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% 5 >- Schèele aflfure que les chandelles
cnarbon & 1 eipric-de-vin ne diminuent que très
egerement le volume de l'air § en raifon *di
I ac.de aerien qu'il croit fe dégager de ces corps
■ tn ablorbant cet acide par l'eau de chaux o.
trouve , fuivant lui , une diminution d'un dix-
neuvienje dans le volume dé l'air ; il eft encore
fufceptible d'entretenir la vie des animaux.
L-avoilier avoit- fait les mêmes expériences en 1777» il n avoir trouvé de différence d'avec
les refultats de Schèele, que dans la diminution
moindre du volume de l’ air. Schèele exa
mine enfuite la combuftion du foufre ; le peu
dS c ° iU!T ,de 1>air diminué Par ce corps
combuftible lui paroit être dû à l'acide fulphu-
reux en vapeur qui le remplace, le vide devient
fenfible apres 1 abforptioij par les alcalis cauf-
tiques.
Toutes les expériences répétées dira l'air que
Schèele nomme air du feu, & que Prieftley avoir
nomme air dephlogiftiqué, air que Schèele reti-
roit d abord du nitve chauffe feul , ou avec
i acide vitriohque, & vers la fin de cette der-
niepe operation , lui prouvent que cette efpèce
d air difparoit entièrement. 11 obferve que cette
apparition eft accompagnée de chaleur d’au'tant
plus forte, que la difparition eft plus grande &
plus rapide i qu'elle va jufqu'à l'inflammation
avec le phofphore ,-le foufre ; l’air inflammable
le pyrophore. Lavoifîer avoit encore vu & dé*
crir tous ces réfulta's en. i776 & 1777 ; mais!
en avoir tire des conclufions beaucoup plus f i t f
pies & plus naturelles que Schèele ne l'a fait. Le
çhimifte fuédois penfe que dans toute combuf-
non ou operation analogue, le pblogiftique dé
gage des corps combuftibles Te combine à l’air
que ae refultat de cette combimifon eft de la
chaleur qui paffe à travers les vaiffeaux ; mais
il eft évident que fi Schèele a admis cette -fin
guhere opinion qui l'a conduit à d'autres con-
ciufions plus extraordinaires encore, c'eft qu'il
11 a point examiné le poids des matières qui
avoient opéré la diminution de l’air ou l'abforp-
tion de-l’air vital ; il fe feroit apperçu qu> ce
poids le trouve augmenté de celui de 1 air'qui
manque ; il auroit reconnu que l'air fe combi-
noic, fe fixait, dans toutes les opérations, avec
Jes métaux, le foufre.,. le phofphore, que ces
corps paffqient par cette combinaifon à Fétat de
chaux & d'acides.
Lorfque, pour expliquer la dTparition d'une
partie de 1 air & la iégereté fpécjfîque de celui
qui reliait, il a été conduit à penfer que la
chaleur degagee était coropofée 1 de l'air d-s
vaiffeaux & du phlogiflique des combuftibles'
Ipa commence , comme l'o.bferve Lavoifîer à
tirer des conféquences qui ne découloient pas des
expenences ; fon fyftême n’étant appuyé que fur
C H I
le fait qu'il y a perte de matière dans les calri
nations & les combuflions , c’eft cet artict
quil s agiffoit de conftater ; c'eft le fait qui I
f i l Ë S dans lequel gît véritablement lerreuH
de Scheele ; c eft. une fuppofîtion démentie par
des expériences pofitives , & que Schèele n',
adoptée que parce qu'il n'a pas pourfuivi fe
expériences aufli loin qu'il l’auroit pu faire &
jufqu aux refultats déjà obtenus par Lavoifîer J
car on peut faire à l'égard des travaux de cesl
deux chimiftes, & par confinent de la théorie
que chacun d eux a propofée, la même remarque
que celle qui a ece faite , par rapport aux opiJ
nions de Meyer & de Black fur /a caufe de !
cauiticite de la chaux & des alcalis y & l'ou
vrage de Schèele paroït être fort èxaélement
i celui de Lavoifîer , ce que l’effai de Meyer
etoit au mémoire de Black ; l'édifice élevé par
le chimifte fuedois, en même tems que celui que
conftruifoit Lavoifîer ,. ne devoit pas durer da-
vantage vis-à-vis de ce dernier, que le fyftême
de Meyer n a fubfifté , lorfqp'il a été comparé
a la théorie lumineufe & Ample, de Black.
