
maladies du cerveau , Tépilepfie , Tapopîexrè ; la
dofe étoit depuis deux onces jufqu’ à lix. Mais
c'en en: allez pour faire connoitre les différentes
lubftances que les anciens plaç'oient au nombre
des céphaliques : ils réuniiToient dans leurs formules
un plus ou moins grand nombre de quelques
unes de ces fubftanc.es, & en formoient asiifi
un grand nombre de comportions différentes
qui toutes étoient défignées fous le nom de, ce-,
pkaliques , & qui étoient deftinées pour les. maladies
de la tête. Ainfi ils a voient des parfums 3
des poudres , des confections ,. des élixirs, des
eaux , des éleétuaircs , des pilules 8c même des
emplâtres céphaliques. On ne connoît plus aujourd’hui
ces préparations que par les formules compliquées
que l’on retrouve dans les anciennes
pharmacopées. Nous rapporterons cependant encore
une de ces formules céphaliques qui a eu
une forte de célébrité > elle étoit connue fous le
nom d‘ejfence céphalique ou bon ferme , ÔC fe préparait
de la manière fuivante :
Prenez noix mufcade.:
Gérofle , . . . . . de chacun quatre gros.
F^l eurhs de g°r enade.>de chacun X gros. Canelle». .........j J b
Alcool foible ou eau-de-vie-, huit oticès.
On concaife toutes ces fubftàncès , on lés met
dans un matras avec l'alcool , on fait digérer lé
mélange au bain de fable pendant Huit ou dix
jours , alors on le pafîe avec forte expreflion , on
fiitre la liqueur à travers un papier gris , & on la
conlèrve dans une bouteille bien bouchée.
Cette infufion alcoolique étoit fort vantée pour
les douleurs de tête', fur-tout quand elles étoient
la fuite d’un coup y d’une chute fur cette partie ,
on faifoit mettre un peu de cette liqueur dans le
creux de la main ; & on la failbit afpirer. fortement
par le nez , ce qui produifoit l’éternuement,
fouvent un écoulement abondant de mucofités par
le nez, quelquefois même un faignement de nez
plus ou moins abondant, & qui dans quelques
cas procurait un foulagement. Le charîatanifme
ne manquoit pas d’affurer que le fuc & les mucosités
que l’on rendoit par le nez, provenoient
du cerveau , & du fang qui étoit epancné dans l’intérieur
de la tête. La crédulité adoptoit , répé-
toit cetté opinion, 8c faifoit vanter par - tout
l’efficacité du remede. On lui avoit donné le nom
de bon ferme, parce que lorfqu’on l’efnploie | il
faut la refpirer le plus fort qu’il eftpoflible.
(M . C h aussier).
GERAT , CEROT ou CEROINE. Comme
le difoient les anciens médecins Français 5 cérotes
des Grecs ; ceratum des Latins. ( Pharmacie. )
C e .mot dérivé du grec ceros, ou cera des Latins,
& qui littéralement lignifie tohipoféde cire, eft généralement
'adopté poui>défigner une efpèce de.
compofition , unguentacée , delUnée pour l’ufage
extérieur, & que l'on prépare*en faifant fondre
fur un feu doux de.la cire dans une huile fixe ,
mélange auquel on ajoute quelquefois' dë l’eau, une
oudre falme, un oxide- métallique , une füb-
ance colorante , ou quelques gouttas d’une huile
volatile , aromatique, fui.vant l’objet, que l’on fe
, propofe.
