
fubir , telles que la cuifion à fec ou dans l’eau ,
la diftillation , l'expofition à l'air ) qu'il n'y a
pas d'autres explications à donner de toutes les
différences de produits que l’on obtient des végétaux
en pharmacie ou dans les arts j qu'il en
eft de même des fermentations qu'on leur fait
fubir j q \ enfin le beau phénomène de la yégé-^
tation , confidéré fous le point de vue chimique
, ne paroît être deftiné qu'a unir dans une
combinaifon triple le carbone . l'hydrogène &
l'oxigène , en puifant ces principes dans l’eau &
dans l'acide carbonique , que l’organifme végétal
décompofe à l'aide du calorique & de la
lumière fo aire 3 8c à la réprodu&ion defquels le
dernier terme de i'analyfe chimique les ramène,
puifqu'on ne trouve après la deftru&ion chimique
des matières, végétales , quelque variées
qu’elles foient, & par quelques procédés qu’on
les traite, pour dernier produit de I'analyfe,que
de l'eau 8c de l'acide carbonique.
La quatrième partie de l'ouvrage eft deftinée
au régné animal ; elle comprend 16 chapitres.
Dans le premier on traite de I'analyfe chimique
des fubftances animales $ on y fait voir comment
les modernes ont perfectionné cette analyfe > on
y fuit les phafes qu'elle a éprouvées depuis
Rouelle jufqu'à Scheele, qui a trouvé la nature
des o s , de la pierre de la vefiïe , &c ; jufqu'à
Berthollet, quia fait changer cette analyfe de
face par la découverte de l’azote, de la nature
de l’ammoniaque , de celle de l’acide prufiîque,
ainfi que celle de la maniéré d'agir de l’acide '
nitrique > jufqu'à Fourcroy & Vauquelin qui ont ;
décrit de nouveaux faits fur les concrétions \
animales , fur les fels phofphoriques , fur la chair
mufculaire, fur le fang , le lait, la bile , les •
larmes, la liqueur féminaîe, la putréfaction, 8c c .
Le fécond chapitre traite du fang ; le 3* ,du lait>
Je 4®, de la graiftej le y®, de la bile & des
calculs biliaires j le 6®, de la falive, du fuc pancréatique
& du fuc gaftrique ; le 7® , des humeurs
animales * peu examinées jufqu'ici, comme
la fueur , le mucus nafal, le cerumen des
oreilles , les larmes, la liqueur féminaîe , les
excrémens; le 8® , de l’urine ; le 9®, du phof-
phate d'ammoniaque & de foude , du calcul de
la veffie ou acidelithique vie io* , du phofphore
de Kunckel j le n®, de l’acide phofphorique &
de l’acide phofphoreux.
On voit par le titre des trois derniers chapitres
, qu’à l’époque de 1791 l’auteur n'avoit
encore cru devoir traiter du phpfphore, de fon
acide & de fês combinaifons falines avec les terres 8c les alcalis 3 qu'à l’article du régné animal ,
parce qu’on n d le retiroit encore que des matériaux
de ce régné, quoiqu'on sut déjà à cette
époque que l'on pouvoit le regarder comme un
produit également appartenant au régné minéraî.
Depuis ce tems, il a pris le parti de traiter
dans fes cours du phofphore en même tems que
du foufre, & de l’acide phofphorique en même
tems que des acides miné:aux, puifque le premier
de ces corps eft une matière combuftjble
indécompofee, 8c le fécond un acide à radical
fimpfè.
Le n®chap. contient I’hiftoire des parties molles
& blanches des animaux, ainfi que de leurs muf-
cles. On y fait voir que les premières donnent
de la gélatine par leur coétion dans ' l'eau bouillante
, & que toutes fe reflemblent plus ou
moins par cette propriété, comme la peau, les
aponévrofes, les tendons , le ligamens, les membranes
y que la chair mufculaire eft d’une autre
nature , indifloluble dans l’ eau chaude , diffolu-
ble dans les acides > en tout comparable à la
matière fibreufe du fang d'où elle provient ma-
nifeftement, & d’où elle eft féparée 8c dépofée
dans le tifiu des mufcles, en forte que cette
fubftance animale particulière^, nommée f ib r in e ,
paroît être le fiege de fa force irritable.
