
air infl animaois tous les acides de ce règne 1
que l’air fixe étoit le principe commun de tous les
acides végétaux , qu il y etoit plus ou moins
condenfé concentré , ^uni à des huiles differentes
& en quantités diverfes ; conclufion exactement
J a même que celle que Berthollet
avoir déjà tirée dans fes obfervations fur l’air
dont nous avons rendu compte. On n’a fuau refte
que quelques années après , & lors de la découverte
de la nature éc de la compofition de
l’air fixe 8c de l’eau, ce qu’il y avoitde vrai dans
les expériences & les -opinions de Berthollet & de
Fontana/ice n’eft qu’alors, & par les travaux,
ainfi que par les applications ingénieufes de La-
voifier , qu on a bien entendu la formation de
l’air fixe par la déeompofition des acides végétaux
5 formation due aü tranfpott de la matière
ch.rbonnèufe contenue dans ces acides fur l’air
vital, & qui eft Conftamment accompagnée de
formation d'eau par l'air inflammable féparé du
charbon , & uni de fon côté à une autre portion
d’air vital.'tMais on a du voir dans l’expofé
des recherches des découvertes de Lavoiker
par quel es fucceffions d’expériences & d’idées
èxaéLs il a fallu palfer, pour' arriver à cétte
donnée précieufe , & on reconnoîtra dans les
périodes fuivantes les difficultés qu’il a fallu vaincre
pour y parvenir. }
En novembre de la même année 1778 i; 0n
trouve dans le cahier du journal de phyfique une
intéreflfante de M. Alexandre Volta à M.
Prieltley, fur l’inflammarion de l’air inflammable,
mele a l air commun dans dès vaiflfeaux fermés,
ïùr la diminution produite dans l’air refpirable
avec lequel on le brûle. C’eft vraiment dans
cette lettre, qui fait fuite à celles de l’auteur fur
I-air inflammable, dont nous avons préfèntë
I-extrait plus hî>ut , que ïe trouve la première
execution d une idée ingénieufe du phyficien de
Cofhe, fur le moyen de mefurer la refpirabilité
de 1 air commun par l’inflammation de l’air in-
flammable qu on y mêle, & par la diminution,
qu il y ’ produit : c’eft-là qu'après avoir infifté
hir ce phénomène , après' avoir décrit l'appareil
d un tube gradué garni: de robinets, pour faire
pa(i-c.r à volonté des mefures déterminées de
fluides elaftiques., & de fil de laiton pour y
allumer le mélange par. l’étincelle éledrique ,
apres avoir fait connoître les limites des quan-
ti tes d air c o m m u n d ’air inflammable obtenu
par des difTolutions métalliques néceffaires pour
avoir une inflammation légère y en line §§1
p ufieurs, fois , complette ou incomplette, ra-
f.lj • ou lente , &ç. ; il applique ces tentatives
a 1 art de reconnoître' fa pureté de' l’air
par la mefure de fa diminution , & ’il *donhe la
qefeription du nouvel Eudiomètre qu’il propofe
pour remplir cet objet. Çet infirmaient qui à
ère perfectionné d.puis, fe trouve dahç tous les
cabinets de phyfique, 8c jufqu’à l’adoption d-^s
procédés eudiométriques deSchèele, 8c deSeguin
qui comme plus fimples & plus faciles,ont été'prë-
ieres depuis , on s’en eft toujours fervi avec un
grand fuccès. Volta termine fa Jettte par comparer
les avantages de cet inftrument à ceux que préfente
l’eudiomètre à air nitreux 5 il eft facile à
conftruire , il n’exige pas des robinets de cryf-
tal j on opère fur l’eau $ on fait plus facilement
& à peu de frais de l’air inflammable fem-
blable à lui même,& qu’on çonferve dans le même
état. On peut faire avec cet inftrument toutes
les expériences fur l’air inflammable fans plonger
les mains dans l’eau ; on le convertit en
piftolet en ouvrant le robinet inférieur} en le
tenant fermé, il n’y. a point de détonation,
mais une flamme rouge, verte ou bleuâtre , qui
fe répand comme un éclair dans toute la capacité
de l’inftrument, & qui fe diftingue très^
bien de l’étincèlle éleétrique.