Les cérats étant effectivement compofés de cire
13c d’huile , leur confiftance varie fuivant les dénigrés
de température fuivant la quantité de ciré
que Ton incorpore avec .l'huile. En général, les
anciens preferivoient pour la préparation de leurs
] cêrots, comme ils les appelloient, beaucoûp de
cire & peu d’huile. Souvent ils empîoyoient une
& même deux parties de cire contre une d’huile >
quelquefois encore ils y' ajouraient une certaine
quantité de' quelque poudre bibuîe j aufli ces
compofitions etoient foiides , élles approchoient
beaucoup de la d u re téd e la ténacité des' emplâtres,
6c oh en faifoit à peu-près le même ufage,;
mais depuis long-temps on s’eft écarté de cette méthode,
8c.comme on employé,principalement lescé-
fats pour faire deslimmens, pour purifier des excoriations
dès ulcérations de différents genres , il
faut que ces compofitions puiffent s’étendre facilement
, uniformément ; ainfi elles doivent être
au moins aufli molles Sc quelquefois même plus
molles que les ongffents. D’après-xes vues en a
changé les proportions de cire & d’huile qui font
la bâfe des cérats, te maintenant fur huit parties
d’huile, on'ne met, qu’une , deux, trois , ou>
au p’us cinq parties de cire , ce qui doit varier
fuivant la faifon , fuivant l’ufage que l’on doit
en faire, auffi lorfqu’un cérat doit être étendu
fur une partie en forme de liniment, il fuffira de
mettre un gros ou un gros & demi de cire fur
une once d’huile. En été dans lés climats chauds,
ôn doit porter la quantité de cire à deux gros ou
à deux gros & demi, à moins que l’on ait fait
entrer dans la compofition quelque huile concrète,
telle que celle de cacao ou blanc de baleine 5
mais lorfque le cérat eft deftinépour le panfement
de quelque Ulcération , il doit avoir moins, de
'molieffe; ou augmente fa.confiftance en y mettant
deux , trois , quatre ou au plus cinq gros de
cire fur jine once d’huile.
Les cérats, fur-tout quand on y a incorporé
une certaine quantité d’eau , s’altèrent & paffent
affez promptement à larancidité; aufli il convient
de ne les préparer qu’en petite quantité &
feulement lorfqu’ on en a befoin.. Leur préparation
eft d’ailleurs fi fimple , fi facile, qu’on peut la
faire fur le champ & dans tous les temps 5 enfin ,
comme on peut y faire entrer des poudres
falines , des oxides métalliques , &c. les cé*■.
rats
rats pourraient dans la pratique journalière
être fubftitués avec avantage à cette multitude
d’onguents , quelquefois mal préparés 8c
dont les propriétés premières, n équivoques
d’ailleurs , font encore fouvent altérées,, foit
par la cuiffon , foit par la vétufté ou la cau-
cidité.
On peut diftinguer deux efpèces de cérats , les
uns font (impies , les autres compofés, & d’après
les principes de nomenclature méthodique adoptés
dans cet ouvrage , ils doivent être défignés par
des dénominations qui rappellent les fubftances
qui entrant dans leur compcfition.
Nous appelions cérats fîmples ceux qui font
compofés uniquement de cire & d’huile ; en général
on employé la cire blanche & l’huile d'olives.
Quelques-uns cependant préfèrent la cire
jaune , d'autres recommandent l’huile d’amandes
douces , le blanc de baleine , & même l huile
de noix , ce qui fournit piufieurs variétés de
cérat y dont nous allons rapporter les formules 6c
indiquer les manipulations.
i° . Cérat d’huile d’ olives j cérat blanc > cérat
rafraichiffant de Galien.
Prenez huilé d’olives............quatre onces.
. Cire blanche................... deux onces.
On fait fondre dans un pot de fayence au bain-
marie , ou fur les cendres chaudes la cire blanche
dans l’huile , & lorfque le mélangé eft liquéfié,
on le coule dans un pot de fayence, ou dans de
petits moules de carte. Ce cérat dont la préparation
eft fi fimple, fi facile , a une confiftance
affez ferme ; mais il s’amollit facilement par la
chaleur, éc alors on peut y ajouter les différentes
poudres dont on a befoin , & former ainfi des
cérats compofés.
Ordinairement on prépare le cérat d’une manière
plus compliquée & dans des proportions différentes.
On prend huile d’olives,. . . . quatre onces.
Cire blanche , ................une once.