Le 13* chapitre a pour objet l'examen des os
des animaux , & les propriétés de la gélatine
folidifiée, ainfi que du phofphate de chaux qui
tes forme. Dans chacun dé ces chapitres l’auteur a
foin d’appliquer tous les faits chimiques nouvellement
découverts aux phénomènes de la phy-
fique animale, 8c de prouver combien la doctrine
Pneumatique promet d’éclairer cette branche
fi neuve encore de l'étude de la nature.
Le chapitre 14* renferme un expofé rapide des
propriétés des principales fubftances utiles à la
médecine & aux arts, qu’on retire de divers ordres
d'animaux, telles que le caftor-mm , le
mufc, la corne de ce rf, le blanc de baleine ,
l ’ambre gris , les oeufs des oifeaux,, la colle de
poifion,. la tortue, les grenouilles & les vipères,
les cantharides » les fourmis & leur acide,
les cloportes, le miel 8c la» cire , l’acide bom-
bique & la foie , la réfine lacque , le chermés,
la cochenille, les pierres d’éereviffe, le corail
& la coraïline j chacun de ces produits naturels
eft traité dans un paragraphe particulier.
Dans le 15® chapitre , on trouve le réfoltat
de I’analyfe animale , la comparaifon des matières
tirées de ce régné avec celles du régné végétal
, les rappports & les différences qui exif-
tent entr’elles.
Dans le 16* 8c dernier chapitre de cette qua-
trième partie, on s’occupe de la décompofition
lente & fpontanée, ou de la putréfaction des
fubftances animales, des altérations diverfes &
fucceffives qu’elles éprouvent par l’effet de cett^
décompofition, des phénomènes qui la précèdent
ou Raccompagnent, ainfi que des produits
divers. quelles fourniflent par l’effet de cette
analyfe naturelle.
Toute cette quatrième partie ", qui occupe
' près de la moitié du quatrième volume , offre
un enfemble de faits chimiques fur les matières
animales, qui n’avoient point encore été reunis
dans aucun des ouvrages élémentaires publiés
jitfque-là. Les principales et nouvelles vérités
qui en découlent , font que les matières animales
, plus compofées que les végétales qui
leur donnent n.iilTançe , en diffèrent fpécialement
par la préfence de L'azote ajouté abondamment
a l'hydrogène, au carbone 8c à l’oxigène , &
par celle du phofohore 8c du foufre > que^ c eft
à ces corps qu’il faut attribuer les gaz fetides
qui fe dégagent fi foûvent pendant les altérations
qu’éprouvent ces fubftances, l’ammoniaque
qu'elles fourniffent par l ’aCLion du feu & par
la putréfaction, la formation de l'acide nitrique
qui a lieu pendant leur décompofition fpontanée,
celle de l’acide prulfique qui fe manifefte
fouvent par l’aCtion du feu fur ces matières. Il
réfulte encore des confïdérations rapprochées
dans l’ouvrage , qu’un grand nombre des phénomènes
produits par la vie des animaux, font des
' tés phyfîques, leur analyfe par les réaétifs, par;
I la diftillation , par l’évaporation, & l'arc de les
imiter par.des combinaifons artificielles. Ce petit
effets des attractions , des combinaifons & des
décompofitions chimiques > qu’il eft permis d'ef-
pérer de l'état aCtuel de la fcience qu’elle
pourra parvenir à déterminer quelles font les
caufes de la plupart de ces phénomènes , & d'établir
fur des bâfes folides le nouveau monument
de la phyfîque animale. C'eft ainfi que ,
d’après les faits expofés dans cette partie fur la
nature des liquides & des folides animaux, on
commence à expliquer les ufages de la refpi-
ration , de la tranfpiration, la caufe de la cha
leur animale , la formation de plufieurs humeurs,
la nutrition , la fécrétion de la bile, & c.
