
àecompofitiôn fpontanéë, ne donnent que de Pair
fixe. Tous les procédés qui infe&ent l'air font
li multiplies , que "M. Prieftley a penfé qu'il de-
voit y en avoir pour lui redonner fa falubrité ,
fans quoi l’atmolphère deviendrait bientôt incapable
d'entretenir la vie des animaux j il a trouvé
que des plantes enfermées dans de l'air ; gâte à y
veget oient , & le remettoient en quelques jours
d?ns fon premier état. Une longue & forte agitation
dans l'eau eft, fuivant lu i, capable'de refti-
tuer à l’air fes premières qualités, foit qu'il ait
été gâté par la refpiration, la putréfaction , les
charbons allumés * foit que fon étatdnfed: foit
du à la calcination des métaux , au contact du
mélange de fer & de foufre, de l’huile & du
blanc de plomb. Ici M. Prieftley fe contredit,
puifqu'il a' dit plus haut que l'eau ne fuffifoit
pas pour ôter à l'air corrompu fa- qualité nui-
fible. . '
Dans l’article cinquième, il traite en particulier
de 1 air dans lequel on a mis un mélange dé
foufre & de limaille.de fer. Haies avoir appris
que ce mélange, huine&é & réduit en pâte, di-
minuoit le volume de l'air auquel on l’expofoit.
Prieftley a vu cette, diminution égale fous l'eau
& fous le mercure ; elle ne va jamais amSelà du
quart ou du cinquième de l'air contenu Tous la :
clocne j . ç;e t air diminué eft plus léger que l'air
commun j il ne précipite pas l'eau de chaux,
jlJ?eilie que cola eft du à l'acide fulfureux qui
dicta ut la 'chaux, & dont Peau fé trouve im-
prégnée., La^ même diminution a lieu dans l’air
déjà diminué par ; la combuftion dés chandelles
ou par la putrefàdio.n. Le mélange dé foufre &
Ae fer diminue Pair inflammable d’un dixième ou
d'un neuvième 5 Pair fixe en eft diminué comme I 1 air atmofpherique. L’air diminué .par ce mélange
eft très-nuifîble aux animaux, le contact de l'eau
ne lui rend point fa falubrité. Dans toutes ces
expériences, M. Prieftley n'a point déterminé en
quoi confiftoit la diminution qu'il a obfervée.
Ses effais n’étoient alors que des pierres d’attente
oui n'ont été employées dans l’édifice de la
dodlrine moderne que plus de dix ans après. .
L'article fixième eft confàcré à l'expofition des
propriétés de l'air nitreux. M: Prieftley défigne
fous ce nom le fluide éiaftique qui fe dégage- de
la diffolution du fer, du cuivre, du laiton, de
1 érain , de l'argent, du mercure & du nickel j
dans l'acide du nitre, ainfi que de l ’or & de
l'antimoine dans l'eau-régale. Haies avoit déjà
connu ce fluide aériformë, & en avoir apperçu
le principal caractère niais il l'avoit pris pour
de Pair ordinaire tenant de Pefprit-de-nitre en
diftolution. M. Prieftley a trouvé à cette efpèée :
d air une odeur forte & défagréable', femblable
a celle ae i acide du nitre. Il y a reconnu la pro- •
p ne te de fe troubler, de diminuer de vo- •-
iume, de prendre la forme d’une vapeur rouge, [
rTLu • “ ■ ^ v 1C ae i air .atmosphérique.
M Prieftley, en variant la proportion
au mélangé des deux airs „ a cru appercevôir
que la diminution de volume appar t'en oit plus à 1 air commun qu'à Pair nitreux ; une mefure d’air
nitreux mêlé à deux onces d’air, commun n a
donne pour réfidu en volume, après l’effervef-
cence qu il a remarquée entre ces deux airs, que
deux mefures moins un neuvième de mefurè ;
iorfqu'au contraire il a employé dans le mélange
j>ius d air nitreux que d’air commun , le réfidu
etoit moindre que le volume des deux airs réunis,
mais plus'fort que celui de l'air nitreux. La proportion
de deux tiers d’air commun fur un tiers
dair nitreux, a donné à-peu-près le point de
ia^turation ; en ajoutant de Pair nitreux , il n’y a
ni■ ! rougeur ni diminution. L'eau fur laquelle étoit
fait le mélange a paru à M. Prieftley abforber
la portion diminuée , . puifqu’il y a eu moins de diminution
au- deftus du mercure. Deux mefures
d'air commun avec une d'air nitreux fe réduisent
alors à deux mefures &- un feptième de
melure, au lieu de donner deux mefures moins-
un neuvième de mefure, comme cela a lieu fur
Peau.
