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Si Ton concluoit avec les auteur« de ce travail
& d’après ces expériences fur les végétaux, que
les cendres font dans une autre raifon que celle
de la denfité des matières d’où elles proviennent,
on rifqueroit de fe tromper, puifque, comme il
a déjà été dit, le nombre de plantes & de bois
compofés n’a point été affez. grand, puifque
d’ailleurs la combuftion n’a point été faite de la
même manière fur les bois & fur les plantes;
les premiers ayant été brûlés dans_un foyer , &
les fécondés dans des fours. Ce réfultat prouve
donc ce qui a été avancé ci-delïiis, que les mêmes
plantes brûlées divérfement & par différens procédés
fourniflTent des quantités variées & même
des qualités différentes de cendres.
Les cendres végétales font d’une nature différente
, fuivant les diverfes plantes d’où elles proviennent.
Quoiqu’ elles foient en général com-
pofées de terres fixes & d’alcalis combinés avec
des acides, de quelques oxides métalliques particulièrement
de fer & de manganèfe, les unes
Sc les autres de ces matières varient en qualité
& en quantité. En général vc-ici ce que l’analyfe
a fait connoître jufqu’ici dans ces réfidus; de la
filice, de la magnéfiê, de la chaux, de la potaffe,
de lafoude, des acides fulfurique, muriatique,
carbonique , phofphorique & des oxides de manganèfe
& de fer. Ces acides font diverfement
unis avec les bafes terreufes ou alcalines indiquées
& dans l’état de fuifates de pota/Te, de foude,
de magnéfiê & de chaux , de muriates & de
carbonates des mêmes bafes, de phofphate de
chaux ; les carbonates y font plus ou moins dé-
compofés fuivant la durée & la force du feu
qu’on a employé pour les chauffer. Les fuifates,
muriates & phofphâres y font au (fi plus ou moius
complettement fondus ; & les oxides plus ou
moins oxigenés fuivant les mêmes circonftances
de la fabrication des cendres.
Quelques familles ou quelques genres de plantes
j fournîffent plus conftaTW^ent telles ou telles ef-
I pèces de fels fixes; c’eft ainfi' que les végétaux
des marais contiennent dans leurs cendres plus de
Pt',0%^àtes > tamarifc du fulfaté de fonde, les
• plantes marines du murïate de foude & du fuifàte
de magnéfiê, lés bois des forêts du fuîfate de
, potaffe & du fulfaté de chaux 5 ies bois pourris
| donnent beaucoup de fulfaté de foude. Mais les
rëfulcats généraux font trop peu nombreux pour
| fournir de-> principes furs', & des données cêr-
j taînes, qui puiffent faire connoître fans ahalyfe
& fans examen rigoureux les cendres d’un végétal
quelconque.
Cette analyfe eft une des parties les plus difficiles
de la chimie pratique, parce qU’il eft queftion
de féparer le^ uns des autres fans perte comme
(ans erreur/ un grand nombre de matières falines
& terreufes très-intimement unies ; la réparation
de ces matières exige l’application fucceflîve
de différens diffolvans qui agiffent diverfement
fur les différens principes contenus dans les cendres
& qui enlèvent les unes fans toucher aux
autres, tels que l’alcool, j^eaù froide , l’eau
chaude; les acides acéteux/nitrique foible , ful-
furique & muriatique. L’^cool diffout les fels
déliquefcens qui fe trouvent dans^les cendres végétales
, les muriates & les nitrates de chaux &
de magnéfiê ; mais ces fels ne fe rencontrent que
dans peu de cendres & celles quï feroient fufcep-
tibles d’en contenir les perdent fouvent par la
grande chaleur qu’on leur fait éprouver. Après
cette chaleur qui .vôJatilife les acides nitrique
& muriatique , il ne refte plus que de la magné-
fie rarement pure, le plus fouvent unie à l’acide
carbonique formée par la combuftion du
, carbone végétal. Ordinairement l’alcool employé
pour la première analyfe des cendres végétales,fe
colore après quelques heures de féjour fur Ces
.. cendres. Cette coloration en jaune ou en brun
eft due à ,un refte de matière extraélive qui a
échappé à la combuftion & qui a pris par l’expofîtion
à l’air & par l’élévation de température un
caractère plus ou moins huileux, phénomène que
j’ai fait connoître à l’article de l’analyfe végétale
& en donnant pour-exemple celle du quinquina.