Eau, ...........................trois onces.
On fait fondre fur un feu très-doux la cire dans
l ’huile , ainfi qu’il a été dit > mais au Uhu de
couler ce mélange dans un pot, on le verfe dans
un mortier de marbre , on l’agite fortement
avec un pilon de bois jufqu’à ce qu’il foit froid ,
qu’il ne paroiffe plus àe grumeaux , alors on y
mêle peu à peu la quantité d’eau prefçrite, & on
continue l’agitation jufqu’à ce que l’eau foit entièrement
Incorporée. Par ce procédé recom-
• mandé dans toutes les pharmacopées, opobtient
un cérat mou , léger & d’une grande blancheur j i
tuais ces qualités extérieures,,qui paroiffent l’ob- I
jet principal des foins de Tartine , ajoutent-elles J
«ux m ropriétés du remède ? ne pourroit-on pas I
mêm e préfumer avec quelque vraifemblance, que
(ïuimiz. Tome UU
Pagitation que Ton employé dans la préparation
de ce &mz£,que,la quantitéa eau que Ton y incorpore
Crîitribue beaucoup à hâter, à faciliter la ran-
cidité que Ton obferve fi fouvent à ce cérat, fur-
tout lorfqu’on le garde quelque tems chaud ?
Baumé obferve que quelques artiftes pour donner
à leur cérat une blancheur plus éclatante,
n’héfitent pas d’ajouter à Teau qu’ils y mêlent,
uelques gouttes de folutum fpontané de potaffe,
huile de tartre par défaillance ) mais cette méthode
eft très-blamiable j car quelque petite que
foit la quantité de potaffe que Ton ajoute, elle
forme une efpèce ae favon qui altère la confiftance
du cérat. D’ailleurs , on charge cette compofition
d’une fubftanee alcaline qui peut devenir
nuifible dans quelques cas , aufli on doit rejetter
toutes cesmanipulations fuperflues, qui ne tendent
qu’à procurer une blancheur agréable à
l’oeil i mais fouvent oppofée à l’effet qu’on recherche.
Le premier but de l’homme de l’art eft
de rechercher le fimple & l’utile.
Les anciens pharmacologiftes, au lieu d’huile
d’olives, preferivoient l’huile rofat ; mais on a
fagement abandonné ces formules j car non-feulement
cette huile n’a aucune propriété particulière
, mais la manière dont on la prépare lui
donne beaucoup de difpofitipn à la rancidicé.
Les dofes d’huile & de cire indiquées dans la
dernière formule que nous avons rapportée & qui
eft généralement adoptée dans les boutiques , ne
fournit qu’une compofition très-molle , propre
i feulement à former aes linimens , aufli fi on vou-
loit employer ce cérat pendant Tété , & pour des
panfemens , il faut augmenter la cire de deux ou
quatre gros , fans quoi la compofition fe liquéfié
en partie & fe réduit en une efpèce d’huile à fa
furlace.
Ce cérat lorfqu'il eft recént peut être employé
comme adouciflant dans les affeélions où Ton n’a
pas à redouter T ufage des corps gras.
i ° . Cérat d’huile d’amandes douces, ordinairement
pommade jaune pour les lèvres. Ceratum.
: labiale.
Prenez cire jaune .................. onces & demie.
Huile d’amandes douces, . . . . 4 onces.
La manipulation recommandée pour la prepa-
ratioa de ce cérat préfente quelques différences
qu’il faut connoître. On fait fondre la cire, dans
l’huile , ainfi ou’il a déjà été dit j mais on laifte
refroidir le mélange dans le vafe où il a été liquéfié
, il acquiert un degré de confiftance considérable
: alors on rac!.e légèrement le cérat avec l’extrémité
d’une fpatule , & on le met à mefure
dans un mortier de marbre , lerlqu’on Ta entièrement
détaché, on Tagite dans le mortier avec un
pilon de bois pour faire difparoître une infinité d»
petits grumeaux qui proviennent de la manière
T