^ ne rougir 8é ne diminue ni avec
1 air fixe , ni avec tout air déjà diminué âupara-
i J$8Î Par un autre procédé. Plus, au contraire,
1 an-eft falubre , & plus il fert à la refpiration ,
plus il contribue à la diminution de Pair nitreux.
Ce réfultat a fait trouver à M. Prieftley un moyen
de déterminer ;la falubrité & la relpirabilité d'ua
air par l'air nitreux. L'eau abfdrbe l'air nitreux,
fuivant M. Prieftley ; mais il n'a pas pu déterminer
exactement la mefure de cette abforption j
il □« s'en.fépare enfuitè que difficilement, il faut
la faire chauffer affez long-temps pour lui faire
perdre le goût qu’elle a contracté par cette abforption
j elle ; couferve. fa propriété même dans
des bouteilles niai bouchées & dans un air chaud.
L'air nitreux ajouté au mélangé de foufre & de fer
deftiné à diminuer l ’air, augmente Se accélère
fingulièrement cette, diminution f en une heure
Pair commun fe trouvé réduit au quart de fon
volume $ il fe produit une grande chaleur pendant
ce phénomène. L'air réduit ainfi n'eft plus
.feXèepi:ib]e d’être diminue davantage. De même
celpi qui a été diminué par l'air nitreux, ne peut
pllis l’être par le mélangé de foufre & de fer.
L air nitreux mêlé à Pair inflammable, ne diminue
poirit fon inflammabilité, mais il donne une couleur;;
verte à la flamme. L'air nitreux fait périr
promptement les plantes qu'on y enferme $ il ne
contribue point à la calcination des métaux, il a
une. vertu antifeptique beaucoup plus grande que
1 air fixe , 6c ,il prej^rve très -long-temps lès chairs
de la putréfàéfîcn,
Dans l'article feptième, M. Prieftley: confidère
PairinfeCte par la vapeur du charbon de bois.
Ce phyficieti a d’abord- répété l’expérience de
Cavendish, qui confiftoit à faire paffer de l ’air
à travers un tube de fer rougi contenant du
charbon en poudre ; il a vu, c drame' lu i, Pair
diminuer d’un dixième de fou volume , •& fe
convenir en partie en. air fixe. Quelques autres
expériences de M. Prieftley , faites fur- le
même objet, lui ont donné des refultats dont
il n'a pu tirer aucun parti véritablement utile,
niais qui font devenus très - importans par la
fuite. En. échauffant dû charbon fous une cloche
remplie d'air, au moyen du verre ardent, il a
obtenu une diminution d’un cinquième dans le
volume de Pair ; les quatre cinquièmes-reftans
étoient en partie de l'air fixe &: en partie de
Pair inflammable. Si le charbon a été calciné par
un feu v if & capable de fondre le creufet, il n'y a
point de diminution fenfible dans le volume de
l’air où on le fait brûler j le charbon qui a- été
médiocrement calciné ne donne point d’air inflammable.
Si on fait la combuftion du charbon
au-deffus du mercure , il n’y a plus de diminution
fe-nfible dans le volume de l ’air -, on trouve plutôt
quelque augmentation. Si l ’on introduit de l’eau
de chaux dans cet air, elle eft précipitée fur-le-
champ, 8c l’air eft diminué d'un cinquième. L'a-ir
réduit par la combuftion du charbon éteint la
flamme, tue les animaux, ne rougit point l’air
nitreux, né diminue plus par aucune combuftion
ni par aucun mélange. Cet article contient des
decouvertes- importantes', comme la. plupart des
précé.dens. Mais elles n’étoient ni liées les- unes
auxautres, ni explicables à l’époque où M. Prieftley
les a faites. Elles font devenues depuis très-
fimples , très-claires & très - utiles pour la théorie
générale de la c h im ie .