Lavoifîer combattit en 1.781 d’une manière!
victorieufe le fyftême de Schèele , & renverfa
par un féul fait, la bâfe’ fur laquelle il étoit
fonde.» J ai fait v o it, difoit-il alors, dans mes
opufcules que le phofphore en brûlant augmeir.
tou de plus de moitié de fon poids, & que
cette augmentation étoit due à la fixation de
1 air qui fe combmoit avec lui, & le conver-
tiffoit en acide phofphorique j les expériences
rapportées dans lé volume de l'académie de
*774 » font encore plus décifives j j'ai introduit
une quantité déterminée d étain dans de grandes
cornues de verre y je les' ai fcellées hermétique-
ment , je les ai pelées , je les ai enfuite ëxpe-
fees a un feu fuffiianr pour entretenir l’étain en1
tufaon & podr le calciner; ayant Vepefé les cornues
après la calcination & avant de. les ouvrir
je me fuis affiné qu'elles n’avoient éprouvé nî
augmentation ni diminution, de poids’ Or fi
comme le prétend M. Schèele, l’air & le p'hlo-
gittique s etoient combinés enfemble pendant la
calcination , fi la chaleur qui en avoit réfui té
S etoit échappée à travers les pores des v'aiflèaux,
fe poids total auroit dû être diminué ; & de ce
C ' ‘ «-T- d été \ '* en réfulre évidemment
[lie M. Schèele eft parti d'une fuppofîtion faillie.
La queftion n'eft donc plus aujourd'hui de fa-
voit ce que devient l'air' dans les combuflions ,
“s aicrnations & autres opérations analogues i
eft bien clair qu'il fe combine avec le réfidu,
qu on le retrouve ou dans la matière mifeerr
expérience, pu dans le fluide aériformë qui Yeft
torme 3 tout fe réduit à favoir d’où provient la
anere du feu -, de H chaleur & de la flam-
me | &rc. « Cette réponfe de Layoifrer eft afin*
re*rrjcnt poiitive & péremptoire 3 on fait corniment
s d’après !a nature générale des fluides élaf-
jtiques, & la tendance fingulière qu’a l ’air vital
»pour fe fixer dans les corps' combuftibles j il a
»expliqué enfuite l'origine de la chaleur & de la
■ lumière dégagées dans les combuftions 3 fans
Savoir recours à l'hypothèfë de Schèele > aufli
■ extraordinaire que contraire aux faits. 1 D’après ce prenjier expofé, & cette réfuta-
ïtion Taillante par fa force & fa vérité 3 il fem-
ibleroit inutile de pourfuivre plus loin l'examen
■ de l’ouvrage de Schèele; mais pour faire con-
■ noître la marche de cet habile chimifte 3 la
■ beauté de fes expériences j & tout à la fois la
ïfoibleffe de fes raifonnemens & de fa théorie , il
■ faut tracer rapidement une efquifle des princi-
■ paux traits de fon Traité de Vair & du feu. A la
■ fuite des expériences fur la combuftion3 Schèele
■ s’occupe des effets de la refpiration fur l'air. Il a
■ renfermé des animaux dans des quantités données
■ d’air; il a reconnu que le volume de ce fluide
In’étoit pas beaucoup diminué par la refpiration *
■ qu'une portion étoit convertie en air fixe 3 &
■ que c'étoit fur l'air vital que la diminution rela-
■ tive à la formation de cet air fixe fe portoit $
■ il a fpécialement vu produire, cet effet par les
■ abeilles. L’air mis en contad avec le fang de
■ boeuf, n'aété ni diminué ni augmenté j mais une
■ portion confidérable de fon air du feu a été changée
lenairfixe ; l'air du feu pur fefpiré lui a préfenté
le m,ême réfultat, & n’a formé que peu d'air
■ fixe; fl a trouvé que la végétation avoit fur l ’air
■ un effet plus marqué & plus prompt : des pois
■ mis i germer dans l’eau fous un vaiffeau plein
Idar atmofphérique , en ont converti plus du
■ quart en air fixe 5 à cette époque la végétation
|s’eft arrêtée. Ce réfultat n'eft pas d'accord avec
■ ceux qu'Ingenhousz & Sennebier ont obtenus.
■ Pour rendre raifon de tous ces faits d'une ma- ,
■ niere conforme à fon hypothèfe primitive , !
