V i n g t -u n i è m e P a r t i e .
Faits divers.
Le charbon eft dilaté par la chaleur , comme'
les métaux.
L'eau de chaux ne fe gèle pas auflitôt que:
l'eau commune. Elle ne fe gèle pas promptement
lorfqu'ellë eft imprégnée d'air acide vitrio-
lique.
M. Bewly a prouvé'que le pyrophore d'Hom-
berg ne doit pas fon ignitiorLa l'acide vitriolique,f
mais probablement à une aflinitéentre l'alcali qui
fe rrouve dans cette compofition , & l'acide qui
eft une des parties conftituaiites de l'atmofphère..
11 a découvert un pyrophore purement altalin.
Le profefleur Ail am and a démontré que le
phofphore de Bologne donne une lumière de
la même coulé ut que celle qu'il a abforbée.
Le fon naît dans les différentes efpèces d'air ;
& fon intenfité eft à-peu-près en proportion de
leur denfité.
On trouve de l'alcali volatil dans la rouille
de fer produite à l'aide d'une diffolution de cuivre
dans l’acide nitreux.
On doit voir en lifant attentivement le fom-
maire des faits, tracé par Prieftley lui-même, qu'a- i
près la découverte des principaux fluides éiaf-
;tiques connus-, qui lui fera dans la porté rité , ’
comme parmi nous , une gloire immortelle ^
Jes experiencës multipliées qu'il a ten,tées présentent
des contrariétés nombreufes , dés ré-
fultats fans cèflè , ou oppofés , ou contraftans,
fouvent même reconnus faux , par les recherches
ultérieures dés physiciens 3 partout
des expli cations^ forcées fur le phlogiftique &
-fa préte ndue comb'inaifon, ou abforption avec
: des corps , ou dans des circonftances qui au
roient été également repouffées par un véritable
confident de S thaï, en conféquence des
iphlogifticatiohs & dés jlèphlogiftications don«-
nées prefque fans celle comme des faits , -tandis
üe cé fônt'dës hypothèles- ififôuteftables. Oh a
û reconnoatre - encore dans une foule d'oGca-
fions, & ’ fur-tout dans les dernières parties de
ce fommaire, • une telle ignorance des connoif-
fances chimiqtteS, du raifonnement, du faire &r
de l'allure-adoptés -par lès chimiftes,- que quoique
l’auteur, dans plufieurs -endroits de fon
livre ,.ren. ait. prévenu le. ïeéfquj; avec..-une ingé-
.nüité , une-candeur biefi' ;ra r e s o n . ne peut
's'empêcher de fentir qu'elle à dû néçèffure--
snent influer fur (es idées , foit lorfqu'élîês TbÂt
guidé dans lé choix de fes expériences, foit
lorfqu'il en a donné 1 explication , ou qu'il .a
voulu en offrir le rapprochement. Mais mal-
gré ces obfervations que l'amour de la vérité a
exigées de nous, on n’oubliera jamais que Prief-
tley , l'auteur d'une grande partie des découvertes
faites fur les fluides- éiattiques , a précédé
le plus grand nombre dès chimiftes dans cette
(-carrière, leur a ouvert, de toutes parts,! des
I chemins nouveaux, & qu'il a recueilli tous
i les matériaux qui fe font préfentés. fur fa route 1’ dans cette exploitation phyfique 5 s'il $'eft gliffé
quelques erreurs dans fon travail, on ne doit
jamais perdre de vue que., parmi les matériaux
irhmenlès obtenus & rainiffës par Prieftley , les
chimiftes- françois ont trouvé prefque tout-ce qui
leur étoit nêceffaire pour concevoir l'ordonnance
& commencer la conftruétion de l'édifiée
qu'ils ont élevé enfùite & qu'ils achèvent
‘ encore chaque jour par leurs propres décou-
. vertes.^
Après avoir fait connoître ce qu'on doit 3
Prieftley pendant l'époque , ou la période qui
nous occupe , paffons "maintenant en révue les
travaux des autres chimiftes qui ont influé fur la
révolution dont nous1 traçons i'efquiffe hiftorique;
parcourons-les fuivant l'ordre des années qui fe
font fuccédées. dans cette' mémorable révolution,
durant la longue fuite des; recherches de
Lavoifier s car la cinquième période où nous
fommes maintenant engagés, fe. confond avec la
précédènte pour lés temps , & ne s'en diftingue
que par les hommes dont elle confidèrer les
travaux & les faits dont elle doit ëxpofer la
férié.
