean Rev, médecin du Périgord,
ofa, en 1^39, défigner la caufe de cette auguren-j
tation de poids dans i’abforbtion de i’air par les
métaux eux-mêmes.
.Quoique ce tableau, prêfenté par Bergman ,
offre, en comparant cette pèriode-de I hifioire de
la chimie aux temps qui l’ont, précédée, une
aft z ample moifton de connoiffancès chimiques.
Si de découvertes précieufes, la pluoart inatten--
du.s, dans un efpace de dix fiée les , ce n’eft
rien , ajoute Bergman , que-cette moifton , en
comparaifon des decouvertes faites depuis les dix
dernières années, (8c il parloit ainfi en 1782*)
époque depuis laquelle la chimie s’eft élevée à
un degré fublime d’analyfe fur les fluides aëri
formes , furfteur nature 8c fur leur compofition ;
que fera-ce, fi nous ajoutons à ces découvertes
celles qui ont été faites depuis 1782 , fur des
matières capitales en chimie , comme la nature
deleau, celle de pjufieurs acides, celle de l’alcali
volatil ou ammoniaque. 11 en fera queftion dans
lad;rn>ère partie des obfervauons que nous ajoutons
à l’article de Vénel.
feir;ble ,-d’*iine liaifon de ’phériomènes, td’im fyf'-
tême dé çonnoiftancesl En un mot il. femblq que
la fcience n’exiftoit point 'encore-, S^qn-’on n’avoit
point encore tiré de -la -m.-fte- des faits quHui"ap.-
partênoient- des réfulrats généraux-dont on put
conapofer'une théorie-qutlconque*,- <&'-cependant
il y avoit déjà^qûelquès- ouvrages'publies avant
la n.aiftbnce des -académies. Sans, parler de Paraceifè
- - . ------- - r.—
ihelmonc, • de -Libavi usT-de Ddrna*
y de-Var
us, d’Aftgehis kSaia'i de J. Béguin ,,vde’ î3rendelius
31 de-Bu liehius, de Rolfinck, de Sftarke]7 > de
Viganus & vdfî- quelques autres chi iniftès - qui
avoiepi reeucilli la-plùpart des e-xpéH'iën.ces &£
des I I âi:s fous une forme plus au 1moins methodique
avant le milieu du dix-fep.tième fiècle,-
mais dont les ouvrages tenoient plus pu moins
;aux ' idées'erronées de l’aichimie , de la mé-
‘deciné univerfelle , ou aux ,-extravagantes opinions
de Paracelfe fur les principes des corps,
Barner & Bohnius publièrent les deux premiers
ouvrages , véritablement élémentaires de chimie ,
qui furent pendant plufirurs annéès les fetils'
guides que les ctudians eurent pour, apprendre'
la fcience^ Ainfi l’on voit que plufieurs hommes
voient déjà effayé, avant la naiftancedes.foçiétés
•favantes , de réunir en fyflême les connoiffancès'
■ à c qui fes fur l’analyfe 8c la décompofition des
corps. Mais il faut en convenir, ccs elEris étoient
plus ou moins infoi.mes ; iis fe reftentoient ou
des folies qui occupéient en quelque forte toutes
les têtes , ou des. i 'exo<5hituJes qui régnoient
encore dans i art oe-faire les expériences, ou
du joug pour quelques d< étrilles anciennes que
portoient les écoles depuis leur renouvellement.
Il fallbit l’affranchiftement qui commençoit à fe
montrer après les ouvrages de Bacon , de Def-
cartes, de Leibnitz, les découvertes de Galilée,
de. Toricelli, d’Otton de Guéricke , du grand
Newton, il falloir le goût de rechercher la
puiftance de la nature par la voie des expériences
il: falloir enfin l’étab’iffemènt des acadenues [
qui a tant répandu l’amour de l’obfervation
l’art expérimental, pour que les fciences chan-
geaftènt entièrement de face, 8c pour qu’on renonçât
peu-à-peu à toutes les erreurs qui avoient
déshonoré 8c retardé la phyfique.
§ • V • Des travaux & des découvertes chimiques faites
depuis la création des académies jufquà la na;f
fance de la chimie pneumatique, depuis 1666
jufquen 1770.--
Dans les époques de l’hiftoire chimique qui font
1 objet des quatre paragraphes précédera 8c même
dans la dernière , on ne trouve d’abo-rd que des
traces de quelques expériences, - ou- les progrès 1
ae quelques arts ifolës & indépendans les uns des ;
autres. On 11’y a point encore apperçu même i
les premiers veftiges' d’une doétiine, d’un -eu- !
Chimie. Tome III.
La chimie a finguliérement participé au mouvement:
général que les fciences reçurent par
l’inftimtioo des academies y 8c cette brillante
époque doit être comptée parmi les événemens
les plus heureux qui puftent fignaler les progrès
de la raifqn humaine. Il faut donc etu-
dier l’influence quelle a eue fur la marche de
la chimie.
L ‘académie.de! Cimento fut fondée à Florence
en iÉ n . Léopold, grand-duc de Tofcane
donna le premier aux princes l'exemple d'infti-
tuer une académie de phyfique expérimentale en
T t