
fucrée a fourni les mêmes principes que la
matière gommeufe ( F ) excepté que la quantité
d'huile étoit plus grande.
Nous voyons par ces expériences, i° . que
la pulpe de cajfe eft compofée de matière , pa-
renchymateufe de gélatine , de gluten , de-
gomme , d'extrait 8c de fucre $ i Q. que chacune
de ces fubftanees eft chlorée par une
petite quantité d'extrait qu'on en peut fëparer
par l’acide muriatique oxigéné, qui, en lui
cédant de l’oxigène, rompt l'équilibre exiftant
entre elles i 30. enfin, que leur proportion fur
une livre de cafte eft dans l'ordre qui fuit :
Parenchyme,
oncess. gros.
3
gril
Gluten , « 1 r
Gélatine , « 4 «
Gomme, ce 2
Extrait, « •e 47
Sucre , 2 3 «
Valves, S —5 y
Semences , 1 1 ..
Cloifons , I 1
Eau, ? 3 . *4
Total, 1 Iiv. « « «
§. I V .
"Examen des produits de la ca[fé par ta combuflion.
Pour favôir s'il n’y auroit pas quelques différences
dans les principes fixes qui entrent dans
la compofition des produits de îa cajfe , on a
brûlé ces derniers , & on en a examiné les
cendres.
100 grains' de parenchyme bien defséché ont
laifte après leur combullion, 6 grains de cendres
, ce qui fait le 17e. de . la quantité employée.
L’analyle exaéle de cette cendre y a
d ém o n t r é d e grain dè carbonate de potafle,
| - grain de lulfate de potafle, l de muriate de
potafle, 2 grains de carbonate de chaux, 1
grain d'alumine, {-grain d'oxide de fe r , & {
giain de filice.
400 grains de gélatine n’ont fourni que 8
grains de cendre , compofée de 2 grains 2
de carbonate de potafle,' de 3 grains { de
carbonate calcaire , de 1 gra:n { d’alumine ,
& de { dè grain d’oxide de fer.
éco grains de cloifons, après avoir été brûlés ,
ont lailfé 16 ^grains de réndu, ce qui donne 2
grains & { par quintal. On a. trouvé que ces 81 grains contenoienc 9 grains { de carbonate
de chaux , y grains de fulfate de chaux , 1
grain d'alumine, 2 grain de fer 8c £ de grain
de filice : on n’y a point trouvé d'alcali ni de tels
à bafe de cette fubftance.
8 onces de bois de cajfe ont donné 1 gros
de cendres , ce qui pft dans le rapport d’èr4 de
la mafle employées cette cendre eft compofée
de 20 grains ae carbonate de potafle , de y
grains ëc { de muriate de potafle , de 3 grains
de fulfate de chaux, de 7 grains de fulfate de
potafle, de 32 grains de carbonate de chaux„
de 2 grains d’oxide de fe r , de 2 grains d'alumine
& de % de filice.
| . J’ai trouvé à peu près les? mêmes fubftanees
dans lés cendres du fucre, de la gomme &
de l’extrait, feulement en des dofes différentes j
mais^ ces faits font fi peu intéreflans, qu'il me
paroît inutile de les détailler s ce qui eft d'un
plus- grand intérêt peut-être , .c’eft que les proportions
des cendres de la même matière varient
beaucoup, fuivant qu'elles ont été plus
ou moins chauffées & plus ou moins longtemps
, 8e il arrive fouvent, par exemple, lorf-
qu'on a tenu la cendre rouge l'^efpaceè de
plufieurs heures, qu’on n’y retrouve plus du
tout d’alcali, tandis qu’ une autre portion moins
chauffée en fournit notablement. .
Cette remarque, quoique faite fur de petites
quantités de matière, leroit peut-être applicable
aux travaux en grand dans lefquels on
brûle les bois pour en retirer la potafle. La quan-
: tité de carbonate de chaux varie aùfli beaucoup
dans ces opérations , parce qu’une portion eft
convertie en chaux par une grande chaleur qui
en voiatilife l’acide carbonique.
J’obferverai que l'alumine , la filice 8e fans
doute une portion d'oxide de fer que j’ai trouves
dans ces cendres font dus.aux creufets dont
je me fuis fervi pour brûler les produits de là
. cajfe, car ces matières entrent dans la compo.-
fition de ces fortes de vafes™
§. V.
Examen de differentes efpeces de caftes.
En examinant plufieurs fortes de caftes, fai
trouvé quelques différences dans là proportion
de leurs principes immédiats ; ces différences
font fur - tout fenfibles dans celle qui porte
des fonnettes ( comme on le dit én pharmacie
kr bois, dans une livre ,dè cette fubftance,
varie depuis y onces jufqu'à 85 lès
femences y font toujours à - pt u- près dans
la même quantité, le poids des cloifons ne
varie guère non plus, mais'le fucre, s’y rencontre
depuis 1 once jufqu’à 2 orices 6 gros.
Outre ces différences - dans les- proportions, il
y en a .encore d'autres dans la nature ' même
des principes-. J’ai reconnu' dans la cajfe à
fonnettes des traces d’acide tartareux 8e acé-
teux , 8e j ’ai trouvé dans les principes brûlés
de cette fubftance des quantités affez confidé-
rables de cuivre qu’ils avoient enlevées aux
vafes dans lefquels je-les avois fait bouillir.