Une fécondé lettre de M. Volta à M. Prieftley,
donnée dans le journal de phyjîque, avril 1779,
& traduite comme la précédente , paçJVl.' Senne-
bier, qui s’occupoit beaucoup des propriétés de
ce g a z , ainfi que nous le disons-à une autre
époque , contient un grand nombre d’expériences
fur les mélanges d'air commun, d’air refpirable
, d air déphlogiftiqué avec l’air inflammable,
fur la quantité néçeffaire de chacun de ces
airs pour commencer à faire brûler, 8c pour
faire difparoître la propriété brûlante de cet air
inflammable, fur le rapport de ces proportions
avec la nature refpirable de l’air , fur la fingu-
lière diminution de ces mélanges après l’inflammation
, fui la comparaifon de l’air inflammable
avec l’air nitreux, fur leur nature également
due à une furcharge de phlogiftique , mais dans
un état différent de' çombinaifon , fur la quantité
de «ce principe phlogiftique plus grande dans
l’air inflammable que dans l’air nitreux 5 ce qui
eft prouvé fuivant lui par fa plus grande légèreté
, & pair fa plus forte diminution, fur les
eudiomètres, qu'on peut conftruire avec l’air
inflammable. Tout ce qui appartient à la théorie
dans cette fécondé lettre , d’ailleurs très-inté-
reffante & très^ingénieufe pour l’époque à laquelle
elle a été écrite ,. relient neceffaire-
ment de l’ignorance où l’on étoit alors de la
nature du réfidu de là çombinaifon de l’air inflammable
} tout ce qui eft dit fur ce point,
qui devoit. frapper le plus lès phyficien,s , n’eft,
éc ne pouvoit être absolument que le travail de
l’imagination , & la découverte de la recompofi-
tion de Beau , qui n’a été faite que fix ans après
j l’époque de ces lettres , a rendu une foule de
! détails qui y font contenus, inutiles , en les relé-
i guant néceflairement dans la claffe des romans
1 8c des conjectures. Àuffi ferons-nous obligés
être en général auffi courts, auffi précis que
i:irconfpe£ts dans notre narration , par rapport*
à tout ce qui tiendça aux propnétés de l’air inflammable.
Comme c’eft, un des gaz dont on a
je plus long-temps ignoré la véritable nature,
c’eii un de ceux fur lefquels on a le plus bâti
de fyftémes} c’eft un de ceux qui a le plus
prêté aux idées hypothétiques', &-qui a été
l’objet du plus grand nombre de recherches,
d’erreurs & d’ouvrages où elles font-confignées.
Nous ferons donc obligés., comme on le verra , .
d’y revenir fouvent , & à chaque époque ou
prefque à chaque moment qui a précédé !
I etablilfement fiable i de la théorie pneuma- ;
tique, 8c de la nomencature qui en offre l’en-
femble.
Dans le même cahier du journal de phyfique,
où eft inférée la première lettre de Volta, 8c :
à la fuite même de cette lettre, novembre 1778 ,
fe trouve un mémoire dé M. Fontana, ayant
pour titre , Expériences fur Valcali fixe végétal,
& fur l’alcali fixe minéral. Nous ne faifons point
mention de ce mémoire par rapport à la nature
des alcalis fixes qui n’y eft pas réellement trouvée
, & fur lefquels l'auteur n’a indiqué que
l'exftence 8c la féparation^ d’une terre qu’il
croit particulière à l’alcali minéral, après l’avoir
tenu long-temps fondu à un grand feu dans une
cornue de grès , terre qui ne s’eft pas préfentée
dans l’alcali végétal, traité de la même manière
, terre' qu’il a cru tellement analogue à la
zéolite à caufe -de fa propriété de faire une
gelée avec les acides du nitre & dû fel marin ,
qu’il a été jufqu’à penfer que la zéolite pourroit
bien n’être que falcali minéral, provenant du
fel marin décompofé par le feu des volcans , &
fortement chauffé i mais nous en parlons jrnur
faire connoître une méthode nouvelle de déterminer
le “poids de l’air fix e, qui eft mife à la
fuite du travail fur les alcalis fixes. Cette mér
tliode confiftoit à extraire l’air fixe de-la pierre