L’article huitième, où M. Prieftley s’occupe
de l’effet produit fur l’air par la calcination des
métaux jk par la peinture à l’huile & au plon.'o,
n’eft qu’une fuite du précédent. 11 ne voybit alors
dans tous ces effets fur l’air que des émanations,
& une furcharge de phlogiftique qui en diminuoit
le volume, & en changeoit les propriétés. La
même chofe devoit donc, fuivant fon opinion,
avoir lieu par la calcination dès métaux : du
plomb & de l’étain fufpendus dans des volumes
d air & expofes au foyer d’un verre' ardent ont
diminué 1 air d’un quart j la portion réfidue iîe
diminuoit plus l’air nitreux j elle étoit dange-
reufç pour les animaux 5 lavé dans l’eau , cet
air eft redevenu falubre. 11 fe détachoit des
métaux une vapeur qui s’attachoit en partie au
haut des récipiens, ou fe dépofoit à la furface
de l’air 5 fur-le mercure 1 air ne diminue que
d’un cinquième dans ces expériences j fur l'eau
de chaux il n'y a point de précipitation 5 l'eau
n ab'orbe point le réfidu de l'air .qui a fervi à
la calcination des métaux. M. Prieftley attribue
tous ces effets cur l’air au dégagement du phlo-
'giftique des charbons & des ’métaux, mais il
fie peut expliquer la différence que , donne le
charbon & le -métal, & pourquoi il "nefe'forin*
point d’air fixe dans le dernier cas. L'air où
l’on expofe de la peinture à l’huile & au blanc
de plomb eft diminué & perd fa propriété de
l'être davantage par les autres procédés, comme
cela a lieu pour la calcination dès métaux. On
reconnoït encore dans cet article de bonnes
expériences & des conclufions fauffes. La théorie
ne pouvoir pas encore être établiejfur des bâfes
foliées, elle manquoit du fait principal qui n’a
été bien vu & bien apprécié que quelques
années1 après.
L'article neuvième n’eft que la confirmation
d’une découverte de M. Cavendish fur l’air
retiré par le moyen de- l’efprit-dè-fel ou acide
marin , comme on le nommoit à cette époque.
M. Prieftley a reçu le fluide qui fe dégage
pendant la diffolution du cuivre dans l’efprit-
de-fel fous un vafe plein d.e mercure, & ren-
verfé dans une jatte également remplie de ce
métal liquide. En y introduifautd.e l’eau , prefque
tout a difparu , & il n’eft relié qu’une portion
d’air inflammable. Ea diffolvant ciu plomb dans
l’acide .marin , on a la même vapeur éiaftique
après l'abfôrption des trois quarts par l'eau, le
uart reliant eft de l’air inflammable. Quand on
iffout du fer , il. n’y a qu'un huitième de
l'air qui fe diffout dans l'eau j dans celle d'étain,
on a un fixième d'ablorbéj dans celle du zinc,
un dixième feulement} le relie eft de l’air inflammable.
L’air qu’on obtient dans ces cas j
parut réellement diffoluble dans l’eau à M.
Prieftley , & il penfa qu’il y avoit dans
cette diffolution un point de faturation au-delà
duqüel 'l’eau ne pouvoif plus en recevoir davantage.
Cette vapeur éiaftique lui parut aufli
être beaucoup plus lourde que l’air atmofphé-
rique j deux grains & demi d’eau de pluie en
abforbaht trois mefures capables de contenir
une once d’eau chacunë 5 l'eau pefoit enfuite
le double ^ & étoit augmentée du tiers de fon
volume. M. Prieftley crut trouver ~à cette vapeur
la propriété d'enlever le phlogiftique à
beaucoup de corps, & de former ainfi de l'air
inflammable $ ilf alla jufqu'à penfer d’après cela
que l’air inflammable n’étoit qu’un acide phlo-
giftiqué en vapeur. Du falpêtre fufpendu dans
L’efpêce d'air dont il eft ici queftion', fut entouré
d'une vapeur blanche j enfin , cette efe
pèce d’air eft promptement abforbé par un grand
nombre de liqueurs. On voit que M. Prieftley
n’a pas bien reconnu la nature de ce fluide
éiaftique dans fes premières expériences , &
qu’il n'a point déterminé que c’étoit de l’acide,
muriatique, même fous la forme d’air.
Le dernier article ou l ’article dixlvm?, foas