D'après ces faits, il eft évidemment dangë^
reux 'de préparer pour l’ufage médicinal l’extrait
de cafte dans des vaiffenùx de cuivre ,
fans s’être préalablement affuré fi elle né contient
pas un acide quelconque /'yfoit qu’il ait;
été formé par Ta végétation , ou après, par la
fermentation. Malheureuievnent en pharmacie i
on n’apporte pas à cet objet l’attention qu’il
mérite-^ car on y prépare tous les médicameiis
où cette fubftance entre , non - feulement dans
du cuivre , mais encore on emploie la cajfe
de la plus, mauvaife qualité > aufii ai-je trouvé
fouvent ce métal dangèreux dans l’extrait de
ca(fe des boutiques.
Pouf répéter, à l’occafion de ce travail, les
expériences - qui m’avoient autrefois démontré
îa préfence de l’oxide de cuivre dans l’extrait
de cajfe, j’én al fait acheter chez plufieurs
pharmaciens , & j’ ai vu avec douleur que tous
en contenoient plus ou moins, 8e que l’un
d’^ux , fur lequel je me fuis arrêté plus -long-
tems, en a fousni par once de quoi recouvrir
d’une manière très-intenfe une furface de Fer
d’un pouce cube.
Il y a encore un autre inconvénient qui accompagne
fouvent celui-ci ; c’eft que comme
l’extrait de cajfe contient beaucoup de mucL
lage| fucré, & comme ce médicament refte
long-temps expofé dans Içs boutiques , foira
caufe q’u’il n’eft pas d’un grand débit , foit
qu’il ait' été préparé en grande quantité à la
fois,, il èft- très-îujet à fermenter j & l’acide
qui eft la fuite néceflaire de cette opération
naturelle eft ; encore porté dafts. des poêles
de cuivre, pour en compofer différentes boif-
fons, 8e agit à fon tour fur . ces yafes ,. en
emporte de. nouvelles quantités-auxquelles font
dues, peut-être , les coliques que l’on éprouve
quelquefois après avoir pris cette fubftance. .
Les altérations que fubît la cajfe pap la fermentation
, étant dûes aux lieux humides &
chauds dans lefquels on la conferve . il faut
pour éviter ces altérations 8c les inconvéniens
auxquels elles donnent naiifance dans cet état,
l’expo 1er' dans des lieux frais 3c fecs.
CASSE EN BATONS ( fa falfification) (ph.%
fruit d’un arbre qui croît dans le Levant, en
; Egypte & dans les îles Antilles. C’eft: une fiii-
; que ligneufe prefque ronde formée de deux coques
très-bien jointes enfemble, de différentes
i longueur & groffeur. On doit la choifir grofle,
I nouyelle, entière, unie, pefahte, ne formant
point quand on fecoue les bâtons, exempte d’odeur
d’aigre quand on la caffe.
Son intérieur eft rempli de cloifons qui con-.
tiennent chacune un pépin 8c une portion de
pulpe. Cette pulpe renferme un Tue fucré d’une,
faveur affez agréable 8ç difpofée à fermenter.
La cajfe eft fiijette à fe defîecher dans l'intérieur, .
les femences fe détachent 8c vacillent dans les
cloifons.j on appelé fonnettes les bâtons de cajfe
qui font ainfi du bruit. Lorfqu’fclie n’ eft que
deflechée, qu’elle n’eft point moifie dans fon
intérieur, 8c que la fermentation n’a-point précédé
fon defféchement, elle n’en eft pas moins
bonne pour cela, mais communément on n’admet
dans le commerce que la 'cajfe qui n’eft point fon-
nante lorfqu’elle s’eft deflechée 8c que les pépins
vacillent 3 quelques perfonnes la rendent
Cotnmerçable en la plongeant dans l’eau pendant
un Certain temps5' l’eau en s’infinuant dans l ’intérieur
, gonfle'la pulpe , les pépins, 8c délaie
l ’extrait fucré; la cajfe alors n’eft plus Tonnante,
on entretient cette plénitude en l’expofant à la
cave, 8c en la recouvrant/de fable ou de terre
humide, mais peu-à-peu le fuc fucré de la cajfe
' entre en ffriwentation, il acquiert une odeur
8c une faveur d’aigre., de chanci 8c de cave ,
qui font très défagféables. Cette cajfe quelque
temps après qu’on lui a fut fubir cette préparation
, a perdu preftju’entièrement fes vertus
laxatives 8< purgatives, f.
Il y a une efpèce de feâràbées qui habitent
-, les caves, ces inférés percent les bâtons de cajfe
' principalement lorfqu’ils font dans cet état : les
ouvertures qu'ils y font accélèrent encore la dé-
feduolité de la cajfe ainfi altérée. ■
C A s s e M o n d é e . ( Pulpe de cajfe , on )
( Pharm. J
On fend les bâtons de cajfe, en frappant lé-
- gèremént fur une des futures avec un petit rou-
f leau de bois; ils fe féparent par ce moyen en
\ deux moitiés de cylindre. On ratifle kur inté-
i rieur avec une fpatule de fe r , pour arracher