
Je ne connois rien de mieux fait, ni de plus
certain fur l'hiftoire naturelle de la cévadille
que l'article fuivant , tiré des obfervations de
botanique , par M. Retzius, écrites en latin,
imprimées à l,eipfl,ck, chez Cruliüs, in-folio
1779, premier Fafcitule, pàge 31.
Efpèce 107. Veratfum fabadi’lla.
f. J'ai fait la defcription fuivante d'après une
» grappe lèche", trouvée parmi des femences,
y» que M. Ziervageljj apothitaire , confervoit
*> dans fon Mufæum. »
«c La grappe en épi parpît être Ample, les
« fleurs rangées fur une même ligne, attachées
»» à un pédoncule , d'un noir tirant fur le pur-
» purin. »
Fleurs hermaphrodites.
•* Calice nul. »»
« Corolle de lix pétales , trois extérieurs ,
** tous ovales. ».
«e Six étamines , dont Tinfertion eft à la bâfe
de la corolle 5 les Alamens font plus larges
« par en bas , perfiftans. »
«c Trois pifiils , les , germes oblongs, glabres
j les ftyles très-courts j les ftigmates Am-r
» pies. »
« Trois cap fuies ovales, oblongues, pointues,
» intus dejtijtentes. »
«c Deux ou trois femences oblongues dont
*» une extrémité tronquée; »
Fleur male.
«c Semblable en tout à l'herfriaphrodite, ex-
a» cepté qu'il n’y a que le rudiment du pi Ail. »
Si i'on confère cette defcription avec celle
de M. Dantoine, il eft facile de voir que celui-,
ci a pris le calice pour la corolle j quant au refte,
il s'accorde affez avec M. Retzius. D'après ces
renfeignemens j on doit regarder comme très-
défeétueux & défapprouver le chapitre & la figure
qu'a donnée Nicolas Mon.ard de cette plante.
La capfule & les femences de la cévadille {ç
trouvent depuis long - temps dans le commerce
de la droguerie, elles fe vendent trois à quatre
francs la livre. La pharmacopée de Paris indique
la cévadille depuis bien des années, dans fa nomenclature
des médicamens Amples. Nous avons
cru devoir nous étendre Air rarticlefde^cette plante,
attendu que fon hiftoire naturelle & botanique
li'ett pas encore bien connue.
(.Willem et. )
CEU1LLETTE DES PLANTES. ( Pkarm.)
La furface de la terre eft couverte d'unè multitude
prodigieufe de végétaux propres à la méT-
decine & à la pharmacie. Les bois , les campagnes
, les montagnes , Jes lieux arides & inac-
ceiiîbles , pierreux , rocailleux, marécageux ,
la furface des eaux , le fond des rivières *, des
lacs & des mers , fourniffent des plantes. Leurs
propriétés vaiieqt fuivant l'âge. Certaines plantes
contiennent dans leur jeunefle des principes
qu'on ne trouve plus lorfqu’elles font dans léur
maturité. La nature nous offre des préfens dans
toutes les faifons de l'année. 11 y a désolantes
qui ne végètent, ne fleuriffent & ne parviennent
à leur plus grande vigueur que dans les belles
faifons du printemps, de l'été ou de l'automne -,
tandis que d'autres réfiftent au froid, ne fler-
riflent & ne font dans leur parfaite maturité que
I hiver j plufteurs même ne viennent bien que
lorfqii'elles font couvertes de neige. On emploie
dans la pharmacie & dans la médecine certaines
plantes entières , fouvent leurs parties féparé-
mént j lès unes & les autre s dans leur état de
fraîcheur & aufïi après avoir été d-fféchées pour
y avoir recours dans le courant de l'aimée. Il
eft fans contredit infiniment effentiel de connoître
le temps propice, où l’on doit fe procurer les
fubftances que la nature nous, fournit aufïi abondamment,
pour les avoir dans leur plus grande
vertu. Je vais fixer, le temps le plus convenable
pour la récolte des plantes. & de leurs diverfes
parties, d’après-mes longues obfervations &
fur les principes de la plus faine phyftque.
Silvius a fenti mieux que perfonne l’importance
de cette matière , il s’eft étendu fur la récolte des
plantes & la manière de les conferver. Je puiferai
dans fa doélrine & dans celle du (avant M. Baume,
ce qui pourra améliorer & enrichir cet article.
En général , il eft effentiel de recueillir les
plantes & leurs parties en parfaite maturité &
. dans leur plus grande vigueur 5.. ç'eft le temps
balfâmique, celui qui offre l'arôme, ou l'erprit
reéteur des plantes aromatiques. 11 faut également
choiftr chaque plante dans fon fol naturel
,• tranfplantées, elles changent fouvent de
- figure & de qualités 5 celles qui ont le plus
d'odeur, de couleur & de faveur doivent être
préférées. Lorfque l'on cueille les plantes &
leurs parties , à deffein de les faire fécher
pour les conferver , il faut le faire par un beau
temps fec & ferein , après le lever du foléil,
& lorfque cet aftre a fait diffiper la rofée &
toute 1 humidité étrangère aux plantes. On choifît
celles qui font eii meilleur état, & dans leur plus
grande force; cet état, pour les plantes entières •,
eft lorfque.les fleurs commencent à s’épanbuir.