Mais il eft facile de concevoir d’après ce
que j’ai déjà dit jufqu’ici, Que la coloration de l’alcool
parles cendres végétales doit varier, fuivant
répat de ces cendres, & la chaleur plus ou moins
forte ou continuée qu’on leur a fait fubir. Ainfi
cette cendre qui a été long-temps & fortement
rougie ne contient plus rien d’extraétif & ne
donne aucune couleur à l ’alcool dans lequel on
l’a fait macérer; telle autre cendre au contraire
qui n’a point été allez, complettement brûlée, &
qui conferve avec une couleur brune ou jaune
la portion d’extrait non décompofée qui en eft
la fource, communique cette couleur, fouvent
même d’une manière très-intenfe à l’alcool qu’on
laiffe féjourner deffus. Au refte, on n’emploie ce
diffolvant que dans l’intention d’extraire unetrès-
petitejportion ou de matière extraétive ou grade,
ou de fels déliquefcens , qui ne fe trouvent que
rarement & comme par hafard dans les cendres
végétales , puifque la première doit être détruite
par une incinération très-facile, & lesv féconds, un
peu plus fréquens & plus naturellement contenus
dans les cendres, y font fouvent décompofes Ôc
réduits à leurs bâfes terreufes combinées avec l’acide
carbonique. La première féparation purifie
& blanchit les cendres, la fécondé en commence
réellement l’analyfe, 6è les" fels déliquefcens , fi
il y en a , fe trouvent dans l’alcool bc y font reconnus
féparés & ‘eftimës dans leur nature & leur
proportion parles procédés ordinaires, fur-tout
ceux qu’on fuit dans l’analyfe des réfidus des
eaux 'minérales , analyfe avec laquelle celle des
cendres a^beàucoup d’analogie. Il ne faut pas oublier
que l’alcool en diffolvant les matières ex-
tradives , huileufes & les fels déliquefcens, diffout
auffi quelques autres fels neutres & entre
autres les muriates de fonde & de potaffe, bc
qu ainfi il eft néceffaire de déterminer par une
analyfe fucceffivé ia nature & la proportion de
ces fels qui/ÿ font contenus. Il faut encore faire
attention que la première analyfe. des cendres par
l’alcool, diffère de celle des réfidus d’eaux minérales
par la prefence de l’alcali fixe végétal ou de
la pptaffe qui n’exifte point dans ces réfidus v Une
portion de cet alcali fe diffout véritablement dans
l’alcôol 5 mais ce n’eft qoë celle qui eft à l’état cauf-
tique 5 la plus grande partie étant à l’état de carbonate
n’ eft pas diffolublé dans F alcool/ Ainfi ce diffolvant
outre l ’extrait, le corps huileux du réfi-
neux , les fels neutres terreux, déliquefcents, enlève
encore la potaffe cauftique, Sr c’eft même un
très-bon moyen de féparer cette potaffe d'avec celle
qui eft faturéè d’acide carbonique & que l’eau enlève
énfuite.
Après le féjour & l'a&ion de l'alcool, on fait
fécher lès cendres a on obferve & on décrit leur
couleur qui doit être plus claire, leur état à l’air
& leur faveur qui doit être moins âcre & moins
brûlante puifqu’elles font privées d'alcali cauftique.
Lorfqu’elles font defféchées, on les pèfe
avec foin, & on eftime exactement ce que l’alcool
leur a enlevé. .Enfuite on y -verfe vingt ou trente
fois leur poids d’eau diftillée froide qu’on agite
fortement avec un tube de verre pour lui faire
toucher tous les points & la faire agir fur toutes
les furfaces. L’eau froide diffout les fels que
l’alcool n’a point atteints ; mais elle n’agit elle-
même que fur ceux qui font plus ou moins lapides,
falés ou amers, & par conféquent diffo-
lubles. Ceux qui s’y rencontrent le plus ordinairement
font le fulfaté de potaffe, quelquefois
le fulfaté de foude, les muriates de potaffe Sc de
foude & lë'carbonate de potaffe?, quelquefois le
carbonate de foude. Ce dernier ne fe trouve que
dans les cendres des plantes marines. On a coutume
de regarder comme principal but & (ouvent
même comme but unique de l’analyfe des cendres
végétales, l’extraétion de l’alcali qui y eft contenu,
& c’eft prefque uniquement en effet pour
extraire ce fel que l’on a jufqu’ici traité les cendres
dans tous les arts chimiques. On appelle falin
la matière alcaline obtenue par l'évaporation de la
lefîive des cendres, cette dénomination eft d’autant
plus jufte qu’ en effet le réfidu ou le produit
de cette évaporation eft un mélange de plufieurtf
matières falihes parmi lefquelles la potaffe cauftique
& le- carbonate de potaffe dominent en
raifon de leur faveur âcre & fouvent auffi de
leur proportion plus confidérable que celle des
autres. En calcinant enfuite ce falin dans des fours-
afin de brûler la portion d’extrait & de matière
huileufe 5c colorante qu’il contient, on le rend
plus blanc, plus fapide & plus alcalin, & il fe rapproche
alors de/la potaffe préparée dans les
forêts du Nord. Koye£ les mots Salin bc Potasse.
Ce n’eft pas fous le feuf point de vûè dé
l’alcali végétal, & pour extraire feulement cette
matière faline, que nous parlons ici deTanalye
des cendres. Cette analyfe a un autre point de
vue & un autre but : l’alcali n’eft qu’un des;
principes contenus .dans les cendres ordinairement
en plus grande quantité que les autres ,
il faut pour l’analyfe connoître auffi bien la nature
& la proportion de ceux-ci qu?, celles de
l’alcali. C ’eft pour cela que dans l’analyfe on
traite d’abord les cendres par l’alcool, tandis
que, dans les arts, on ne fuit pas ce procédé.
Pour féparer & connoître exactement les diverfes
matières falines que l’eau froide a enlevées
aux cendres , il faut évaporer lentement
& avec beaucoup de précaution cette fécondé
leffive. On obtient alors les fels neutres, chacun
à part, fuivant l'ordre de leur cryftalli-
fation., & on les reconnoît à leur forme , à leur
faveur ainfi qu’à toutes leurs diverfes propriétés.