■ Schèele y ajoute encore cette autre hypothèfe, :
■ que Y air du feu 3 l'air vital des chimiftes fran-
Içois, eft un acide adouci, l’air fixe dulcifié par
lie phlogiflique ; il avance qu'il fe décompofe
■ dans les poumons , qu'il cède au fang fon phlo*
Igiftique , & reffort ainfî dans l'état d'air fixe,
lïci , outre la néceflité de créer encore une hy-
Ipothèfe aufli peu fondée & aufli improbable que
Ih première , il faut remarquer que Schèele,
l f:n admettant la déphlogiftication de l'air , con-
Itredit l'opinion de tous les chimiftes , de tous
Iles phyficiens, qui, d’accord avec lui. fur l'exif-
Itençe du phlogiflique & fur fon admiflion avec
lies nouvelles découvertes, croyoient en même
Items que le fang exhaloit ce principe dans l’air ,
|& que c'étoit ainfî que l'air fervoit à la refpi-
■ tation. Il faut encore obferver que dans l'hypo-
|thefe par laquelle il regarde l'air du feu comme
■ de l’air fixe dulcifié par le phlogiflique, on ne
I voit d'autve différence entre cet air vital & la
! chaleur , que la proportion du phlogiflique plu*
grande dans celle-ci, & aucun fait n’a appuyé
[ cette idée. Les difficultés croifient à cet égard,
lorfqu'on voit que c'eft toujours la même combinaifon
primitive d'air fixe avec le phlogiflique,
qui, outre l’air du feu & la chaleur , forme
encore , fuivant les proportions du phlogiflique,
i°. l'ardeur rayonnante, efpèce de chaleur qui
diffère, fuivant lu i, de la chaleur ordinaire , en
ce qu'elle fe répand en ligne droite , & eft plus
élaftique qu’elle, ne fe combine point avec l'air,
ne change pas de direction par l’agitation de
l'air, eft réfléchie par les miroirs métalliques fans
b s échauffer, eft arrêtée & retenue par les verres ;
29. la lumière proprement dite , & même fes
rayons divers , dont il a étudié mieux qu'on
n'avoit fait avant lui les propriétés chimiques ,
ou l'aélion relative à la compofîtion des corps ;
3°. l’air inflammable, qui n’eft, fuivant Schèele ,
que de la lumière furchargée de phlogiflique ,
tandis que la lumière eft de la chaleur qui contient
plus de phlogiflique que l’air du feu. Ainfî
voilà cinq compofés d'air fixe & de phlogifti-
que qui font-dus à cette feule combinaifon , &
qui ne diffèrent que par la quantité diverfe de
leu’S compofans, & dans lelquels la proportion
du phlogiflique va toujours croiffante , favoir :
l'air du feu, air vital ou air fixe dulcifié , la chaleur
proprement dite , l’ardeur rayonnante , la
lumière & l’air inflammable.
Il exifte ici une difficulté vraiment infurmon-
table dans la comparai fon des propriétés de la
lumière 8t de l'air inflammable avec celles de l'air
viral & de la chaleur ; la lumière contient,
fuivant Schèele , plus de phlogiflique que la
chaleur ; & cependant , quoique le phlôgif-
tique dût lui communiquer p’us de mobilité 8c
de fubtilité d'après fa proportionn elle eft arrêtée
par les corps opaques qui n'arrêtent point
la cnaleür j l’air inflammable, qui n’eft que de la
lumière avec: encore plus de phlogiflique , devient
plus denfe & plus pefant que la lumière ,
puifque le verre l’arrête & puifque les balances
en font connoître le poids. Quelqu'efprit que
Schèele ait mis dans fes explications, & quelque
fineffe qu'il ait employée pour le choix & l'arrangement
de fes expériences, on doit être convaincu
qu'il n'a point véritablement analyfé le
feu , la chaleur & la lumière , comme il s'en
flarfoit, qu’il ne les a pas réellement convertis
les uns dans les autres, & que fa théorie eft
inconteftablement dénuée de fondement &: d’appui.
Dans l’eniemble de cette fingulière théorie,
il y a entre l'ouvrage que nous analyfons &r les
mémoires particuliers de Schèele dont nous avons
donné la notice , une contradiélion bien faite
pmi déterminer fur la foiblcfie de cette théorie
, & fur le peu de fiabilité qu'elle pbuvoit
avoir. On doit remarquer que la bâfe de Topi-
Y y y i »