calaminaire qui le fournit pur 8c fans mélange ,
fuivant l’auteur , & à eftimer fa pefanteur fpé'ci-
fique , d’après fon volume comparé à la perte
du poids que la calamine à éy juvée par l’aétion
du feu. Ainfi il a trouvé que zéo pouces cubiques
d'air fixe, extrait de la pierre calaminaire?,
pefant 190 grains, la pefanteur. fpécifique de
cet acide aériforme , étoit à -peu de choie près
de y grain par pouce cube. Il propofe cette
méthode; fimple pour connoître - :1e poids des
autres efpèces d’air qu’on peut retirer des autres
corps, foit animaux, foit végétaux , foit
fofliles. Si d’une même fubftance il fe developpe
deux efpèces d'air à la fois , par exemple, de
l'air fixe & de l'air déphlogiftiqué ou de l’air
inflammab’e t on peut, dit-il , les féparer de
1 âii fixe , en les agitant dans l'eau s & en
wefurant en pouces l'air qui refte inabfoibé ,
oa en fauta tout de fuite le poids, patte que
l’air fixe eft totalement abforbé par l’eau. Cette
méthode , ajoute-il en terminant fon mémoire ,
eft ai fée 8c générale j & II on en fait ufage ,
on; pourra favoir ft le même air e'ft du même
poids dans tous les corps, ou s’il varie fuivant
les corps defquels il a été développé.
A l’année 1778 doivent être rapportées le*
expériences de. Volta , fur l’air retiré des eaux
de la Seine, qui eft plus pure que l’air ordinaire,
ainfi que fur les moyens de rendre l’air plus pur
par l’agitation dans l’eau 5 la découverte dé
l’abfprption de l’ air par le charbon allume 8c
plongé’ dans le mercure , due à Fontànâ, 8c
répétée avec fuccès par Prieftley 5 celle de l’air
vita l, forti de la matière végétale verte qui
fe forme dans l’eau, découverte faite par Prieftley,
& annoncée par celui-ci dans une lettre à Lah-
driani, inférée au journal de Phyfique de fé vrier
1779. En 1779' Néret, fils, dohna dans
ce journal deux mémoires fur lè gaz inflammable
, tiré des huiles 8c de routes les matières
organiques combuftiblesj il compara ce gaz à
Celui qu’on obtient des diffolutions rnétaliiqûes ,
& au gaz inflammable des marais j il lui trouva
beaucoup d’analogie avec ce dernier , quoiqu’il
remarqua entre eux des différences èflentiéiles
daiis la couleur blanche & vive de la flamme
dusgaz huileux , dans fa pefanteur plus grande,
dans la fuie qu’il donnoit en brûlant, 8c dans
fes mélanges avec Tarr déphlogiftiqué. Il cite
par rapport à, la pefanteur du gaz inflammable
huileux, une expérience frappante , qui confïf-,
toit à déplacer le' gaz inflammable des diffolutions
métalliques par celui dont il s’agit, en ren-
verfant fur un vafé, contenant lè premier un
autre vafe'd’égal diamètre rempli du fécond.
Il n’ëtoit pas difficile de reconnoître des lors
dans les expériences de l’auteur , que le gaz
inflammable , extrait des corps huileux, étoit
de l’huile vraiment tenue en diffolution dans du
gaz inflammable, 8c mêlée .de plus ou moins
d’r.ir fixe du acide crayeux, fuivant la nature
de la matière d’ où on l’avoit tirée, & l’état de fa
déeompofition par le feu.
En 1779, parut à Londres l’ ouvrage du do&eur
Crawford fur la chaleur,dans lequel avec une foule
d'expériences de vérités nouvelles fur la combi-
naifon de cette matière, fur fes proportions , fes
adhérences , fes affinités , fa -fixation & fon dégagement
, on trouvé les premiers déveioppemens
de l’idée delà chaleur provenant de l’àir , dontj
à la vérité,le premier “germe, la première création
doit être attribuée à Lavoifier , puifqu’en 1777,
dans fon mémoire fur la combuftion des chandelles
dans l’air atmofphérique & dans l’air éminemment
refpirablp, il avoit pofitivemert annoncé
la préfence du feu dans les fluides élaftiques , il
l’avoit indiqué commela caufe de leur él..ftxité,&
prévu, en quelque foxte, fa liberté 8c fa Lpautioa
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