En 1773 j Bergman, profeffeur de chimie à
Upfal, a fait inférer dans les mémoires de l'académie
des fctences de Stockholm, un expofé
fuccint de l'opinion qu'il avoit adoptée fur l'acidité
du fluide éiaftique y connu alors fous le
nom d'air fixe } opinion qu'il avoit communiquée
, des 1770, à Prieftley, comme celui-ci
en fit mention dans fon premier mémoire inféré
dans lesTranfa&ions philbfbphiques de i772.Ainfi
l'illuftre chimifte fuédois eft un dés premiers
phyficiens qui ait regardé l'air fixe, comme un
acîde. Connoiffant toute l'impôrtânce de Têtu de
des propriétés de ce fluide , & entrevoyant la
grande’influence qu’elle aurbît bientôt fur toute
la chimie , Bergman lut en-1774,- à la fo-
çiété des fciences d'UpfalUne dilfertation fur
l'air fixe fous le titre d'acide aérien , de acido
aireo. Çétte diffèrtation remplie d'expériences
bien faites , ' & dé recherches dont plufieurs
font , polir céttê époque déjà rëcdlëe , de véri-
!| tables découvertes , : eft remarquable par la mé-
j| thode qui y règne , par la clarté qui y brille ,
‘J & p*âr cetté maniéré dé raîfônriér, cette philofophie
rigoureufe qui plaça bientôt Bergman
parmi les premiers chimiftes de l'Europe, L ex«-
pofé précis^ des vingt-fix paragraphes qui com- -
pofent cette diffèrtation fuffira pour en faire apprécier
î'e mérite, Après une tres-courte. introduction
, l'auteur examine dans le premier paragraphe
ce qu’il faut entendre par; lé mot 'air
fixe, 'il expofe les. raifpns de la dénomination
d'acide aérien qu'il adopte \ dans leleeqnd.il
décrit les moyens de fè le procurer 5 il les
réduira trois; le: dégagement par effervefcencej,
l ’aCtion du feu &j la termentution j dans le troi-
îième il fait voir ies caractères généraux d'acide
dont jouit l’air fixe } dans le quatrième i l/ o c -
cupe de l’eaü aërée , il en donne i
il en examine les propriétés } dans Je cinquième
il prouve que l'air fixe a une faveur acide}
dans le fixième y-qu'il réagit comme un rapide
foible fur les matières redorantes. Le Septième
paragraphe contient l’hiftoire de 1 alcali végétal
aëré } il eft: neuf par les détails exaéts , de
nomination d'acide aerien f le vingt-troisième
paragraphe eft une fuite du précédent i Bergman
y- difeute la queftion de fa voir fi l'acidité eft
i une propriété effentielle a 1 air fixe. Le vingt?*
quatrième fait connoître, fa pefanteur fpecifique
plus grande que, cel-je de 1 air & ion exiftence
dans les
la propriété d’étejndre le feu , & enfin le. vingr-
fixième &ïdernier paragraphe, fon aétion mortelle
’& délétère, fur les animaux. Il y décrit avep
foin fon effet fur ces êtrès organifés , l’état dp
.leur corps après leur mort, la perte, d irritabilité
forme, de faveur & de propriétés, ainfi que
de là préparation de cette efpèce de fel neutre
que Bergman a coniignée dans ce paragraphej
le huitième traite de la même maniéré de l’aL
-cali minéral aéré } le neuvième, de -l’alcali vo- ^
latil aëré 5 le dixième, dé la terre pefante aërée 5 ?