Plufieurs des données nouvelles que les découvertes
récentes fourniffent à la phyfîque des
animaux , font efquiiïées dans une addition au
régné animal , qui eft placée à la tête du. cinquième
volume, lequel eft entièrement compo-
fé de fupplémens aux diverfes parties de tout
l’ouvrage. Les méthodes des naturaliftes pour
la claffification 8c la diftin&ion des animaux, font
présentées dans des tableaux Synoptiques , & les
principaux phénomènes, de leurs organes vivans
font décrits fous le nom de f o n d i o n s d e s a n i m
a u x .
Un traité affez détaillé fur la nature & l'ana-
lyfe des eaux minérales préfente , dans huit paragraphes
, la définition & un léger hiftorique
des eaux minérales. Le dénombrement des divers
principes qu’elles contiennent, les claffes*
qu’on peut en faire , l’examen de leurs proprié-
ouvrage , outre tous les faits contenus dins
les differtations de Bergman fur I’analyfe des
eaux, en préfente quelques-uns qui lui avoienr
échappé, & donne dans 70 pages tout ce que
l’état de la chimie permettoit de réunir de pies
exaél & en même tems de plus effentlel à l’arc
compliqué & difficile de reconnoître la nature 8c
la proportion des diverfes matières contenues
dans les eaux.
On trouve après ce traité fur les eaux minérales
, un difeours fur les principes 8c l’enfem-
ble de la chimie moderne s ce difeours , qui
avoit été placé à la tête de l’ouvrage dans la
troiiîème édition, étoit deftiné à préfenter l’ enchaînement
des vérités trouvées par les nouvelles
découvertes , & à offrir un apperçu fur
la poffibilité de réduire tous les faits de la fcience
à quelques phénomènes principaux. C’eft une
exécution plus détaillée de cette idée qui a
diété l’article a x io m e s de ce dtélionnaire, que j’ai
publié depuis fous le titre de P f i iL f o p h i e c h im iq u e .
A la fuite de ce difeours fe trouvent uneexplica-
■ tion du tableau de la nouvelle nomenclature, puis
une fynonymie ancienne & nouvelle , par ordre
alphabétique , ainfi qu’un diélionnaire pour cette
nouvelle nomenclature. L’ouvrage eft terminé
par une table des matières affez étendue & affez
exaéte pour quelle ne laiffe rien à defirer par
rapport aux recherches à faite dans toutes le*
parties de l'ouvrage.
Telle eft la marche que le citoyen Fourcroy a
fuivie dans l’expofé de toutes les vérités chimiques
dont il a compofé les élémens de la
fcience. L’ ordre qu’ il avoit adopté depuis 1780
dans fes démonflrations, & qu’on retrouve dans
les quatre éditions de fon ouvrage , avec de
légers changemens entre la première & la dernière
édition , eft analogue a celui des principales
claffifications des naturaliftes, & fon but
avoit toujours été d’affocier les connoiffances de
la chimie à,celles de l’ hiftoire naturelle , parce
que cette affociation étoit le moyen le plus certain
d’embraffer tout l’enfemble des propriétés
qui diftinguerit les différens corps, & de donner
une idée complette de la phyfîque des minéraux,
des végétaux & des animaux.
Un ordre abfolument différent, une méthode
entièrement nouvelle, ont été adoptés par La-
voifier dans le T r a i t é é lém e n ta ir e d e C h im i e , publié
en 1789 par Lavoifier. Après avoir travaillé
1 en commun avec les citoyens Guyton , Berthollet
8c Fourcroy à la nomenclature méthodique
en 1787, il fe propofoit d’abord de donner de
plus grands déyeloppemens aux principes de cett®