II y en a qui ne font falutaires que lorfqu'elles
j font jeunes , telles font les malvacées , qui pof-
i sèdent çomplettement leur propriété émolliente
dans leur jeuneffe. D'autres font très-vénéneufes
lorfqu'elles font dans leûr plus grande maturité,
; tandis qu'elles font très-falubres au commencement
de leur végétation , comme l’apocin d’A mérique.
Les nègres s'en nourriffent fans en être
incommodés, tant que cette plante eft jeune ,,
au lieu que lorfqu'elle a pris fon accroiffement,
elle leur caufe des maladies qui quelquefois deviennent
mortelles.
Cueillette des plantes & de leprs feuilles.
On prend les parties des plantes qui ont Je
plus ' de vertus , & on rejette celles qui en ont
moins ou point du tout. Lé temps balfamique
pour cueillir les feuilles , eft lorfque les fleurs
commencent à fe. développer , à l’exception des
plantés'-dont les feuilles deviennent comme li~
gueules à mefure que les fleurs paroiffent; telles
font la_ chicorée, lés patiences , les plan tains &
autres. Il y a d'aütres plantes qui ne produifent
point de fleurs fenftbles telles font les capillaires
& les fUi-cées. C ’.eft ici le'cas d'indiquer
au pharmacien le. temps fixe pour recueillir les
plantes ufuelles j ce travail n'a pas été aufli
authentiquement préfenté que celui que je vais
expofer, j'aurài foin d’ajouter à la nomenclature
françoifé vulgaire celle de Linnéus.
Les herbes , feuilles &: fommités fleuries des
plantes fuivantes doivent être recueillies pendant
le printemps.
Acanthe. Acantkus mollis.
Aigremoine. Agrimotiia eupatoria.
Alleluya. Qxalis acetofelia.
Alliaire. Eryfimum dlliaria.
Armoife. Artemijia vulgaris.
Arnique. Arnica montana.
Barbarée. Eryfimum barbarea.
Becabungâ! Veronica Eeccabunga.
Berle. Sium berula.
Bon henri. Chenopodium bonus kenricus.
Bourrache. Borrago ojficinalis.
Bugle. Ajuga reptans.
Bugloffe. Anchufa officine lis.
Chèvrefeuille. Lonicera cdprifolium.
Creffon de roche. Chryfofplenium altcrnifolium
6’ oppoftifolium.
'Creffon des prés. Cardamine pratenfs. -
J^umçterçe*. Fupiaria 1officiaalis. . ,
'GràtèTon. Gàliiuh- tyrkrïàt. r- ' - ’•
Guimauve. AltliAa ocina liffis.
Hépatique ^étoilée. Afpcrula odorata.
Lierre terreftre. Glechôma hederacea.
Mauve. Malva fylvefiris.
Pied de Lyon. Alchimilla vulgaris.*
Ronce. Rubus fruticofus.
Trefle d'eau. Menyanthes trifoliata.
Les herbes, feuilles ou fommités fleuries des
plantes fuivantes doivent être recueillies pendant
l'étë^& l'automae.
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Agripaume. Leonurus cardiaca.
Aneth. Anetkujn graveolens.
Argentine. Poteniilla anferina.
Baflhc. Ocymum bafilicum.
Bec de grue. Géranium robertianum.
Betoine. Bëtonica officinalis.
Bourfe à pafteur. Tklafpi burfa pajloris.
Brunelle. Prunella vulgaris.
Bruyère. Erica vulgaris.
Caille-lait blanc. Galium mollugo. ,
Caille-lait jaune. Galium vemm.
Calament. Melijfx . calamintka.
Capillaire. . Adiantum capillus venens.
Caflis. Ri b es nigra.
Cataire. Nepeta cataria.
Centinode. Polygonum aviculare.
Centaurée ( grande). Centaurea centaurium.
Centauree ( petite ). Gentiana centaurium.
Chamarraz. Teucrium feordium.
Chardon bénit. Centaurea benedicta.
Chardon marie. Carduus marianus.
Chicorée. Cichorium intybus.
Ciguë. Conium maculatum,
Conife. Cony^a fquarrofa.
Croifette. Valantia cruciata.
Cufcutè. Cufcuta europia.
Digitale. Digitalis purpurea.
Eupatoire. Eupatoria cannabina.
Euphraife. Eupkrafia officinalis.
\ Germandrée. Teucrium chamoedrys.
Giroflée jaune. Cheirtanthus c/ici ri.
Gratiole. Gratiola officinalis.
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