le onzième ,de la chaux aërée, j celui-ci eft très-
détaillé à caufe des difcuflions importantes que ;
les propriétés de la chaux & de la craye/com-
parées faifoient naître à cette époque } des^dou zième
& treizième paragraphes font.deftinés à la
magnéfie & à l’argile aërées. Dans les.quator- )
zième quinzième & feizième il parle du fer , ;
du zinc & de la manganèfe aërés.; dans le dix- :
feptième , des effais qu'il a faits pour unir tous I
les autres métaux avec l’acide aerien. Le dix- i
huitième paragraphe prouve que l'^ir fixe .çft |
abforbé par les liqueurs inflammables,, Ôc s'il j
ne lui trouve pas une; grande aÆnicér.àvec 4é |
phlogiftique' , au moins avoit -ilventrevu fon :
analogie - avec le charbon, puifqu’U ;dît pofiri-’
vement qu’il femble être uni, avec: pnibgif- ;
tique dans le charbon. Le dix-neuvième para- 1
graphe traite des précipitations des corps diftQus
dans les alcalis par l’air fixe comme du, foufrq
en état tiképars , . de la fîlice, dans j
des cailloux, de l ’huile dans lié fa von. Le V(jng- j
tième. eft co4ifeeréjîà déterminer les' açtra.éfibns
éle&ives: de' l’air fixe }i il .Les (fifpofei,..dfàp.r}èsffê§ |
expériences dans l’ ordre .'fui vaut : Ja terref p,f^ ]
faute , la. chaux vivex,. l'alcali fixe v é g é t a lY<$~. I
calit fixe^ minéraE, la .maguélie-y l'al^ii/ivolatft;y !
le zinc , la-manganè e &r le fer. ,Lelvingt-uni.èiTjé 7
paragr phefi contient1.Ips. •: .attte^iomî;
doublas de;-l'air . fixe v dans le. vingt-denxiètbë J
l’auteur coriclud- de toutes les - ré c ipÉ f? $véy .
cédentes iqqe fuir fixé eft un acide:^ ,&:dl prpuvë \
que ,. comme il fait' partie de i?air de l'atmbCj j
phère , ii en; a la ffbrme j il mérite la. dér I
de leurs mufcles. On doit concevoir, d'après
cet expofe , que la. differtation.de Bërgr
man , écrite avant la publication de l ’ouvragp
de Lavoifier étoit, fous'le point de vue 4? 1'%“
cidité de l'air fixe. , dp fa, nature propre d’a;-
cide;jj de fes combinaifons;, de fes propriétés ,
beaucoup pius avancée que, les détails recueillis ,
ou que les conçlufions adoptées par le chimifte
françois.
M! Fontana, l'un des piyfiçiêns qui prit le plus
à coeur les premières decouvertes fur l’air fixe
& les fluides ‘élaftiques &: qui. entreprit;,un
grand npmbre d'expçrience.S' & de rçcherchps
.pour déterminer les propriétés & la nature de
plufieurs d’entr’eux } recherches dont- nous aurons,
plufieurs fois , Eoccafton d offrir quelques
jéfultats.;;:fit dabord-inf#er, .dans le jourf-,
nai de phylique , cahier, d’qétqbre I77Lv un 1V;
moiré dans lequel il éffàyoit.de prouver., contre
les' alertions les preuves de prieftley , dp
Hey , de Bergman, que -l'air, fixe n’etoit poipt
acide [par lui - même , qu'il ,devoit çetteprp-
priété ,à rapide vitrtoliq^tju’i l . entrampit .avec
lu i, que cet acide y ét,oit aiffouSvÇomme l'eau
l'eft 'dans l'air, ‘ qq'il y , étoit fi adhérent .que le
contact- de l'air , fisl’eau; h cfialqur, les alcalis
même ne fuffifoient pas ppur fen fepaçer , &
que c’étoit, à la prêfênce & à, Ja. fpite,adhérence
de pet acide qu’il deyoit tçhiçes les qualité^
qu'il préfeqtoit comme tel ,• celles de rougir la
teinture de tou,rnefol & non t les, violettes à
caufe de fa petite quantité , celle de donner une
faveur-aigreiette à l ’eau , pelle -de conferver fa
pughté aqid| pendant’freydpngitejupf, dans des
v.afesy bien - fermés :celle d’avoir une aéiion fi
pïcotante.fur >les yeux... :'Si:' l'eau acidulcée par
j S S i ,àn l'ait, /rpde-venoit douce &
fade;f,, la.-teinpurei 4e ■ tourna fo l, r,ougie par ce
cor^.éigalèimeptjjexpofé à l’air, pérdoit fa çou.-
leur rqugë repafioit au;btéu. , c’éft que l’air
fixe en,s'exhalant ^ n o i c;-j, Xu i v an t _ lui, i acide
.v:i.tr-ibiiqy.e;. auquef il;étoit trèsr intimement uni.
^pn^na;t-r^yj§Æ alors,plus, de ;djfr
atmpfph'érlquen contact
ayéçda teinyye de. touruéfol, & dé la rou-
,^e.uy .communiquée, à celle-ci par l’acide qui fe